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Discussion Avec Nicolas Deliau – Les Lignes de Flottaison

Une crise de panique qui a duré 4 heures, voilà, ce qui a amené Nicolas à revoir en profondeur son mode de vie. Devant l’ampleur de l’épisode, il prend rendez-vous chez un psy qui lui annonce « vous n’êtes pas ici, pas avec moi, pas dans cette pièce. » Le thérapeute a touché juste. Nicolas était tout sauf présent à sa vie.

Il courrait sans arrêt, dans son quotidien (jonglant plusieurs activités professionnelles) et dans sa tête. Cette crise a enclenché un processus de réappropriation de son attention. Au lieu de se laisser entraîner par le rythme effréné de la vie, Nicolas à découvert qu’il était possible de trouver un état de calme.

Nicolas, c’est Nicolas Deliau, l’auteur de la pièce de théâtre Les Lignes de Flottaison. Pour cet épisode, je retrouve Nicolas dans le sud de la France pour une discussion autour d’un café. On discute de:

  • Sa crise d’angoisse
  • Les techniques qui l’ont aidé à se détendre et à se recentrer
  • Le concept des lignes de flottaison
  • L’effet des technologies mobiles sur notre attention
  • Pourquoi a-t-il choisi le théâtre comme moyen d’expression

Regarder Discussion Avec Nicolas Deliau – Les Lignes de Flottaison

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Liens:

La chaîne YouTube de Nicolas Deliau

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Comment Méditer Livre Apaiser l'Esprit Podcast

Méditer Les Yeux Ouverts Ou Fermés?

Dans la série Apaiser l’Esprit, on va découvrir dans cet épisode s’il est recommandé de méditer les yeux ouverts ou fermés.

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Extrait du livre Apaiser l’Esprit

Méditer yeux ouverts ou fermés?

Si l’on se tourne vers les enseignements traditionnels, on découvre que les avis sont multiples. En effet, la méditation Vipassana préconise de méditer de préférence les yeux fermés, alors que dans la tradition Zen, les yeux restent légèrement ouverts durant la méditation.

Méditer les yeux ouverts

Le risque de méditer les yeux fermés est de s’assoupir. Méditer les yeux ouverts permet de rester vigilant et attentif. De plus, selon certains enseignants, cela permet de mieux faire le lien entre la séance de méditation et la vie de tous les jours.

Voilà le témoignage de pratiquants de longues durées(1):

Greg note: « Je pratique Vipassana et je garde habituellement les yeux fermés. Cependant, j’ai pratiqué des marches méditatives avec le regard fixé, et d’autres formes de méditation avec mes yeux vers le bas avec un regard détaché. L’avantage de pratiquer parfois avec les yeux ouverts, c’est que cela semble permettre une meilleure connexion (une transition plus naturelle) entre la vie sur et en dehors du coussin de méditation. Si l’un des buts de la méditation est de développer un état de présence continu, méditer de temps en temps les yeux ouverts peut aider. »

Murali observe: « Il y a la tendance à rechercher uniquement un état de relaxation profonde lorsque l’on médite. Mais cela n’aide pas à développer la pleine conscience. Méditer les yeux légèrement ouverts permettra de rester pleinement attentif au présent. »

Pourtant pour beaucoup de personnes méditer les yeux ouverts semble plus difficile et moins naturel.

Méditer les yeux fermés

Selon Sadhguru(2), un enseignant de méditation, méditer les yeux ouverts est difficile, car la stimulation visuelle risque de distraire l’esprit. De plus, pour certaines personnes, tenter de garder les yeux ouverts crée une crispation malvenue surtout lorsqu’on commence la méditation. Fermer les yeux permet de plus facilement canaliser son attention sur le flot de la respiration.

Murdock note: « Pour moi la tendance à m’endormir est beaucoup plus importante lorsque j’essaie de méditer les yeux ouverts. »

Steve explique: « Je pratique le Zen, et dans le Zen garder les yeux ouverts est recommandé. Même si je comprends que cette pratique nécessite d’être attentif aux évènements externes et internes, j’ai remarqué que ma concentration était bien meilleure les yeux fermés. Avec les yeux ouverts, je me laisse distraire par les stimuli visuels. Je ne peux m’empêcher de laisser fuir le regard, et mes yeux ne sont pas détendus. Après 20 minutes, je sens une fatigue considérable dans les yeux.  Avec les yeux fermés, je ne ressens pas l’envie de dormir, mais au contraire un fort état de concentration et de détente à la fois. »

Que choisir? Vous pouvez expérimenter avec les deux options. Si vous méditez les yeux fermés, les paupières sont fermées, comme lorsque l’on dort, sans crisper le front . Évitez de méditer les yeux fermés après un gros repas, car cela risque d’augmenter le risque de somnoler ou de rêvasser. Pour la même raison, attention à ne pas surchauffer la pièce dans laquelle vous pratiquez.

Méditer les yeux mi-ouverts nécessite de garder le regard bas posé à une distance entre 1 et 2 mètres. Le regard reste détaché et ne fixe rien en particulier.

Méditer les yeux fermés puis les ouvrir

Il est également possible d’alterner dans une même séance yeux ouverts et yeux fermés. Personnellement, je commence ma séance les yeux fermés. Cela me permet de revenir vers moi, et de graduellement m’installer dans un état de calme attentif. 

Au bout d’une quinzaine de minutes, j’ai remarqué que mes yeux avaient une tendance naturelle à légèrement s’ouvrir. Sans rien perdre de ma connexion au moment présent et au flot de ma respiration, je continue à méditer avec les paupières à peine ouvertes. Il m’arrive parfois de refermer les yeux quelques minutes plus tard.

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Références et notes:

1.Groupe d’échange autour de la méditation de pleine conscience. Vipassanaforum.net

2.Enseignement de Sadhguru en vidéo: youtube.com/watch?v=tS_C9zGtxoY

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Bouddhisme Interview La Compassion Podcast

La Compassion Avec Arnaud Guétcheu

Dans cet épisode, je m’entretiens avec Arnaud Guétcheu, Lama bouddhiste. 

Arnaud définit ce qu’est la compassion, et nous explique pourquoi elle est souvent associée à la méditation.

Il nous parle des bienfaits de ce sentiment, et Arnaud répond à la question: doit-on ressentir de la compassion pour les personnes qui nous sont nocives?

Arnaud nous parle aussi de l’école qu’il a ouverte en Inde, l’École des Soleils, pour éduquer et soutenir les enfants d’un village se trouvant à deux pas de Bodhgaya (lieu ou le Bouddha atteint l’éveil).

Lien mentionné dans l’épisode

Lama Arnaud Guétcheu a découvert le bouddhisme en 1991 et accompli 2 longues retraites (2000/2001 et 2003/2007) dans la tradition himalayenne sous la direction d’un maître bhoutanais, dont la traditionnelle de 3 ans et 3 mois à l’issue de laquelle il a débuté une activité de transmission.

