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Comment Méditer Podcast vivre le moment présent

Vivre au Présent : Comment Ne Pas Penser Sans Cesse au Futur?

Comment ne pas se soucier du futur lorsque l’on a mille choses à gérer ? C’est une question qui revient souvent lorsqu’une personne découvre l’importance de vivre le moment présent.

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En effet, comment être bien dans le présent alors que l’on n’est pas sûr de pouvoir payer ses factures à la fin du mois, que l’on est sans cesse sollicité par nos proches et leur planning chargé, ou encore que l’on attend d’une tierce personne une décision (personnelle ou professionnelle) qui risque de profondément nous affecter ?

On va découvrir en 3 points pourquoi on n’a pas besoin de penser sans cesse au futur, et surtout comment le fait de vivre dans le présent est le meilleur et unique moyen de bien préparer le futur.

1. Le futur n’est pas réel

Il n’y a que le présent qui existe. Le futur et le passé ne sont que des constructions du mental. Pour construire le futur, on prend des segments de notre mémoire, et à partir de ces souvenirs on imagine ce qui peut arriver. Le futur n’est pas une expérience réelle, c’est une projection mentale. Si parfois, le futur semble tangible, c’est que cette projection est chargée d’émotions. Ce sont des émotions déjà vécues dans le passé qu’on s’imagine revivre. On a peut-être peur de se retrouver seul, de se trouver en position de besoin, de tomber malade, de décevoir, etc.

En d’autres termes on redoute de revivre les souffrances du passé ou de ne pas retrouver les plaisirs du passé. Dans tous les cas, c’est notre mentale qui ramène à la surface les émotions du passé pour les projeter dans un futur hypothétique. Dès lors, que l’on arrête ces scénarios mentaux, l’agitation émotionnelle se dissipe. On ouvre les yeux et nous sommes là simplement présents, et libérés de ces émotions inutiles et couteuses en énergie.

2. Penser au futur sape notre énergie

Penser sans cesse à tout ce que l’on à faire prends l’énergie du moment présent. On sous estime souvent à quel point l’imagination chargée d’émotion peut nous fatiguer mentalement. Notre attention et notre énergie deviennent alors dispersées entre d’une part nos soucis et d’autre part nos actions du présent. Du coup, on devient plus facilement irritable et impatient. On perd en efficacité. Et lorsque le ‘futur’ arrive… lorsque la situation attendue apparaît, on la traite de la même façon : avec une attention éparpillée.

3. La seule façon de mieux appréhender le futur, c’est d’apprendre à mieux vivre dans le présent

La qualité de notre vie est directement liée à notre capacité à apprécier le moment présent. Tant que cette capacité ne change pas, le futur ne sera ni pire ni meilleur. Il aura exactement la même ‘texture’ et la même ‘saveur’ que cet instant présent.

Avez-vous parfois la sensation de stagner ? Ressentez-vous que durant ces 10 dernières années rien n’a changé en vous ? Que la vie semble manquer de profondeur ?

Ces sentiments apparaissent lorsque notre rapport au présent cesse d’évoluer. Et même si les circonstances extérieures changent (nouveau travail, rencontre amoureuse,..), tant que la qualité du moment présent ne change pas, notre appréciation de la vie ne peut pas changer.

Le seul moyen d’évoluer, c’est de plonger plus pleinement dans l’expérience du moment présent, de se libérer de sa prison mentale, de ne pas passer autant de temps à se projeter dans le futur ou à ressasser le passé.

Vivre dans le présent c’est vivre dans la réalité. On ne cherche ni à la fuir mentalement ni à la rendre conforme à nos attentes. Une grande satisfaction naît de cet acte d’être simplement là, sans rien attendre.

Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas organiser nos ressources et notre temps. Mais une fois que l’on a une idée des évènements à venir (facture à payer, RDV, projets) cela ne sert à rien d’y penser sans cesse.

Imaginez qu’une personne vous répète 100 fois dans la journée qu’elle a un souci avec un collègue du travail. Vous n’aurez qu’une envie, c’est qu’elle se taise ! Pourtant, c’est ce que l’on fait avec soi-même. On repense encore et encore à des situations à venir.

La qualité de notre vie est déterminée par les moments de présence. Il suffit de prendre quelques respirations en conscience çà et là dans sa journée pour arrêter de se projeter dans le futur.

Vivre dans le présent ne veut pas dire que l’on doit s’isoler ou se soustraire du quotidien pour pouvoir le faire.  Bien au contraire, cela veut dire s’immerger pleinement dans l’expérience vécue.  Cela consiste à focaliser toute notre attention sur l’action que l’on entreprend, à vraiment écouter nos proches, à vivre chaque instant bien ancré en nous même.

La pratique de la méditation, c’est apprendre à se reconnecter au moment présent. On n’apprend pas à faire du vélo sur un terrain cabossé. De même, il est plus facile de se focaliser sur notre ressenti lorsqu’il y a peu de distractions autour de soi. Le but de la méditation est donc de nous familiariser avec la sensation du présent, pour ensuite pouvoir le vivre dans les actes de tous les jours.

Penser que l’on n’a pas le temps de méditer ou de vivre dans le présent, c’est ne pas vraiment comprendre le sens du moment présent. Comme nous l’avons vu, chaque expérience, chaque respiration sont des opportunités de vivre le présent. Essayez, vous verrez comme la vie s’anime et s’enrichit.

Photo credit: Mika

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Bouddhisme Podcast

Thich Nhat Hanh : Qu’est ce que le Bouddhisme Engagé ?

Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste vietnamien, est aujourd’hui l’un des précurseurs du bouddhisme en occident les plus connus. Mais avant d’en arriver là, il a été longtemps en recherche personnelle. Entré au monastère à 16 ans puis ordonné moine à l’âge de 23 ans, il a néanmoins ressenti le besoin d’agir concrètement dans le monde. Tchich Nhat Hanh a trouvé sa voie lorsqu’il a entamé son combat pacifique durant la guerre du Viêt Nam. Il a découvert que l’enseignement du bouddha pouvait servir à militer pour la paix et pour la compréhension entre les peuples.

Dans cet entretien avec Vincent Bardet, Thich Nhat Hanh nous en dit plus sur le bouddhisme engagé. Cet entretien est issu du livre Donner du sens à sa vie, de Marc de Smedt et Patrice Van Eersel (éditions Albin Michel). Je vous en lis un extrait. Ecoutez ci-dessous.

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Interview Posture de Yoga Préparer le Corps

Yoga Iyengar : Entretien Christian Pisano

« Être installé dans ce que l’on est »

Le Yoga Iyengar est enseigné à travers le monde. BKS Iyengar, maître Indien, a transmis une approche précise du yoga qui peut intimider par sa rigueur ou au contraire plaire par sa précision. Cette approche traditionnelle du yoga intègre les postures physiques à un travail global de transformation personnelle.

Pour le magazine Vitalité et bien-être, dont j’étais responsable de rédaction, j’ai eu la chance de rencontrer Christian Pisano, enseignant de la méthode Iyengar depuis plus de 25 ans. Initié au Yoga dans les années 80, il a ouvert une école à Nice, dans le sud de la France. Voilà l’entretien (publié initialement en 2005) dans son intégralité.

J’ai rendez-vous avec Christian Pisano ce vendredi après-midi. Quelques jours auparavant je l’avais contacté pour qu’il partage son point de vue sur la posture pour un dossier sur lequel je travaillais. Sans hésiter, Christian m’a proposé de passer à son institut de Yoga. Arrivé sur place, le parfum de l’encens et l’atmosphère des lieux m’amènent presque immédiatement à ressentir un sentiment d’apaisement. Mon hôte m’accueille avec un sourire et des yeux brillants ce qui me met encore plus à l’aise. Christian m’invite dans la salle de séjour et tandis que je m’installe sur un coussin posé sur le sol, il disparaît pour revenir quelques instants après avec du thé relevé à la cannelle et une assiette de belles dates. Il s’installe en face de moi, l’entretien peut commencer.

Comment avez-vous découvert le Yoga ?

Ce qui m’a amené au Yoga était une démarche de recherche personnelle, plutôt que l’aspect exercice physique. Cette démarche est née d’un sentiment d’insatisfaction, d’une sensation de manque. À l’âge de 16 ans, je découvre «Lumières sur le Yoga»* un livre illustré de photos, édité dans les années 60. Je fus tout de suite frappé par la beauté et la puissance des postures. C’est à 23 ans que je décide d’aller en Inde pour m’initier à cet art.

Vous avez donc fait votre formation en Inde ?

La notion de formation n’est pas la même en Inde qu’en Europe. Apprendre le Yoga c’est être en contact avec son maître. J’ai passé 4 ans à pratiquer auprès de BKS Iyengar. Depuis j’y retourne tous les ans, 1 à 2 mois.

Comment s’est passé le retour en France ?

Difficile ! En Inde j’ai évolué dans un cocon. Il faut donc se réhabituer aux exigences du quotidien. Le Yoga c’est aussi cela, nous permettre de vivre pleinement les événements qu’ils soient agréables ou pas.

Vous avez ouvert votre première école sur Nice. Comment ont été accueillis les courts?

Je suis originaire de la région. J’ai donc décidé de m’installer sur Nice. Le Yoga n’est pas encore bien connu du public français. Il est parfois perçu comme faisant partie du mouvement bien-être, ou bien il est associé à une forme de sectarisme. Dans les pays anglo-saxons, la pratique du Yoga est beaucoup plus répandue.

 En quoi consiste le Yoga?

Se concentrer sur la posture amène la personne à aller en profondeur, à revenir dans son corps. Habituellement on pense le corps. À travers le Yoga, on passe de la pensée au ressenti. Cela commence par la mobilité articulaire et respiratoire. On ressent ce que l’on n’est pas. L’élève peut alors avoir l’intuition d’un arrière-plan beaucoup plus large. La pratique est évolutive. Le pratiquant de Yoga apprend d’abord à bouger les grands groupes musculaires pour ensuite raffiner le mouvement.

Quel est le sens de la posture dans le Yoga ?

En Yoga, il existe les postures corporelles, mais également une compréhension plus symbolique de la posture. Le terme qui est utilisé est ASANAS qui propose différents sens : État de tranquillité, l’assise, être installé dans ce que l’on est, ou encore nature profonde. Les postures du corps sont une invitation à découvrir l’ASANAS.

Pouvez-nous parler un peu plus de la posture ?

La première posture que l’élève découvre est le TADASANA SAMSTITI qui veut dire « être droit dans l’égalité ». La personne se tient debout les pieds joints et le dos droit. C’est à partir de cette position que toutes les autres postures découlent.

Quels sont les bénéfices de pratiquer le Yoga ?

Si cela est commun que les personnes qui font du Yoga notent ressentir plus d’énergie, de concentration et de vitalité, cette pratique n’a pas pour autant comme objectif de nous rendre plus performant. On ne se sert pas d’un art, on est au service de l’art.

Merci Christian.

