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Apprendre à Méditer

Combien de Temps pour Apprendre à Méditer ?

Lorsqu’on commence à s’intéresser à la pratique de la méditation, on va souvent se poser ces 3 questions : combien faut-il de temps pour apprendre à méditer ? Combien de temps doit durer une séance ? et combien faut-il de temps pour commencer à ressentir les bienfaits ? Je vais essayer de répondre à ces 3 questions.

Combien de temps faut-il pour apprendre à méditer ?

Selon ce que l’on entend par méditer la réponse va différer. Si méditer veut dire ressentir le moment présent, la notion de temps disparaît. En effet, chaque instant que nous vivons se déroule dans le moment présent. Basculer notre attention vers l’instant présent ne nécessite pas de temps, c’est un acte immédiat. Eckhart Tolle, qui est l’auteur du Moment  Présent, insiste sur ce fait : on n’a pas besoin de temps pour vivre le moment présent. Dès vos premières séances de méditation, vous allez ressentir ces moments (mêmes courts) de présence et de pleine conscience.

josh-kaufman-01Ensuite, si par méditer on entend être capable de maintenir cet état de présence, cela va nécessiter un entraînement qui va se dérouler sur le temps. Un important obstacle à ressentir le moment présent est le bavardage mental. La tendance à continuellement réfléchir étant fortement développée chez la femme et l’homme modernes, il va falloir réapprendre à observer silencieusement ce qui est. Comme pour tout apprentissage, cela nécessite de la répétition sur une certaine période de temps. Combien de temps faut-il pour s’entraîner ? Cela dépend de chacun. Mais Josh Kaufman, auteur et enseignant spécialisé dans l’acquisition de nouvelles compétences, note qu’il faut moyenne 20 heures pour intégrer un nouveau  savoir-faire (ou savoir-être). Si l’on y travaille 30 minutes par jour cela correspond à 6 semaines. Josh Kaufman ajoute que le début est le plus dur, car l’on n’est pas sûr de pratiquer correctement ce qui peut rapidement devenir frustrant et décourageant. Mais si l’on persiste à travers ce premier obstacle, la courbe d’apprentissage augmente rapidement durant ces premières 20 heures. Ensuite, il s’agit d’approfondir et de graduellement améliorer la qualité de sa pratique, et cela c’est vrai se fait sur le long terme.

Pour résumer la réponse à la première question, ressentir le moment présent est instantané si l’on est guidé correctement, et il faut en général 4 à 8 semaines pour apprendre à focaliser son attention pendant la durée de sa séance de méditation. Au vu des nombreux bienfaits associés à cette pratique, investir 20 à 30 minutes par jour pendant un peu plus d’un mois pour apprendre à méditer en vaut largement l’effort. Découvrons maintenant comment bien de temps méditer ?

Combien de temps doit durer une séance de méditation lorsqu’on débute ?

Concernant la durée d’une séance, la voie du milieu semble être la meilleure à suivre. « Méditez suffisamment longtemps pour progresser, mais n’exagérez pas » note Bhante Gunaratana, auteur et moine bouddhiste. Commencer par des séances de 10-15 minutes est un bon début. Initialement, il est difficile de rester plus longtemps, car la posture immobile peut devenir vite inconfortable et la concentration n’est pas encore entraînée.

En progressant, vous allez pouvoir graduellement méditer plus longtemps. Généralement au bout d’une année de pratique régulière, une personne devient capable de s’asseoir sans trop de mal pendant une heure complète.

apprendre meditationIl est à noter que la pratique de la méditation n’est pas une forme d’ascétisme. Ressentir et dépasser la douleur n’est pas le but de la méditation. Développer la pleine conscience l’est. Il est vrai que certaines douleurs sont inévitables, surtout au niveau des jambes let parfois du dos lorsque l’on médite en posture birmane ou en demi-lotus. Cependant, ne vous forcez pas à souffrir une douleur importante juste pour pouvoir méditer plus longtemps. Surtout au début de votre pratique, travaillez avec vos limites et progressez à votre propre rythme.

Il est utile de décider de la durée minimum de votre méditation avant de commencer. Autrement, vous risquez d’interrompre votre séance dès le premier inconfort. Utiliser un minuteur pour éviter de regarder votre montre. Même si l’on décide d’un minimum, il y aura des jours où cela sera difficile de s’y tenir (fatigue physique, forte agitation mentale). Dans ce cas, faites comme même votre séance même si elle sera plus courte qu’à l’habituel. Parfois, même 10 minutes de méditation peuvent suffire à nous ressourcer.

Combien de temps méditer avant d’en ressentir les bienfaits

La durée pour ressentir les bienfaits concorde avec celle pour apprendre à méditer : 4 à 8 semaines. La plupart des études scientifiques qui ont porté sur la méditation ont révélé des changements physiologiques/ émotionnels/ comportementaux au bout de 6 semaines de pratique en moyenne.

apprendre a mediter-01Une importante méta-analyse (évaluation de 64 études scientifiques ayant portées sur la méditation de pleine conscience) publiée dans le Journal of Psychomatic Research a conclu que 6 semaines (durée moyenne : certaines études ont utilisé un programme de 4 semaines, d’autres de 8 voir 10 semaines) de pratiques de la méditation permettaient une amélioration dans de nombreux aspects de la vie. D’un point de vue mental/émotionnel, les personnes qui ont médité ont vu une amélioration de leur moral (moins de dépression), une diminution de l’anxiété, une meilleure aptitude à gérer les difficultés, et un plus grand équilibre affectif. Au niveau physique, méditer était corrélé avec une diminution des symptômes chroniques, et une diminution des facteurs de risque de maladie cardio-vasculaire (hypertension).

Il est à noter que les premiers bienfaits peuvent se faire ressentir au bout de 2 semaines parfois même dans la première semaine de pratique. Cela va dépendre de chacun, mais ce qu’il faut retenir c’est que l’effort initial sera relativement rapidement récompensé.

Ces durées (pour apprendre et pour ressentir les bienfaits) devraient vous encourager à commencer. Car même si les débuts peuvent être difficiles, surtout si l’on a un mental très actif, passé ce cap initial, les premiers bienfaits vous encourageront à continuer et à persévérer sur la durée.

Certaines études qui ont utilisé des encéphalogrammes (pour mesurer l’activité du cerveau) ont montré que plus l’on avait derrière soi des heures de méditation, plus notre cerveau fonctionnait d’une manière saine et harmonieuse.

Engagez-vous sur seulement 1 mois de méditation, et découvrez par vous-même les bienfaits.

Sources et références

Josh Kaufman: It takes 20 hrs to learn a skill

Mindfulness-based stress reduction and health benefits: A meta-analysis

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Apprendre à Méditer

Peut-on Apprendre à Méditer Seul ?

Vous êtes nombreux à être attiré par la méditation, car vous ressentez que cela peut vous faire du bien. Vient alors la question « Est-ce que je peux apprendre à méditer seul(e) ? » Car si la méditation est simple dans son principe (observer ce qui est sans jugement), sa mise en pratique nécessite de la persévérance et de la régularité. Peut-on faire face aux difficultés de cette pratique millénaire, seul chez soi, ou doit-on apprendre auprès d’un enseignant ? On va regarder ces deux options de plus près.

Apprendre à méditer seul : La première barrière

Lorsque l’on commence à expérimenter avec la méditation, la principale question que l’on se pose, c’est « est-ce que je médite correctement ? Je ne suis pas sûr de ce que je dois ressentir. » On va se dire « je suis assise, et j’ai, c’est vrai, des moments de calme et de pleine présence, mais j’ai surtout des moments où le bavardage mental accapare toute mon attention. »

« Est-ce que je dois faire quelque chose de différent ? Ou bien, est-ce que je dois persévérer et éventuellement pourrais-je de mieux en mieux observer l’instant présent ? » sont des réflexions partagées par beaucoup d’entre vous.

Dans un quotidien chargé, investir du temps dans une activité sans être sûr de pouvoir progresser peut être rapidement décourageant. À ce stade, vous pensez toujours que la méditation peut vous aider, mais, faute de direction claire, vous mettez en arrêt l’exploration de cet art.

Comment alors faire pour persévérer dans cette pratique qui a le potentiel de grandement améliorer la qualité de votre vie ?