Il partage cette belle science de l’esprit à tous publics, en particulier via le site TERRES DE REPOS. Il a initié la création de l’Auberge des Bons et Vertueux, un lieu d’hébergement-retraites à Bodhgaya, la petite ville indienne où le Bouddha a atteint l’éveil.

Arnaud est aussi directeur de L’Ecole des Soleils, une petite école en Inde à deux pas de Bodhgaya.

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Comment Méditer Livre Apaiser l'Esprit Podcast

Combien de Fois & Quand Méditer?

Dans la série Apaiser l’Esprit, on va découvrir dans cet épisode combien de fois et quand méditer.

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Extrait du livre Apaiser l’Esprit

Combien de fois méditer?

Lorsqu’on débute la méditation, faire une séance par jour est une bonne intention. Si certains jours, vous ressentez l’envie de faire une seconde séance, faites-la, mais n’en faites pas trop. Il y a parfois un phénomène de saturation chez les nouveaux méditants.

À trop vouloir en faire dès le début, on risque d’être déçu par la lente progression et se décourager. Tout comme pour la durée d’une séance, n’en faites pas trop, n’en faites pas trop peu. Mieux vaut commencer doucement, mais avec régularité. Prenez le temps d’intégrer vos séances à votre vie. Si cela veut dire méditer seulement 4 jours par semaine, soit. Commencez ainsi, mais avec l’intention de progressivement méditer au quotidien.

Quand méditer?

Il est utile d’établir un planning et de s’y tenir avec douceur et une ténacité patiente. Planifier des créneaux horaires pour méditer crée une bonne motivation. Cependant, si vous constatez que suivre le planning devient trop contraignant, n’hésitez pas à l’adapter aux demandes du quotidien. Méditer n’est pas une obligation ou un devoir.

Observez votre état d’esprit avant de méditer. Car il y a des chances qu’il affecte votre méditation. Si vous vous sentez pressé, vous risquez de trouver la séance longue et difficile. Choisissez donc un moment dans la journée où vous êtes dans les meilleures dispositions. Le matin au réveil est pour beaucoup de personnes un bon moment pour méditer. L’esprit est frais et encore libre des soucis de la journée. De plus, faire une méditation matinale nous recharge et nous permet de mieux affronter les demandes de la journée. 

Par contre, il faut être sûr d’être bien réveillé pour progresser dans sa pratique. Car si vous êtes encore à moitié endormi la qualité de la méditation sera moindre. Méditer en soirée offre aussi des bienfaits. Le mental qui est plein peut ainsi se ressourcer et favoriser une bonne nuit de sommeil. À vous d’expérimenter différents moments dans votre journée pour découvrir celui qui vous convient le mieux.

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Où Méditer? Créer Son Espace de Méditation

Dans la série Apaiser l’Esprit, on va découvrir dans cet épisode où méditer et l’importance de créer son espace de méditation.

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Extrait du livre Apaiser l’Esprit

Où méditer?

Essayez de trouver un endroit au calme où vous pourrez être seul: un lieu où vous vous sentez bien, à l’abri du regard des autres. Au début de sa pratique, on a besoin de toute son attention pour méditer, et mieux vaut éviter d’être dans une pièce où l’on va s’inquiéter de l’image que l’on donne aux autres. La pièce doit être aérée et pas trop chauffée, car cela risque de favoriser la somnolence.

Essayez de trouver un endroit aussi silencieux que possible. Vous n’avez pas non plus besoin d’être dans une pièce totalement insonorisée, mais il faut éviter les bruits les plus dérangeants; des personnes qui discutent à côté, ça va être particulièrement gênant pour la concentration. On va essayer de trouver un endroit au plus loin des distractions. Si cela n’est pas possible, vous pouvez considérer l’utilisation de bouchons d’oreilles ou d’un casque de réduction sonore. Puis avec la pratique, lorsque la concentration sera renforcée, vous pourrez méditer sans. Tout comme Drew, méditant depuis plusieurs années, l’explique:

« J’ai utilisé des protections auditives lorsque j’ai commencé à méditer, et cela pendant un certain temps. J’étais facilement agité et un rien m’irritait. J’habitais dans un quartier où un immeuble était en travaux et mon voisin avait un oiseau qui n’arrêtait pas de crier. Plus j’ai médité, et plus ma tolérance au bruit s’est améliorée, même lorsque des personnes discutaient pas loin de moi. Hier, je suis allé m’asseoir une demi-heure dans un parc pour méditer. Beaucoup d’enfants jouaient, il y avait des barbecues, des mouettes bruyantes, et malgré cela, je restais assis sans ressentir aucune forme d’agitation. Le calme se trouve en soi et non pas à l’extérieur, mais l’on doit développer suffisamment de pratique pour pouvoir ressentir cela. Oui, vous pouvez utiliser des bouchons d’oreilles au début jusqu’au jour où vous ressentirez naturellement le besoin de vous en séparer. »

Bougie et encens

Une pièce sombre éclairée d’une bougie, de l’encens qui brûle, le son d’une clochette pour débuter la séance… tout cela peut apporter un plus, mais n’est pas indispensable à la pratique.

Créer son coin méditation

Une fois que vous avez trouvé un endroit qui vous convient, faites en votre coin méditation. Vous allez très vite associer cet endroit avec un sentiment de tranquillité et de concentration profonde, et cette association vous aidera à plus rapidement vous installer dans votre méditation.

Voilà quelques rappels et points supplémentaires à considérer pour favoriser le bon déroulement de votre séance de méditation.

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Apaiser l’Esprit – Présentation du livre

Dans cette vidéo, je vous présente mon premier livre!

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Extrait du livre Apaiser l’Esprit

Introduction

Apaiser l’esprit pour vivre davantage le moment présent.

Est-il possible de se libérer du stress?

Peut-on arrêter les ruminations mentales qui entretiennent l’anxiété?

Enfin, est-il possible de maintenir un état de calme et de confiance malgré un quotidien chargé et plein d’imprévus.

Ce sont les questions que je vous invite à explorer dans ce livre.

Vous allez y découvrir:

– Pourquoi le stress est si présent,

– Ce qu’est le stress social et son impact insidieux sur votre vie,

– Pourquoi le mental seul ne peut pas gérer l’anxiété, et

– Le rôle de la méditation de pleine conscience pour apaiser l’esprit, ne plus stresser et retrouver la sérénité.

Dans la première partie de cet ouvrage, seront présentés les mécanismes du stress et l’on verra pourquoi c’est devenu si difficile de s’en libérer. Vous verrez comment les remèdes habituellement employés pour gérer le stress ne font en réalité que l’aggraver. On mettra en lumière la mauvaise habitude à comprendre et à dépasser pour ne plus subir le stress chronique.

Dans la seconde partie du livre, vous allez découvrir comment méditer pour ne plus stresser. Vous apprendrez comment vous installer correctement, comment organiser vos séances et comment renforcer la concentration. 

