« La connaissance est le début de l’action: l’action, l’accomplissement de la connaissance. » – Wang Young Ming
Il y a 3 niveaux de connaissance qui permettent de profiter d’un enseignement. Trop souvent, on se contente du premier niveau, et lorsque l’on ne voit pas de résultats positifs, on se dit que cet enseignement n’est pas pour nous.
Dans ce podcast vous allez découvrir ces 3 niveaux et pourquoi il est important de tous les intégrer.
Écouter Passer de la Connaissance à l’Expérience
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Retranscription du podcast
Quels sont ces 3 niveaux? Il y a la connaissance tirée de l’écoute, ensuite il y a la connaissance tirée de la réflexion et enfin il y a la connaissance tirée de la méditation.
I. La connaissance tirée de l’écoute ou de la lecture
Par exemple, en ce moment même en écoutant ce podcast vous êtes exposé à certains principes. C’est pareil lorsque vous lisez un livre, vous découvrez des enseignements, des concepts.
C’est là le premier niveau de connaissance et c’est une première étape importante, car si vous ne vous exposez pas au travail des autres, à leur recherche, à leur exploration, vous n’allez pas pouvoir profiter de leur expérience.
Pour donner une image simple, imaginez un plat que vous aimez et que vous voulez manger. Passer de la connaissance à l’expérience, c’est passer de la recette à un plat terminé que vous allez pouvoir déguster.
Le premier niveau de connaissance c’est de découvrir la recette. Mais à ce stade on n’est pas encore au repas. Le deuxième niveau de connaissance va nous en rapprocher.
II. La connaissance tirée de la réflexion
Une fois que l’on est exposé à une information ou à un enseignement, l’important va être alors de réfléchir à ce en quoi cela nous concerne. Ça va être de voir comment cet enseignement s’applique à nous. On peut par exemple réfléchir à des situations passées de notre vie pour voir si la théorie proposée est juste.
Un jour, j’ai lu que lorsque l’on trouve sa raison d’être, on réalise alors que tous les évènements positifs comme négatifs nous ont permis d’arriver à ce résultat. Lorsque j’ai réfléchi à cela, lorsque j’ai fait le point sur les moments importants de mon passé, j’ai vu qu’effectivement, ces expériences, surtout les plus difficiles, m’ont beaucoup apporté et m’ont permis d’arriver là où je suis aujourd’hui.
L’enseignement commence à prendre son sens lorsque l’on l’intègre à notre propre expérience de vie. Trop de personnes s’arrêtent au premier niveau de connaissance.
Je me souviens d’une amie qui était de nature anxieuse et avait toujours tendance à se focaliser sur le négatif. Je lui donner un livre qui adressait cela en détail et qui donnait de vraies solutions. Lorsque quelques jours plus tard, je l’ai revu et lui ai demandé ce qu’elle avait pensé de cet ouvrage, elle m’a répondu que c’était intéressant, mais qu’elle s’est vite lassée, car l’auteur répétait sans cesse la même chose.
Je lui ai demandé alors si elle avait appliqué les conseils proposées, et elle m’a répondu que non. Je me souviens de la comparaison que je lui avais alors donnée, je lui dis:
« C’est que comme si tu lisais un manuel de sport, mais tu ne mettais rien en pratique. Avoir l’information sans l’utiliser, ça ne va pas apporter des changements »
Entre parenthèses, c’est d’ailleurs pour ça que les bons enseignants ont tendance à répéter sans cesse la même chose dite de manière légèrement différente à chaque fois. C’est pour aider l’auditeur à intégrer l’enseignement à sa propre expérience. Parfois un léger changement d’angle de vue va permettre de transformer une information en une connaissance utile qui résonne en soi.
Pour revenir à l’image du repas, la seconde étape de la connaissance c’est de prendre les ingrédients mentionnés dans la recette, les préparer, les assembler et créer le plat. C’est passer de l’information sur le papier, la recette, à quelque chose de tangible: un plat prêt à être mangé.
La connaissance tirée de la réflexion c’est rendre tangible l’information reçue. De voir en quoi elle s’applique à nous. Mais cela ne suffit toujours, car faut-il encore manger le plat pour en profiter.
III. La connaissance tirée de la méditation
À ce stade, vous avez compris l’aspect théorique et vous avez vu comment cela s’appliquait à votre situation. Maintenant, il va falloir s’imprégner de cet enseignement pour pouvoir le mettre en action. C’est l’étape de la dégustation où l’on passe de la connaissance à l’expérience.
Vous avez certainement déjà entendu cette expression « Ils ont bénéficié du fruit de son enseignement ».