Rejoindre un groupe de méditation

Apprendre la méditation auprès d’un enseignant ou d’un maître offre de nombreux avantages. Votre enseignant pourra vous guider en s’adaptant à vos difficultés. Il pourra répondre à vos questions et vous aider à dépasser vos doutes. De plus, un groupe de méditation offre une structure à votre pratique (horaires fixes, durée de méditation, séances récurrentes) ce qui va aider à établir une routine et à persévérer dans la durée. Apprendre la méditation avec d’autres personnes permet également de se soutenir mutuellement. On s’engage auprès des autres, et cela est bien souvent, plus efficace que de poursuivre son chemin tout seul.

En addition à tous ces bénéfices, méditer auprès de personnes ayant plus d’expérience que nous dans cette pratique va nous faire progresser au-delà des paroles et des actes. En effet, il y a un phénomène miroir qui va faire que l’état de calme et présence de votre enseignant / maître va déteindre sur vous. Ce phénomène est un vaste sujet que je vous présenterais dans un futur article, mais pour résumé simplement, l’état émotionnel/énergétique d’une personne peut affecter celui d’une autre, en positive comme on négative

Nous sommes des éponges

En tant que praticien de santé, je suis amené à rencontrer des personnes dans divers états d’êtres. Je me souviens d’une jeune femme qui passait par un moment difficile dans sa vie. Plus elle me parlait, et plus je ressentais un serrement dans mon plexus solaire avec la sensation de me vider de mon air. J’ai ressenti physiquement son état d’anxiété.

De même, mais à l’opposé du spectre des ressentis, être auprès d’une personne centrée et sereine favorise ces états en nous. J’ai eu l’opportunité d’être en la présence de personnes considérées comme des sages (En France et en Inde), et leur présence a, c’est vrai, créé en moi un vaste sentiment de paix.

Méditer auprès d’une personne qui est plus enracinée dans le présent que nous le sommes, va nous aider à ressentir puis à reconnaître cet état de présence en nous. Cela constitue à mon avis, le principal avantage à méditer auprès d’un enseignant.

Si apprendre à méditer auprès d’un enseignant peut sembler être la meilleure voie à suivre, cela n’est pas toujours possible ou même désirable. En effet, il y a 3 principales raisons qui empêchent de nombreuses personnes à suivre ce chemin.

Les 3 obstacles à rejoindre un groupe de méditation

1. Pas prêt ou désireux de rejoindre un groupe de méditation

Voilà le premier et principal obstacle à rejoindre un groupe de méditation. Beaucoup s’intéressent à la méditation sans pour autant avoir envie de s’investir auprès d’un enseignant, dans une association ou dans un ashram.

 Méditer en groupe offre de nombreux avantages, mais pour beaucoup, c’est une direction qu’ils ne sont pas encore prêts ou désireux de suivre. (photo du Toronto Body Mind)
Méditer en groupe offre de nombreux avantages, mais pour beaucoup, c’est une direction qu’ils ne sont pas encore prêts ou désireux de suivre. (photo du Toronto Body Mind)

Vous êtes nombreux à être plus à l’aise à l’idée d’explorer seul cette pratique. C’est d’ailleurs pourquoi un blog comme celui-ci ou les livres traitant de la méditation sont souvent la première porte d’entrée vers cette pratique.

 2. Quel type de méditation choisir ?

Le second obstacle est la difficulté à choisir un groupe qui nous correspond

Il existe de nombreuses structures d’initiation à la méditation. Il y a des écoles qui enseignent les méthodes traditionnelles issues de l’Orient, tel la méditation Vipassana et Za Zen. Il existe également des structures qui offrent une approche pragmatique de la méditation dépourvue des notions de spiritualité telle MBSR (Mindufulness Based Stress Reduction). Il y a la possibilité de faire des retraites de plusieurs jours, voire même de plusieurs mois dans un ashram. Devant tous ces choix, la personne s’intéressant à la méditation risque d’être intimidée, de ressentir parfois de la méfiance, et elle va préférer attendre d’en apprendre davantage avant de s’investir dans une direction ou une autre.

3. Difficultés logistiques et financières

Enfin, la troisième difficulté à rejoindre un groupe de méditation est logistique et financière. Si les groupes de méditation se développent un peu partout dans le monde, beaucoup de villes (surtout de petites et moyennes tailles) n’offrent pas des cours de méditation. Il devient alors compliqué de suivre un cours régulièrement ci ce dernier nécessite de faire une grande distance en voiture chaque semaine. L’aspect financier peut également être un frein. S’il existe des formations gratuites, la plupart sont payantes, et certaines, tel MBSR nécessite un investissement de plusieurs centaines d’euros.

Ces 3 raisons empêchent beaucoup d’entre vous de rejoindre un groupe de méditation.

Peut-on alors apprendre à méditer sans aide?

Si l’on décide de ne pas aller physiquement suivre des cours de méditation, peut-on tout de même apprendre à méditer ? Selon mon expérience, oui, car apprendre la méditation ce n’est pas apprendre à faire quelque chose de nouveau. C’est redécouvrir ce que vous savez déjà. Vivre l’instant présent est un acte que vous vivez continuellement. Il suffit maintenant d’observer volontairement cette expérience en amenant l’attention sur nos ressentis, sur notre respiration, sur nos pensées.  Donc, il ne s’agit pas de faire quelque chose de différent, mais plutôt de reconnaître ce qui est déjà en nous.

Parfois, la lecture d’un paragraphe dans un livre, une simple discussion, ou la lecture d’un témoignage peuvent suffire à réveiller en nous la conscience du moment présent.

Apprendre à méditer chez soi est possible si l’envie est réellement présente.
Apprendre à méditer chez soi est possible si l’envie est réellement présente.

La seule nécessitée pour faire cette découverte est, semble-t-il, de garder en soi une âme d’explorateur ou d’exploratrice… de vouloir, au fond de soi, évoluer sur son chemin de vie.

Que l’on soit seule chez soi à étudier ou auprès d’un enseignant, la vie semble nous apporter ce dont on a besoin pour progresser.

Pour résumer, « Peut-on apprendre à méditer seule ? » Oui, il est possible de reconnaître l’instant présent si l’on se donne suffisamment d’espace (temps, ouverture d’esprit). En commençant à se familiariser avec l’expérience de la méditation, on développera une plus grande confiance en soi et il sera alors plus facile de rejoindre, si on le désire, un groupe de méditation. On saura en effet choisir avec plus de confiance ce qui va nous correspondre.

Si vous découvrez la méditation et voulez apprendre à pratiquer chez vous, lisez des livres, explorez les articles de ce blog et des autres sites qui portent sur la méditation. Ce que vous lirez finira par résonner en vous et vous permettra de progresser dans votre pratique.

Enfin, vous pouvez également rejoindre l’école Méditer Aujourd’hui.

Avez-vous appris à méditer seul ? Si c’est le cas merci d’enrichir cet article en partageant votre expérience dans la zone commentaire ci-dessous. Comment avez-vous appris ? Quelles ont été les difficultés ? Merci !

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La Joie de Méditer

 

Version texte ci-dessous:

Il y a un peu plus d’un an, j’ai eu l’opportunité d’écrire un article pour le magazine Yoga International. C’est ainsi que j’ai découvert l’enseignement du fondateur de cette revue, Swami Rama. J’ai aimé sa vision simple de la méditation. Ce qui suit est un résumé de ce qu’il appelle « La joie de méditer ».

La méditation peut vous apporter quelque chose d’unique. Cela vous permet de découvrir qui vous êtes. Depuis l’enfance, vous avez appris à examiner et à comprendre le monde extérieur, mais personne ne vous a appris à regarder en vous et à comprendre l’esprit et ses différents états. Tant que vous n’apprendrez pas à vous connaître et à atteindre un équilibre interne, vous n’arriverez pas atteindre vos objectifs même si vous savez agir efficacement dans le monde extérieur. La méditation est le moyen d’atteindre cet équilibre interne. C’est le simple processus d’apprendre à vous connaître tel que vous êtes vraiment.

La racine latine du mot méditation est similaire à la racine de médical et implique le sens de « s’occuper de » ou « de prêter attention à » quelque chose. Dans la méditation, vous prêter attention à votre soi le plus profond (un aspect qui vous est souvent inconnu). Ce niveau de conscience est plus profond que les processus de réflexion, d’analyse, de rêverie, ou d’expérience des émotions et des souvenirs. La méditation implique une silencieuse attention interne qui est à la fois focalisée et relâchée. Il n’y a rien de difficile ou de pénible à créer cette attention interne. En effet, vous trouverez que le processus de méditer est reposant pour l’esprit. Cependant, au début, la plus grande difficulté est que l’esprit n’a pas été entraîné à créer cette attention interne.