Vous verrez que la pratique de la méditation offre bien plus que des parenthèses de relaxation et de bien-être. Méditer renforce les parties du cerveau nous permettant de rester dans le moment présent. Cela diminue la tendance compulsive à ruminer, à se projeter dans le futur ou à ressasser le passé. Méditer régulièrement élargit notre zone de confort émotionnel et nous permet de maintenir un état de calme et de confiance.

12 minutes par jour de méditation suffisent à se libérer du stress. Ce livre vous montre comment faire.


Chapitre 1: Retrouver de la sérénité

« Le vrai bonheur est dans le calme de l’esprit et du coeur. » – Charles Nodier (auteur et libraire français, 1780-1844)

« Retrouver de la sérénité »

C’est la réponse qui revient le plus souvent lorsque je pose la question « Qu’est-ce qu’il vous faut pour être bien aujourd’hui? »

De 2001 à 2006, j’animais des ateliers santé dans mon cabinet à Cannes, dans le sud de la France. Une fois par semaine, en début de soirée, des patients et leurs invités assistaient à une présentation pour découvrir des conseils santé et bien-être. Cela commençait habituellement par cette question: « qu’est ce qu’il vous faut pour être bien aujourd’hui? »

Je me souviens de l’un de ces ateliers et particulièrement de l’une des participantes.

Qu’est-ce qu’il vous faut pour être bien aujourd’hui?

En ce mois d’avril, le temps commençait à se radoucir, mais les soirées étaient encore fraiches. Malgré la température extérieure, les fenêtres restaient grandes ouvertes. 

Quelques minutes avant les premiers venus, on avait fait brûler de l’encens au Jasmin qu’un patient avait ramené d’Inde. Mauvaise idée. Le puissant parfum envahissait maintenant les narines des personnes présentes, en faisant tousser certaines et pleurer d’autres. Les plus sensibles se mirent aux fenêtres et les autres s’installèrent sur les chaises leur veste encore sur le dos.

Je m’excusais du désagrément, et en attendant que l’air devienne plus respirable et que la chaleur revienne, je m’adressais au petit groupe assis devant moi. Je leur demandais quel était, pour eux, l’élément essentiel pour pouvoir se sentir bien?

Mathilde leva en premier la main. Maman célibataire de 3 enfants (deux filles âgées de 9 et 12 ans et un petit garçon de 4 ans), elle suivait avec moi des soins chiropratiques pour des douleurs chroniques aux cervicales. Souriante, les cheveux frisés mi-court avec quelques mèches violettes, elle portait ce jour là des chaussures bardées de petits pois multicolores. Malgré son apparente jovialité, elle répondit que pour elle, être bien, c’est de ne plus ressentir cette sensation oppressante de stress continu.

L’impression d’être dans une machine à laver

S’occupant seule de ses enfants, Mathilde travaillait à mi-temps et elle avait repris un atelier de poterie à Vallauris en espérant pouvoir vivre un jour de ses créations. « J’ai parfois l’impression d’être dans une machine à laver, à être ballotée dans tous les sens! J’ai tant à gérer. Je n’arrive pas à prendre du temps pour moi. Je subis complètement ma vie. »

Mathilde se sentait dépassée et parfois écrasée par les demandes du quotidien. Elle reconnaissait que les forts courants de sa vie n’allaient pas se calmer dans le futur proche, que le lendemain et les jours qui suivront, il lui faudrait encore gérer son tumultueux petit monde.

Cependant, Mathilde avait conscience que le principal élément sur lequel elle pouvait agir pour retrouver un peu de sérénité était sa perspective des évènements. Elle avait compris, à travers l’expérience, que sa façon de voir ce qui lui arrivait pouvait accroitre ou diminuer son stress. Si elle ne pouvait pas changer les contraintes et les demandes extérieures, elle espérait au moins pouvoir agir sur son monde intérieur pour mieux gérer son stress.

Le souhait que Mathilde avait partagé, je l’ai entendu, encore et encore, tout au long de ces ateliers. Peut-être partagez-vous la même demande?

Mieux gérer le stress du quotidien

Vous aspirez à plus de sérénité. Vous aimeriez moins subir cette agitation interne, cette sensation de perte de contrôle, de course en avant. Vous aimeriez pouvoir vous poser plus souvent, récupérer en profondeur, retrouver les sensations de calme et de paix intérieure. 

Cependant, vous ne voyez pas, dans le futur immédiat, de possibles changements dans vos circonstances de vie: votre travail, vos relations, vos responsabilités, et le manque de temps et d’énergie seront encore là.

Vous ressentez qu’en « travaillant sur vous même » vous pourrez peut-être mieux gérer le stress, ou du moins, moins ressentir sa présence oppressante. Et vous vous dites que la méditation pourrait vous aider; que cette pratique vous permettrait d’avoir des parenthèses de sérénité.

Je vous comprends, car je me suis posé ces mêmes questions. Si pendant longtemps j’ai gardé une distance avec ces questions en les posant surtout aux autres, l’importance d’y répondre a fini par se faire ressentir.

Comment gérer son stress? Comment retrouver de la sérénité? 9 ans après mon échange avec Mathilde lors de cet atelier santé à Cannes, c’est avec urgence que j’essaierais d’y répondre.


Chapitre 2

Le début d’une quête

“Une quête commence toujours par la chance du débutant. Et s’achève toujours par l’épreuve du conquérant.” – Paulo Coelho (l’Alchimiste)

Je pressais le pas sur le chemin du retour vers le cabinet. Ce n’était pas à travers les rues de Cannes que je déambulais, mais celles de Beyrouth au Liban. Cela faisait 8 mois que j’avais quitté la France pour ouvrir un nouveau cabinet dans la capitale libanaise. Une succession d’évènements et de rencontres m’avaient conduit à m’installer dans le pays où j’étais né, mais où je n’avais vécu que mes 3 premières années. 

La démarche de faire découvrir une autre approche de la santé, la chiropratique, à mon pays d’origine était stimulante. L’énergie du renouveau me portait. J’avais la sensation de vivre une nouvelle aventure dans cette ville dynamique surtout après avoir pratiqué 10 ans dans le même cabinet avec l’inévitable routine que cela avait entraîné.

La tour d’argent

J’arrivais finalement à l’entrée de ma tour d’argent. « The Silver Tower » s’affichait, en grandes lettres argentées, sur la façade de l’immeuble. En longeant le hall d’entrée, je croisais Hamid qui m’accueillit avec un « vite, vite, docteur, l’électricité va être coupée. » Pakistanais,  au Liban depuis 5 ans, Hamid endossait les rôles de concierge, gardien d’immeuble, voiturier, ainsi que de plombier et d’électricien lorsqu’il y avait urgence. On avait vite sympathisé et je le retrouvais parfois sur le toit de l’immeuble pour boire un thé.

«Escaliers ou ascenseur, me demanda-t-il en commençant à ouvrir la porte des escaliers.

