Friends (oui, la série !) révèle un concept que nous sommes nombreux à entretenir, mais qui est faux.
Et mettre en lumière ce « concept erroné » permet de renforcer la confiance en soi.
Dans cet épisode, on va découvrir ce que Monica, Ross, Joey et les autres ont à nous apprendre sur la confiance en soi. Et on verra comment pratiquer la méditation va favoriser une plus grande confiance en soi.
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Reprendre Confiance en Soi – Une Leçon de Friends Podcast
Pourquoi c’est bénéfique de régulièrement étirer les parois de notre zone confort ?
C’est ce que vous allez découvrir dans cet épisode Sortir de sa Zone de Confort.
Vous allez voir :
La parcours du moine bouddhiste Mingyur Rinpoche qui, malgré des années de pratique de la méditation, va se retrouver « perdu » une fois sorti de sa communauté.
Pourquoi il est bénéfique d’aller au contact des autres, surtout les personnes en dehors de notre cercle habituel, pour consolider notre évolution personnelle, mais aussi pour enrichir notre vie.
Les trois facteurs à considérer pour pouvoir graduellement sortir de sa zone de confort.
L’impasse de la confiance en soi c’est de croire que l’on doit changer ou s’améliorer pour retrouver confiance.
La voie pour développer une plus grande confiance en soi, c’est d’apprendre à garder l’accès ouvert à nos ressources, lorsque l’on se retrouve dans des situations en dehors de notre zone de confort.
Avez-vous remarqué comment dans certaines situations, on perd nos moyens ? Nos pensées deviennent confuses, notre sens de l’humour s’échappe, et notre corps semble désarticulé.
Le problème n’est pas que l’on n’est pas à la hauteur pour faire face à cette situation. Le problème provient de l’incapacité à rester soi et à l’exprimer.
Dans cet épisode, vous allez découvrir que pour retrouver confiance en soi, on n’a pas besoin de s’améliorer (s’instruire davantage, devenir plus beau, mieux comprendre la vie et les autres…). Il faut juste découvrir comment puiser dans les compétences, les idées et la sensibilité que l’on porte déjà en soi.
Dans cet épisode, on va voir :
Pourquoi vouloir s’améliorer est une impasse.
L’importance de garder l’accès ouvert à nos ressources.
Cet épisode est en réponse à la question de Sandrine:
Salut Moutassem,
J’ai une question : j’ai beaucoup travaillé sur moi ces derniers 1-2 ans et je m’accepte désormais comme je suis. Par contre, j’éprouve des difficultés à transposer ça dans mes contacts avec les autres.
Je m’accepte comme je suis mais je ne suis pas sûre d’avoir assez confiance que les autres m’accepteront tel quel.
Ressentir un manque de confiance lorsque l’on entame un nouveau projet est parfois une bonne chose.
Cela indique que l’on s’apprête à se lancer dans une direction (perso ou pro) inconnue, potentiellement inconfortable, mais suffisamment motivante pour prendre le risque d’y aller.
Dans ce premier épisode de la série ces conseils qui ne fonctionnent pas, on va explorer un conseil que l’on a tous entendu un jour ou peut être même donné: « Reste-toi même! »
Les amis, la famille savent que nous sommes pleins de ressources et de qualité et qu’il suffirait que l’on reste soi-même pour que tout se passe au mieux.
Pas de soucis, il suffit de rester soi pour que cela se passe au mieux. Mais est-ce vraiment le cas? Est-ce que s’entendre dire « reste toi-même » fonctionne?
C’est ce que l’on va voir dans cet épisode.
Écouter « Reste-toi Même » – Ces conseils qui ne fonctionnent pas
Il n’y a pas de secret. On sait désormais que notre langage interne affecte grandement notre état d’être. Nos pensées modèlent notre perception du monde et peuvent nous rendre insatisfaits et malheureux ou encore pleins d’appréciation et de joie de vivre.
Lorsque l’on regarde de plus près notre langage interne, il y a 3 types de questions que l’on se pose sans arrêt et qui nous dérobent de notre énergie et érodent la confiance en soi.
Comme on va le voir, ces 3 questions ont pour effet de miner notre confiance en soi.
