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Livres Persévérer Dans la Méditation Préparer le Mental

10 Minutes de Méditation par Jour, Est-ce Assez? Avec Andy Puddicombe

J’ai eu l’opportunité de rencontrer des personnes qui méditent 1 à 3 heures par jour. Que ce soit en Inde, en Thaïlande ou en France, ces personnes – amis ou enseignants – ont été pour moi une source d’inspiration. En commençant à méditer, je pensais que graduellement faire des séances de plus en plus longues serait nécessaire pour continuer à ressentir les bienfaits de cette pratique. Pourtant, plusieurs années après le début de ma pratique, mes séances dépassent rarement 20 minutes. Et je continue à ressentir les bienfaits physiques et émotionnels de cette pratique. Et je ne suis pas seul dans cette situation.

Andy Puddicomb est l’auteur d’un ouvrage à succès Mon cours de méditation et il a contribué à communiquer les bienfaits de la méditation de pleine conscience à travers le monde. Selon Andy, il n’est pas nécessaire de rester assis pendant 40 minutes ou plus pour profiter des bienfaits de la méditation.

On peut comparer ça à une partie de tennis. À moins d’envisager une carrière professionnelle, vous n’avez pas besoin de jouer au tennis toute la journée pour vous amuser ou améliorer votre santé. C’est pareil avec la pleine conscience.

Cet anglais d’origine a découvert la méditation à l’âge de 11 ans. Suite à un divorce, sa mère cherche à surmonter sa peine. Elle l’emmène avec sa soeur à un cours de méditation.

Ce premier contact fut une expérience surprenante. Mon corps et mon esprit, toujours en activité, furent tout à coup plongés dans le calme. Je cross que je n’étais encore jamais resté tranquille aussi longtemps que ce jour-là.

Même s’il ne continue pas dans sa pratique, cette première expérience a marqué Andy. Et à partir de là, il va s’intéresser par tout ce qui touche à l’entraînement de l’esprit.

Des années plus tard, et cela après avoir vécu une succession d’évènements difficiles – perte de sa demi-soeur dans un accident de voiture, décès d’une amie d’enfance lors d’une opération du coeur, des amis fauchés sous ses yeux par un automobiliste ivre – il décide de partir faire une retraite dans l’Himalaya.

 Je ne m’étais jamais senti aussi désemparé. Je luttais terriblement avec mes pensées et je n’arrêtais pas de ruminer. Chaque fibre de mon corps était sous tension. C’est à ce moment-là que je me suis demandé s’il était possible d’entraîner mon esprit pour mieux supporter le chagrin.

Il passera 10 ans dans des monastères bouddhistes. Régulièrement de retour en Angleterre, Andy ne peut que constater le stress auquel sont exposé ses amis, et qu’au fond ils recherchent la même chose que lui. En 2010, il crée avec un partenaire, Headspace, pour faire découvrir les effets positifs de la méditation au grand public.

Tout de suite, Andy insiste sur le fait que 10 minutes de méditation par jour suffisent pour en ressentir les bienfaits. Il veut proposer une méthode qui soit facilement applicable dans la vie moderne, et tout le monde a 10 minutes dans sa journée pour explorer la méditation. Il propose donc un programme de 10 jours: 10 minutes de méditation par jour pendant 10 jours.

On lui demande comment 10 minutes de méditation peuvent suffire? En quoi vont-elles affecter le reste de la journée? Ce à quoi Andy répond.

Vous allez vite vous en rendre compte. Vous pouvez retrouver à tout instant et en tout lieu la sensation de pleine conscience obtenue en méditant dix minutes par jour? Cela va beaucoup plus loin que la simple concentration sur notre respiration. Il s’agit de prendre conscience du monde qui nous entoure, de la sensation de nos poids qui se posent sur le sol lorsque nous allons acheter une baguette de pain ou de la caresse du soleil sur notre visage. Vous aurez l’impression d’enfin vivre pleinement!

Le témoignage d’Andy est une belle source de motivation. Avez-vous 10 minutes par jour pour méditer? Probablement! Et ces 10 minutes seront sans aucun doute le meilleur investissement de temps que vous pourrez faire pour améliorer votre bien-être.

Sources et liens utiles: Merci à Elles Beijers pour m’avoir fait connaître Andy Puddicombe et à Happinez magazine. Le site d’Andy: getsomeheadspace.com (en anglais). * Indique un produit affilié (PLM touche une petite commission de la part d’Amazon si vous achetez le produit.)

mon cours de méditationDescriptif du livre: Les idées se bousculent dans votre esprit ? Vous courez toute la journée pour gagner 3 minutes ? Stop ! Si vous avez caressé un jour le rêve de ramener le calme en vous, d’arrêter le temps ne serait-ce que quelques minutes, ce livre est pour vous. Il propose ni plus ni moins une méditation, mais pas la méditation dont tout le monde vous rabat les oreilles en ce moment. Pas de chant lancinant, de positions du lotus et de quête précise. L’auteur démystifie dans ce livre la méditation et la rend accessible à n’importe qui. Il nous apprend à dégager notre esprit pour y voir enfin plus clair, et ce en 10 minutes seulement par jour.

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Bienfaits de la méditation Recherches scientifiques

Les Bienfaits de la Méditation

Dans cet article j’aimerais vous parler des bienfaits de la méditation d’un point de vue scientifique. Car si très longtemps, la méditation a surtout été associée à une dimension spirituelle, depuis quelques décennies – depuis que sa pratique à commencer à s’étendre en occident – la méditation et ses bienfaits ont été scrutés par le regard de la science.

Les bienfaits de la méditation sous le regard de la science

S’il y a une personne qui a beaucoup contribué à la recherche autour de la méditation, c’est bien le professeur Jon Kabat-Zinn qui dès 1979 fonde le Mindfulness-Based Stress Reduction (MBSR) ou « Réduction du stress basée sur la pleine conscience »

Le MBSR est un programme qui combine le Hatha Yoga et la méditation. Il se déroule sur 8 semaines durant lesquelles les personnes apprennent à méditer. Ce programme a été initialement mis en place pour aider les patients des hôpitaux à mieux faire face à la douleur et au stress.

La particularité de ce programme est qu’il a été structuré d’une manière méthodologique pour en étudier l’efficacité. Le MBSR a offert à la méditation un cadre clinique qui a pu facilement être étudié.

Les bienfaits de la méditation sur le stress mais pas seulement

Si initialement la recherche s’est concentrée sur les bienfaits de la méditation sur le stress, les chercheurs ont rapidement constaté que cette pratique améliorait de nombreux domaines de notre santé.

Et c’est ainsi que sur ces dernières années, des études de plus en plus variées ont pu observer l’effet de la méditation sur les nombreuses facettes de notre vie. 477 études scientifiques ont été effectuées sur la méditation (jusqu’à 2013.) Voilà la conclusion des bienfaits de la méditation de quelques-unes de ces études.

Une meilleure capacité de concentration

Lorsque l’on exerce la concentration à travers la méditation, il s’opère un travail de sélectivité : on tend à être réceptif à une seule chose, au détriment d’autres stimuli qui pourraient venir à la surface, y compris les pensées parasites. (1)

Moins de consommation d’énergie

Un corps qui a besoin de moins d’énergie pour fonctionner au quotidien est un corps plus efficace. Tout comme un moteur de voiture en bon état va faire plus de kilomètres (avec la même quantité d’essence) qu’une voiture usée, un corps sain va efficacement gérer les activités du quotidien avec une moindre consommation d’oxygène.

Plusieurs dizaines d’études ont constaté que la méditation diminuait la consommation d’oxygène et la combustion d’énergie par l’organisme. En effet, la fréquence respiratoire, lorsqu’elle diminue, indique que le corps utilise moins d’énergie. Les personnes entraînées en méditation respirent en général à 4 ou 6 cycles par minutes. Ce qui est considérablement moins que les de 12 à 20 cycles par minute généralement observés chez l’adulte. Chez les méditants zen la consommation d’oxygène peut diminuer de plus de 50 %. Cette diminution de la respiration résulte d’un allongement de la période d’expiration.

Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que ce ralentissement prend place même en dehors des séances de méditation. La respiration calme et ample devient une habitude. En plus de diminuer notre besoin en énergie, une faible fréquence de respiration diminue l’activation du stress. Lorsque le souffle est calme, le cœur se calme. (2)

Prévient les maladies cardiovasculaires

La recherche nous a montré que la fréquence du cœur d’un méditant baisse, au maximum de 15 battements par minute en moins. Et cette fréquence diminue d’autant plus que la personne est avancée dans sa pratique. Comme pour un sportif entraîné, un pratiquant régulier finit par obtenir un ralentissement permanent du rythme. Cela va se répercuter positivement sur la pression artérielle.

Depuis plus de quarante ans, de nombreuses études ont observé l’effet de la méditation sur la tension artérielle. Voilà les conclusions auxquels ils sont arrivés : méditer diminue la tension. À noter cependant que les résultats varient selon la technique (qi gong, yoga, MBSR…). Dans tous les cas, une pratique régulière permet d’avoir une baisse qui s’inscrit dans la durée. Il faut noter que pour les personnes souffrant de très hautes tensions, il ne faut pas arrêter son traitement médical. De plus, une alimentation saine tout comme l’exercice physique doivent s’intégrer dans un mode de vie pour prévenir l’hypertension. (3)

Bienfaits de la méditation conclusion

Ces études nous montrent à quel point le simple acte de ramener notre attention sur le moment présent peut modifier notre physiologie et renforcer notre santé.

Pratiquer la méditation peut donc nous permettre de diminuer et de prévenir les problèmes de santé, de dissiper l’anxiété, de renforcer notre vitalité et nous permettre de vieillir dans les meilleures conditions.

Dans cette infographie d’Anne du site La fabrique à remèdes, découvrez 8 raisons scientifiquement prouvées de commencer la méditation Aujourd’hui.

Découvrir aussi l’article d’Anne sur la méditation transcendantale.

Note: Si vous avez aimé cet article, vous aimerez aussi Méditation Cerveau 

Sources:  1) Delmonte M., « Buddhism and ehaviours modification », Psychological Record, 1981, 3, 331-342 ; 2) Austin J., Zen and the brain, p. 94, The MIT Press, 1998 ; 3) Murphy M., Donovan S. ; « The physical and psychological effects of meditation », Institue of Noetic Sciences, 1996.

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Hygiène de vie Podcast

Bien Dormir N’est Plus un Luxe!

Dans ce nouveau podcast vous allez découvrir

  • Pourquoi on admire les gens qui dorment peu et font beaucoup
  • Ce qui se passe dans votre cerveau lorsque vous dormez (il ne se mets pas en pause comme on l’a longtemps cru)
  • L’effet d’un bon sommeil sur la santé physique et morale
  • Les risques de ne pas dormir suffisamment
  • L’importance de dormir 7 à 8 heures pour pouvoir innover et créer
  • Le témoignage de Maria Popova, auteure
  • Comment compenser le manque de sommeil

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Articles et infos mentionnés dans ce podcast

Le podcast Pratiquer la Méditation sur iTunes

Pierre Rabhi : « Nous avons choisi la frénésie comme mode d’existence »

Rubrique Reprendre Confiance en Soi.

Le blog de Maria Popova: BrainPickings (anglais)

Le blog de Tim Ferris: The Four Hour Work Week (anglais)

Article Comment trouver le sommeil grâce à la méditation

Podcast avec Lionel: Comment lutter contre la fatigue

Version Texte du Podcast

Pas besoin de recherche scientifique pour savoir qu’un bon sommeil est essentiel pour la santé physique et morale. Il suffit de passer une mauvaise nuit pour se rendre compte dès le lendemain de l’importance du sommeil. Pourtant, nous sommes encore trop nombreux à repousser l’heure de dormir préférant socialiser, regarder la télé ou pianoter sur smartphones et tablettes. Or ce que la science découvre aujourd’hui c’est que bien dormir n’est pas un luxe, mais un ingrédient essentiel pour la bonne santé, pour les capacités de concentration (important dans la méditation) et de créativité. Découvrons ensemble pourquoi votre bien-être dépend directement des 7 à 8 heures de sommeil que vous devriez avoir chaque nuit.

Nous vivons, comme l’écrit Pierre Rabhi dans un monde qui a « choisi la frénésie comme mode d’existence. » Tout va vite, et les actes à faire semblent s’accumuler et finissent par saturer notre quotidien. Le soir venu, on essaie de se détendre, de profiter de ses proches, et cela souvent au détriment du sommeil. Bien dormir est perçu comme un luxe, et on attend le week-end pour rattraper si possible le sommeil perdu. Dormir peu et faire beaucoup est devenue quelque chose de normal et je dirais même que cela est parfois perçu comme une qualité.

Il est intéressant de noter que les personnes qui dorment peu et qui font beaucoup de choses sont souvent admirées pour leur solidité.

Lorsque j’étais étudiant en chiropratique aux États-Unis, nous avions des journées bien chargées entre les cours tôt le matin et le travail en clinique le soir jusqu’à 19-20h. J’avais dans ma classe une amie qui en plus travaillait le soir dans un restaurant et se lever les matins à 6h00 pour aller courir. Elle ne renonçait pas pour autant aux sorties étudiantes, et souvent ne dormais que 4 à 5 heures par nuit. J’étais admiratif par sa capacité à fonctionner malgré si peu de sommeil et je me sentais être une « petite nature », car je ne voulais pas renoncer à mes 8 heures de sommeil par nuit.

Être productif et profiter pleinement de la vie sont tellement devenues des valeurs phares dans nos sociétés occidentales que l’on est prêt à renoncer aux heures de sommeil pour ne rien manquer! Vous avez certainement déjà entendu cette réplique dans un film où le personnage, cool et dur à la fois, annonce « j’aurais tout le temps de dormir lorsque je serais mort. »

Si longtemps on a cru que se priver de sommeil résultait seulement en de la fatigue la journée, la science nous apprend aujourd’hui que les conséquences au manque de sommeil sont bien plus lourdes.

Le cerveau ne se met pas en pause lorsqu’on dort

Le sommeil est souvent perçu comme une mise en repos du cerveau. Tout comme on met un ordinateur en vieille, on pensait que les fonctions du cerveau ralentissaient pour faire une pause.

Or, ce que l’on sait désormais, c’est qu’une fois les yeux fermés et endormi, le cerveau ne se met pas au ralenti, mais plutôt enclenche un processus complètement différent. Des millions de neurones commencent à pulser d’une manière synchronisée ce qui apaise le cerveau. Pendant ce temps, les informations qui ont submergé le cerveau durant la journée, et qui sont trop nombreuses pour êtres toutes intégrées en temps réel, sont organisées et structurées durant la nuit. À cela s’ajoute un nettoyage intense des détritus toxiques qui sont le résultat du métabolisme du cerveau durant la journée. En effet, lorsque le cerveau fonctionne durant la journée, il consomme beaucoup d’énergie, et les résidus de ce fonctionnement sont des radicaux libres qui doivent être évacués pour permettre aux neurones de continuer à fonctionner dans un environnement sain.

Sans entrer plus en détail dans ce qui se passe dans notre cerveau lorsque l’on dort, les scientifiques s’accordent à dire que la nature a fait du sommeil le panaché pour le bine-être du cerveau. Aucun médicament ne peut s’approcher de la capacité qu’a le sommeil à restaurer et rajeunir le cerveau.

Dormir 7 à 8 heures de sommeil par nuit améliore la concentration, l’organisation et la mémoire, et permet au système qui régule la quantité de graisse dans le corps de bien fonctionner. Bien dormir diminue les risques de développer du diabète, la dépression, certains cancers et la maladie d’Alzheimer.

À l’opposé le manque de sommeil nous rend plus fragiles physiquement et émotionnellement, et surtout cela nous prive de notre capacité à fonctionner pleinement et à créer. C’est pour ça que j’ai voulu parler des bienfaits du sommeil. Car prévenir la maladie d’Alzheimer n’est pas pour moi une motivation palpable pour faire l’effort de mieux dormir aujourd’hui, mais savoir que le manque de sommeil va m’empêcher de partager ce que j’ai de mieux à offrir, c’est quelque chose qui me parle.

S’exprimer et créer sont indissociable d’une bonne confiance en soi (j’en parle plus en détail dans la série confiance en soi). Pour se sentir bien et pour s’épanouir, être capable d’innovation et de création, c’est quelque chose d’indispensable. Et bien dormir est l’ingrédient nécessaire à cette création.