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Être là simplement

Il est utile de mettre en place une routine pour votre pratique de la méditation. Tout comme vous mangez à certains moments de la journée et anticipez avec plaisir ce moment, vous pouvez également développer l’habitude de méditer au même moment chaque jour. Tout votre être – votre corps, souffle et esprit- approchera avec plaisir le moment de méditer.

Se poser dans l’immobilité

La première chose que vous devez apprendre est de rester immobile. Cela débute avec un corps immobile assis dans une posture de méditation avec la tête, la nuque et le buste droits. En vous asseyant de la sorte, vous allez devenir conscient des obstacles du corps : muscles tendus, douloureux, tremblement, et inconfort articulaire. Ces obstacles surgissent parce que le corps n’a pas été entraîné à rester immobile. Nous sommes habitués à bouger dans le monde extérieur de plus en plus vite, mais personne ne nous a appris à rester immobiles. Pour apprendre cela, vous devez avoir une pratique régulière et ponctuelle, en prenant la posture de méditation au même endroit et au même moment chaque jour. Cette étape, même si elle semble basique, reste essentielle. Autrement, vous n’allez pas pouvoir cueillir les fruits de la méditation.

Trouver un espace, peu encombré et peu exposé au bruit, où vous ne serez pas dérangé. Asseyez-vous par terre sur un coussin ou sur une chaise avec un bon support, avec le dos droit et vos yeux fermés. Puis amener votre attention sur votre corps et permettez à vos muscles de se relaxer, mais tout en gardant un corps droit. Prenez votre temps et appréciez le relâchement des tensions de votre corps. La méditation est l’art et la science de lâcher-prise, et ce lâcher-prise commence avec le corps puis évolue vers les pensées.

Observez la respiration

Une fois que le corps est détendu et en paix, amenez votre attention sur la respiration. Observez quelle partie de votre corps bouge lorsque vous respirezmediter sans essayer de contrôler le mouvement respiratoire. Au début la respiration peut être irrégulière, mais elle va devenir graduellement plus fluide et équilibrée, sans pauses ni à-coups.

Permettez-vous d’expérimenter votre respiration d’une manière ouverte. N’essayez pas de la contrôler ou de la changer. Suivez pleinement le mouvement du souffle jusqu’il n’y ait plus de distinction entre vous et la respiration. Durant ce procédé, de nombreuses pensées feront surface dans votre esprit : « Est-ce que je suis en train de bien le faire ? Quand est-ce que cela va se terminer ? Peut-être que j’aurais dû fermer la fenêtre. J’ai oublié d’appeler un tel. Mon dos me fait mal. » Des centaines de pensées peuvent survenir au-devant de votre conscience, et chaque pensée suscitera une réponse : un jugement, une action, l’envie d’explorer la pensée plus loin, ou encore la tentative de se débarrasser de cette pensée.

À ce stade, si vous observez ce processus au lieu de réagir à chaque pensée, vous allez prendre conscience à quel point le mental est agité. Il vous tourne et retourne dans tous les sens comme vous le faites durant une nuit où vous avez du mal à vous endormir. Si vous payez attention à ces pensées lorsqu’elles font surface, sans y réagir, et si vous y réagissez observez votre réaction, et bien ces pensées ne pourront pas vraiment vous déranger. Il faut se rappeler que ce n’est pas les pensées qui vous affectent, mais plutôt votre réaction à ces pensées.  Donc si une pensée surgit, observez là, ne lui résistez pas et ne la nourrissez pas… elle finira par passer.  Vous pourrez ensuite ramener votre attention sur les mouvements de la respiration.

Ne pas réagir

La méditation vous apprend à observer ce qui se passe en vous sans y réagir, et cela fait toute la différence. Cela vous libère du mental et de son agitation. Et dans cette nouvelle liberté, vous pouvez redécouvrir qui vous êtes au-delà du tumulte du mental. Vous expérimentez alors une joie profonde et un sentiment de satisfaction, vous expérimentez un soulagement et une relaxation interne, malgré les bruits du monde extérieur. Ce répit est la base pour trouver la paix en soi.

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Se libérer d’un trop plein

La méditation est un moyen pratique pour vous calmer, pour vous libérer de vos jugements et pour voir ce qui est, d’une manière claire et ouverte. C’est un moyen d’entraîner l’esprit pour ne plus être distrait et happé par l’agitation du mental. La plupart des gens associent le calme avec la passivité, mais la paix qui naît de la méditation libère de l’énergie. Les soucis et les préoccupations dilapident votre force et votre vitalité. La méditation libère l’énergie bloquée par votre stress mental. Vous pourrez alors vous investir pleinement et avec attention sur l’action de votre choix. Grâce à cela, les personnes qui méditent apprennent plus rapidement et plus facilement.

Soyez patient et pratiquez régulièrement. Chaque action a une réaction. Il est impossible pour vous de méditer et de ne pas en ressentir les bienfaits. Vous n’allez peut-être pas tout de suite observer les bienfaits, mais doucement et graduellement vous êtes en train de vous libérer des conditionnements de l’inconscient, et cela vous aidera plus tard. Si vous plantez une graine aujourd’hui, vous n’allez pas récolter les fruits le lendemain, mais éventuellement vous le ferez. Cela prend du temps pour voir des résultats. Soyez doux avec vous même.

La méditation vous amènera à un état de joie interne. Vous pensez peut-être que le plaisir vient du contact avec les objets du monde, mais il y a une joie interne plus profonde que vous n’avez pas encore goûté. Lorsque l’on apprend à rester immobile et à observer ce qui se passe en nous grâce à la méditation, nous atteignons la plus grande de toutes les joies. Toutes les autres joies du monde sont passagères, mais la joie de la méditation est immense et éternelle.

Swami Rama est un yogi, enseignant et humanitaire. Il a fondé The Himalayan Institute et Yoga Internationnal. 

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Comment Méditer Vipassana

Méditer Yeux Ouverts ou Fermés ?

« Faut-il méditer les yeux ouverts ou fermés ? » est une question qui revient souvent sur le blog et dans la formation Méditer Aujourd’hui.  C’est une question légitime qui survient lorsque l’on commence à méditer. Est-il en effet préférable de méditer les yeux ouverts ou plutôt de les garder fermés ? Je vais partager avec vous le rationnel pour chacune des deux options pour que vous puissiez décider celle qui vous conviendra le mieux. Je partagerais également mon approche lorsque je médite.

Si l’on se tourne vers les enseignements traditionnels pour découvrir la réponse à notre question, on va vite découvrir que les avis diffèrent.

En effet, la méditation Vipassana préconise la plupart du temps de méditer les yeux fermés, alors que dans la tradition zen, les yeux doivent rester légèrement ouverts durant la méditation.

Méditer les yeux ouverts.

Le risque de méditer les yeux fermés est de s’assoupir. Méditer les yeux ouverts permet de rester vigilant et attentif. De plus, selon certains enseignants, cela permet de mieux faire le lien entre la séance de méditation et la vie de tous les jours.

Je pratique Vipassana et je garde habituellement les yeux fermés. Cependant, j’ai pratiqué des marches méditatives avec le regard fixé, et d’autres formes de méditation avec mes yeux vers le bas avec un regard détaché. L’avantage de pratiquer parfois avec les yeux ouverts, c’est que cela semble permettre une meilleure connexion (une transition plus naturelle) entre la vie sur et en dehors du coussin de méditation. Si l’un des buts de la méditation est de développer un état de présence continu, méditer de temps en temps les yeux ouverts peut aider. – Greg

Il y a la tendance à rechercher uniquement un état de relaxation profonde lorsque l’on médite. Mais cela n’aide pas à développer la pleine conscience. Méditer les yeux légèrement ouverts permettra de rester pleinement attentif au présent. – Murali

Pourtant pour beaucoup de personnes méditer les yeux ouverts semble plus difficile et moins naturel.

Méditer les yeux fermés

Selon Sadhguru, un maître enseignant la méditation, méditer les yeux ouverts est difficile, car la stimulation visuelle risque de distraire l’esprit. De plus, pour certaines personnes, tenter de garder les yeux ouverts crée une crispation malvenue surtout lorsqu’on commence la méditation. Fermer les yeux permet de plus facilement canaliser son attention sur le flot de la respiration.