Bio

dscf2151Christian Pisano enseigne le Yoga depuis 20 ans. C’est à l’age de 23 ans qu’il débute son enseignement auprès de son maître Iyengar en Inde. Il y passera 4 ans. De retour en France il ouvre son école qui s’adresse à tous, et qui forme également des enseignants en Yoga Iyengar. Pour parfaire son art, Christian passe chaque année 1 à 2mois en Inde.

Ressources

Site de Christian Pisano : http://www.anuttara.com/

*Lumière sur le Yoga, B.K.S. Iyengar Buchet. Editions Chastel, 1997.

Photos de Christoph Kardek.

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Bienfaits de la méditation

Pourquoi Méditer ?

Méditer pour clarifier l’esprit

Pourquoi méditer? Selon Bhante Henepola Gunaratana, moine bouddhiste, notre esprit est comme un verre d’eau boueuse. Le but de la méditation est de clarifier l’eau pour que l’on puisse voir ce qui se passe dedans. La meilleure façon de faire est de laisser reposer. Avec un peu de temps, on finit par avoir de l’eau claire.

Soupe mentale

Nos séances de méditation sont là pour nous permettre ce processus de clarification. La soupe mentale se repose, et nous pouvons profiter d’une nouvelle clarté d’esprit qui va nous aider à faire face aux évènements du quotidien.

Ne pas forcer

Cela ne veut pas dire qu’il faut forcer cette clarification. C’est un processus qui prend place naturellement. Le simple fait de s’asseoir immobile et d’être attentif permet cela. À l’opposé, tout effort pour forcer ce processus est contre-productif. Essayez de forcer votre esprit à ne plus réfléchir et vous ajouterez de l’énergie dedans. C’est comme remuer la boue dans le verre d’eau, il deviendra encore plus opaque.

Laisser reposer

La meilleure façon de clarifier le ‘fluide mental’ c’est de le laisser reposer. N’ajoutez pas de l’énergie à cette situation. Juste observer en pleine conscience le mouvement des particules dans l’eau (vos pensées et vos émotions) sans aucune interférence. Lorsque le mouvement cesse enfin, il ne reprendra pas de lui-même. Notre seul effort dans la méditation est une douce et patiente pleine conscience.

Stocké dans notre esprit

Notre séance de méditation est déterminante dans notre journée. Tout ce que l’on vit est stocké dans l’esprit sous la forme d’une pensée ou d’une émotion. Durant nos activités du quotidien, nous sommes souvent pris dans une succession d’actions, mais sans vraiment intégrer pleinement ce que l’on vit. On met alors beaucoup de choses de côté…dans notre inconscient. Il n’est pas alors étonnant que l’on accumule tant de tensions au niveau du corps et du mental.

Le laisser aller

Tout ce matériel non digéré ressurgit d’une manière ou d’une autre durant la méditation. Cela vous donne l’opportunité de l’observer, de le voir pour ce qu’il est, puis de le laisser aller. Les séances de méditation créent un environnement propice à cette libération. Méditer permet de clarifier l’esprit.

Lorsqu’on médite, on s’isole des évènements qui stimulent sans arrêt l’esprit. On prend du recul par rapport aux activités qui génèrent des émotions. En s’asseyant immobile dans un endroit calme, on permet aux émotions/pensées de refaire surface pour ensuite les voir disparaître. Gunaratana note que cela est comme recharger une batterie. La méditation nous permet de recharger notre conscience du présent.

Avez-vous apprécié la vision de Gunaratana sur la méditation ? Vous pouvez lire son ouvrage les Huit Marches Vers le Bonheur, aux éditions Albin Michel (préface de Arnaud Desjardins).

Bio

Bhante henepolaBhante Henepola Gunaratana est moine bouddhiste. Ordonné à l’âge de 12 ans à Kandy (Sri Lanka), il a reçu une formation de novice pendant huit ans et de bhikkhu (moine) pendant sept ans, avant de quitter le Sri Lanka en 1954 pour travailler en Inde avec les Intouchables.

Il arriva aux États-Unis en 1968 et devint Secrétaire Général honoraire de la Buddhist Vihara Society, monastère urbain de Washington, D.C., tout en obtenant un doctorat de philosophie à l’American University, où il exerça par la suite les fonctions de chapelain bouddhiste.

Depuis plus de quarante ans, il enseigne le bouddhisme et conduit des retraites de méditation dans l’Asie du Sud-Est, en Amérique du Nord, en Europe, au Mexique et en Australie.

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Apprendre à Méditer Comment Méditer

Les 3 Résistances à la Méditation

Vous êtes nombreux à noter avoir des difficultés à persévérer dans vos séances de méditation. Il y a 3 types de résistances qui risquent d’affecter la régularité de votre pratique. Découvrons dans cet article, qui s’inscrit dans la série comment méditer, quels sont ces obstacles et comment les contourner.

1. Mauvaise disposition

C’est l’heure à laquelle vous méditez habituellement. Vous avez beaucoup de choses en tête, ou vous n’êtes simplement pas d’humeur. L’idée même de devoir vous asseoir pendant 20 minutes vous irrite. Que faire ? Faites tout de même votre séance. Parfois, il suffit de quelques respirations conscientes pour dissiper votre mauvaise humeur. Et même si cela prend plus de temps, mieux vaut faire remonter à la surface la tension que vous avez accumulée, que de la porter en soi pendant plusieurs heures.

Vous pouvez régler le minuteur sur un temps plus court qu’à l’habituel. Si une fois dans votre méditation, vous ressentez l’envie de rester plus longtemps, vous pourrez le faire. L’important est de ne pas prendre l’habitude de sauter une séance à chaque fois que l’on ne se sent pas d’humeur, car cela risque de devenir une habitude et vous risquez alors de décrocher complètement.