Un bon exemple de cela est Maria Popova. Cette amoureuse des livres, originaire de Bulgarie, a créé aux États-Unis l’un des plus influents blogs sur la littérature. Elle lit 5 à 7 livres par semaines, et elle est une auteure prolifique avec des dizaines d’articles écrits chaque mois. Son blog Brainpickings (que je trouve excellent et que je vous recommande) est suivi par près de 6 millions de lecteurs chaque mois. Lors d’un entretien pour une émission de podcast avec Tim Ferris, elle explique l’importance du sommeil pour sa capacité de travail.

Tim Ferris lui demande « à quelle heure te réveilles-tu habituellement? »

Exactement 8 heures après que je me sois couchée. Cela varie. Je suis une grande adepte d’un bon sommeil. Lorsque je réfléchis pour écrire, j’essaie de faire des associations entre des idées et des concepts qui sont en apparence non reliés. Pour que cela puisse marcher, ces associations doivent s’enclencher dans le cerveau, et lorsque je suis en manque de sommeil je sens que je n’ai pas le plein accès à mon cerveau. Je ne suis pas du tout seule dans ce cas, des recherches scientifiques montrent que le cerveau est bridé lorsque l’on manque de sommeil. Et dormir la moitié des heures dont on a besoin de dormir, c’est comme être ivre. Notre culture donne un « badge d’honneur » à ceux qui arrivent à dormir peu et à s’en tirer. On parle d’éthique de travail, d’être solide, mais je pense que c’est un échec du respect de soi. Dans ma vie, je suis donc très disciplinée par rapport à mon sommeil, au moins aussi discipliné que pour mon travail. Car la qualité de mon travail dépend totalement de la qualité de mon sommeil.

Bien dormir est donc essentiel pour bien vivre. Aussi important qu’une bonne alimentation, que l’exercice physique et que la méditation, un bon sommeil contribue à notre bien-être.

Comment faire si vous avez du mal à dormir ou si votre emploi du temps est tel que vous ne pouvez pas dormir 7 heures ou plus par nuit?

Avant de répondre à cette question, il est utile de noter que la majorité des personnes qui ne dorment pas assez le font par choix et non pas par ce qu’elles y sont contraintes. Le Dr Peter Liu, professeur de médecine au centre médical de l’université de Californie, Los Angeles, note que le manque de sommeil est avant tout dû à notre mode de vie. Il note:

Les problèmes de sommeil ne sont pas toujours dus à des problèmes familiaux ou à des difficultés de travail ou financières. La façon dont on vit aujourd’hui – vérifier nos téléphones chaque quelques minutes, saturer nos journées ou celles de nos enfants d’activités, ne pas prendre le temps de relaxer sans un écran près du visage – contribue à un flux régulier d’hormones de stress comme le cortisol, et toute cette lumière artificielle et tout ce temps passé devant les écrans dérègle notre horloge interne. Nos corps ne savent simplement plus comment naturellement glisser dans le sommeil.

Vraies difficultés à bien dormir

Si vous souffrez d’insomnie, passagère ou chronique, la méditation peut être une aide précieuse. Dans une étude rétrospective appelée « Les effets de la pleine conscience sur les troubles du sommeil » les chercheurs ont noté que sur 7 études cliniques portant sur l’effet de la méditation sur le sommeil, 3 études ont révélé une légère amélioration du sommeil chez les personnes qui méditent comparé aux groupes contrôles. Les 4 autres études ont observé une amélioration considérable dans la qualité et la durée du sommeil chez les personnes qui ont suivi le programme de méditation. Cela serait attribué au fait que les pratiquants avaient grâce à la méditation moins de pensées anxiogènes durant la nuit.

Emploi du temps surchargé?

Si maintenant votre emploi du temps – combinaison de travail, enfants, et tâche diverses – vous empêche de suffisamment dormir la nuit, de courtes siestes durant la journée peuvent compenser en partie le manque de sommeil. Je vous recommande d’écouter l’entretien que j’ai fait avec Lionel sur comment lutter contre la fatigue. 

Il est aussi possible de rattraper en partie le manque de sommeil durant le week-end. Une étude a montré que les personnes qui ne dorment pas suffisamment en semaine, mais dorment bien plus le week-end (au moins 10 heures par nuit) compensent partiellement les effets néfastes du manque de sommeil.

En conclusion

Si aujourd’hui vous ne dormez pas assez, que ce soit par choix ou malgré vous, j’espère que ce podcast vous donnera envie de faire le nécessaire pour mieux dormir. La combinaison des demandes de la société et de nos habitudes nous pousse souvent à faire des choix qui nous brident et nous font souffrir sans même en avoir conscience. Il est fondamental de réapprendre à s’écouter que ce soit pour les besoins de dormir, de manger, de bouger, de s’exprimer. Sinon, on risque de vivre une vie en mode automatique et de passer à côté du vrai bonheur de vivre en accord avec nos ressentis.

Sources: Time October, 2014 ; The Tim Ferris Show

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Trouver Sa Voie

Secrets de Créativité

Exprimer sa créativité est une évolution naturelle de la méditation. Méditer permet en effet de revenir vers soi et de redécouvrir ce que l’on a envie d’exprimer et de partager.

Dans Comment Développer Sa Créativité, je parle du subtil mélange de lâcher-prise et de vigilance, de disponibilité et de concentration, qui est nécessaire pour l’expression de la créativité. On y découvre également comment la pratique de la méditation aide le processus créatif.

Vous trouverez ci-dessous, un recueil d’articles sur la créativité écrit par 21 auteurs et blogueurs. Il vous suffit de cliquer sur l’image pour télécharger La créativité et vous.

Ce recueil a été mis en place par Jérémy du blog out-the-box.fr. Vous y trouverez ma contribution p.22.

creativite et vous

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Penseurs et Visionnaires

Créer Une Société Qui Soutient l’Homme Au Lieu de l’Écraser par Pierre Rabhi

« J’ai tendance à croire que notre raison d’être est l’enchantement. »

Pierre Rabhi, né en 1938, philosophe, biologiste, agriculteur et auteur, souhaite une société plus respectueuse de l’homme et de la terre. Dans une tribune publiée dans happinez, il partage sa vision d’un monde plus sain et plus harmonieux.

Pour Pierre Rabhi le vrai changement ne peut survenir qu’au niveau de l’individu. L’amélioration de la société ne peut être le résultat que d’une prise de conscience vécue par les individus que la constituent.

Il ne faut pas s’accrocher aux alternatives en se disant qu’elles vont changer la société. La société changera quand la morale et l’étique investiront notre réflexion. Chacun doit travailler en profondeur pour parvenir à un certain niveau de responsabilité et de conscience, et surtout à cette dimension sacrée qui nous fait regarder la vie comme un don magnifique à préserver.

Pierre, qui est considéré comme l’un des artisans de l’altermondialisme – mouvement qui met en avant des valeurs comme la démocratie, la justice économique et sociale, la protection de l’environnement et les droits humains – souligne qu’une société plus juste ne peut exister que si l’on prend conscience de l’interconnexion de la vie.

J’appartiens au mystère de la vie et rien de me sépare de rien. Je suis relié, conscient et heureux de l’être.

Le père de Pierre, forgeron, musicien et poète, a été contraint de fermer son atelier et de travailler à la mine. Pierre fût sensibilisé dès son plus jeune âge à la dureté économique d’une société qui va de plus en plus vite.

Nous avons choisi la frénésie comme mode d’existence et nous inventons des machines pour nous la rendre supportable. temps-argent, temps-production, temps sportif aussi – où l’on est prêt à faire exploser son coeur et ses poumons pour un centième de seconde… tout cela est bien étrange. Nous nous battons avec le temps qui passe […] ce n’est pas le temps qui passe mais nous qui passons.

« Quel est le sens de la vie? » Pierre Rabhi, né Rabah Rabhi en Algérie dans une famille musulmane se converti au christianisme à 16 ans, mais fini également par se détacher de cette religion. Aujourd’hui, il ne se sent lié à aucune croyance ou religion en particulier. Il a néanmoins foi dans une intelligence universelle et la vie est pour lui l’occasion de s’émerveiller devant la beauté de l’univers.

Je tiens pour ma part à me relier à ce qui me paraît moins déterminé par la subjectivité et la peur, à savoir l’intelligence universelle. Cette intelligence qui ne semble pas chargée des tourments de l’humanité, qui régit à la fois le macrocosme et le microcosme, et que je pressens dans la moindre petite graine de plante. Face à l’immensité de ce mystère, j’ai tendance à croire que notre raison d’être est l’enchantement.