Écouter « Ces 3 Questions Qui Sabotent la Confiance en Soi »
Regarder « Ces 3 Questions Qui Sabotent la Confiance en Soi »
Retranscription de l’épisode
Cet épisode va vous aider à reconnaître ces questions, et à les remplacer par des questions plus constructives.
On va découvrir ces 3 questions et les variantes qu’elles peuvent avoir, mais avant cela un petit mot sur ce qu’on appelle le langage interne.
Qu’est ce que la langage interne?
Le langage interne c’est les pensées qui se succèdent plus ou moins consciemment dans notre mental.
Ce langage est comme un bruit de fond auquel on ne fait plus attention, mais qui pourtant est constamment là affectant notre état d’être. Et beaucoup de personnes, d’ailleurs, sont tellement bercées par ce bruit de fond qu’elles ne réalisent pas qu’il est possible d’observer de près ses pensées ou de leur permettre de s’arrêter.
Il y a une bonne dizaine d’années de cela, je sortais de mon cabinet plus tôt qu’à l’habitude, et je croise mon voisin de palier qui est aussi mon comptable.
« Ah tu finis tôt aujourd’hui. Tu vas pouvoir rentrer, te poser devant la télé et relaxer » me dit-il.
« Oui, je vais me rentrer, me poser, mais ne surtout rien ne faire et ne penser à rien. »
« Ne penser à rien? Ce n’est pas possible! »
Pour Denis mon comptable, et pour beaucoup de personne, le bruit de fond du mental, ce n’est pas quelque chose dont on peut se séparer.
Si aujourd’hui vous pratiquez la méditation, vous savez qu’il est possible de mettre clairement en lumière nos pensées, notre langage interne.
Et lorsque l’on développe cette aptitude, on peut commencer à découvrir des tendances: certains types de pensées, qui génèrent toute une discussion interne qui créent ensuite des émotions qui finissent par affecter notre état d’être ou notre état de vitalité.
Le bienfait de pouvoir observer ce mécanisme c’est qu’on va pouvoir arrêter et transformer certaines de ses discussions internes, car on finit par réaliser qu’elles créent du mal-être et nous aident en rien dans notre cheminement personnel.
Donc les 3 questions que l’on va découvrir font partie de ce langage interne qui nous autosabotent. Ce sont des questions toxiques.
Et apprendre à les reconnaître vous aidera à ne plus vous enfoncer dans des pensées qui rongent l’estime de soi et qui nous privent de votre vitalité. On verra aussi comment remplacer ces « mauvaises » questions par des questions plus constructives.
La première que l’on se pose plus ou moins consciemment, c’est:
I. Pourquoi j’en suis encore là?
« Pourquoi à 30 ans, je n’ai pas encore de carrière stable? »
« Pourquoi je suis encore célibataire? »
Cette première question survient lorsque l’on compare notre situation actuelle, du moins telle qu’on la perçoit, et un résultat espéré.
Cela arrive généralement lorsque l’on se compare à quelqu’un qui semble avoir réussi.
Lorsque l’on voit sur Facebook cette photo qu’a mise notre amie de fac de son troisième enfant, on se dit « houla je ne suis plus toute jeune et je n’ai toujours pas trouvé de partenaire de vie pour fonder une famille avec. Pourquoi j’en suis encore là, mais aussi je veux être maman. »
Cette question « pourquoi j’en suis encore là » ou « pourquoi je n’ai pas encore ce que je désire » nous fait entretenir l’idée qu’il y a eu un problème en chemin, que la vie ne s’est pas déroulée comme prévu. On se dit il y a eu un hic quelque part parce qu’à mon âge je devrais maintenant avoir réussi professionnellement, avoir des enfants, une maison, etc., etc.
Et la discussion interne continue:
« Pourquoi moi je n’ai pas réussi alors alors que cette copine sur FB elle tout s’est passé comme prévu.
Si c’est possible de réussir et que je n’ai pas réussi, c’est qu’il doit y avoir un problème avec moi»
Lorsque le cerveau pose une question, il cherche à trouver une réponse.