2. Trop de pression

La seconde raison qui cause une résistance face à notre pratique, c’est de se mettre trop de pression. Vous avez peut-être lu sur ce blog ou ailleurs que la régularité des séances était un élément fondamental pour progresser. Vous avez alors organisé votre planning pour pouvoir méditer chaque jour une vingtaine de minutes. Et cela est effectivement important pour pouvoir profiter des bienfaits de la méditation. Le problème apparaît lorsque l’enthousiasme laisse place à un sentiment de contrainte. Cela peut se transformer en colère contre soi-même ou même contre la pratique elle-même. On risque alors de se dire que la méditation ne marche pas, qu’elle n’est pas faite pour nous.

Si vous commencez à ressentir une obligation à méditer suivie d’un sentiment de frustration et de culpabilité lorsque vous sautez une séance, c’est qu’il est temps de repenser le ‘focus’ de votre méditation. Méditer n’est pas une obligation.

Parfois, on se dit « il faut que je médite, pour être une meilleure personne ; pour le bien de ma famille ; pour l’humanité ; pour la planète » Et c’est vrai que méditer régulièrement nous permettra de vivre plus en accord avec nous-mêmes et avec le monde autour de nous. Mais la véritable méditation ne vient pas d’un sentiment de devoir, mais d’un sentiment d’amour. Amour pour soi, amour pour les autres, et amour pour la vie.

Méditer c’est une manière de témoigner notre gratitude pour la vie, en lui portant toute notre attention.  C’est comme avec un enfant, pour lui transmettre notre amour, il suffit d’être pleinement présent avec lui. Lorsqu’on médite à partir des sentiments d’amour et d’appréciation, il n’y a pas de contrainte ou d’obligation. Il est utile de régulièrement raviver ces sentiments pour persévérer dans notre pratique.

3. Vouloir récolter les fruits avant l’ouvrage

La troisième résistance vient d’un facteur plus insidieux que les deux précédents, car il s’immisce dans notre pratique sans qu’on puisse le voir arriver. Voilà comment cela se passe généralement. On commence la pratique de la méditation, et l’on va en ressentir certains bienfaits. Cela ouvre les portes vers de grandes perspectives. On se dit que ça fait beaucoup de bien, et qui si on médite régulièrement, on va se sentir de mieux en mieux. Cette projection nous est agréable et nous paraît bien réelle. Après tout, si on a réussi à faire quelques séances avec succès, on devrait sans mal pouvoir continuer.

Mais vient le jour, où un soir (ou une mâtinée), on n’a pas envie de méditer. On se dit alors que ce n’est pas grave, car nous sommes encore connectés à notre agréable projection. On pense méditer le lendemain, mais la même chose se passe. Puis petit à petit, on prend conscience que rien n’est acquis et qu’il y a encore tout à faire pour ressentir à nouveau le sentiment de quiétude que l’on a pu avoir. Cela peut suffire à nous décourager et à nous faire décrocher de notre pratique. C’est d’ailleurs souvent à cause de ce troisième obstacle que beaucoup de personnes commencent à méditer pendant quelques jours, apprécient l’expérience, mais finissent par abandonner. Quelques mois plus tard, on retente l’expérience.

Prendre conscience de ces 3 facteurs de résistance va nous aider à persévérer dans notre pratique. Vous pouvez également lire l’article comment allier persévérance et lâcher-prise.

source photo: Mike Watson/moodboard/Corbis

Participez

Quelle est pour vous la plus grande résistance ? Comment allez-vous faire pour la gérer ? Merci d’utiliser la zone commentaire pour partager votre expérience ! Cela sera bénéfique pour tout le monde.

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Préparer le Corps

Douleur Plexus Solaire

3 exercices pour relâcher le plexus solaire

Merci à la question d’un lecteur du blog, j’ai fait cette vidéo pour partager avec vous comment gérer la douleur au niveau du plexus solaire. Lorsque l’on médite, on prend conscience des tensions et douleurs présentes dans le corps. Le plexus solaire qui se trouve dans la partie basse du sternum est une zone particulière, car lorsqu’elle devient douloureuse, cela s’accompagne souvent d’émotions désagréables : sentiment d’anxiété, de tristesse, d’étouffement, etc.

Dans cette vidéo vous allez découvrir pourquoi le plexus solaire peut devenir douloureux, et 3 exercices pour relâcher cette zone. 

Enrichissez la vidéo à travers votre expérience en répondant à ces questions dans la zone commentaire : Ressentez-vous parfois des douleurs au niveau du plexus solaire ? Quelle émotion s’y rattache le plus ?

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Préparer le Mental Reprendre Confiance en Soi

Ce Que Nous Apprennent les Conseils Que l’on Donne à Nos Proches

Il nous est tous arrivé un jour de donner un conseil inspiré à un proche ou à une connaissance. Par ‘inspiré’, j’entends un conseil sincère et percutant à la fois. Un conseil qui vient du cœur et qui semble toucher la source du problème. Et si, ces paroles étaient d’abord pour nous ?  Et si ce conseil que l’on a partagé s’adresse fondamentalement à nous ? Découvrons dans cet article comment notre perception de la situation des autres peut nous aider à mieux comprendre notre vie.