Pierre croit en un développement durable et en un mode de vie en accord avec l’environnement. À partir de 1981, il se rend au Burkina Faso en tant que « paysan sans frontières » à la demande du gouvernement de ce pays. Dans la décennie qui suit, il met en place « Oasis en tous lieux » qui vise à promouvoir le retour à une terre nourricière et la reconstitution du lien social. Il est fondamental pour Pierre Rabhi que l’individu arrête de « courir » et de consommer, pour privilégier le simple bonheur d’exister.

La finalité humaine n’est pas de produire pour consommer, de consommer pour produire, ou de tourner comme le rouage d’une machine infernale jusqu’à l’usure totale. C’est pourtant à cela que nous réduit cette civilisation dans laquelle l’argent prime sur tout mais ne peut offrir que le plaisir. Des milliards d’euros sont impuissants à nous donner la joie, ce bien immatériel que nous recherchons tous, consciemment ou non, car il représente le bien suprême, à savoir la pleine satisfaction d’exister.

Le paysan philosophe conclut sa tribune en notant que l’important est d’être dans une attitude de réceptivité.

Prétendre que l’on génère l’enchantement serait vaniteux. En revanche, il faut se mettre dans une attitude de réceptivité, recevoir les dons et les beautés de la vie avec humilité, gratitude et jubilation.

On sous-estime parfois notre capacité à changer, à être heureux, et à améliorer le monde autour de soi. Découvrez Sois le Changement Que Tu Veux Voir Dans le Monde.

Sources et liens utileshappinez (magazine) ; Pierre Rabhi Wikipedia ; Pour en savoir plus sur le travail de Pierre Rabhi, découvrez Colibri, coopérer pour changer et  Oasis en tous lieux.

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Reprendre Confiance en Soi

Enfin Reprendre Confiance en Soi, Partie 2

Cet article vient conclure la série de trois articles sur la confiance en soi. Dans le premier, ce qui se cache derrière le manque de confiance en soi, nous avons découvert que la physiologie de défense était la cause du manque de confiance en soi. Dans, enfin reprendre confiance en soi (1re partie), on a découvert l’importance de ne pas nourrir cette physiologie de défense en étant attentif à nos pensées.

Découvrons maintenant, les deux étapes qui suivent pour installer une solide confiance en soi: Aligner ses actions avec ses ressentis et trouver son moyen d’expression.

Aligner ses actions avec ses ressentis

Dans le premier article, je vous ai parlé de N., une femme discrète souffrant régulièrement de torticolis. N. a réappris à prendre conscience de son corps et de ses pensées à l’aide d’exercice sur sa posture, et de la méditation. Elle a réalisé à quel point ses pensées négatives entretenaient son état de stress, ses contractures au cou, et son manque de confiance.  À partir de cette nouvelle perspective, N. a pu observer des incohérences dans sa vie.

Elle est arrivée un jour au cabinet et m’a dit avec une satisfaction dans la voix: « j’ai eu une dispute avec mon mari ». Son mari lui avait fait un reproche et au lieu de s’effacer, elle lui a dit qu’elle n’était pas d’accord. N. m’expliqua qu’auparavant, elle aurait évité le conflit, comme elle l’avait toujours fait, mais que cette fois-ci, elle n’a pas pu faire autrement que d’exprimer son point de vue. Et elle ajouta que depuis cette altercation, la communication avec son mari s’est considérablement améliorée. Elle a pu lui dire ce qu’elle avait sur le coeur, et à son agréable surprise, il s’est ouvert à elle. N. nota qu’elle se sentait désormais bien mieux dans son couple.

Ce que l’exemple de N. nous apprend, c’est que réapprendre à s’écouter – percevoir comment les pensées génèrent des émotions qui nous font perdre nos moyens – va permettre d’éviter de se fermer comme une coquille dès le premier signe d’inconfort. On va pouvoir rester lucide et garder l’accès ouvert à nos ressources.

Vivre avec plus de cohérence

Cette nouvelle perspective va permettre de savoir ce qui nous convient et ce qui, au contraire, nous empêche de vivre heureux. Si auparavant, le sentiment de manque de confiance créait de la confusion, cette plus grande lucidité va aider à mieux voir quels changements sont nécessaires. La priorité n’est plus d’éviter le danger et de se protéger, elle devient de vivre avec plus de cohérence avec ses propres ressentis. 

Au lieu de réagir par habitude (mécanismes de protection venus de notre passé), on va enfin pouvoir agir à partir d’un état de calme et de confiance.

Si la première étape vers une plus grande confiance en soi consiste à neutraliser notre besoin de protection (en réapprenant à s’écouter et à faire le calme en soi), la seconde étape nécessite d’aligner nos actions avec nos ressentis.

Voilà quelques questions à se poser

  • Y a-t-il des actions qui aujourd’hui continuent à nourrir ma négativité?
  • Ai-je des choses à exprimer que j’ai longtemps gardées pour moi?
  • Qu’est-ce qui aujourd’hui me fait le plus de bien?

Une saine confiance en soi ne peut être durable qui si on fait les changements nécessaires. Souvent les premiers changements consistent à arrêter de chercher à faire plaisir, de se forcer à paraître de telle ou telle façon. Bien entendu, ces changements peuvent nécessiter un peu de temps pour se mettre en place bien que généralement, lorsque la prise de conscience est là, le changement est relativement rapide et inévitable.

Mettre en place ces changements va favoriser un environnement de vie en accord avec votre sensibilité. Vous allez pouvoir alors passer à la 3e étape qui consiste à trouver votre moyen d’expression.

Trouver son moyen d’expression

Cette 3e étape est l’extension de la seconde. Agir en accord avec ses ressenties c’est non seulement arrêter de se faire du mal, c’est également faire ce qui nous fait du bien. Et l’action fondamentale vers laquelle nous aspirons tous c’est d’exprimer notre voix, notre sensibilité, qui nous sommes.

Cette expression peut prendre mille formes: les arts, l’entrepreunariat, l’éducation, la famille, le social … Mais elle a toujours en commun de nous permettre d’exprimer notre sensibilité d’une manière authentique.

Plus d’articles sur Trouver sa Voie

En conclusion

La confiance en soi résulte donc d’un état d’être dynamique. Cela nécessite (vous pouvez utiliser les phrases ci-dessous comme des affirmations):

– d’observer nos ressentis : « lorsque je pense manquer de confiance c’est juste que mon corps se mets en mode de défense, et c’est possible de changer cela.»

– d’observer nos pensées: « lorsque je nourris un langage interne négatif et pessimiste, je sais désormais que j’accentue mon état de stress, mon besoin de protection, et ultimement mon manque de confiance. »

– d’observer nos actions: « je comprends mieux comment certaines actions favorisent mon langage négatif et je choisis, peu à peu, d’agir en accord avec ce qui me fait du bien. »

– d’observer nos choix de vie: « je réalise que faire et partager ce que j’aime fait partie de mon évolution personnelle, et que cela sera bénéfique pour moi comme pour les autres. »

Vous trouverez ci-dessous une infographie sur les concepts que l’on a découverts dans cette série de 3 articles.

confiance en soi infographique

J’espère que mieux comprendre le manque de confiance en soi vous aidera à mettre en place les actions nécessaires pour durablement renforcer votre confiance en vous et dans la vie.

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Livres Paroles de Sagesse

Khalil Gibran sur l’Incohérence de l’Indignation

Dans l’Oeil du Prophète, l’auteur libanais, offre un recueil de poèmes aussi beaux que riches de sens. Dans Dit le brin d’herbe se devine l’incohérence de l’indignation et de l’autosatisfaction. Nous sommes tous liés. Et si un jour nous nous indignons face au comportement « plus bas » d’un autre, gardons à notre attention que nous risquons nous même de manifester un jour ce comportement.

Par un jour d’automne le brin d’herbe dit à la feuille: « Tu fais tant de bruit en tombant que tu dissipes mes songes d’hiver. »

Indignée, la feuille répondit: «  Toi, chose hargneuse et muette, que la bassesse a engendrée et que la platitude a élevée. Comment peux-tu oser rêver, toi qui vis et meurs à même la terre sans jamais saisir la mélodie des airs? »

La feuille d’automne prit alors pour couche la terre et offrit son sommeil à l’hiver. Et quand vint le printemps, elle se réveilla. Elle était devenue un brin d’herbe.