« Oui c’est normal que je n’ai pas encore …… car je ne suis pas assez …… ou car je suis trop …… »
Tout ce langage finit par créer un sentiment du type « je ne mérite pas d’avoir ce que je souhaite, car je ne suis pas assez bien, et maintenant je me sens mal. »
Cette question nous amène à nous focaliser sur ce que l’on perçoit comme nos manques et comme nos faiblesses, et amène une certaine résignation.
Cela nous aide en rien. Ni à nous sentir bien, ni à poursuivre ce qui est important pour nous.
La prochaine fois que vous ressentez un coup de blues, demandez-vous si vous vous êtes posé cette question, si vous vous êtres comparé à quelqu’un.
Puis remplacez cette question et ce train de pensées qui l’accompagne par celle-ci:
Est-ce que je voudrais être quelqu’un d’autre?
Cette personne que vous êtes aujourd’hui, celle qui aime ses proches, celle qui en recherche, qui essaie, qui se bat, qui souffre, qui ressent de la joie, de la tristesse, qui pleure, qui rit… est-ce que vous seriez prêt à l’abandonner pour vous mettre dans la peau d’un autre, car il semble avoir mieux réussi?
Votre parcours de vie est ce qui vous a modelé et ce qui a fait de vous la personne que vous êtes en ce moment dans toute sa richesse, sa complexité..
Vos échecs et vos déceptions ont joué un rôle essentiel pour créer la personne que vous êtes aujourd’hui.
Est-ce que je voudrais être quelqu’un d’autre?
Si l’on médite sur cette question, on finit par ressentir de la bienveillance pour cette personne qui n’est pas parfaite, mais qui continue vaillamment à avancer dans sa vie.
J’ai un pote sur Facebook qui à chaque fois qu’il poste une image ou une info, je me dis « pouff, ce gars en fait trop… c’est que du paraître! » Toutes ses photos sont dans de beaux endroits, entouré de belles personnes, dans tous ces textes il est excessivement positifs du genre « Merci la vie! J’ai de la chance d’avoir une si belle femme qui m’accompagne » Il ne met que ce genre de posts.
Après le premier pincement d’agacement, je rigole intérieurement, car je sais c’est de la jalousie que je ressens. Je me compare à lui « pourquoi j’en suis encore là alors que lui a tout cela » et après je fais un pas de recul (intérieurement :) et je ressens que je ne changerais pas ma vie pour avoir la sienne.
Parce que je ressens de la bienveillance envers moi même. J’ai une façon unique de percevoir la vie et je ne voudrais pas changer cela, car sinon je ne serais plus moi.
C’est pareil pour nous tous.
Essayez de régulièrement remplacer cette impression de « je ne suis pas là où je devrais être » par de la tendresse et de la bienveillance envers vous même.
2eme question que l’on se pose et qui nous autosabote.
II. Pourquoi je n’ai pas chance?
Pourquoi ce n’est pas plus facile?
Pourquoi pour une fois ça ne pas se passerais pas bien?
Pourquoi les problèmes s’accumulent?
Pourquoi l’extérieur ne me comprend pas?
Ce genre de questions supposent que le monde est contre nous, ou que du moins, il ne fait rien pour nous aider.
Cela génère un sentiment de fatalisme. On se perçoit comme une victime de nos circonstances de vie.
Encore un exemple:
« Ah non, alors que c’est déjà très tendu ce mois au niveau financier, j’ai la voiture qui tombe en panne. Ça fait des mois qu’on se prive et maintenant le peu d’argent mis de côté je dois le lâcher pour réparer cette m…. de voiture. Pourquoi c’est aussi dur, pourquoi je n’ai pas un peu plus de chance. »
Cette question nous positionne en tant que victime de la vie. Cela nourrit le ressentiment, parfois la colère, et là aussi cela nous dérobe de notre enthousiasme et de notre envie d’apprendre et d’aller de l’avant.
Cette question on va la remplacer par:
Quel soutien est-ce que j’ai autour de moi?
Quel soutien la vie m’offre?
Il s’agit là d’élargir notre point de vue, et de sortir la tête de ce que l’on perçoit comme des problèmes.
Quel soutien m’a permis d’en arriver là?