Voyage à Fès et conseil sincère

Il y a quelques années de ça, j’ai été à Fès, au Maroc, pour le festival de musique sacrée. J’ai eu l’opportunité de rencontrer de nombreuses personnes, notamment des chanteurs. Et parmi ces nouvelles rencontres, il y avait une jeune femme avec qui j’ai sympathisé. Lors d’une discussion, elle m’a demandé mon avis sur un problème qui l’a préoccupé. La réponse que je lui ai donnée n’était pas celle qu’elle voulait entendre. Elle se trouvait en effet dans une situation professionnelle difficile, et elle devait faire un choix qui impliquerait des sacrifices. Cela me paraissait évident, et tout en essayant d’être aussi bienveillant que possible je lui donné mon point de vue sur son dilemme.

Une grande claque !

2 semaines plus tard, de retour en France, j’ai repensé à cette discussion. J’ai eu l’impression de me prendre une claque sur le visage ! Le conseil que je lui avais donné s’adressait tout autant à moi, et cela avec grande force.

Je m’éloignais de ce qui m’importait le plus

J’étais, à cette époque, dans une dynamique inconfortable au niveau du travail, et je laissais trainer cette situation depuis plusieurs mois. Mon cabinet s’était agrandi, ainsi que le nombre d’employés, et j’avais des frais de fonctionnement mensuels qui devenaient de plus en plus lourds, et beaucoup de ces frais étaient superflus. Faire fonctionner le cabinet était devenu source de stress. J’avais continué dans ma logique de croissance sans réaliser que je m’éloignais de ce qui m’importait réellement : un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, entre donner et recevoir.

Effet miroir

Les conseils que j’avais donnés à cette jeune femme s’appliquaient parfaitement à mon problème. J’avais un choix à faire et ce choix impliquait d’abandonner des choses auxquels j’étais attaché, mais qui étaient devenues sources de stress. Cela me paraissait désormais si évident que je ne pouvais plus ignorer ma situation. Si bien que dans les 2 mois qui ont suivi, j’ai pris des décisions importantes qui ont réajusté la direction de ma vie professionnelle. Pourquoi n’avais-je pas pris plus tôt conscience de ma condition ? Pourquoi est-il plus facile de voir là où ça bloque dans la vie d’une personne, alors qu’on a souvent du mal à avoir de la visibilité sur notre propre vie ?

Difficile de voir en soi

On traverse parfois des périodes dans notre vie où l’on subit un mal-être sous-jacent sans en comprendre l’origine. Lorsqu’on essaie de creuser, cela fait émerger des doutes, des questionnements et des émotions, et tout cela est souvent désagréable. On va alors préférer remettre ces questions à plus tard, car on ne se sent pas suffisamment d’attaque pour y faire face. Pourtant, il suffirait d’un peu de présence, d’un peu de lucidité pour se dégager de notre enlisement. C’est là que notre rapport aux autres peut être d’une grande aide.

Mettre en lumière notre propre situation en observant celle des autres

Lorsque l’on est face à la vie d’une personne, il est plus facile de mettre le doigt sur la source de son problème. Pourquoi ? Car on n’a pas à gérer la charge émotionnelle que l’on va avoir lorsque l’on va réfléchir à notre propre vie. On pourra voir avec plus d’objectivité les choix qui se présentent à cette personne. De plus, lorsqu’un comportement particulier chez quelqu’un nous saute aux yeux, c’est qu’on porte en soi une dynamique similaire.

On voit chez l’autre ce que l’on porte en soi

On dit souvent que les autres sont notre miroir. En effet, ils vont faire résonner en nous des attitudes que l’on partage avec eux. Une personne en colère va ‘s’accrocher’ avec une autre personne en colère. Une personne triste va être touchée par la tristesse d’une autre. On voit chez l’autre ce que l’on porte en soi.

En conclusion

Lorsqu’on donne un conseil avec compassion, il s’adresse à l’autre, mais aussi à soi même. On s’adresse à la partie en nous qui souffre et qui ne veut pas entendre. La prochaine fois que vous apportez votre soutien à un proche, tourner ses mêmes paroles vers votre vie. Vous serez surpris à quel point, elles seront pertinentes.

Source photo: Redshorts/Corbis

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Comment Méditer Podcast

Méditer sur l’Amour Altruiste

Les bienfaits de ressentir l’amour altruiste

amour altruiste

Selon le bouddhisme, exprimer la compassion et la bienveillance représente la manière d’être la plus satisfaisante qui soit. Certaines personnes ressentent spontanément un amour altruiste pour autrui, alors que d’autres personnes restent repliées sur elles-mêmes et ont du mal à considérer le bien d’autrui comme un but fondamental. La plupart d’entre nous vacillent entre le sentiment de compassion et celui d’indifférence.

Découvrons comment cultiver l’amour altruiste selon la tradition bouddhiste.

Comment méditer sur l’amour altruiste ? La première étape consiste à prendre conscience qu’on aspire au bonheur et que l’on redoute la souffrance. La seconde étape est de réaliser que tous les êtres partagent ces aspirations. Ensuite, c’est de réaliser que ce qui nous rendra le plus heureux et nous empêchera de souffrir, c’est de développer en nous l’amour altruiste, la compassion et la joie devant le bonheur d’autrui.

Méditer sur l’amour altruiste

Installez-vous confortablement sur une chaise ou sur un coussin de méditation. Commencez par prendre conscience du flot de la respiration. Ressentez la fraîcheur de l’air en inspirant et les mouvements de l’abdomen et de la poitrine. Au bout de quelques cycles respiratoires, imaginez un enfant qui s’approche de vous avec un regard joyeux et plein d’innocence. Il vient poser sa petite main sur votre épaule. Vous lui caressez sa joue avec tendresse et le prenez dans vos bras en ressentant un amour et une bienveillance inconditionnels. Laissez-vous baigner dans cet amour qui ne veut rien d’autre que le bien de cet enfant.