Et lorsque revint l’automne, elle entendit des feuilles tomber de toutes parts sur elle. Elle se plaignit au fond d’elle-même en soupirant: « Ô feuilles d’automne, votre vacarme m’exaspère, vous ravagez tous mes rêves d’hiver! »

dit le brin d'herbe

Au lieu de la fierté et de la satisfaction de soi, développons les sentiments d’appréciation et de gratitude. Ils sont les meilleurs remparts contre l’indignation mal placée qui nous isole et nous éloigne des autres.

La compassion quant à elle dissipe sans effort le besoin de juger autrui. On ne peut s’indigner face au comportement d’une personne lorsque l’on sait au fond de soi que cette personne agit pour éviter de souffrir et pour être plus heureuse, comme nous le faisons tous. Cela ne veut pas dire que l’on encourage son comportement (qui peut être néfaste pour elle et pour les autres), mais simplement que l’on comprend sa condition d’être humain.

La définition de la compassion que nous donne Joan Halifax, bouddhiste travaillant avec des personnes en fin de vie, est un bon rappel de la force transformatrice de ce sentiment.

Dans Dit le brin d’herbe, Gibran nous rappelle que nous sommes tous liés et nous révèle l’incohérence de porter un jugement sur ceux qui sont « en bas ». Dans la La loi de l’homme, extrait du même recueil, l’auteur s’adresse directement à ceux qui souffrent et leur insuffle de l’espoir.

Êtes-vous de ceux qui sont nés dans le berceau de la souffrance, puis ont été élevés dans le giron de l’infortune ou dans la maison de l’oppression?

Mangez-vous des croûtes de pain sec rendues humides par vos pleurs? buvez-vous de l’eau trouble où le sang s’est mélangé aux larmes?

Si oui … vous êtes pareil à l’arbre nu qui plie sous le poids de la neige en hiver. Mais le printemps viendra et jettera sur vous son manteau de verdure. Et la Vérité déchirera le voile de pleurs qui cache votre sourire.

Au-delà de notre monde de matière réside une immense puissance, une puissance qui n’est que justice, compassion et amour.

Et si le printemps promis par Gibran était en fait de vivre davantage dans le présent. Lorsque l’on sait qu’une grande partie de nos souffrances est due à notre perception du monde, développer une nouvelle perspective, plus riche en compassion, peut transformer notre vie.

Compassion et amour sont des termes vagues, parfois idéalisés, et pourtant, on les porte en soi. Nourrissons-les tous les jours un peu en prenant le temps de revenir vers soi (si vous débutez en méditation: la méditation pour débutant en 5 points), en lisant des livres qui nous inspirent, en nous ouvrant aux autres.

Sources et note: L’Oeil du Prophète, Khalil Gibran, ed. Albin Michel ; Photo de Bruno Monginoux  ; Merci à Maria de brainpickings pour m’avoir refait découvrir ce poème. 

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Interview Podcast Reprendre Confiance en Soi

Entretien avec Jean-Luc Hudry: Faire Face à Nos Doutes

Jean-Luc Hudry, conférencier, offre des solutions aux problèmes privés comme professionnels. Ancien chef d’entreprise (avec plus de 1000 personnes managées), il a dû faire face à des difficultés de tailles qu’il a réussi à dépasser en entreprenant un travail de développement personnel.

Aujourd’hui, il  partage dans son blog et dans son livre des histoires et des outils pour nous aider à trouver les ressources en soi pour réussir nos projets de vie.

Dans cet entretien, Jean-Luc nous explique comment il est passé de chef d’entreprise à accompagnateur en développement personnel. Il nous parle:
– de comment dépasser nos doutes lorsque l’on entreprend quelque chose de nouveau
– de la principale résistance au changement
– de comment gérer les obstacles et l’adversité lorsqu’elle se présente

Note: par moment le son est saccadé (les aléas de la connexion internet) mais le gros de la discussion est compréhensible.

Si vous avez des questions ou un retour pour Jean-Luc, merci d’utiliser la zone commentaire ci-dessous.

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Reprendre Confiance en Soi

Enfin Reprendre Confiance en Soi

La semaine dernière, j’ai publié ce qui se cache derrière le manque de confiance en soi. Article que je vous recommande de lire, si vous ne l’avez pas fait, pour pouvoir pleinement profiter de celui-ci.

L’article ci-dessous est long. C’est peut-être l’article le plus long que j’ai publié jusqu’à ce jour sur le blog. Mais j’ai voulu adresser la solution au manque de confiance sous différents angles pour vous aider à bénéficier au mieux du matériel proposé. Je vous invite à lire cet article dans son intégralité, même en plusieurs fois, car il vous permettra de bien comprendre le mécanisme de manque de confiance et surtout comment s’en libérer. De plus, cet article introduit la suite de la série confiance en soi, qui j’espère, vous intéressera tout autant.

Dans l’article précédent sur le thème de la confiance en soi, on a découvert que le manque de confiance n’est pas un problème psychologique que l’on pourrait résoudre à travers le raisonnement. C’est une réponse de défense que l’on a héritée de nos ancêtres pour pouvoir survivre. Manquer de confiance, c’est inconsciemment se mettre en retrait pour éviter d’être exposé à un potentiel danger.

Dans ce nouvel article, on va découvrir comment transformer notre état pour retrouver une solide confiance en soi. Mais avant d’aborder la solution, j’aimerais vous parler de ce qui « ne marche pas », mais qui pourtant continue à être perçu comme la solution au manque de confiance en soi. On va découvrir comment cette «fausse » solution risque de contribuer à maintenir une faible confiance en soi.

Améliorer sa confiance en soi en se raisonnant?

Vous avez peut-être eu ce langage interne: « Fais un effort; prends sur toi; tu es assez intelligent(e); tu mérites cela; d’autres y arrivent, pourquoi pas toi?; il suffit de se lancer; … » Dans ce type de langage, vous relativisez intellectuellement votre manque de confiance. Vous savez que votre manque de confiance n’est pas vraiment justifié, et vous essayez de vous raisonner et de vous motiver à agir.

Mais voilà, une fois dans le coeur de l’action, toute votre motivation semble se faire submerger par l’océan de doute qui s’installe en vous. Vous perdez vos moyens, et vos affirmations se dissolvent dans la confusion de votre esprit. Vous n’avez alors envie que d’une chose, c’est de vous sortir de cette situation inconfortable.

Pourquoi perdez-vous vos moyens dans certaines situations?

Pourquoi une personne intelligente perd-elle ses moyens lorsqu’elle doit par exemple parler à un groupe ? Cette même personne sait qu’elle ne risque pas grand-chose, mais pourtant tout son être la paralyse, comme si prendre la parole la mettrait dans un grand danger.

Dans l’article précédent, on a découvert que le manque de confiance est dû à la physiologie de défense qui est une réaction instinctive profondément ancrée en soi. Lorsque cette physiologie s’enclenche, la partie du cerveau (cortex préfrontal) qui permet de relativiser n’a plus le contrôle. C’est le système de protection du cerveau (système limbique) qui tient les rênes, et qui va vous immobiliser malgré toute votre volonté.

LA PHYSIOLOGIE DE DEFENSE

La physiologie de défense c’est le fonctionnement de votre cerveau/corps qui change lorsque vous percevez consciemment ou inconsciemment un danger. Aussi appelée réponse de stress, ou réponse combat/fuite, la physiologie de défense modifie vos niveaux hormonaux (augmentation du cortisol), votre tonus musculaire, votre rythme cardiaque et respiratoire, et augmente le sentiment d’anxiété pour vous garder vigilant. Tous ses ressentis sont souvent perçus comme un manque de confiance par la personne qui les vit lors de certaines situations.

Peur irraisonnée face à une petite araignée

Pour comprendre le puissant effet de la physiologie de défense, regardons la manifestation de cette réponse chez les personnes qui souffrent d’une phobie. Une phobie est une réaction de protection excessive face à un petit danger. Prenons une personne qui a une phobie des araignées. Le risque de se faire piquer est petit, et même les conséquences d’une piqure ne sont pas dramatiques (à moins d’habiter dans une forêt tropicale). La personne qui a une peur phobique des araignées comprend parfaitement cela au niveau intellectuel. Elle sait qu’elle ne risque pas grand-chose en se trouvant en la présence d’une petite araignée. Pourtant la réponse de son corps est diamétralement opposée.