Une fois que l’on a réfléchi sur l’enseignement, il faut donc maintenant, lui permettre de s’ancrer suffisamment en nous pour permettre une mise en action.
Le mental est toujours en plein mouvements, et le risque est qu’une fois que l’on a compris un enseignement, on passe à une autre chose. L’idée va être alors de faire une pause méditative, pour permettre à cette réflexion de faire ce chemin à travers tous les aspects de notre être.
Jonathan Landaw qui est auteur et pratiquant bouddhiste donne un bon exemple tiré de l’enseignement du bouddha.
L’un des enseignements du bouddhisme c’est le principe de l’impermanence.
Jonathan explique:
Selon le bouddhisme, les choses ne restent pas les mêmes avec le temps, même pas vous-même; que vous y soyez préparé ou non, chaque seconde qui passe vous rapproche un peu plus de la fin de votre vie.
Lire cet enseignant, c’est une chose et examiner ce qu’ils signifient au plan intellectuel, cela en est une autre. Pourtant, pour que cet enseignement s’enracine aussi profondément dans votre esprit au pont de transformer votre vie et vous donner une nouvelle vue sur votre condition d’être mortel, vous devez dépasser les deux premières connaissances. Il faut que vous tiriez la conclusion inébranlable que vous-même allez mourir un jour et que la seule chose qui comptera à ce moment-là sera ce que vous aurez fait de votre esprit.
Lorsque cette prise de conscience se produira, placez-la au centre de votre attention et focalisez sans vaciller votre attention sur elle. Désormais, vous ne « pensez » plus simplement à votre condition de mortel, en cherchant à savoir si oui ou non cette affirmation est vraie. Vous savez déjà que c’est vrai. Maintenant, vous permettez à la conclusion que vous avez tirée – moi-même, je vais mourir, et rien d’autre que la connaissance de ma vraie nature ne pourra m’aider à ce moment-là – qu’elle imprègne votre esprit.
Avec le temps, vous répéterez ce processus, en examinant les leçons sur l’impermanence et sur la mort et en méditant ensuite de façon focalisée sur les conclusions personnelles queCob vous tirez. Finalement, cette idée imprégnera complètement votre esprit, ce qui transformera de l’intérieur votre attitude face à la vie et à la mort.
Cet exemple donné par Jonathan illustre bien les 3 niveaux de connaissances et l’importance de ce processus pour pouvoir profiter d’un enseignement.
Certaines personnes s’arrêtent au premier niveau, et elles consomment livre après livre sur le développement personnel par exemple, sans vraiment voir de changement dans leur vie.
«L’accumulation des connaissances n’est pas la connaissance.» – Alberto Manguel
D’autres personnes creusent d’avantage et réfléchissent au sens de l’enseignement et de comment cela s’applique à leur vie. C’est essentiel, mais pas suffisant. C’est comme cuisiner un bon plat, mais ne pas le manger. Ce niveau de connaissance peut être parfois un endroit délicat, car l’on réalise l’importance de l’enseignement et cela en soi fait du bien. C’est le fameux ah-ha lorsque l’on comprend mieux une facette de notre personnalité.
Mais si l’enseignement n’est pas suffisamment intégré pour être mis en action, la personne risque de retomber dans ses doutes.
Il m’est arrivé à plusieurs reprises de voir des personnes qui après avoir lu un livre ou fait une formation ont une période d’allégresse où elles se sentent bien et optimiste, car elles ont beaucoup appris sur elle même. Le problème c’est qu’au bout de quelques semaines, elles doutent à nouveau et perdent confiance dans leur capacité à agir. Elles remettent en question la véracité de l’enseignement ou leur capacité à agir. Le problème c’est qu’elles se sont arrêtées au second niveau de connaissance.
Méditer sur un enseignement, va permettre de le faire fructifier. Il va falloir régulièrement répéter ce processus, lire l’information, y réfléchir et méditer dessus, pour pouvoir passer de la connaissance à l’expérience.
Personnellement, souvent le matin, juste avant de commencer à travailler, je fais une séance de méditation de 10-15 minutes sur laquelle je mets une intention. Je vais m’imprégner durant la séance d’un enseignement qui me semble important à ce moment-là. Cela peut-être quelque chose de spécifique comme comment être productif et créatif, ou une intention plus globale où je vais méditer sur la gratitude et sur le cadeau qu’est la vie.
J’espère que mieux comprendre ces 3 niveaux de connaissances vous permettra d’aller plus loin dans vos projets et dans votre cheminement personnel.
« La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses » – Platon
Sources et ref: Illustration de Dimitri Otis ; Buddhism for Dummies, Jonathan Landaw and Stephan Bodian