Ma famille, mes parents, certains enseignants, certains amis,…
Si vous croyez que personne ne vous a soutenu en cours de vie (quand vous étiez petit, vous changiez vous même vos couches) élargissez encore plus votre point de vue.
Vous mangez probablement à votre faim
Vous vivez probablement dans un pays qui vous offre stabilité et sécurité,
Vous avez accès à des soins de santé modernes,
Vous savez lire et écrire grâce à l’accès à l’éducation que vous avez eu.
Plus on élargit notre point de vue (en regardant au-delà de nos frontières et la condition dans laquelle certain de nos congénères vivent) plus on découvre qu’on a eu et qu’on a encore beaucoup de soutien et de la chance d’avoir ce soutien.
Il s’agit de remplacer la question « Pourquoi je n’ai pas de chance » qui crée le sentiment d’être une victime et du ressentiment pour la vie par un sentiment d’appréciation.
Vous allez peut-être penser que cela ne résoudra pas le fait que « je dois payer pour la réparation de la voiture avec l’argent des vacances ».
Si c’est vrai que les circonstances extérieures ne vont pas immédiatement changer, ce qui va changer c’est votre état interne, votre niveau de vitalité et de disponibilité.
Si vous nourrissez le sentiment de ne pas avoir de chance, d’être une victime de la vie, cela créera un malaise en vous, vous rendra malheureux et votre entourage le ressentira aussi. Si par contre vous prenez l’habitude de voir les bonnes choses autour de vous, cela développera votre capacité à ressentir de la gratitude.
Il y a maintenant plusieurs études qui ont été faites qui montre que l’état d’appréciation améliore la qualité de vie. Selon ces études* la gratitude améliore la qualité du sommeil, la concentration et le sentiment de bien-être. Cela naturellement permettra à la personne vivant une difficulté à mieux la gérer, car cette personne aura plus d’énergie, plus de disponibilité.
Donc pour la seconde question, « pourquoi je n’ai pas de chance? » on va remplacer cela par « où est-ce que j’ai de la chance » pour nourrir le sentiment de gratitude.
On a vu que la première question « Pourquoi je suis encore là » crée le sentiment « je ne suis pas assez bien » et qu’on va remplacer cela par le sentiment de bienveillance envers soi-même.
Ce que l’on cherche à faire c’est apprendre à être plus attentif à notre état intérieur, en commençant par observer notre dialogue interne.
Lorsque l’on réfléchit à la qualité de notre vie, on surestime les circonstances extérieures, et l’on sous-estime notre capacité à être mieux en transformant notre langage interne.
On vient de voir les 2 questions qui nous font du mal et par quoi les remplacer. Découvrons maintenant la 3e question.
III. À quoi bon essayer?
Cette question peut prendre plusieurs formes:
Je n’ai jamais réussi, pourquoi je réussirais maintenant?
Je n’ai pas de chance en amour( en affaire …), ce n’est peut-être pas pour moi?
J’ai toujours été gros (maigre), pourquoi c’est maintenant que ça va changer?
Lorsque l’on se pose cette question, on trouve de nombreux souvenir et explications qui viennent renforcer le sentiment « à quoi bon essayer, Il est trop tard, j’ai passé ma chance ». On repense à nos échecs passés, à nos déceptions.
Cette question amène un sentiment de triste découragement.
Imaginez que vous dites un enfant à qui vous avez promis de passer une super journée avec que cela n’aura pas lieu et que vous ne pouvez rien y faire. Je n’aimerais pas devoir ressentir la déception et l’incompréhension de cet enfant.
Pourtant c’est ce que l’on fait avec soi même en entretenant cette question et les pensées qui la suivent. On attaque l’estime de soi. On finit par dire qu’on ne mérite pas de réussir.
On va remplacer « A quoi bon essayer » par « où est ce que j’ai réussi? »
Si lorsque je pense à un projet qui me tient à coeur j’ai cette croyance qui fait surface « A quoi bon essayer? » je la remplace par « où est ce que j’ai réussi? »
Si je me compare à un autre (question 1) – vous remarquerez que ces 3 questions souvent s’accompagnent les unes et les autres – donc, si je me compare à un autre, que je ressens qu’il a plus de chance que moi (question 2), et que je n’aurais jamais ce qu’il a (question 3), je vais remplacer cela par où est ce que j’ai réussi?