– Ascenseur. »

Il y avait le risque de se retrouver coincé si le courant était coupé à ce moment-là. Mais, fatigué et las, je n’avais pas le courage de monter les 5 étages à pieds. Hamid fit un petit penchement de la tête sur le côté, propre au Pakistan et à l’Inde, et me laissa m’engouffrer dans la cage en métal.

J’arrivais à mon étage avec soulagement. La coupure était prévue vers 18h30, mais cela pouvait varier de plus ou moins 30 minutes, au bon vouloir des fonctionnaires de la ville. La coupure durait 3 heures et cela se reproduisait tous les jours, mais à des horaires différents. Le pays gérait ainsi le manque d’électricité. Hamid nous communiquait les créneaux horaires à l’avance pour que l’on puisse s’organiser.

Pas d’électricité cela voulait dire pas de patients pendant ces 3 heures. J’avais pris l’habitude de prendre un carnet de papier et un livre et d’aller dans un des cafés du quartier pour profiter de leurs générateurs fonctionnant au mazout. Mais ce jour-là, je me sentais fatigué et peu motivé à l’idée de me retrouver dans un endroit bruyant.

L’enthousiasme du départ fut remplacé par un stress continu

10 mois après mon arrivée, l’enthousiasme et la nouveauté avaient laissé la place à un sentiment de stress continu. Rien ne semblait aller comme prévu. L’activité du cabinet avait subi de plein fouet la crise politique au Liban causée par le début de la guerre civile en Syrie. Le nombre de mes visites fut divisé par deux dès que les problèmes ont commencé. Les gens attendaient de voir ce qui allait se passer au niveau politique et économique, et cela n’était pas bon pour le travail.

Je m’étais installé dans ce bureau 4 mois auparavant. D’une surface de 70 m2 avec de hauts plafonds, il était divisé en un lieu pour vivre et en un espace pour recevoir les patients. Le bureau datant des années 70, sa décoration de l’époque, avec du bois laqué au mur, lui donnait un charme particulier. La pièce principale, grande de 30 m2, avait deux grandes baies vitrées permettant à la douce lumière d’orient de pénétrer tout l’espace.

Cependant, le plus grand plus de ce bureau était la profondeur de vue qu’il permettait. Face à l’immeuble se trouvait un grand terrain libre de constructions. Ce qui était extrêmement rare à Beyrouth où les immeubles s’alignaient serrés, côte à côte et les uns face aux autres. 

Une grande école jésuite se trouvant à ce même endroit fut déménagée 30 ans auparavant. Il ne restait à présent que les arbres de l’époque et une végétation sauvage. Il circulait des rumeurs de la future construction d’un centre commercial, mais pour le moment, voir autant de verdure était une douceur pour les yeux.

« Clac! » annonça l’arrêt de la climatisation. Le courant était coupé me plongeant dans la pénombre. Il n’y avait pas assez de lumière pour lire ou pour faire quoi que ce soit de lié au travail. Je m’installai sur le fauteuil à roues de mon bureau et me poussai du pied pour me positionner au centre de la baie vitrée. La masse d’arbres se présenta devant moi. Sur la droite et la gauche, les immeubles ayant un générateur d’électricité étaient tachetés de lumières.

J’ouvris grand les fenêtres et me laissai tombé à nouveau dans le fauteuil. Le vacarme de la rue envahit l’espace. Le bruit de la circulation avec ses coups de Klaxon montait sans peine jusqu’au cinquième étage. Mais le boucan extérieur n’était rien comparé à celui dans ma tête. Mes pensées se succédaient et s’entrechoquaient essayant de trouver une solution.

Complètement bloqué

C’était la première fois que je me sentais aussi coincé. Ayant quitté un pays pour m’installer dans un nouveau, j’avais beaucoup investi dans ce nouveau projet de vie, en terme de temps, d’argent, et d’espoir. Et à ce moment, je ne savais pas si je voulais rester et persister ou bien plier bagage et repartir. Les sentiments d’échec et de déception s’installaient en moi. Côté coeur c’était aussi compliqué. J’aimais mon amie de l’époque, mais il semblait y avoir entre nous une incompatibilité de valeurs qui compliquait grandement la relation.

Chaque « solution » venait avec son lot de difficultés et de déchirures. Je me sentais bloqué ne sachant pas quoi faire. Et plus j’essayais de trouver une sortie à ma situation de crise, plus le stress augmentait et se transformait en oppression au niveau de la poitrine. Plus le mental s’activait et plus la confusion envahissait mon esprit.

Puis, quelque chose changea en moi, subtilement, mais profondément.

Le flot des pensées s’arrête et les sentiments de calme et de détente réapparaissent

Toujours sur la chaise, le regard vers le bas posé passivement sur le rail en métal de la fenêtre, je finis par lever la tête. Mon dos se redressa légèrement et mon regard se porta sur les immeubles au loin, au-delà du terrain maintenant plongé dans l’obscurité. Ma respiration s’approfondit et le flot de mes pensées s’arrêta. J’étais juste là, ce corps assis face à la vue. Je continuais à respirer sans rien chercher d’autre. J’ai dû rester ainsi une bonne demi-heure. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, je me sentais bien, détendu et sans inquiétudes. Cette même nuit, je dormis profondément et me réveillais le lendemain rafraichi et confiant.

Cette expérience, aussi contrastée fût-elle, ne me surprit pas. Je l’avais déjà vécue à de nombreuses reprises dans le passé. Ce qui changea cette fois-ci, dans cette tour d’argent, ce fut le sentiment que je ne voulais plus en arriver là. Je ne voulais plus passer des mois à stresser et à souffrir avant de finalement lâcher-prise. Je me sentais tellement mieux et bien plus apte à gérer les demandes du quotidien lorsque je n’étais pas sans cesse en train d’y penser.

Pourquoi attendre d’arriver à saturation pour lâcher prise? Est-il possible de rester dans cet état de calme? Si oui, que faire pour y arriver? Voilà les questions auxquelles je voulais répondre.

Je me souviens cette semaine-là d’avoir décidé d’activement rechercher comment maintenir cet état de présence et comment ne plus me laisser submerger par le stress. Pour l’avoir expérimenté, je savais qu’il était possible d’avoir des parenthèses de sérénité même lorsque les « problèmes » continuaient à frapper à la porte. Je voulais maintenant savoir si je pouvais durablement garder un pied dans cet état de calme dans les semaines, les mois et les années qui viendront.

La méditation: solution pour maintenir un état de calme?

Je pressentais alors que la méditation pouvait être la solution pour maintenir un état de calme et pour mieux vivre les situations stressantes. L’envie d’étudier et de pratiquer cette approche s’imposa à moi.

Ce que je ne savais pas à l’époque, mais que je peux voir maintenant avec le recul, c’est que j’ai commencé alors une quête personnelle ayant pour but de répondre à cette question:

Est-il possible de maintenir, en état de fond, calme et confiance malgré le tumulte et les imprévus de la vie?