Pour moi la tendance à m’endormir est beaucoup plus importante lorsque j’essaie de méditer les yeux ouverts. – Murdock

Je pratique le Zen, et dans le Zen garder les yeux ouverts est recommandé. Même si je comprends que cette pratique nécessite d’être attentif aux évènements externes et internes, j’ai remarqué que ma concentration était bien meilleure les yeux fermés. Avec les yeux ouverts, je me laisse distraire par les stimuli visuels. Je ne peux m’empêcher de laisser fuir le regard, et mes yeux ne sont pas détendus. Après 20 minutes, je sens une fatigue considérable dans les yeux.  Avec les yeux fermés, je ne ressens pas l’envie de dormir, mais au contraire un fort état de concentration et de détente à la fois. – Steve

Y a-t-il une meilleure option ?

Non, l’importante est de développer notre état de pleine conscience. C’est à vous à expérimenter les deux options. Si vous méditez, les yeux fermés, les paupières sont fermés sans crisper le front (comme lorsqu’on dort). Évitez de méditer les yeux fermés après un gros repas, car cela risque d’augmenter le risque de somnoler ou de rêvasser. Pour la même raison, attention à ne pas surchauffer la pièce dans laquelle vous pratiquez.

Méditer les yeux mis ouverts nécessite de garder le regard bas posé à une distance entre 1 et 2 mètres. Le regard reste détaché et ne fixe rien en particulier.

Méditer les yeux fermés puis les ouvrir

Il est également possible d’alterner dans une même séance yeux ouverts et yeux fermés. Personnellement, je commence ma séance les yeux fermés. Cela me permet de revenir vers moi, et de graduellement m’installer dans un état de calme attentif. Au bout d’une quinzaine de minutes, j’ai remarqué un phénomène intéressant. C’est que mes yeux avaient une tendance naturelle à légèrement s’ouvrir. Sans rien perdre de ma connexion au moment présent et au flot de ma respiration, je continue à méditer avec les paupières à peine ouvertes. Il m’arrive parfois de refermer les yeux quelques minutes plus tard.

Je sais que je ne suis pas seul à observer cette alternation entre paupières ouvertes et fermées durant une séance de méditation. Je vous invite à vous aussi observer votre tendance naturelle et à expérimenter avec les deux options.

Avez-vous déjà une préférence ? Si oui, merci de partager votre expérience dans la zone commentaire ci-dessous.

Sources

Image : Photographe : Paul Liebhardt. Photo prise à Varanasi en Inde. (Corbis, ID : 42-47350170)

Témoignages : The Beginner’s Mind / Sadhguru

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Méditation et Yoga pour Enfant

Méditation Pour Enfant? La Réponse en 5 Photos

Dans cette vidéo on va découvrir en 5 photos les bienfaits de la méditation pour les enfants.

Version texte de la vidéo

1) Un papa et son fils méditent

Hayden Kelly, 10 ans, pratiquant la méditation.
Hayden Kelly, 10 ans, pratiquant la méditation.

Andrew Kelly, de Boston (E.U) note que lui et son fils de 10 ans, Hayden, méditent ensemble depuis que Hayden a 7 ans. Chaque matin avant l’école, père et fils s’installent sur des coussins les jambes en tailleur, les yeux fermés, et observent l’expansion de leur poitrine avec chaque respiration.

« Nous méditons 12 minutes, car 12 est son chiffre préféré », explique Andrew.

Il ajoute que pratiquer la pleine conscience permet au cerveau de se détendre et de se concentrer sur ce qui se passe dans l’instant.

Il a créé un programme appelé les Boston Buddha où il enseigne la méditation aux enfants à l’école.

Tout comme ce papa de Boston, de plus en plus d’adultes ayant expérimenté les bienfaits de la méditation cherchent à la partager avec les enfants.

L’une des plus célèbres de ces personnes à promouvoir la méditation pour les enfants c’est Goldie Hawn.

2) Programme méditation

Goldie Hawn, entourée d'enfants lors d'une rencontre MindUp
Goldie Hawn, entourée d’enfants lors d’une rencontre MindUp

Goldie Hawn, actrice américaine, a créé un programme MindUp qui a été suivi à ce jour par 150 000 enfants à travers le monde.

La célèbre active note avoir passé les dernières 10 années à étudier le fonctionnement du cerveau auprès de neurologistes et psychologues pour mettre au point son programme.

« Nous apprenons aux enfants à faire des pauses cerveau, car chaque cerveau a besoin d’un break de temps en temps, et nous savons que la méditation permet de développer un cerveau plus fort » note l’actrice lors d’un entretien avec ABCNews.

Elle ajoute que « découvrir ces méthodes de pleine conscience et de relaxation à un jeune âge, permettra ensuite aux enfants d’en profiter toute leur vie. »

Et effectivement de plus en plus d’études scientifiques révèlent les bienfaits de la méditation pour les enfants.

3) Méditation et Recherche

Séance de méditation en école primaire
Séance de méditation en école primaire

Une étude conduite à UCLA a révélé que les enfants en classes primaires qui pratiquaient la méditation de pleine conscience pendant 30 minutes deux fois par semaine avaient une amélioration dans leur comportement, et de meilleurs résultats dans les tests faisant appel à la mémoire et à la concentration par rapport aux enfants non-méditants.

Une étude conduite sur 3000 enfants au San Francisco Unified School District a révélé une impressionnante amélioration dans les résultats scolaires. De plus le taux de retenues et d’expulsion a diminué pour ces enfants.

L’un des bienfaits les plus nets de la méditation pour les enfants, c’est de les canaliser surtout lorsqu’ils sont très actifs.

4) Hyperactivité et méditation

Enfant hyperactif suivant un cours de méditation en Inde.
Enfant hyperactif suivant un cours de méditation en Inde.

Une étude conduite par les docteurs Kratter Jonathan, et Hogan John, a porté sur 24 enfants ayant eu un diagnostic d’hyperactivité et de trouble de l’attention. Les enfants furent répartis en un groupe de contrôle et un groupe de méditation.

Ceux dans le groupe de méditation étaient suivis individuellement pendant 20 minutes, deux fois par semaine, pendant 6 semaines. Les enfants s’asseyaient les yeux fermés, respiraient doucement et répétaient  un mot d’abord à haute voix puis mentalement.

La durée de ces séances était au départ de 2 minutes puis est montée graduellement jusqu’à 8 minutes. Au bout des 6 semaines les enfants dans le groupe méditation. Eurent une nette diminution dans leur degré d’impulsivité et une meilleure aptitude à la concentration.

5) Méditation Enfant ?

La méditation est-elle utile pour les enfants?
La méditation est-elle utile pour les enfants?

Vivre le moment présent semble être une aptitude innée chez les enfants pour quoi alors leur apprendre à méditer ?

Les enfants aujourd’hui sont exposés à plus de stress que leurs parents pourraient penser. Un enfant sur cinq aurait des inquiétudes par rapport à ce qui se passe dans da vie. Et selon le rapport annuel de l’American Psychological Associtation. Plus de 30% manifestent des symptômes associés au stress comme la difficulté à dormir. Cette tendance on la retrouve dans la plupart des pays occidentaux.

La méditation est non seulement bénéfique pour améliorer le bien-être des enfants aujourd’hui, elle sera pour eux un outil précieux pour grandir sainement dans un monde en perpétuel changement.

Que faire ?

Si vous êtes parents, tonton ou tante, si vous travaillez avec des enfants, ou simplement si vous aimez les enfants, apprenez à méditer. Un adulte qui médite est la meilleure façon d’initier un enfant à l’art de vivre le moment présent. Ensuite, vous pourrez utiliser les outils adaptés aux enfants pour leur apprendre à faire le calme en eux  et à se ressourcer.

Avez-vous médité auprès de votre enfant (ou aimeriez-vous le faire) ? Si oui, partager votre expérience dans la zone commentaire.

Sources:

– Dossier méditation sur ABCNews

– Association de Goldie Hawn: MindUp

Vidéo jeune hyperactif en Inde.

Commentaires sur la page Facebook.

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Reprendre Confiance en Soi

Faire un Choix

Une prise de décision ne se fait pas toujours au niveau intellectuel. Contrairement aux pratiques courantes, il ne s’agit pas de seulement peser le pour et le contre de tel ou tel choix, car cela ne suffit pas. Pour prendre une décision importante, il est nécessaire de poser la question puis de laisser émerger la réponse en soi.