Si vous demandez à cette personne de rentrer dans une pièce où il y a une araignée, au niveau inconscient elle va percevoir cela comme un danger mortel. Son corps va l’empêcher de s’exposer à ce danger. Plus elle va essayer de dépasser sa peur et plus la réponse du corps va se faire forte. Elle va transpirer, avoir les jambes qui flageolent,  ressentir une forte angoisse et peut-être même perdre conscience. Sa physiologie va l’empêcher par tous les moyens possibles de s’exposer à ce « danger ».

Phobie, manque de confiance: juste une différence d’intensité

Le raisonnement est impuissant face à ce puissant instinct de survie. Similairement, lorsque l’on ressent un manque de confiance, c’est la physiologie de défense qui s’enclenche. Et si la réponse n’est pas aussi excessive que lors d’une réaction phobique, elle reste suffisamment importante pour nous priver de nos moyens, et nous empêcher par exemple d’exprimer clairement nos idées.

Se raisonner ne suffit pas. Et il est donc important de ne pas se culpabiliser face à son manque de confiance. Ne soyez pas trop dur avec vous même en croyant que vous devez faire plus d’effort ou être plus courageux.

On va maintenant découvrir comment il est possible de reprendre confiance en soi

Vous l’avez deviné, la clef pour reprendre une solide confiance en soi – garder l’accès à ses ressources (réflexion, capacité d’expression, humour…) en toutes situations – est de diminuer l’emprise de la physiologie de défense. C’est de faire en sorte que le corps ne se mette pas immédiatement en mode de défense dès que vous êtes dans un cadre nouveau ou inconfortable.

La Dre Isabelle Filliozat que j’ai citée dans l’article précédent écrit:

Un enfant ne naît pas avec un manque de confiance. Si les réactions de soumission et de peur sont génétiquement programmées, elles ne deviennent une habitude que lorsque l’enfant a appris à avoir peur de certaines situations. Son cerveau déclenche alors les phénomènes physiologiques et psychologiques appropriés à ce qu’il interprète comme ressemblants à la situation traumatique du passé. Selon les expériences que l’enfant sera amené à vivre, il va intégrer ou non une bonne dose de confiance en lui, c’est-à-dire qu’il va savoir ne déclencher ses réactions de retrait que dans les circonstances qui le nécessitent vraiment.

Retrouver une réponse adéquate face aux situations inconfortables

La dernière phrase aborde un point essentiel. Il ne s’agit pas de plus avoir de réaction de retrait (physiologie de défense): cela est non seulement impossible, cela nous mettrait en réel danger, car le retrait est parfois nécessaire. Il s’agit plutôt de permettre une utilisation adéquate de cette réaction de défense qui comme on l’a vu est excessive chez les personnes manquant de confiance.

On veut faire en sorte que la réaction de défense ne s’enclenche que lorsque nécessaire. On veut diminuer cette extra réactivité qui s’est développée sur les années. Pour cela, il faut arrêter de nourrir sans cesse cette physiologie de défense, en comprenant le rôle de nos pensées dans ce phénomène.

Les pensées alimentent la physiologie de défense et par extension le manque de confiance en soi

Nos pensées et notre perception du monde sont les principales sources de la physiologie de défense. Ils alimentent l’impression de stress et de danger. On peut être dans un état constant de stress (vigilance accrue) et cela pendant des années sans pour autant avoir été exposé à un réel danger. Si cette aptitude qu’a le mental à s’inquiéter est plus prononcée chez les personnes qui manquent de confiance, elle concerne néanmoins tout le monde.

Le danger est toujours là

Votre cerveau scanne sans cesse l’environnement pour un potentiel danger. Cela peut s’accompagner d’un certain degré d’anxiété pour vous garder vigilant surtout lorsque vous vous trouvez dans un cadre non familier. Cette tendance naturelle est héritée de nos ancêtres. À la fois prédateur et proie, l’être humain a longtemps eu besoin d’une grande vigilance. À cela, s’ajoute le fait que les groupes sociaux ont été le théâtre de beaucoup de violence et d’agression constituant une cause de décès importante chez les hommes. Si l’être humain est devenu de nature anxieuse, c’est pour une bonne raison: il a vécu avec beaucoup de peur.

La négativité triomphe

Selon les professeurs Rick Hanson et Richard Mendius, coauteurs du livre Buddha’s brain (éd. New Harbinger) le cerveau a appris à se focaliser sur les évènements négatifs pour nous protéger. Lorsqu’une situation est perçue comme négative, l’hippocampe (partie du cerveau responsable de la mémoire) s’assure de bien stocker l’information au cas où la personne ferait face à une situation similaire. Cela se fait au risque d’oublier les évènements positifs. De plus,

– Après quelques échecs, on a tendance à se focaliser sur le négatif dans sa vie, mais il est difficile de se sortir de cette négativité malgré de nombreux succès suivants (source: Seligman 2006).

– Une information négative à propos d’une personne a plus de poids qu’une information positive (Peeters and Czapinski 1990).

– Et, dans une relation de couple, il faut en moyenne 5 interactions positives pour contrecarrer les effets d’une seule interaction négative (Gottman 1995).

Tout cela illustre bien la tendance qu’a le mental à se focaliser sur ce qui ne va pas, et à renforcer de la sorte la physiologie de défense.

Le cercle vicieux de la négativité et du manque de confiance

F. travaille à Paris depuis 4 ans. Graphiste de formation, il a été employé dans une boite de communication. Il a trouvé un appartement, dans son budget, dans un quartier animé de la capitale. Malgré ses quelques années passées à Paris, F. sort très peu et n’a pas de vie sociale. Il passe ses soirées à regarder la télé et à jouer à des jeux vidéos. Le week-end, il dort.

F. m’explique qu’il n’est pas à l’aise dans les endroits publics, et qu’il n’aime pas parler à des personnes qu’il ne connait pas. F. se trouve en surpoids, peu intéressant, et il n’est plus sûr de vouloir ou pouvoir rencontrer une partenaire de vie. Il se focalise sur ce qui ne va pas. Tout son langage interne est à propos de ses faiblesses et de ses manques.

F. a pourtant beaucoup d’aspects positifs dans sa vie. Il a un bon salaire, il fait un travail qu’il aime et dans lequel il est doué. Il est apprécié par ses collègues. F. est intelligent et plein humour lorsqu’il se détend. Mais F. ne semble plus voir ou ressentir les bonnes choses autour de lui.

Cette négativité nourrit sa physiologie de défense, et à 32 ans, il semble avoir le corps d’une personne bien plus âgée, car il se tient vouté, les épaules rentrées, et la tête baissée. Son manque de confiance alimente son langage négatif qui à son tour renforce sa perte de confiance.

Pour F. comme pour toutes les personnes manquant de confiance, il va falloir arrêter ce cycle néfaste: physiologie de défense > perception de manque de confiance > langage interne négative > physiologie de défense.

manque de confiance cycle

Récapitulons

Jusqu’ici, nous avons vu dans cet article, que

– La physiologie de défense nous prive de nos moyens (sentiment de manque de confiance)

– Le mental a tendance à se focaliser sur le négatif ce qui va renforcer la physiologie de défense

– Nous ne pouvons pas directement agir sur la physiologie de défense, car c’est un réflexe

– Nous pouvons par contre arrêter d’alimenter et de renforcer la physiologie de défense en nous concentrons sur notre langage interne (nos pensées)

Ne plus nourrir le manque de confiance en soi

Il y a trois étapes à suivre pour transformer votre degré de sensibilité face au monde extérieur,

1. Apprendre à observer votre état

2. Réaligner vos actions avec vos ressentis

3. Trouver votre moyen d’expression

Nous allons aujourd’hui juste aborder le premier point qui constitue la fondation de la reprise de confiance en soi. Dans le prochain article de cette série « confiance en soi » (note: pensez à vous inscrire en fin d’article, si vous ne l’avez pas encore fait, pour être informé de la publication des prochains articles), je vous parlerais des deux autres étapes.

Apprendre à observer son état

Notre état est le résultat de nos pensées, nos émotions et nos actions. Apprendre à observer notre état, c’est découvrir le lien qui existe entre pensées et émotions, émotions et actions, actions et pensées. On va s’intéresser à la dynamique entre pensée et émotions (pour plus de détail, lire comment les pensées affectent nos émotions), car observer cette interaction va permettre de désamorcer l’effet négatif des pensées.