Cette recherche qui a commencé au Liban, il y a maintenant 8 ans, m’a aidé à acquérir une stabilité de bien-être que je ne pensais pas être possible. S’il m’arrive encore aujourd’hui de stresser et d’avoir des hauts et des bas émotionnels, l’intensité du mal-être n’a plus rien à voir avec ce que je pouvais vivre avant d’avoir commencé cette démarche.

Les pages qui vont suivre sont le résultat de cette recherche.

Ce que vous allez découvrir dans ce livre

Nous allons découvrir s’il est réellement possible de se libérer du stress et cela d’une manière durable. Pour cela, on regardera au plus près les mécanismes du stress et ses conséquences sur notre vie et sur la société. Je vous parlerais du stress social qui se trouve au coeur du problème, mais dont la compréhension est aussi le début de la solution. On verra enfin pourquoi la méditation, avec seulement 12 minutes de pratique par jour, semble être si efficace pour réduire le stress.

Dans la seconde partie du livre, vous verrez comment pratiquer la méditation. Je présenterais l’objectif de cette technique millénaire, la position à adopter, et comment renforcer la concentration. On verra aussi comment organiser sa pratique et comment faire pour persévérer malgré les obstacles et les difficultés qui risquent de survenir.

Vous pouvez aller directement à la seconde partie pour commencer votre pratique. Cependant, je vous recommande de continuer ce chemin avec moi à la recherche de la réponse à la question: «  Peut-on s’installer dans un état de sérénité indépendamment de ce qui se passe ou ne se passe pas dans sa vie? »

Votre mental est puissant et s’il n’a pas une bonne raison de consacrer au moins 12 minutes par jour à méditer vous aurez du mal à persévérer dans votre pratique. Plus vous comprendrez ce qui se passe réellement en vous et plus cela vous sera facile de vous libérer du stress.

Temps de partir

Avec le recul, je peux dire que cet épisode dans ma tour d’argent fût un tournant dans ma vie. Mais à l’époque, tout ce que je voulais c’était diminuer cet état de stress. Malgré le répit de cette soirée-là, la charge des soucis (travail, finances, amour) était encore bien présente.

5 mois après cette soirée je décidais de quitter le Liban, non pas pour la France, mais pour la Grèce. Je continuais à ressentir de l’agitation et de la tristesse, mais j’étais désormais dans une démarche pour me sortir de cet état de stress et de confusion. Ayant eu du temps de libre dû au ralentissement de mon activité au cabinet, j’avais commencé à lire et à écrire sur le sujet.

J’en étais arrivé à la conclusion qu’il était maintenant temps de partir, mais au lieu de revenir en France pour rouvrir un cabinet, je décidais de temporiser pour pouvoir poursuivre mes recherches. Je ne voulais pas me jeter à nouveau dans une direction sans être capable de voir clair en moi. Il fallait d’abord trouver un moyen de me libérer de cette agitation intérieure.

Santorin, une île en mer d’Égée, semblait être le bon endroit pour cela.

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Comment Vivre Sa Passion Peut Changer le Cours d’une Vie

Découvrez l’histoire de Gillian, petite fille de 8 ans au futur incertain

Dans la série Comment Reprendre Confiance En Soi, j’aimerais dans cet article aborder le thème de ‘trouver sa passion’. En effet, le manque de confiance en soi résulte souvent d’un cadre de vie où l’on n’exprime pas sa passion et son talent. On favorise la sécurité et les habitudes plutôt que d’explorer ce que l’on aimerait vraiment faire.

Identifier ce que l’on aime et ce pourquoi on a du talent est essentiel pour avoir une vie épanouie. Cependant beaucoup de personnes notent ne pas connaître leur passion. C’est là que méditer peut offrir une aide précieuse. En ramenant l’attention sur soi on peut (re)découvrir ce qui nous anime vraiment.

Vivre selon son talent et sa passion a le pouvoir de transformer la vie d’une personne. L’histoire de Gillian est un bel exemple de l’importance de suivre sa passion.

Une enfant à problème

Gillian a seulement 8 ans, mais son futur semble déjà s’assombrir. Son travail à l’école se passe très mal, du moins selon ses instituteurs. Ses devoirs sont toujours rendus avec du retard, son écriture est illisible, et elle a de mauvaises notes à la plupart de ses contrôles. De plus, elle perturbe régulièrement la classe. Elle ne tient pas en place, regarde souvent par la fenêtre, et parle aux autres élèves forçant régulièrement son instituteur à interrompre la classe pour la recadrer.

Gillian quant à elle n’est pas vraiment inquiétée par tout ça. Elle a pris l’habitude d’être réprimandé par des figures autoritaires, et elle ne pense pas être une enfant à problème. Mais ce n’était pas l’avis de son école qui finalement décida d’écrire à ses parents pour proposer une solution au problème de Gillian.

Il est temps pour une école spécialisée

L’école conclut que Gillian avait un problème d’apprentissage sévère qui nécessitait de la mettre dans une école spécialisée. Tout ceci se passe dans les années 30. Aujourd’hui on aurait certainement mis l’étiquette de Attention deficit and hypercativity disorder (ADHD) à la petite Gillian.

Les parents de Gillian reçurent la lettre avec beaucoup d’inquiétude et décidèrent d’agir immédiatement. La mère de Gillian l’habilla de sa plus belle robe et de soulier neufs pour l’amener faire une évaluation chez un psychologue, en craignant le pire.

La visite chez le psychologue à la veste en tweed

Le sol entièrement recouvert de parquet en chêne et les grandes étagères remplies de livres rendaient l’endroit impressionnant surtout pour une petite fille de 8 ans. Derrière son bureau un imposant homme habillé d’une veste en tweed accueilli Gillian et sa mère. Il accompagna ensuite la petite fille jusqu’à un grand divan en cuire sur lequel il l’installa. Les pieds de Gillian ne touchaient pas le sol, et ce cadre inhabituel la mis sur ses gardes. Inquiète de l’impression qu’elle allait donner, elle s’assit sur ses mains pour éviter de trop gigoter.

Le psychologue revint à son bureau, et parla avec la mère de Gillian pendant une vingtaine de minutes. Il lui demanda à propos des problèmes qu’avait sa fille à l’école.  Il ne s’adressa pas à Gillian mais il l’observa attentivement pendant tout ce temps. Cela rendu la petite fille mal à l’aise et confuse. Même à ce tendre âge, elle ressentait que cet homme allait jouer un rôle important dans sa vie. Elle savait également ce que voulait dire aller à ‘une école spéciale’ et elle ne voulait certainement pas de ça. Elle pensait sincèrement ne pas être une enfant à problème, alors que tout le monde semblait penser l’opposé. Vu comment sa mère répondait aux questions, il  lui semblait maintenant que même sa maman éprouvait se sentiment envers sa fille. Peut être, pensait Gillian, qu’après tout ils avaient raison.