Je suis trop indécise

À travers les emails et les commentaires que je reçois sur le blog, un souci semble souvent revenir, la difficulté de prendre une décision : « Je suis trop indécise », «  j’ai des choix importants à faire et je n’ai pas trouvé de technique pour m’aider à faire le meilleur choix pour moi » , « Je suis télescopé par pleins de choses en ce moment et il est nécessaire de retrouver la sérénité pour faire les bons choix. »

Dos au mur

Devoir faire un choix peut en effet s’avérer difficile et source de stress, surtout lorsque les conséquences de notre décision peuvent profondément affecter notre vie. Face à un dilemme, beaucoup de personnes vont préférer le statu quo, en d’autres termes ne pas prendre de décision.  S’il est possible d’éviter un certain temps de devoir faire un choix, la vie finit éventuellement par nous mettre dos au mur, et un choix doit être pris. Que faisons-nous alors?

Comment prend-on une décision et pourquoi ça ne marche pas ?

Lorsque confronté à la nécessité de faire un choix (est-ce que je quitte mon conjoint ? Est ce que je change de carrière ? est-ce que je prends cet appartement ?), on a tendance à analyser la situation, à peser le pour et le contre, et à se projeter dans le futur pour déterminer si ce choix nous rendra plus heureux ou plus malheureux. Mais voilà, cette approche ne marche pas et elle génère encore plus de stress. Pourquoi?

La peur de perdre ce que l’on n’a pas encore

Car notre capacité de projection est très limitée. On peut s’imaginer aller de A à B puis vers C en espérant que C soit un résultat bénéfique. Mais une personne sait au fond d’elle-même qu’il y a de multiples facteurs en jeux, et elle n’est pas sûre de pouvoir atteindre C ou même si C la rendra réellement plus heureuse (ou moins malheureuse). Elle va alors refaire le scénario dans sa tête, et cela va créer un sentiment d’espoir et de motivation rapidement suivie par celui d’anxiété (« et si ça ne marche pas ? »). Il est dit que le sentiment d’anxiété vient principalement de la peur de perdre ce que l’on n’a pas encore.

Pour résumer, utiliser la réflexion pour faire un choix est difficile, car à chaque fois que l’on va repenser à la décision que l’on doit prendre cela va créer des hauts et des bas émotionnels qui vont accentuer le sentiment de confusion et d’indécision.

Faire le point, mais pas décider

Le but du mental n’est pas de décider. Il est de mettre sur la table tous les éléments de notre quotidien puis de poser les questions. Par exemple une personne va observer sa situation actuelle au travail et dans ses relations sociales et affectives, puis elle va se poser la question « qu’est-ce j’aimerais transformer dans ma vie? »

Neurosciences et historien de l’art

Ensuite, il suffit de faire le calme en soi (ne plus réfléchir sans cesse à votre situation), puis laisser venir la réponse. Car plus d’informations n’aident pas à faire un choix. Cela peut sembler contre-intuitif, mais pourtant les neurosciences confirment ce fait. Vous avez déjà maintenant tous les éléments nécessaires pour faire votre choix.

Un passionnant ouvrage ‘Blink’ conduit par Malcolm Gladwell illustre scientifiquement le fait que les décisions importantes sont prises non pas intellectuellement, mais intuitivement. L’un des personnages étudiés fut Bernard Berenson, un célèbre historien de l’art. Spécialiste de la Renaissance italienne, il était connu pour sa capacité à identifier un faux tableau. Lorsqu’il se trouvait face à une fausse œuvre, il avait très rapidement un ressenti viscéral qui lui disait « attention, il y a quelque chose qui ne va pas ». Berenson était incapable d’expliquer objectivement pourquoi. Certes, il possédait de grandes connaissances dans son domaine, mais sa décision d’identifier une peinture comme étant une usurpation ne venait pas de l’observation précise des coups de pinceau, des pigments utilisés ou autres signes révélateurs. Elle surgissait naturellement en lui au bout de quelques courts instants. Et son intuition s’avérait être juste dans l’immense majorité des cas lorsqu’une analyse plus poussée était opérée.

Vous avez en ce moment même tous les éléments pour faire votre choix. Malgré votre indécision et vos doutes, une partie de vous sait avec certitude et sérénité ce qui vous attire en ce moment. Il s’agit maintenant de l’écouter.

Julie et le Sage

Imaginer une jeune femme partie en randonnée. Arrivé à un village, on lui parle d’un personnage étonnant, «un sage», qui donne, à qui veut l’entendre, de précieux conseils. Intriguée, la jeune femme qu’on va appeler Julie, décide d’aller à sa rencontre pour lui exposer sa situation. Arrivée au lieu indiqué, Julie y est accueillie par le sourire d’un homme dont elle a du mal à deviner l’âge. Encouragée par cet accueil bienveillant, Julie s’installe près de notre homme. Elle lui parle alors de sa vie, de ses difficultés et de ses dilemmes. L’écoute attentive du sage la pousse à continuer. Au bout d’un moment Julie marque une pause attendant un commentaire ou une question, mais l’homme installé en tailleur ne semble rien n’avoir à dire. Julie reprend alors son monologue, pensant que son compagnon a besoin d’en connaître davantage pour pouvoir s’exprimer. Quelques minutes plus tard, elle lui demande ce qu’il pense de sa situation. Le sage ne s’exprimant toujours pas, Julie décide de lui préciser quelques points supplémentaires.

Cela fait maintenant plus d’une heure et demie que Julie parle, et devant l’absence de conseils du sage, elle finit, un peu déçue, par reprendre son chemin. La compagnie de cet homme est certes agréable pensa-t-elle, mais il ne pourra pas l’aider à résoudre ses problèmes de femme citadine.

Le sage quant à lui attendait simplement que Julie soit prête à l’écouter. Il attendait qu’elle fasse le calme en elle pour qu’elle puisse l’entendre. Mais à chaque fois qu’il s’apprêtait à parler, la jeune femme repartait dans son analyse de la situation.

On pose les questions, mais on n’écoute pas les réponses

Tout comme Julie, on ne s’arrête pas de parler… mais avec nous-mêmes. Nous reposons les mêmes questions encore et encore, nous ressassons les données jusqu’à épuisement. Pourtant, nous avons un sage – notre intuition – à portée de main, toujours prêt à nous conseiller, il suffit juste de l’écouter.

Écouter ne veut pas dire attendre impatiemment une réponse. Pour entendre la réponse, il faut faire le silence en soi suffisamment longtemps. Il faut se réajuster à notre écoute interne pour pouvoir entendre la petite voix en nous. Mais si l’on repart sans cesse dans notre dialogue mental, il est très difficile de percevoir la juste réponse.

Faire le calme en soi n’est pas chose facile surtout dans une société où l’on a développé et renforcé le besoin de contrôler et de se protéger. Comment faire alors ?

 Méditer sur notre point de rencontre

La méditation est un moyen efficace pour retrouver notre capacité à écouter notre intuition. Si vous êtes face à une décision à prendre, posez la question puis concentrez-vous sur une partie de votre corps, celle qui semble le plus attirer votre attention. Amenez toute votre attention dessus et ressentez les mouvements d’expansion et de rétraction avec chaque respiration. Faites 10-15 respirations conscientes, puis écouter ce qui se passe en vous. Il se peut que vous repensiez à votre situation et que les questions ressurgissent, c’est normal. À nouveau, faites une série de respirations conscientes. Puis à nouveau, soyez attentif à vos ressentis. Il se peut alors que vous ressentiez que vous penchez vers une direction (vers un choix) plus qu’un autre.

Comme pour tout, la pratique régulière va être essentielle pour améliorer votre capacité à « ressentir » le bon choix. J’aimerais également noter que les réponses qui « surgissent » consistent rarement à tout chambouler (quitter son travail du jour au lendemain, partir à l’étranger..). Ce sont plutôt des petites actions que vous devez prendre – vous le saviez déjà au fond de vous —, mais que vous remettiez sans cesse à plus tard.

Perspectives nouvelles

Si vous faites correctement cet exercice, vous allez vous sentir apaisé. Car vous saurez que vous n’avez pas besoin de tout comprendre ou de tout prévoir. Qu’il suffit de se concentrer sur une action à la fois. Parfois lorsque l’on va de A à B, de nouvelles perspectives se présentent. Des perspectives que l’on n’aurait pas pu prévoir ou imaginer.

Derniers mots

Je pratique régulièrement cet exercice et je suis parfois surpris par les réponses. Mais à chaque fois que j’accepte de ne pas chercher à contrôler et que je me concentre sur une action à la fois, je me sens bien mieux, plus productif, et ma vie me correspond de plus en plus.