Peut-être que cette personne avec qui je me compare a une belle réussite professionnelle, mais une mauvaise santé physique, alors que ma santé est excellente. Ou bien cette personne a des enfants, mais n’a plus le temps de s’éduquer et de voyager, alors que vous oui.
Ce que l’on veut c’est se concentrer sur ces réussites (petites et grandes)
Par exemple:
« J’ai cultivé de belles et profondes amitiés qui durent depuis des années »
« Pendant que j’étais sans emploi, j’ai lu des dizaines de livres passionnants »
Ou une autre façon de voir cela, c’est de se demander en quoi le fait de ne pas réussir dans ce domaine que je désire m’a aidé à réussir dans d’autres domaines.
« Je n’ai pas construit de famille, mais cela m’a permis de …. »
« Je n’ai pas favorisé ma carrière professionnelle, mais cela m’a permis de …. »
Le fait de se focaliser sur nos réussites renforce l’estime de soi, et nous redonne confiance dans notre capacité d’obtenir ce que l’on souhaite.
Cela crée aussi un sentiment d’appréciation pour qui nous sommes.
Dans la partie 2, on développe de l’appréciation pour le soutien extérieur, dans cette partie on développe de l’appréciation pour qui l’on est.
Ces 3 questions qui font du mal, qui diminue la confiance en soi et le niveau d’énergie et je ne parle de l’énergie d’un point de vue symbolique, car lorsque l’on se morfond sur ses manques cela est un gouffre où nos pensées se perdent et les pensées sont très gourmandes en énergie. Malgré sa petite taille, le cerveau qui représente en moyenne 2% du poids humain nécessite 20% de notre métabolisme.
Ces 3 questions nous épuisent mentalement et émotionnellement.
Elles renforcent une perception de manque: je n’ai pas la vie que je veux, et je ne suis pas assez bien.
Et on a vu qu’en transformant ces questions en questions plus constructives, on va favoriser un état d’appréciation: Appréciation pour qui nous sommes et appréciation pour la vie que nous avons.
Cela ne veut pas dire qu’ignorer ces questions c’est se cacher la vérité. Car ces questions sont biaisées dès le départ, elle force le cerveau à voir les choses d’une manière négatif.
D’où l’importance d’équilibrer cela avec des questions positives.
Cet entretien a été conduit par Marc Vachon, psychologue et auteur. Vous pouvez également retrouver notre discussion sur le blog de Marc, Oser Changer.
Je réponds aux questions de Marc sur la relation entre méditation et confiance en soi.
Alexandre, auteur du blog C’éclair! m’a invité à participer à une croisée des blogs (plusieurs auteurs écrivent sur le même sujet) sur le thème ralentir pour réussir.
Ralentir pour réussir? Cela peut sembler contre-intuitif. En effet, réussir – que ce soit mettre en place un changement de vie ou concrétiser un projet – implique d’aller de l’avant. Pour réussir, il faut se libérer de son immobilisme puis agir avec entrain et constance. Il faut créer suffisamment de momentum, pour « décoller » et passer au palier suivant. Pourquoi alors voudrait-on ralentir alors que l’on commence à peine à bouger?
Voilà la nuance: il ne s’agit pas de ralentir ses actions, mais de ralentir ses pensées.
Le rôle des pensées dans tout changement
La réussite nécessite un changement qui va permettre de transformer un aspect de notre vie. Et pour pouvoir mettre en place un changement (hygiène de vie, habitude, persévérance…), la réflexion va jouer un rôle important. Elle va nous permettre de nous projeter, de nous motiver, ainsi que de planifier et d’anticiper. Les pensées vont nourrir l’envie d’entreprendre un projet et elles vont établir la feuille de route pour y parvenir. Mais la réflexion et les pensées qui l’accompagnent peuvent également devenir un obstacle ou un frein lorsqu’elles deviennent hors de contrôle.
Voilà un exemple.