Méditer sur la compassion

Vous pouvez également méditer sur le sentiment de compassion. Pensez à un proche (ça peut être une personne de votre passé) qui souffre ou a beaucoup souffert. Mettez-vous à sa place. Connectez-vous à  sa douleur, à ses inquiétudes et à ses peurs. Il se peut que vous ressentiez un sentiment d’angoisse et d’impuissance. Maintenant, permettez-vous de ressentir l’amour que vous avez pour cette personne.  Imaginez-vous prendre cette personne dans vos bras pour la réconforter. Remplacer votre tristesse pour elle par votre amour pour elle. Souhaitez du fond du cœur qu’elle cesse de souffrir.

Méditer sur la réjouissance

Dans cette méditation, vous allez penser aux personnes qui vous ont touché par leur courage et leur bienveillance. Cela peut être une personne à qui vous avez fait du mal, mais qui n’a envers vous aucun ressentiment. Cela peut être une personne que vous admirez pour sa dévotion envers les autres, ou encore une personne qui a du succès dans la vie, mais qui est restée humble et accessible. Réjouissez-vous de leur accomplissement et souhaitez que leur qualité demeure et s’accroisse. Cultivez la faculté d’apprécier la joie d’autrui. Cela constitue le meilleur remède contre l’envie et la jalousie qui sont des sentiments qui reflètent l’incapacité à se réjouir du bonheur des autres.

 amour altruiste ricard

Ces 3 méditations vont nous aider à réveiller l’amour altruiste que l’on porte en nous. Lorsque l’on est dans cet état d’ouverture, on est pleinement présent. Selon la tradition du bouddha, se reconnecter régulièrement à la compassion et à l’amour va graduellement nous libérer de la souffrance.

Essayez de méditer sur l’amour altruiste et partagez votre expérience.

Découvrez plus d’article sur Comment Méditer.

L’Art de Méditer de Matthieu Ricard.

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Podcast Préparer le Corps

Pourquoi ‘se reposer’ ne marche pas ?

‘se reposer’ et ‘se ressourcer’, deux actes différents

Vous êtes nombreux à m’écrire à propos de la difficulté à vous détendre. Le mental semble toujours actif, et vous n’arrivez pas à vous distancier de votre dialogue interne. Dans ce cas, il est important de se ressourcer, corps et esprit, avant même de pouvoir apaiser le flot des pensées. Et, comme nous allons le découvrir, se ressourcer ne veut pas dire se reposer, cela serait même le contraire.

Élise revient chez elle

Élise revient chez elle après une longue journée de travail. Ce matin, elle était arrivée en retard à la pharmacie, car elle avait eu un grand mal à trouver une place de parking. Exaspérée, elle avait serré tellement fort le volant de sa voiture qu’elle s’était fait mal au cou. Toute la matinée, elle a dû servir les clients avec un cou raide et douloureux. Les 45 minutes pour déjeuner et une salade aussi fade que la couleur de ses tomates ne lui ont pas vraiment permis de se détendre.

L’après-midi fut stressante. Mais rien de nouveau là, car la politique de la pharmacie était de donner une commission aux pharmaciens selon les ventes qu’ils faisaient. Élise n’aimait pas l’ambiance que cela créait entre elle et ses collègues. Cela faisait 6 mois qu’elle avait débuté dans cette pharmacie, et elle ne s’y sentait toujours pas à l’aise.

En ouvrant la porte de chez elle, elle lâcha un court soupir. Enfin à la maison. Elle n’avait qu’une envie : Se mettre en survêt, et se poser devant la télé. Elle était fatiguée physiquement et mentalement, et elle avait besoin de souffler.

Stressé et fatigué, faut-il se reposer ?

Nous sommes nombreux à devoir, comme Élise, gérer un quotidien source de stress et de tension. En fin de journée, le corps semble saturé et vidé de son énergie. Le besoin de « se reposer » se fait alors fortement ressentir. Mais voilà, se poser devant la télé va au mieux nous maintenir dans notre état de fatigue, et plus probablement, accentuer la sensation d’être bas en énergie.

Se reposer ne permet pas de se ressourcer. On déplace juste notre corps d’un cadre stimulant et stressant, à un cadre plus calme. Mais cela ne va pas nous aider à nous détendre et à nous régénérer. En effet, le corps qui a souffert toute la journée de ne pas suffisamment bouger et respirer, a justement besoin de faire cela. Et ce n’est pas assis sur le canapé qu’il pourra le faire.

 Tapis de sport dans le placard

Élise a dans sa bibliothèque des DVD de yoga, et elle a un tapis de sport dans son armoire, mais elle se sent trop lasse pour faire des exercices. Pourtant, passer 20 minutes à s’étirer et à respirer lui ferait beaucoup plus de bien que les 2-3 heures qu’elle va passer assise devant son écran.

En effet, le corps a besoin de bouger et de respirer pour se ressourcer et se détendre. Lorsque le corps commence à se relâcher, l’esprit suit et on peut alors enfin se relaxer.

Voilà une méthode aussi simple qu’efficace pour ressourcer le corps.