J’ai également constaté que les personnes qui vivent de leur passion utilisent une forme ou une autre de cet exercice.  Dr John Demartini, auteur à succès et psychologue, note qu’avant chaque conférence qu’il donne, il s’isole, s’allonge sur le dos, et pose la question « Qu’est-ce qui est important pour moi de communiquer aujourd’hui ? » et il laisse venir la réponse. Ces conférences qui font souvent plus de deux heures semblent durer 30 minutes tellement elles sont passionnantes et inspirées. James Altucher, homme d’affaire et auteur, note dans son dernier livre Choose Yourself « Lorsque je me réveille, dans la pénombre, je demande « qui dois-je aider aujourd’hui ?”

Ne sous-estimez pas cette simple, mais fondamentale notion : une fois la question posée, rien à ne sert d’y repenser sans cesse, laissez venir la réponse. Vous la connaissez déjà, il faut juste faire le silence pour pouvoir l’entendre.

J’espère que cet article vous donnera envie d’essayer de lâcher prise la prochaine fois que vous aurez un choix à faire.

J’aimerais vous demander maintenant de participer à la discussion en notant dans la zone commentaire ci-dessous, comment réagissez-vous habituellement lorsque vous êtes face à une décision difficile ?

Ecoutez aussi le podcast #33: Comment Développer Son Intuition

Note et référence

Image de Jose Cuellar

Malcolm Gladwell’s Blink

John Demartini

James Altucher’s Choose Yourself

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Bien-être Physique Bienfaits de la méditation Podcast

Réapprendre à Ecouter le Corps

L’un des bienfaits de la méditation est qu’elle ramène l’attention sur notre corps. Ce qui va améliorer notre santé et notre vitalité. Car ressentir le corps, va nous permettre d’être plus attentif à ses messages et agir ainsi en accord avec l’intelligence du corps. Car en effet le corps est intelligent. Même si la société moderne semble l’avoir oublié.

Nous sommes déconnectés de notre corps

Notre époque nous a « déconnectés » de notre intelligence innée. Nous vivons dans une culture qui a évolué en maîtrisant son environnement. Armé des sciences, l’homme moderne a modulé son environnement pour le rendre plus sûr et plus confortable. Cela a  conditionné une certaine méfiance vis-à-vis de notre corps, comme envers tout ce qui ne peut pas être contrôlé, tout ce qui peut surgir en nous, sans que l’on puisse l’enfermer ou le tenir… Si cela reste une étape importante dans l’évolution de l’humanité, la maîtrise ou la recherche de contrôle a, en quelque sorte, séparé l’homme de cette intelligence, cette force de vie, naturelle, dans laquelle il baigne.

Je dirais même que notre culture, notre société, et souvent notre éducation, ont muselé, dès le plus jeune âge, le corps et l’intelligence qu’il porte en lui. Cette intelligence, qu’Albert Einstein nomme le mental intuitif, est néanmoins toujours là et surtout elle ne cesse de s’exprimer à travers nos intuitions, nos douleurs et nos émotions pour nous éveiller à l’essentiel.

Un problème culturel qui commence dès le plus jeune âge

Petits, nous n’avons pas appris à écouter notre corps. Très tôt, on nous a enseigné à porter plus d’importance au monde extérieur. L’approbation des parents, puis des maîtres, les études et enfin la réussite sociale focalisent notre attention. À force de n’être qu’à l’écoute de signaux extérieurs, les mécanismes qui nous permettent de ressentir le corps deviennent inhibés. Pour résultat, on ne réalise plus aujourd’hui que les symptômes que l’on peut ressentir sont les messagers du corps.

Les symptômes sont les messagers du corps

Si, après un repas copieux et arrosé, vous ressentez de l’inconfort, voire des douleurs au ventre, c’est juste l’expression de l’intelligence du corps qui vous dit « Attention, si tu continues à manger de la sorte tu risques de développer des problèmes de santé. » Comment réagit-on habituellement ? On prend un antiacide qui va calmer la douleur un certain temps. Or, si l’on continue à manger de la même façon, le corps va s’exprimer de plus en fort. Comme l’explique justement Jacques SALOME, psychologue et écrivain, notre première réaction qui consiste à faire taire le message du corps n’est pas salutaire sur le long terme.

Cette attitude ne se limite pas aux manifestations physiques du corps. Elle est souvent la même face aux émotions. Lorsqu’une émotion ou un sentiment inattendu et inconfortable survient, l’individu va, en général, chercher à le fuir. À l’aide d’antidépresseurs, de calmants ou encore à travers l’alcool, la drogue ou même le travail, on tentera d’anesthésier son mal-être.

Les émotions sont des appels au changement

Or, selon le docteur Donald EPSTEIN, chiropraticien et chercheur, les émotions comme les symptômes sont des appels au changement. Plus l’intensité de l’émotion est importante plus le changement est urgent. On comprend alors l’importance de réapprendre à écouter le langage du corps pour agir en conséquence.

Pour la majorité des gens, leur attention est accaparée par des pensées à propos d’événements passés ou de situations à venir. Développer l’écoute du corps est un apprentissage qui nécessite de se réapproprier son attention pour la tourner vers l’intérieur. Cela va souvent à l’encontre d’années de « non-conscience » du corps, et sollicite une réelle volonté de changement pour y parvenir. Pour tous ceux qui désirent exprimer une meilleure santé et plus de vitalité, développer sa conscience du corps est une étape indispensable.

Le yoga et la méditation offrent des moyens efficaces pour développer cette conscience du corps. A chaque fois que vous allez faire une séance de méditation, vous allez muscler votre capacité à percevoir les messages subtils du corps. Ressentir le corps et la vitalité qu’on a en soi est non seulement agréable, cela va considérablement améliorer notre santé et prévenir des futures maladies.

Une étude rétrospective sur 2818 patients ayant suivie un programme (network care) pour améliorer la conscience de leur corps a révélé une amélioration significative dans la santé physique et émotionnelle des participants.

Réapprendre à écouter le corps va donc nous permettre de mieux savoir ce qui nous fait du bien. Je vous recommande de méditer, de marcher en conscience, de pratiquer le yoga, ou le tai chi ou le qi qong. Votre corps vous remerciera.

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Apprendre à Relativiser Reprendre Confiance en Soi

Sois le Changement Que Tu Veux Voir Dans Le Monde

Que pouvez-vous réellement changer dans votre vie ?

Vous avez peut-être des domaines que vous aimeriez voir changer. Cela peut être votre situation de travail, votre rapport aux autres, peut-être que vous aimeriez que le monde soit moins dur, qu’il y ait plus de justice, moins de souffrance.

Nous avons tous certains aspects de notre vie que l’aimerait voir changer pour le meilleur, mais avons-nous vraiment le pouvoir de changer les choses. Sur quoi peut-on vraiment agir ?

Cette question mérite d’être posée, car comme vous allez le découvrir, la plupart des personnes gaspillent leur énergie et leur temps sur des aspects de leurs vies qu’ils ne peuvent absolument pas changer.

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1. Attention éparpillée = pas de changement

Pour comprendre ce concept, découvrons ce qu’on appelle la sphère d’influence. La notion de sphère d’influence est surtout utilisée en géopolitique et vous avez un bon article sur Wikipedia pour ceux d’entre vous qui veulent en savoir plus.

La notion de sphère d’influence peut être également appliquée au niveau individuel.

Me voilà avec mes sphères d’influence.

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Plus le cercle s’éloigne et moins je vais pouvoir agir dessus. Évidement mas actes e mes choix vont avoir un certain impact sur ma famille alors qu’ils vont avoir un effet extrêmement négligeable sur l’économie mondiale.

Nous avons tous nos propres sphères d’influence, et certaines personnes vont avoir  une portée beaucoup plus importante.

Vous prenez par exemple, cook, qui est le CEO actuel d’Apple qui est aujourd’hui la plus cotée des entreprises mondiales et qui emploi aux États-Unis seuls, 600 000 personnes. Ces choix vont affecter l’économie des US et des dizaines de millions de personnes.

Une autre personne avec une influence encore plus importante c’est Barack Obama dont les choix peuvent affecter l’économie mondiale et des centaines de millions d’individus.

Ce sont des exemples extrêmes, mais vous comprenez maintenant la notion de sphères d’influence.