Finalement, sa mère et le psychologue s’arrêtèrent de parler. L’homme quitta son bureau pour se diriger auprès de Gillian et il s’assit auprès d’elle.

« Gillian, tu as été très patiente, et je te remercie pour cela » lui dit-il. « Il va falloir que tu patiente un peu plus encore. Je dois parler à ta mère en privé maintenant. On va sortir de la pièce pendant quelques minutes. Ne t’inquiètes pas, cela ne prendra pas trop longtemps. »

Gillian hocha la tête avec appréhension, et les deux adultes la laissèrent assise toute seule sur le divan. Mais en quittant la pièce, le psychologue se pencha au dessus de son bureau pour allumer la radio.

Une grâce naturelle qu’on ne pouvait pas rater

Dès qu’ils se retrouvèrent dehors, le médecin dit à la mère de Gillian, « Restons ici un instant, et regardons ce qu’elle fait. » Il y avait une vitre qui donnait sur la pièce et ils se positionnèrent de sorte à ce que la petite fille ne puisse pas les voir.

Presqu’immédiatement, Gillian était debout sur ses pieds se déplaçant dans la pièce au rythme de la musique. Les deux adultes regardèrent silencieusement pendant quelques minutes, fascinés par la grâce de la petite fille. Ses mouvements manifestaient un tel naturel qu’il était difficile de ne pas remarquer qu’elle avait quelque chose de spéciale. Ils notèrent également l’expression spontanée de joie sur son petit visage.

Enfin, le psychologue se retourna vers la mère de Gillian et lui dit, « vous savez Madame Lynne, Gillian n’a pas de problème. C’est une danseuse. Amener la à une école de danse. » Sa mère suivit les conseils du médecin, et inscrivit Gillian à une école de danse. La petite fille fut aux anges de découvrir un endroit où les autres enfants étaient comme elle, des enfants qui avaient besoin de bouger pour pouvoir s’exprimer.

Lorsque le talent peut s’exprimer

Gillian, ballerine (photo de gillianlynne.com)

Gillian commença par un cours par semaine et pratiqua tous les jours à la maison. Plus tard, elle auditionna pour le Royal Ballet School à Londres, et elle fût acceptée. Elle rejoignait ensuite la prestigieuse Royal Ballet Company avec laquelle elle donna en tant que danseuse étoile des spectacles à travers le monde. Lorsque cette partie de sa carrière arriva à terme, Gillian créa son propre théâtre musical et produisit une série de spectacles à succès à Londres et à New-York. Elle finit par rencontrer Andrew Lloyd Webber et créa avec lui parmi les plus célèbres show musicaux de l’histoire tels que Cats et The Phantom of the Opera.

La petite Gillian, qui inquiéta tant son école et ses parents, devint Gillian Lynne, l’une des plus célèbre et talentueuse chorégraphe de son temps. Elle a amené du plaisir à des millions de personnes et elle a gagné des millions de dollars. Cela est arrivé car une personne a su voir en elle son talent et son amour de la danse. D’autres enfants auraient étés mis sous médicaments pour les calmer. Gillian n’était pas une enfant à problème, elle avait juste besoin d’exprimer qui elle était vraiment.

Gillian Lynne – Ballerine et Chorégraphe à Succès

Trouver soi même sa passion

L’histoire de Gillian est une belle source d’inspiration. Mais la plupart d’entre nous n’avons pas eu la chance d’avoir rencontrer une personne qui nous a poussé à exprimer notre talent et notre passion. C’est donc à nous de découvrir ce qui nous aimons vraiment. Cela n’est possible qu’en tournant l’attention vers soi. Au delà des peurs, des jugements, des habitudes, on pourra alors découvrir ce qui nous passionne.

Ce que j’aime faire après une séance de méditation, lorsque je suis enveloppé par un agréable sentiment de calme, c’est de demander silencieusement: « qu’est ce qui important pour moi aujourd’hui ? Qu’est ce qui va m’ouvrir le cœur aux autres ? »

Si il n’y a pas toujours de réponse claire, je remarque cependant qu’à travers cette pratique je me rapproche de plus en plus d’une vie où je fais réellement ce que j’aime. Essayez à votre tour de vous posez ces questions :

–       Qu’est ce que j’aime faire ?

–       Quelle est l’activité où je prends du plaisir ?

–       Qu’est ce que j’aimerais partager avec les gens que j’aime ?

Ce n’est pas un exercice de réflexion où il s’agirait de rechercher les réponses. Il suffit juste de méditer – de calmer le mental et faire le silence en soi – puis de poser intérieurement ces questions, et ensuite de juste observer ce qui se passe en vous. Faites le suffisamment de fois (pendant plusieurs semaines) et les réponses à vos questions finiront par apparaître de plus en plus clairement.

Références: Merci à Ken Robinson (auteur de The Element) qui a rencontré Gillian Lynne pour son livre sur l’importance de trouver notre passion. Photo petite fille à la vitre de Lane Erickson.

Note: version texte de l’article initialement publiée en octobre 2012.

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Podcast

Aimez-Vous Votre Vie?

« J’aime, j’aime la vie… même si c’est une folie »

Il y a quelques jours de ça j’ai entendu cette chanson des années 80 à la radio. C’était Sandra Kim, une jeune belge qui l’a chanté et qui a gagné avec l’Eurovision en 1986.

J’ai reconnu cette chanson, car elle avait fait parler d’elle. Les commentateurs disaient « ah, c’est bien cet optimisme, cet amour de la vie! » Et moi âgé de 13 ans, cela me surprenait que les adultes s’émeuvent pour si peu. Pour moi, c’était évident qu’on puisse aimer la vie. Il n’y avait rien d’exceptionnel à dire son amour de la vie, car je croyais que tout le monde partageait ce point de vue.

Trois décennies plus tard, je comprends mieux maintenant pourquoi l’on peut être touché par une personne affirmant haut et fort qu’elle aime la vie. Car, pour beaucoup, l’entrain pour la vie de la jeunesse laisse place à un sentiment de résignation. Une fois adulte, on semble perdre peu à peu la joie de vivre. La plupart du temps, on subit la vie ne ressentant plus l’enthousiasme de nos premières années.

Aimez-vous votre vie aujourd’hui?

On va découvrir dans cet épisode pourquoi c’est utile de répondre honnêtement à cette question.

Écouter Aimez-Vous Votre Vie?

Notes et Réf: Photo illustration Anafir; J’aime la vie, Sabine Kim. 

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Podcast Société

Instagram, Révélateur De Qui Nous Sommes?

« Prenons des photos, mais surtout vivons pleinement l’expérience. »

Écouter l’épisode

À la fin des années 90, j’ai vécu dans l’East Bay en Californie du Nord. Les week-ends, je traversais le Bay Bridge pour profiter de San Francisco, une ville animée avec ses nombreux restaurants, bars, festivals et expositions.