S’allonger à même le sol

Il vous suffit d’un tapis et de 10 à 15 minutes de votre temps. Lorsque vous rentrez du travail ou avant de vous coucher, allongez-vous par terre sur votre tapis. Allongé sur le dos, faites les mouvements que vous voulez : Agrandissez-vous, attrapez vos genoux, levez le bassin (voir affiche exo ci-dessous), ou même simplement rester allongé sans bouger. Et respirez ! Sentez le mouvement de l’abdomen et de la poitrine lorsque vous respirez. Ressentez vos appuis sur le sol au niveau du dos et du bassin. Vous pouvez également utiliser des supports tels des coussins et des couvertures (voir Posture de Yoga de récupération) pour être plus confortable.

Le fait de vous allonger sur une surface ferme et d’approfondir votre respiration va permettre à la colonne vertébrale de se relâcher. Étant assis une grande partie de la journée, la colonne se tasse, et l’expansion de la cage thoracique se réduit diminuant l’apport d’oxygène. Ce simple exercice permet de détendre les muscles du dos et de mieux oxygéner notre organisme. Cela à son tour va améliorer la qualité du sommeil et nous permettre de mieux récupérer.

Note : Découvrez également la respiration carrée pour efficacement vous détendre.

Faites-le !

Le plus dur dans cet exercice c’est de décider de le faire. Après, ce n’est que du plaisir. Pouvoir s’étirer, ressentir son corps, et respirer font tellement de bien qu’au bout d’une minute vous serez ravie d’avoir pris le temps de le faire.

Et si vous pensez être trop fatigué pour le faire, c’est qu’il est urgent pour vous de le faire ! « Se reposer » ne marche pas. Avez-vous remarqué comment après une journée à ne rien faire on se sent encore plus fatigué, même parfois déprimé.

Le corps a besoin de bouger et de respirer pour faire circuler l’énergie en lui, faites-lui plaisir et prenez ces quelques minutes par jour pour vous ressourcez. Détendre le corps est le moyen le plus rapide de détendre l’esprit.

 Élise a fini par le comprendre

Élise a fini par le comprendre. À force d’être malheureuse dans son travail, elle a développé un mal de cou chronique. Cela l’a amené à suivre des soins de chiropratique et à faire des exercices à la maison. Elle a graduellement repris du poil de la bête. Elle a fini par décider de quitter son travail. Un choix judicieux, car quelques semaines plus tard, elle a trouvé un poste dans une petite pharmacie tenue par une famille où l’ambiance de travail était très agréable. Elle continue à apprécier ses soirées télé, mais avant de se poser sur le canapé, elle fait ses 10 à 15 minutes d’exercices, une routine dont elle ne veut plus se passer.

Quelques idées de mouvements que vous pouvez faire une fois allongé sur le dos.

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Bienfaits de la méditation

Culpabilité, lorsque tu nous tiens !

Comprendre et dépasser le sentiment de culpabilité

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La culpabilité est un sentiment qui nous coupe du moment présent. Elle sape notre énergie et elle est source de confusion. La culpabilité est souvent initiée de l’extérieure, mais nous l’alimentons de l’intérieur, et cela, souvent pendant des années. D’où vient le sentiment de culpabilité, quelles sont ses conséquences et que peut-on faire pour la dépasser ?

« Je suis triste »

Il y a quelques semaines, je me suis surpris à feindre la tristesse pour amener mon petit neveu de 4 ans à m’écouter. Il voulait monter jouer à l’étage, mais je devais le garder près de moi. Je me suis couvert le visage des mains : « je suis triste, car tu ne veux pas rester avec moi.» Il ne m’a pas vraiment cru, car il avait un petit sourire en coin. Mais il a tout de même joué le jeu, et en posant sa petite main sur mon bras, il m’a dit de ne pas être triste, car il était encore là.

Ma tentative de le faire culpabiliser s’est arrêtée là. Moi même je n’aime pas lorsqu’une personne essaie de me faire culpabiliser. Et surtout, j’ai conscience des dégâts que ce sentiment peut avoir sur notre bien-être. Je reste donc vigilant au fait de ne pas susciter la culpabilité chez autrui, et surtout chez les êtres qui me sont chers.

Un moyen redoutablement efficace

Pourtant il est vrai que la culpabilité est un moyen très efficace d’amener une personne à agir selon certaines règles. Au lieu de les confronter, « Tu devrais faire ça ; ne fait pas ça, ne fait pas ci », on met une graine en eux qui va faire le travail pour nous. Une fois que la culpabilité ‘a pris’ on n’a plus besoin de forcer la personne à agir contre son gré. En effet, lorsque la personne commence à s’éloigner du ‘droit chemin’, le sentiment de culpabilité qu’elle porte désormais en elle va susciter une peur qui va la ramener à ‘la raison’. Cette peur peut prendre plusieurs formes : la peur de déplaire, la peur de décevoir, la peur de faire de la peine, la peur d’être une mauvaise personne, etc.

La culpabilité est un moyen si efficace de diriger autrui qu’on la retrouve dans tous les domaines de notre vie.

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Famille, culture, relations… le sentiment de culpabilité est souvent présent

Culturel et familial : Les règles de vie, qu’ils soient de la société ou de la famille, portent souvent en eux une dimension morale. Tel comportement est considéré comme bien et tel autre comme mal.

Religion : On retrouve également cela dans l’enseignement religieux où les notions de bien et de mal sont fortement présentes.

Relationnel : Notre rapport à nos parents, à notre conjoint(e), ou encore à nos enfants est souvent imprégné de culpabilité. On a l’impression d’en faire trop, ou pas assez ; de ne pas être assez bien dans notre rôle de fils, fille, père, mère, ou amant.