Max veut écrire un livre
Max a très envie d’écrire un livre. Il sait qu’il est capable d’écrire. Il écrit régulièrement des articles pour des magazines à diffusion internationale. Il a en lui un livre depuis plusieurs années et il se sent désormais prêt à le matérialiser. Max a bien planifié son projet. Cela fait plusieurs mois qu’il travaille sur la structure du livre et ses rubriques. Les recherches sont faites, et il a toutes les informations nécessaires. Il faut maintenant passer au stade de l’écriture.
Pour cela Max a prévu de passer 3 mois loin de tout et au calme. Il a loué un appartement dans les Alpes de hautes Provence. Il a organisé en amont son activité professionnelle pour pouvoir se permettre d’avoir le temps et la disponibilité pour travailler sur son livre.
Une fois installé dans son appartement de montagne, Max a commencé à écrire avec entrain et efficacité. Il était heureux d’avoir pu mettre en place cette parenthèse dans sa vie et de pouvoir enfin travailler sur son livre.
Il s’imaginait maintenant le plaisir que cela serait d’avoir cet ouvrage enfin fini, de pouvoir le partager avec le plus grand nombre. Il se demandait s’il approcherait lui-même les médias ou s’il ferait appel à un agent.
Mais une fois sorti de ses belles pensées, Max se retrouvait face à son écran. Il n’avait que 30 pages d’écrites et le plus gros restait à faire. Reprendre l’écriture devenait plus difficile. Il ressentait le besoin de faire de plus en plus de breaks. « C’est bon pour aujourd’hui, je vais aller me promener! »
Durant ses coupures il retrouvait son enthousiasme à l’idée de finir ce livre. Après tout, il lui restait 2 mois et demi, et s’il écrivait 2 pages par jour, le livre serait bouclé et prêt à être partagé avec le monde!
Mais ses sessions d’écriture continuaient à être perturbées par ses pensées. En addition à ses projections dans le futur, s’immisçaient maintenant des doutes sur le bien-fondé de son livre: est-ce le bon sujet? Son livre sera-t-il publié?
Max se sentait comme paralysé et vidé de sa créativité, et plus vite tournaient ses pensées plus il se sentait incapable d’avancer sur son projet. Ces mêmes pensées qui l’avaient porté et motivé à écrire l’empêchaient maintenant d’aller de l’avant.
Lorsque le mental nous paralyse
Lorsque les pensées courent après le succès, elles accaparent notre attention et nous dérobent de notre créativité et de notre capacité à agir.
Pour pouvoir persévérer, il va falloir apprendre à ralentir le flot de ces pensées compulsives. Il faut réussir à s’extirper de ce monde imaginaire qui est si gourmand en attention et en émotions.
Ralentir le flot des pensées
Apprendre à méditer est une bonne idée. Cela permet de mieux canaliser l’attention et de moins se laisser prendre par l’anticipation du succès ou la crainte de sa perte. Faire du sport peut également aider à ralentir temporairement le flot des pensées. Les pratiques qui combinent mouvement et respirations sont également recommandées: yoga, tai chi, qi gong.
L’important est d’apprendre à prendre conscience de ces pensées qui nous dispersent, à les ralentir et à les apaiser. Sans cela, le succès ne sera qu’un mirage qu’on ne pourra jamais atteindre.
Et qu’est-il arrivé à Max?
Après ses 3 mois à la montagne Max est revenu … sans livre. Il n’a pas réussi à l’écrire. Mais Max ne regrette pas son séjour. Il a redécouvert la joie de vivre auprès de la nature, et il a fait de très belles rencontres. Max en a aussi profité pour faire le point sur sa vie. Il a réalisé que l’important était de ressentir la joie et la paix en soi, puis de créer à partir de cet état. Il pense même que cela ferait un bon sujet pour un futur livre. Le moment venu d’écrire à nouveau, il sait désormais qu’il devra faire le nécessaire pour ralentir et apaiser ses pensées.
Avez-vous vous aussi eu des périodes où le flot des pensées vous paralysait et vous empêchait d’avancer dans vos projets? Vous pouvez utiliser la zone commentaire ci-dessous pour partager votre expérience.
Cet article est ma contribution à l’événement, À la croisée des blogs, initié par Alexandre du blog C’éclair!