J’allais souvent dans le Golden Gate Park qui en plus d’être un grand parc offrait en son centre le Young Museum. Créé en 1895, ce musée dédié aux beaux-arts, proposait et propose encore une grande palette d’expositions.

L’une des expositions les plus appréciées est Bouquets to Art. Pour cet évènement, des fleuristes créent des bouquets en réponse à des oeuvres d’arts (anciennes et contemporaines). Pour l’édition de cette année 2018, la 34e, le musée a dû faire face à un problème qui n’existait pas à l’époque de mon séjour: Instagram!

Depuis les récentes années, le Young Museum a reçu plus de mille doléances de personnes notant que l’utilisation excessive des téléphones portables par beaucoup de visiteurs a affecté leur expérience de l’exposition.

Une oeuvre de l’expo Bouquets to Art, 2018

Pour y faire face, le musée propose maintenant des créneaux « no photo please » de quelques heures par jour. C’est un compromis, la direction ne peut pas se permettre d’interdire tout le temps la prise des photos, car les réseaux sociaux sont devenus un moyen de faire connaître l’évènement, et de plus en plus de personnes viennent uniquement pour prendre des photos.

Prendre des photos à tout-va est devenu le nouveau normal

Dans une interview pour le Time magazine, Morgan Holzer, une trentenaire habitant San Francisco, note avoir été surprise par la furie autour des oeuvres. Les portables à la main, c’était une frénésie de clics. En approchant l’un des bouquets pour lire le descriptif, elle s’est sentie un peu coupable, car elle empêchait les autres de prendre une photo. Elle avait l’impression d’aller à l’encontre de la majorité pour qui la prise de photos et de selfies semble être devenue le nouveau normal.

Pourquoi n’arrive-t-on plus à simplement vivre l’expérience sans chercher à la capturer? Surtout que comme le note une étude publiée dans la revue Psychological Science, les personnes qui prennent des photos à une exposition plutôt que de simplement observer ont plus de difficulté à se rappeler ce qu’ils ont vu.

L’invasion des téléphones concerne tous les musées. Ici au Museum of Modern Arts (New-York) (photo: Joshua Bright)

Il semblerait que vivre l’expérience ne suffise plus. Il faut la capturer et la montrer aux autres. La raison pour cela c’est que l’on continue à dépendre de l’approbation des autres. Je dis continue car c’est un mécanisme qui commence durant l’enfance. Un enfant pour survire a besoin de l’attention et de l’amour de ses parents. Il va rechercher leur attention à travers les moyens qu’il a: les pleurs en tant que bébé, puis en grandissant, il va rechercher leur amour garant d’une attention bienveillante. Si ce besoin d’acceptation est naturel pour un enfant, il devient problématique lorsqu’il persiste à l’âge adulte.

Besoin d’approbation

Je rencontre souvent chez l’autre ce besoin d’approbation. Au lieu de vivre à partir de ses ressentis, on vit à partir de l’approbation de l’extérieur (la société, ses proches, son modèle familial, son ou sa partenaire de vie). On croit que l’on a besoin d’agir et d’être d’une certaine façon pour être apprécié et aimé.

Ce mécanisme inconscient est dû au fait que l’on n’est pas encore réellement passé à l’âge adulte. On continue à croire que l’on a besoin de l’approbation d’autrui pour exister. Cette transition incomplète trouve son origine dans une enfance où l’on a ressenti la peur de perdre l’amour de ses parents.

En effet, des parents peu présents, peu communicatifs, soucieux ou dépressifs, risquent malgré eux de créer un environnement où l’enfant perçoit un manque d’amour. Ils ont beau aimer leur enfant, la qualité de leur présence (physique et mental) est amoindrie plongeant l’enfant dans un état d’inquiétude. L’enfant va alors croire qu’il doit changer quelque chose en lui pour être aimé. Il va vouloir devenir quelqu’un méritant d’être aimé.

L’amour conditionnel

À ce jeune âge, l’identité continue à se construire, et le risque est de croire que pour être aimé (et par extension pour exister) il faut être et se comporter d’une certaine façon. Les ressentis internes sont mis de côté, et suivre les règles, faire plaisir, bien se comporter deviennent prioritaires. Lorsque l’amour des parents est perçu comme conditionnel – si je suis un bon garçon, je serais aimé – l’identité se structure à partir des règles extérieures.

Une fois adulte, ce mécanisme se traduit par la nécessité d’être une bonne personne pour pouvoir être aimé et être heureux. Être une bonne personne c’est se conformer à l’attente de l’extérieur. Au lieu de désirer, de communiquer et d’agir à partir de ses ressentis, la personne va agir à partir de ce qu’elle croit devoir faire pour être une bonne personne.

Au lieu de prendre appui en soi pour savoir ce que l’on aime et pour agir, on laisse l’extérieur déterminer nos envies et nos choix. L’extérieur c’est que la famille et la société attendent de nous.

Face à une oeuvre au musée ou à un beau paysage, au lieu de vivre pleinement l’expérience, on va préférer prendre une photo. Car on a intégré inconsciemment que le ressenti est secondaire, que l’important est comment le monde nous perçoit. On se focalise sur l’utilité de l’expérience (un moyen de se mettre en avant) plutôt que de la vivre dans le moment présent.

Ces images deviennent un moyen de montrer à soi et au monde qu’on est une « bonne personne »: une personne qui a réussi, qui est belle, qui a des amis, qui fait des choses intéressantes.

Pas assez bien?

Le problème avec cela c’est que lorsque l’on agit à partir de l’extérieur on ne sait plus ce que l’on veut réellement et on perd confiance en nos ressentis et notre intuition. On se compare aux autres et l’on renforce l’idée que l’on n’est pas assez bien tel que l’on est maintenant.

Cette nécessité d’approbation n’est pas un phénomène récent. Ce qui a changé c’est la technologie qui à travers les téléphones portables nous permet de tout capturer et à travers les réseaux sociaux de tout partager. Instagram et les réseaux similaires ont simplement rendu plus visible ce phénomène.

Prenons des photos, mais surtout vivons pleinement l’expérience. Ressentons à travers tout notre être ce que le présent nous offre. La satisfaction ne peut pas venir des autres ou de l’extérieur. Elle ne peut venir que de notre capacité à savourer le moment présent.

Note et réf. : Time, April 2018. Musique de fin du podcast: Thimar d’Anouar brham/Surman/Holland.

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Qu’est-ce que L’ AMOUR ? Réponse d’un moine Zen

« Aimer sans savoir comment aimer blesse la personne que l’on aime »

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Qu’est-ce que l’amour? On parle de l’amour inconditionnel, cet amour qui n’a besoin de rien en retour. Il y a l’amour passionnel qui peut détruire. Il y a l’amour omniprésent, celui qui émerge lorsque la peur disparait et donne du sens à la vie. La chanson ne dit-elle pas « Nous n’avons besoin que d’amour! »

Le sentiment d’amour accompagne nos vies. Parfois il grandit et d’autres fois se perd dans nos soucis. L’amour par moment nous apporte une grande joie, mais lorsqu’il semble avoir disparu, nous rempli de désespoir. Mais malgré cette proximité, pour beaucoup, l’amour reste un mystère.