Santé physique et morale : on culpabilise même par rapport à notre état d’être : « Je suis désolé d’être triste, d’être fatigué, de ne pas être motivé, … »

La culpabilité est donc comme une graine que quelqu’un sème en nous. Nos parents, nos enseignants, et la société sèment cette graine en voulant notre bien, en espérant nous protéger et en souhaitant nous donner les chances de réussir. Mais ce moyen de transmettre est basé sur la peur, et la peur finit toujours par nous éloigner de notre nature véritable. Quelles sont les conséquences de voir le monde à travers le filtre de la culpabilité ?

 Vivre avec le sentiment de culpabilité

Une prison imaginaire

Les sentiments de culpabilité nous limitent dans nos possibilités. Ils nous forcent à suivre un chemin qui n’est pas toujours le nôtre. Avec la culpabilité vient une sorte de superstition. Dès qu’une personne s’éloigne de ce qu’elle croit être bien, puis qu’elle fait face à un obstacle, elle risque de percevoir ça comme une ‘punition‘,  car elle a ‘fauté’.  Il est déjà difficile de sortir de sa zone de confort, d’affronter le changement. Si en plus, on ne cesse de se dire que « c’est mal, qu’on ne devrait pas », on risque de se retrouver coincé dans une vie étroite que l’on n’a pas choisi, et qui ne nous convient pas.

Ressentiment et rejet

Un des autres effets de la culpabilité c’est le risque de rejeter notre passé. Une personne qui subit un fort sentiment de culpabilité au quotidien va vouloir fuir cette souffrance. Elle risque alors de rejeter les personnes avec qui elle associe sa culpabilité en espérant la diminuer. Elle va transformer la culpabilité en un sentiment de ressentiment, voire de haine. Ce scénario arrive souvent dans les familles où l’un des parents est très culpabilisant. L’enfant se sent étouffer et va chercher à s’éloigner. Plus il fait cela et plus le parent va le faire culpabiliser pour le garder auprès de lui. On voit comment cette dynamique risque de créer une rupture douloureuse. Une personne risque donc, pour ne plus subir l’emprise de la culpabilité, de rejeter des personnes qu’elle aime.

Confusion

Ressentir de la culpabilité est également source de confusion. En grandissant on réalise que nos parents ne sont pas parfaits, que les croyances que l’on nous a transmises sont parfois bancales, que notre vision de ce que la vie devait être à 30 ans (ou à 40, 50, ..) ne corresponds pas du tout avec notre réalité. En d’autres termes on ne sait plus ce qui est souhaitable ou à éviter, ce que l’on devrait faire ou ne pas faire. Et même si on continue à se laisser guider par notre culpabilité, on réalise que le monde autour de nous ne semble plus fonctionner avec les mêmes règles. Tout cela est source de confusion et d’inquiétude voir d’angoisse.

Comment dépasser le sentiment de culpabilité ?

L’important est de mettre en lumière notre sentiment de culpabilité, puis d’aller voir plus en profondeur, ce qui s’y cache derrière.

Découvrez en bas de l’article un exercice sous forme de 4 questions.

 Aller au fond du puits

Le sentiment de culpabilité nait du besoin de plaire (convenir, faire plaisir) à une autorité, personnifiée ou abstraite, tels nos parents, notre patron, la société, ou encore Dieu. Derrière ce sentiment de culpabilité, il y a donc toujours la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être une personne bien, et ultimement de se retrouver seul, abandonné. En d’autres termes, on a besoin de l’approbation d’une autorité pour exister.

Mais voilà, vous existez, indépendamment des notions de bien et de mal. Il suffit de ramener son attention sur le flot de sa respiration pour en prendre conscience. Lorsqu’on revient vers soi, le sentiment de culpabilité se dissipe, car il n’a plus d’emprise. Lorsque l’on est dans le moment présent, on se sent exister. La vitalité que l’on ressent alors balaie le besoin de reconnaissance. On réalise que tout est déjà là, que l’on n’a pas besoin d’agir de telle ou telle façon pour exister. La culpabilité et les peurs qu’elle cache laissent alors place à un sentiment de bienveillance que l’on ressent envers soi et envers les autres.

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Inspirer plutôt que faire culpabiliser

Lorsque l’on se libère du sentiment de culpabilité, on réalise qu’il y a des moyens bien plus sains d’éduquer et de transmettre. Il est de rappeler sans cesse à l’autre qu’on l’apprécie et qu’on l’aime malgré ses faiblesses et ses doutes.  Il est d’inspirer l’autre à agir selon son cœur et non selon ses peurs. Ce qui est intéressant c’est qu’une personne qui agit selon son cœur aura tendance à se faire du bien et à faire du bien aux autres.

Conclusion

Si aujourd’hui vous avez conscience que le sentiment de culpabilité est bien présent dans votre vie, c’est une opportunité d’aller plus en profondeur en vous même. Saisissez ce sentiment et suivez-le pour voir ce qu’il cache. Est-ce la peur de ne pas être une personne bien ? de vous retrouver seul ? Touchez du doigt cette peur imaginaire, puis ramenez votre attention sur l’instant présent. Si vous faites cela pendant quelques jours, le sentiment de culpabilité perdra peu à peu son emprise sur vous.

Méditer régulièrement vous aidera ensuite à approfondir cet état d’être qui est un état libre de peurs et de jugements.

C’est très libérateur de vivre sans avoir besoin de l’approbation d’une figure d’autorité.  On ne va pas pour autant faire n’importe quoi. Bien au contraire, agir à partir de cet état, nous permet d’être plus authentiques et de mieux contribuer au monde.

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Vous trouverez ci-dessous un exercice pour dépasser le sentiment de culpabilité sous forme de 4 questions et une vidéo qui vous montre comment l’utiliser.

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