Pour mieux comprendre cela, faisons le parallèle avec les ressentis du corps. Il vous ai certainement arrivé un jour d’être dans une mauvaise position en train de lire, de travailler sur l’ordinateur, ou de pianoter sur votre téléphone, lorsque soudainement vous ressentez à quel point vous êtes inconfortable: La nuque vous fait mal ou le bas du dos tire. Cela vous amènera à automatiquement changer de position, vous étirer, bouger… pour diminuer la tension ou la douleur. Il arrive également qu’une personne ait les épaules remontées, la mâchoire crispée ou même le souffle retenu pendant quelques instants avant qu’elle ne s’en rende compte. Mais dès qu’elle en prend conscience, elle va relâcher.

De même, lorsque vous observez comment un type de pensée génère des émotions désagréables qui à leur tour créent un sentiment d’anxiété, vous allez pouvoir arrêter ce cycle.

Transformer son langage interne pour ne plus nourrir la physiologie de défense

Imaginez: le soir dans le lit, vous commencez à réfléchir à votre travail (ou à ce qui vous dérange en ce moment) et à quel point vous avez l’impression d’être abusé, car vous avez du mal à vous affirmer. Ces pensées sont rapidement suivies par un sentiment de malaise, puis vous ressentez une oppression au niveau de la poitrine. Vous avez du mal à trouver le sommeil, et vous plongez plus profondément dans vos pensées négatives et vos inquiétudes. Vous repensez à votre ancien travail, et à quel point c’était similaire, idem pour l’école, et à vos souffrances passées. Le résultat? Une mauvaise nuit et un renforcement du manque de confiance.

Toute cette dynamique se déroule d’une manière automatique, par habitude. Maintenant, le fait d’activement observer ce mécanisme (pensée > émotions > état général) va permettre de stopper ce cycle. Vous allez intégrer que pensées négatives = souffrance. Et comme pour la douleur physique, vous allez arrêter la cause de cette souffrance.

Vous avez peut-être entendu ou lu un jour, que connaître son problème c’est le résoudre à 50%. J’ajouterais que RESSENTIR son problème c’est le résoudre à 80%.

Ressentir comment votre langage interne créé de la souffrance en vous vous fera arrêter

Personne n’aime souffrir, et tout comme vous évitez la souffrance physique, vous allez éviter la souffrance mentale une fois que vous connaissez sa source. Bien entendu, c’est un processus qui nécessite du temps et surtout cela nécessite de le faire dans le bon cadre: dans un relatif calme mental et émotionnel. Il serait en effet difficile d’observer avec lucidité ce qui se passe en vous si vous êtes en plein conflit avec votre conjoint ou si vous venez de recevoir une mauvaise nouvelle. Vous risquez alors d’être submergé par vos pensées et vos émotions.

Créer l’espace nécessaire pour pouvoir observer ce qui se passe en soi

C’est pourquoi, pour réussir à développer la capacité à observer ce qui se passe en soi, il va falloir créer un cadre propice à cela. Prendre une demi-heure dans sa journée, pour faire le calme en soi, est une bonne idée. Vous pourrez noter sur un carnet ce qui vous vient à l’esprit, faire une courte méditation, vous étirer en respirant pleinement. On n’apprend pas à faire du vélo sur un terrain cabossé. De même, vous ne pourrez pas apprendre à observer et à ressentir ce qui se passe en vous, si vous ne créez pas un espace propice à cela.

L’important va être donc de se sortir de son cycle habituel (travail, famille, amis, télé, dodo) quelques minutes chaque jour, pour réapprendre à observer ce qui se passe en soi. Cela va graduellement vous permettre d’arrêter de nourrir la négativité et la physiologie de défense, et vous aider à ressentir à nouveau un sentiment de calme et de paix.

L’état de calme prendra une place de plus en plus importante

Apprendre à observer la dynamique entre pensées et émotions va donc vous permettre de graduellement arrêter de renforcer la physiologie de défense. Et cela constituera déjà une importante étape pour retrouver confiance en soi. Car l’état de calme prendra une place de plus en plus importante dans votre vie, et vous pourrez interagir à partir de cet état qui est naturellement plus confiant.

Les étapes suivantes pour renforcer la confiance en soi

Les deux étapes suivantes vont permettre de consolider l’état de confiance et de le renforcer. On va découvrir dans le prochain article l’importance d’aligner nos actions avec nos ressentis. Car une fois que l’on a appris à retrouver la calme en soi (plus grande tolérance au stress), on va pouvoir voir avec plus de clarté ce qui nous convient et ce qui au contraire nous empêche d’avancer dans notre vie. Je vous parlerais aussi de la nécessité de trouver son moyen d’expression: ce que vous avez d’unique à partager avec le monde autour de vous.

Pensez à vous inscrire ci-dessous pour être informé de la publication du prochain article et pour être informé de la disponibilité de l’album « Confiance en soi ».

En conclusion

La confiance en soi est un état dynamique. Cela implique de ne plus nourrir la physiologie de défense en devenant vigilant face à l’effet de vos pensées. Le mental a cette tendance naturelle à se focaliser sur ce qui ne va pas et c’est pour cela qu’il faut lui apprendre à décrocher et à voir les évènements d’une manière plus équilibrés. Vous avez besoin de créer l’espace et le temps nécessaire pour réapprendre à observer et à ressentir ce qui se passe en vous. En faisant cela, vous commencerez à transformer le fonctionnement de votre corps/cerveau et vous manifesterez une confiance saine et sereine face aux multiples opportunités que la vie vous présente continuellement.

Pour terminer, j’aimerais vous demander deux choses

– Si vous avez aimé cet article et vous pensez qu’il peut être bénéfique pour d’autres personnes, merci de le partager autour de vous

– Laissez un commentaire ci-dessous en notant le point principal que vous avez retenu de cet article. Vos questions sont également les bienvenues.

Merci d’avoir lu ce (long!) article jusqu’au bout, et je vous dis à dans quelques jours pour recevoir la suite! (inscrivez-vous ci-dessous pour recevoir la suite de la série confiance en soi)

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Reprendre Confiance en Soi

Ce Qui se Cache Derrière le Manque de Confiance en Soi

Nous avons tous ressenti un jour un manque de confiance en soi. Ce sentiment apparait lorsque 2 forces opposées se font face. D’une part, il y a l’envie ou la nécessité d’entreprendre une action et, d’autre part, il y a une résistance intérieure qui freine ou bloque l’action. Cette dynamique peut se manifester dans tous les domaines de la vie: amoureux, familial, travail, ou social.

Si ressentir un manque de confiance de temps à autre est tout à fait naturel, vivre ce manque de confiance au quotidien peut rapidement devenir problématique. Pour pouvoir se libérer de nos résistances et blocages intérieurs, il va être essentiel de découvrir ce qui se cache derrière le manque de confiance en soi.

Cou douloureux et manque de confiance en soi

N. est venue me consulter au cabinet, car elle souffrait de douleurs chroniques à la nuque. La quarantaine tout juste passée, un physique menu, blonde avec les yeux bleus, N. était toute en retenue. Elle parlait à voix basse et son corps, assis sur la chaise, semblait vouloir utiliser le moins d’espace possible. N. nota qu’elle souffrait au quotidien de sa nuque – selon les jours, allant de la simple raideur au torticolis handicapant – depuis plusieurs années.

J’expliquais à N. que les douleurs chroniques à la nuque sont souvent dues à une crispation musculaire quasi continue en réponse au stress. N. me confirma être de nature stressée, et elle attribua cela à son manque de confiance. Enseignante de formation, elle s’est arrêtée de travailler peu de temps après son mariage. Elle m’expliqua qu’elle manquait de confiance dans son rapport à son conjoint qu’elle estimait comme étant sûr de lui et entreprenant, dans ses rencontres sociales (qu’elle a tendance à diminuer), et dans sa vie en générale. Et surtout, N. a la conviction que son manque de confiance fait parti de qui elle est, de son caractère, et que cela est principalement dû à ses parents.

Une faiblesse acquise?