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Mais qu’en pense le bouddhisme, cette philosophie épurée de la vie fondée sur l’expérience des sens et du moment présent?

Qu’est ce que l’amour selon le bouddhisme

La réponse nous vient de l’un de ses plus respectés porte-parole, le moine zen vietnamien Thich Nhat Hanh. Un ouvrage, How to Love (ed. Parallax Press), vient de paraître avec une collection de ses observations sur ce vaste sentiment humain.

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Nhat Hanh note en essence qu’aimer l’autre c’est le comprendre. Et par comprendre, il entend: être capable de ressentir, sans jugement, le profond sentiment d’insatisfaction qui fait souffrir la personne qui est face à nous. Comprendre l’autre commence par créer suffisamment d’espace en soi pour d’abord se comprendre soi-même et pour ensuite pouvoir accueillir l’autre.

Si vous mettez une poignée de sel dans un verre d’eau, l’eau devient imbuvable. Mais si vous mettez le sel dans une rivière, on peut continuer à y collecter l’eau pour cuisiner, nettoyer et la boire. La rivière est immense, et elle a la capacité de recevoir et de transformer. Lorsque nos coeurs sont étroits, notre compréhension et notre compassion sont limitées, et nous souffrons.

Nous ne pouvons alors pas accepter ou tolérer les autres et leurs manques, et nous demandons qu’ils changent.

Mais lorsque nos coeurs s’élargissent, ces mêmes choses ne nous font plus souffrir. Nous avons suffisamment de compréhension et de compassion et nous pouvons étreindre les autres. Nous acceptons les autres tels qu’ils sont, et alors, ils ont la possibilité de se transformer.

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Comprendre la souffrance d’autrui est le plus cadeau que l’on peut offrir à une personne. La ‘compréhension’ est l’autre nom de l’amour. Si vous ne comprenez pas l’autre, vous ne pouvez pas aimer.

Le moine zen explique que tout commence par soi. Pour aimer l’autre, il faut d’abord être conscient de ses propres sentiments.

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Lorsque nous nourrissons notre propre joie, nous nourrissons notre capacité à aimer. C’est pourquoi aimer c’est d’abord apprendre l’art de nourrir notre joie d’être.

Nhat Hanh observe que notre capacité à aimer a été influencée par notre éducation et nos proches.

Si nos parents ne se sont ni aimés ni compris, comment pouvons-nous alors savoir à quoi l’amour ressemble? Le plus précieux héritage que les parents peuvent donner à leurs enfants est leur propre bonheur.

Nhat Hanh parle aussi de la différence entre infatuations, ce fantasme de ce que l’autre peut devenir pour soi, et amour.

Souvent, nous désirons une personne non pas parce que nous l’aimons et la comprenons véritablement, mais pour nous distraire de nos propres souffrances. Lorsque nous apprenons à aimer et à comprendre qui nous sommes, ainsi qu’à développer une vraie compassion envers soi-même, alors nous pouvons vraiment aimer et comprendre la personne en face de soi.

Nous ne sentons parfois vide avec un grand sentiment de manque. Nous n’en connaissons pas la cause: c’est très vague, mais ce sentiment de vide en soi est bien présent. Nous espérons que quelque chose de mieux arrive pour nous permettre de nous sentir moins seuls, moins vides.

Le désir de se comprendre et de comprendre la vie est profond. Il y a également une forte aspiration à être aimé et à aimer. Nous sommes prêts à être aimés et à aimer. C’est tout à fait naturel.

Le moine zen ajoute que parce que nous nous sentons vides, nous essayons de trouver quelque chose à l’extérieur pour compenser ce manque. Au lieu de prendre le temps de mieux nous connaître soi-même, nous nous précipitions vers les objets de l’extérieur pour assouvir notre mal-être.

Lorsque nous utilisons l’autre pour assouvir nos attentes, ce qui n’est bien sûr pas possible, nous allons continuer à nous sentir vides. Chez la plupart des gens, il y a ce désir continu et cette attente que quelque chose de mieux va arriver.

Ce perpétuel sentiment d’insatisfaction ne peut pas se résoudre à l’aide de l’extérieur (rencontrer un partenaire de vie, s’enrichir…). Il est une invitation à développer plus de compréhension et de compassion envers soi-même.

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Nhat Hanh continue sur l’importance de d’abord faire la paix avec soi-même avant de pouvoir rencontrer l’autre.

L’essence de l’amour bienveillant est d’être capable d’offrir de la joie. Vous pouvez être comme un rayon de soleil pour une autre personne. Vous ne pouvez pas offrir de la joie tant que vous ne l’avez pas en vous. Donc, construisez un refuge en vous, en vous acceptant et en apprenant à vous aimer et à vous guérir. Apprenez à pratiquer la pleine conscience de telle façon à pouvoir créer ses moments de joie pour votre bien-être. Alors seulement, vous aurez quelque chose à offrir à l’autre personne.

Lorsque vous aimez une personne, il doit y avoir de la confiance et de la complicité. L’amour sans confiance n’est pas tout à fait de l’amour. Bien entendu, vous devez d’abord commencer par avoir de la confiance et du respect envers vous même. Sachez que vous avez de la bonté et de la compassion en vous. Vous faites partie de l’univers; vous êtes fait de poussières d’étoiles. Lorsque vous regardez la personne que vous aimez, vous voyez qu’elle est aussi faite d’étoiles et qu’elle porte l’éternité en elle.

Développer une profonde appréciation pour la vie, pour votre vie et pour celle de la personne en face est un prérequis pour une relation harmonieuse. Autrement le risque de souffrir et de faire souffrir est bien réel.

Aimer sans savoir comment aimer blesse la personne que l’on aime. Pour savoir comment aimer, nous devons les comprendre. Pour les comprendre, nous devons les écouter.

Le plus vous comprenez une personne, le plus vous l’aimez; le plus vous l’aimez, le mieux vous la comprenez. Ce sont les deux faces d’une même réalité. L’esprit d’amour et l’esprit de la compréhension sont identiques.

Le moine vietnamien nous invite à d’abord nous connaître véritablement, et c’est là tout le but de la pratique de la pleine conscience. Car à travers la connaissance – plonger en soi – naissent l’appréciation et la compassion, et à partir de là, l’amour, qu’il soit romantique ou envers toute autre personne, peut s’épanouir.

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Découvrez ce simple et efficace exercice de pleine conscience >>

Note: Version texte initialement publiée en avril 2015

Sources et références: Source: Maria Popova – Brainpickings ; Livre: How to Love, Thich Nhat Hanh, Ed. Parallax Press, collection Mindful Essentials, 96 pages ; Photographie illustration: RENAULT Philippe ; Photographie Thich Nhat Hanh: Paul Davis (plumvillage.org)