Beaucoup de personnes vont avoir leur attention éparpillée sur les différentes sphères. Je suis souvent surpris de voir à quel point certaines personnes prennent à cœur de regarder le journal télévisé. Il s’y investissent même émotionnellement, il s’agace devant tel décision politique, s’inquiète des évolutions de la bourse, ils ont des opinions arrêtées par rapport … En d’autres termes ils investissent du temps et d’eux même sans pourtant pouvoir agir ou même avoir l’intention d’agir sur ces domaines qui sans hors de leur porté.

Une personne peut s’inquiéter de la politique nationale de son pays, elle va s’agacer qu’il y a un nouveau feu rouge dans son quartier, et elle va se plaindre du règlement intérieur de son entreprise.

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Vous pouvez télécharger cette illustration « sphères d’influence » en bas de l’article

Elle va éparpiller son énergie, et par énergie j’entends son temps, ses pensées, ses émotions, dans des domaines dans lesquels elle a souvent peu d’influence et dans lesquels elle ne va pas agir.

2. Pas d’action = sentiment de frustration ou de renoncement

Vous connaissez peut-être une personne qui est malheureuse à son travail, mais ne fait rien pour changer sa situation. Cela va créer un sentiment d’impuissance et de frustration.

Il arrive également que l’on se renonce face à notre impuissance. « Le monde ne tourne pas rond et je ne peux rien y faire. Pourquoi alors devrais-je faire un effort? »

Nous venons de voir qu’éparpiller notre attention sur des aspects de la vie sur lesquels on va pas agir, cela va créer un sentiment de frustration ou de renoncement et avoir pour résultat de ne pas pouvoir changer les choses que l’on aimerait voir changer.

Cette dynamique d’éparpillement et d’inaction résulte d’un fait simple : la majorité d’entre vous n’a pas commencé par les fondations. Cela nous amène à notre troisième point,

3. commencer par les fondations : attention sur le moment présent = transformation

Commençons par agir sur ce qui est le plus proche de nous, notre corps, notre santé, notre esprit. Il est essentiel de d’abord apprendre à canaliser notre attention sur notre ressenti et sur le présent, de s’occuper de son corps.

On me dit souvent. « Oui, mais je n’ai pas le temps de m’occuper de moi » ; « J’attends que mes enfants grandissent pour pouvoir le faire » ; Ou « j’ai trop de travail, je le ferais lorsque je serais mieux établi. »

Mais si vous n’investissez pas du temps en vous même, vous ne serez jamais satisfait de l’éducation que vous donnez à vos enfants, vous ne serez pas non plus heureux des résultats de votre travail.

Vous ne pouvez pas soutenir les personnes avant d’avoir appris à vous occuper de vous même.

En ce qui concerne le désir de changer les choses, la fondation ou la première étape c’est d’apprendre à focaliser son attention sur le moment présent. Il est d’apprendre à ressentir la réalité autour de soi sans chercher à la changer ou à la fuir. Il est d’être simplement là présent à ce que l’on ressent dans l’instant.

Car apprendre à ressentir le moment présent va avoir plusieurs effets.

Il va permettre de prendre du recul et d’avoir une perspective plus équilibrée de notre vie, et il va permettre de mieux savoir ce qui est important pour soi.

apprendre à mettre notre attention sur le présent est la fondation de toute transformation personnelle. Car si vous ne faites pas ça, vous aurez plus de difficulté à savoir ce qui est vraiment important pour vous.

Et ce qui est fascinant c’est que lorsque l’on commence par apprendre à tourner l’attention vers son ressenti, et que l’on agit à partir de cet état, la sphère d’influence va naturellement s’élargir.

Sois le changement que tu veux voir dans le monde

J’ai toujours aimé lire les biographies de personnes célèbres : les auteurs, des artistes,  des entrepreneurs, des personnages politiques, etc. Ces personnes qui ont impacté la vie de millions de personnes. Presque toute ont commencé par écouter leur voie intérieure, à suivre leur ressenti, à faire confiance en leur intuition. Ils ont agit à partir de ce noyau de leur individualité et ont ensuite touché non seulement leurs proches, mais également leur communauté et pour certains le monde entier.

Gandhi fut certainement l’un de ces personnages et dans cette phrase qui lui est attribuée il résume bien ce que l’on vient de voir « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ».

Pour reprendre la question que j’ai posée au tout début de cette vidéo : Que pouvez-vous réellement changer dans vote vie ?

La seule chose que l’on puisse changer c’est là où l’on met dans notre attention. Si l’attention est éparpillée et non suivie d’action, on risque d’aller de frustration en renoncement.

Si par contre vous apprenez à ramener votre attention sur le moment présent pour construire des fondations saines, vous pourrez alors avoir une vie épanouie et toucher positivement la vie des autres.

J’aimerais vous demander de faire deux choses.

– Premièrement, dessiner vos sphères d’influence et réfléchissez à où vous mettez votre attention,

– Et ensuite posez-vous la question qu’est ce que je peux changer cette semaine pour ramener mon attention plus proche de moi. Je vous donne quelques suggestions : prendre le temps de s’étirer le soir avant de se coucher, faire une promenade dans un parc, méditer, ..

Télécharger le graphique les sphères d’influence

– Découvrez également les autres article sur la confiance en soi. 

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Reprendre Confiance en Soi

Les 3 Mythes de la Confiance en Soi

Marie, bientôt la quarantaine, a conscience qu’elle manque de confiance en elle. Ce manque de confiance en soi se répercute principalement sur sa vie sociale (et par extension amoureuse). Elle a longtemps cherché à travailler sur elle-même, mais sans vraiment pouvoir se libérer de cette impression de malaise qu’elle ressentait si souvent.

Jusqu’au jour où Marie a arrêté de vouloir reprendre confiance en elle, et qu’elle s’est plutôt concentrée sur un projet qui lui tenait à cœur : publier une série de livres sur les médecines douces. Elle a amené son projet à bout et dans le processus, elle a gagné en confiance et en joie de vivre. Marie a, sans chercher à le faire, dépassé les mythes que nous sommes nombreux à avoir sur la confiance en soi. Découvrons quels sont ces mythes qui nous freinent, au lieu de nous aider, dans notre accomplissement personnel.

Mythe 1 – La confiance en soi est une attitude mentale

Que ce soit sur le web ou dans les rangées des librairies, on trouve de nombreux articles et ouvrages qui parlent de l’importance d’avoir une attitude positive, une attitude de gagnant. Si positiver a parfois son utilité, cela ne constitue pas une fondation pour la confiance en soi.

En effet, on peut se booster mentalement et se sentir bien, mais face au premier obstacle on risque de se dégonfler. Vous avez peut expérimenter cela : on se sent plutôt bien et d’attaque, mais dès que l’on sort de sa zone de confort ou que l’on se retrouve face à certaines personnes, on retombe dans une attitude de défense. On rétrécit malgré nous et tout notre conditionnement mental semble impuissant face à ce phénomène.

Un sentiment viscéral

Aussi désagréable que ce dégonflement puisse paraître, il reste courant et normal, car la confiance en soi ne vient pas du mental. C’est un sentiment viscéral. Si l’on devait localiser la confiance en soi au niveau du corps, cela viendrait du ventre. C’est une force qui nous permet de rester ancrés en soi et de ne pas subir avec autant de vulnérabilité l’influence des autres. Dans les futurs articles sur le thème de la confiance en soi, on découvrira comment la méditation couplée à certains exercices va permettre de développer cette force en nous.

Mythe 2 – L’estime de soi est déterminée par notre passé

De nombreuses personnes entretiennent la croyance que leur manque d’estime est dû à leur passé. Elles ont l’impression de ne pas avoir été assez soutenues ou au contraire d’avoir été trop protégées. Au risque de surprendre, ce n’est pas notre passé, mais plutôt la perception que l’on a du passé, qui va affecter notre confiance en nous. À chaque fois que vous repensez à votre passé, que vous vous percevez en tant que victime, vous allez alors renforcer la croyance que c’est normal que vous manquiez de confiance.

Lorsqu’une personne manifeste une plus grande confiance dans la vie et en elle même, sa lecture de son propre passé change. Elle développe une vision plus nuancée de ce qu’elle a pu vivre. On ne peut pas transformer le passé. On peut juste se libérer des histoires et croyances qu’on continue à entretenir par rapport à ce dernier.

La confiance en soi émane d’un état de présence, et dans cet état nos croyances par rapport à notre passé n’ont pas d’utilité. Le plus tôt vous réalisez que l’estime de soi se vit ici et maintenant, le plus vite vous abandonnerez le besoin de comprendre votre passé.