Comme N., beaucoup de personnes croient que leur manque de confiance serait une faiblesse qu’ils auraient acquise et qui aujourd’hui leur collerait à la peau. C’est peut-être votre cas. Vous avez essayé de vous motiver, de vous raisonner, et de relativiser, mais sans succès. Le manque de confiance semble s’être installé profondément en vous, et vous avez l’impression que cette façon d’être est le résultat d’un fonctionnement psychologique complexe. Devant cet obstacle de taille, vous préférez vous occuper du quotidien en restant, tant que possible, dans votre zone de confort.

Et si le manque de confiance était un mécanisme bien plus simple que cela, comme une réponse instinctive que l’on pourrait désapprendre une fois que l’on a compris son origine. Pour répondre à cette question, plongeons plus profondément dans le fonctionnement de l’être humain.

Survivre avant tout

Il y a aujourd’hui plus de 7 milliards d’habitants sur terre. Pour pouvoir en arriver là, l’être humain a dû faire preuve d’une grande capacité de survie surtout à l’aube de son existence. Notre corps et notre physiologie reflètent cette capacité de survie. Notre cerveau est organisé en plusieurs parties dont une conséquente (le cerveau limbique, primitif et profond) dédiée à la survie.

système limbique

Comment cela fonctionne? Imaginez, quelques milliers d’années en arrière, une personne marchant dans la forêt. Soudainement, elle entend un bruit suspect, puis aperçoit un groupe d’hommes d’une tribu hostile (ou une bête sauvage). Son cerveau va immédiatement passer en mode de défense et tout le fonctionnement du corps va s’en trouver changé.

Immobilisation

La personne va commencer par s’immobiliser entièrement: le souffle est retenu, les muscles tendus, l’ouïe alerte, et les pupilles dilatées. Cette personne va, de tout son être, chercher à éviter le danger.

Fuite ou attaque

Mais, si elle est découverte par l’agresseur, elle va soit fuir, soit se battre. Dans les deux cas, son corps va avoir besoin d’une grande quantité d’énergie. Le coeur s’accélère pour amener aux muscles le sang chargé d’oxygène, la respiration se fait plus rapide pour évacuer le CO2 et amener plus d’oxygène aux poumons. La digestion s’arrête (et avec elle la sécrétion des sucs… la bouche devient sèche) pour garder toute l’énergie disponible pour l’effort. Le tonus des muscles augmente, pour les maintenir prêt à être utiliser dès que nécessaire. La personne pourra ainsi utiliser toute la force de sa musculature.

Danger physique ou danger psychologique, même réaction

Ces réactions du cerveau et du corps constituent la physiologie de défense et ont permis à beaucoup de nos ancêtres de survivre un danger mortel. Si aujourd’hui, notre intégrité physique n’est que très rarement mise en danger, nous continuons néanmoins à utiliser la physiologie de défense à chaque fois que nous nous sentons en danger socialement, professionnellement, financièrement …

danger psychologique

Repensez à la dernière fois que vous avez été mal à l’aise: Visage qui rougit (afflue du sang, car les artères se dilatent), bouche sèche (voir plus haut), coeur qui s’accélère, envie très forte de fuir. Tous ces ressentis sont associés à la physiologie de défense.

Si la physiologie du corps n’a que très peu changé depuis l’époque de nos ancêtres, notre cadre de vie a lui immensément évolué. Les relations humaines se sont complexifiées, et la fuite ou l’attaque ne sont que très rarement une option.

À une réunion de travail, votre supérieur hiérarchique vous stresse. Vous n’allez pas lui sauter dessus pour le ruer de coups ou partir du bureau en courant. Par contre, vous allez probablement adopter une posture d’évitement (l’immobilité) pour éviter d’être sollicité et de risquer une prise de parole en public.

La soumission, une forme élaborée d’immobilité

Éviter le danger est une partie intégrante de la survie, et on l’a vu, est inscrit dans notre patrimoine génétique. Dans le cadre social, cet évitement prend la forme d’une soumission face à une personne qui risque de nous mettre en danger (même si ce danger « n’est que » social ou professionnel).

C’est une réponse instinctive que l’on retrouve chez tous les animaux qui vivent en groupe.

Comme le note la Dre Isabelle Filliozat, dans son livre Fais-toi confiance (ed.Marabout):

Dès leur première rencontre, les animaux se positionnent les uns par rapport aux autres. La hiérarchie se met en place très vite et reste gravée en mémoire. Un cheval, un singe ou un chien peut rencontrer des mois, voire des années plus tard un de ses congénères, il respectera la hiérarchie établie lors de leur première rencontre. Le respect de la hiérarchie a une fonction de régulation sociale. Quand les dominés acceptent leur soumission, il y a moins de révoltes, d’agressions et de même de conflits. Les dominants choisissent les premiers, les autres suivent et se contentent des restes.

soumission

D’une façon similaire, la société humaine adopte ce même mode de fonctionnement. Le manque de confiance est souvent le résultat d’une attitude de soumission/défense que l’on prend inconsciemment. Selon le Dr James Lynch, lorsque nous nous adressons à une personne que nous considérons d’un statut social supérieur, notre tension artérielle s’élève, et cela se fait sous le radar de notre conscience. Notre cerveau se met en mode de défense, et nous pousse à montrer des attitudes de pacification et de soumission.

De plus, ce que l’on observe chez les animaux –  le maintien de l’ordre hiérarchique sur le temps – nous aide à mieux comprendre le mécanisme de perte de confiance qui souvent commence lors de l’enfance et s’étale sur les années.

Un réflexe de soumission acquit

Un enfant est à table avec ses parents et les amis de ses parents. S’il prend la parole, il se fait vertement réprimander: « on n’interrompt pas les adultes! » L’enfant risque d’être puni, et va préférer adopter une posture de soumission et ne plus prendre le risque de s’exprimer.

Cet enfant est devenu un adulte évoluant dans le monde de l’entreprise. Lorsqu’il est face à une figure d’autorité, son patron, cela va trouver écho dans son rapport à ses parents. Il y a une continuité dans son comportement inconscient: « lorsque je suis face à une figure d’autorité, je suis potentiellement en danger, surtout si je m’exprime, mieux vaut alors que je m’efface ». Et cette réaction se fait inconsciemment.

Imaginez cette personne à une réunion avec des collègues, et son patron. Elle ne peut pas s’exprimer, car son cerveau la bloque! La physiologie de défense s’enclenche (transpiration, battement du coeur, bouche sèche) et prive cette personne de la capacité de s’exprimer normalement. Elle va alors se dire : « je manque de confiance en moi. C’est plus fort que moi. C’est certainement dû à mon éducation, à l’époque mes parents ne savaient pas, et maintenant, c’est devenu un problème psychologique ».

Le grand malentendu de ce qu’est le manque de confiance en soi

Le Dr Filliozat note que « la confiance en soi n’est pas un « problème psychologique », même s’il en cause parfois. C’est une adaptation physiologique à une situation sociale en vue de maintenir la vie. »

manque de confiance

Ce que vous percevez comme un manque de confiance – lorsque vous devez parler à une personne qui vous trouver attirante, demander une augmentation, ou vous exprimer en public – est en réalité une réponse inconsciente du corps, héritée de vos ancêtres, pour vous aider à survivre.

Cette réponse de défense (d’immobilité, de soumission) est un réflexe inconscient, profondément programmé dans votre cerveau. Le raisonnement est impuissant face à cela. On a beau vous dire « fais-toi confiance », cela ne vous aidera pas, car pas définition, les réflexes ne sont pas sous le contrôle de la raison.

La bonne nouvelle c’est qu’il est possible de désapprendre ces réactions de défenses – qui sont souvent excessives, car le danger est presque toujours surestimé -, et pouvoir ainsi retrouver ses pleins moyens dans les situations où l’on pense manquer de confiance. Mais pour cela, il va falloir passer à travers le corps et les ressentis (en addition du mental).

Et c’est ce que je vous présenterais en détail dans l’article de la semaine prochaine. Soyez-sûr de vous inscrire ci-dessous pour recevoir l’info dès que le prochain article est publié. En attendant la semaine prochaine, je vous invite à participer à la discussion en laissant un commentaire: dans quel domaine manquez-vous le plus de confiance et comment ce manque de confiance se manifeste-t-il ? Merci!

L’article suivant est désormais disponible: Enfin reprendre confiance en soi

Sources:  Fais-toi confiance, Isabelle Filliozat, éd. Marabout ; James Lynch, Le Coeur et son langage, éd. interEditions. Illustrations: photo haut de page: wdstock (istockphoto) ; photo réunion: Topaz topaz