Une vision plus équilibrée du passé

J’aimerais tout de même ajouter ici que lorsque l’on développe une plus grande confiance en nous et que l’on s’installe dans le présent, on va naturellement mieux comprendre notre passé, et cela sans chercher à le faire. Par comprendre, j’entends qu’on va développer une vision plus équilibrée des évènements vécus, et qu’on va mieux saisir les liens entre nos expériences douloureuses et agréables. L’un des signes qui nous indiquent que l’on a fait la paix avec notre passé, c’est le sentiment de gratitude que l’on ressent lorsque l’on repense à tout ce que l’on a put vivre.

 Mythe 3 – Le regard des autres n’est pas important

On entend souvent dire qu’il suffit d’être soi, et que l’on ne doit pas se soucier du regard des autres. Certaines personnes affirment haut et fort qu’elles ne prêtent aucune attention à ce que l’on peut penser d’elle. Si effectivement, il est sage de ne pas excessivement réagir aux critiques, tout comme aux compliments, il est un fait que l’on ne peut pas ignorer : l’être humain est un animal social.

Nos bébés naissent avec un cerveau très malléable pour pouvoir intégrer toutes les nuances culturelles de leur environnement. Les rapports humains sont complexes et ils affectent profondément notre perception du monde. Donc, à moins de vivre isolé dans la nature, notre rapport aux autres va affecter la confiance en soi. Ignorer ce fait, c’est non seulement se mentir à soi-même, c’est également passer à côté de nombreuses opportunités d’accomplissement personnel.  La perception que l’on a des autres (comment on les voit, comment on pense qu’ils nous perçoivent) va en effet beaucoup nous apprendre sur nous même. Dans Ce Que Nous Apprennent les Conseils que l’on Donne à nos Proches, j’aborde ce sujet.

Comprendre qu’on ne peut pas se séparer du monde dans lequel on vit est le seul moyen de devenir autonome et confiant. Car essayer de se persuader que l’on a besoin de personnes pour être soi-même, c’est faire un effort inutile et contre nature. Nous voulons tous avoir des relations saines et riches avec notre entourage. La confiance en soi vient donc aussi de notre capacité à nous adapter aux autres, et à mieux comprendre nos réactions face à certaines personnes.

Un sentiment qui émerge naturellement en soi

Ces 3 mythes (La confiance en soi est une attitude mentale ;  L’estime de soi est déterminée par notre passé ; Le regard des autres n’est pas important) contribuent à créer un sentiment de frustration et d’impuissance. Dans les prochains articles, vous allez découvrir que la confiance n’est pas un état qui se force, ou se conquiert. C’est un sentiment qui émerge naturellement en soi lorsque l’on arrête d’y résister. Je vous parlerais notamment de comment la méditation suivie de certaines questions va aider à mieux comprendre pourquoi on persiste à s’éloigner de qui nous sommes réellement.

En attendant, j’aimerais savoir si vous avez entretenu l’un de ces 3 mythes ? Merci d’utiliser la zone commentaire pour partager votre expérience.

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Comment Méditer Podcast vivre le moment présent

Vivre au Présent : Comment Ne Pas Penser Sans Cesse au Futur?

Comment ne pas se soucier du futur lorsque l’on a mille choses à gérer ? C’est une question qui revient souvent lorsqu’une personne découvre l’importance de vivre le moment présent.

Écouter l’épisode

En effet, comment être bien dans le présent alors que l’on n’est pas sûr de pouvoir payer ses factures à la fin du mois, que l’on est sans cesse sollicité par nos proches et leur planning chargé, ou encore que l’on attend d’une tierce personne une décision (personnelle ou professionnelle) qui risque de profondément nous affecter ?

On va découvrir en 3 points pourquoi on n’a pas besoin de penser sans cesse au futur, et surtout comment le fait de vivre dans le présent est le meilleur et unique moyen de bien préparer le futur.

1. Le futur n’est pas réel

Il n’y a que le présent qui existe. Le futur et le passé ne sont que des constructions du mental. Pour construire le futur, on prend des segments de notre mémoire, et à partir de ces souvenirs on imagine ce qui peut arriver. Le futur n’est pas une expérience réelle, c’est une projection mentale. Si parfois, le futur semble tangible, c’est que cette projection est chargée d’émotions. Ce sont des émotions déjà vécues dans le passé qu’on s’imagine revivre. On a peut-être peur de se retrouver seul, de se trouver en position de besoin, de tomber malade, de décevoir, etc.

En d’autres termes on redoute de revivre les souffrances du passé ou de ne pas retrouver les plaisirs du passé. Dans tous les cas, c’est notre mentale qui ramène à la surface les émotions du passé pour les projeter dans un futur hypothétique. Dès lors, que l’on arrête ces scénarios mentaux, l’agitation émotionnelle se dissipe. On ouvre les yeux et nous sommes là simplement présents, et libérés de ces émotions inutiles et couteuses en énergie.

2. Penser au futur sape notre énergie

Penser sans cesse à tout ce que l’on à faire prends l’énergie du moment présent. On sous estime souvent à quel point l’imagination chargée d’émotion peut nous fatiguer mentalement. Notre attention et notre énergie deviennent alors dispersées entre d’une part nos soucis et d’autre part nos actions du présent. Du coup, on devient plus facilement irritable et impatient. On perd en efficacité. Et lorsque le ‘futur’ arrive… lorsque la situation attendue apparaît, on la traite de la même façon : avec une attention éparpillée.

3. La seule façon de mieux appréhender le futur, c’est d’apprendre à mieux vivre dans le présent

La qualité de notre vie est directement liée à notre capacité à apprécier le moment présent. Tant que cette capacité ne change pas, le futur ne sera ni pire ni meilleur. Il aura exactement la même ‘texture’ et la même ‘saveur’ que cet instant présent.

Avez-vous parfois la sensation de stagner ? Ressentez-vous que durant ces 10 dernières années rien n’a changé en vous ? Que la vie semble manquer de profondeur ?

Ces sentiments apparaissent lorsque notre rapport au présent cesse d’évoluer. Et même si les circonstances extérieures changent (nouveau travail, rencontre amoureuse,..), tant que la qualité du moment présent ne change pas, notre appréciation de la vie ne peut pas changer.

Le seul moyen d’évoluer, c’est de plonger plus pleinement dans l’expérience du moment présent, de se libérer de sa prison mentale, de ne pas passer autant de temps à se projeter dans le futur ou à ressasser le passé.

Vivre dans le présent c’est vivre dans la réalité. On ne cherche ni à la fuir mentalement ni à la rendre conforme à nos attentes. Une grande satisfaction naît de cet acte d’être simplement là, sans rien attendre.

Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas organiser nos ressources et notre temps. Mais une fois que l’on a une idée des évènements à venir (facture à payer, RDV, projets) cela ne sert à rien d’y penser sans cesse.

Imaginez qu’une personne vous répète 100 fois dans la journée qu’elle a un souci avec un collègue du travail. Vous n’aurez qu’une envie, c’est qu’elle se taise ! Pourtant, c’est ce que l’on fait avec soi-même. On repense encore et encore à des situations à venir.

La qualité de notre vie est déterminée par les moments de présence. Il suffit de prendre quelques respirations en conscience çà et là dans sa journée pour arrêter de se projeter dans le futur.

Vivre dans le présent ne veut pas dire que l’on doit s’isoler ou se soustraire du quotidien pour pouvoir le faire.  Bien au contraire, cela veut dire s’immerger pleinement dans l’expérience vécue.  Cela consiste à focaliser toute notre attention sur l’action que l’on entreprend, à vraiment écouter nos proches, à vivre chaque instant bien ancré en nous même.

La pratique de la méditation, c’est apprendre à se reconnecter au moment présent. On n’apprend pas à faire du vélo sur un terrain cabossé. De même, il est plus facile de se focaliser sur notre ressenti lorsqu’il y a peu de distractions autour de soi. Le but de la méditation est donc de nous familiariser avec la sensation du présent, pour ensuite pouvoir le vivre dans les actes de tous les jours.

Penser que l’on n’a pas le temps de méditer ou de vivre dans le présent, c’est ne pas vraiment comprendre le sens du moment présent. Comme nous l’avons vu, chaque expérience, chaque respiration sont des opportunités de vivre le présent. Essayez, vous verrez comme la vie s’anime et s’enrichit.

Photo credit: Mika