Vivre le moment présent nous prive du réconfort du futur, mais cela reste bénéfique.
Il est souvent difficile ne pas se projeter dans le futur. Car si penser au futur génère du stress, cela constitue aussi une source de réconfort. Se projeter dans le futur à l’aide des pensées nourrit en effet l’espoir et nous aide à passer à travers les moments difficiles.
Mais si cette projection dans le futur offre parfois du réconfort, cela reste éphémère et bien fragile. Pour s’installer dans une sereine et solide confiance en soi, il est nécessaire de ramener l’attention vers le moment présent.
Découvrez dans cet épisode une méditation pour se connecter au moment présent.
Lorsque vous entrez dans le présent, vous sortez du contenu de votre mental. L’incessant flux mental ralentit. Les pensées n’absorbent plus toute votre attention, ne vous aspirent pas complètement. Des écarts surviennent entre les pensées – ampleur, calme. Vous commencez à voir que vous êtes plus vaste et plus profond que vos pensées.
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« Ce qui assombrit la vie, c’est moins le poids du présent que le regret du passé et la préoccupation de l’avenir. On n’est heureux, enfant, que parce qu’on les ignore ; homme, que quand on les oublie. » – Eugène Marbeau dans Remarques et pensées (1901)
Écouter « Mon Astuce Pour Vivre le Moment Présent »
« Vivre l’instant, vivre le moment présent, vivre l’ici et le maintenant » sont des recommandations que l’on entend souvent, mais qu’est ce que cela veut réellement dire?
Comment concrétiser ce conseil? Comment vivre le moment présent?
Pour répondre à cette question, je vous propose de découvrir dans cette vidéo les 4 symptômes qui indiquent une perte de contact avec le moment présent. Mettre en lumières ces symptômes va aider à mieux comprendre ce que veut dire vivre au présent, pourquoi c’est important de le faire et comment y parvenir.
Notre culture, notre éducation, et la société dans laquelle on vit ont souvent contribué à nous déconnecter du moment présent en nous déconnectant des ressentis du corps.
Dans cette vidéo, j’explore pourquoi on nous apprit que les messages et les besoins du corps étaient moins importants que les besoins de sécurité et de stabilité.
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« Si l’on cherche à retenir sa respiration, on perd sa respiration » – Alan Watts
Alan Watts (1915-1973), auteur et philosophe, fut l’un des premiers à introduire en occident l’importance de vivre le moment présent. Il a mis en avant un concept simple: poursuivre le bonheur dans le futur est futile, car la joie se vit uniquement dans le moment présent.
Selon Watts, l’homme et la femme moderne veulent s’assurer que le futur soit heureux pour éprouver de la joie aujourd’hui. Il note que beaucoup de personnes s’attachent à leur projection du futur (perçu comme heureux ou malheureux) et que cela affecte leur état au présent. Elles croient en leur idée du futur, car certaines projections sont crédibles: nous allons tous mourir. Cela donne l’illusion que l’idée que l’on se fait du futur est réelle, si réelle que l’on oublie le présent.
Nos sens connaissent la réalité pour ce qu’elle est, mais ne connaissent pas le futur. L’intellect quant à lui observe la mémoire, et en l’étudiant, est capable de faire des prédictions. Ces prédictions peuvent être relativement justes, et le futur assume alors un haut degré de réalité. Si haut que le présent perd de sa valeur.
Mais le futur n’est pas encore là, et il ne peut pas être expérimenté en tant que réalité tant qu’il n’est pas présent. Étant donné que ce que nous connaissons du futur est fait de pures abstractions – déductions, projections, suppositions -, il ne peut pas être mangé, ressenti, senti, vu, entendu ou en d’autres termes apprécié.
Poursuivre le futur c’est poursuivre un fantôme qui ne cesse de changer, et plus vite vous le pourchassez, plus vite il file.
C’est pourquoi les affaires de la civilisation sont pressées, pourquoi si peu de personnes apprécient ce qu’elles ont et veulent toujours plus. Le bonheur, ne consiste plus en une réalité solide et substantielle, mais est désormais fait d’abstractions et de choses superficielles comme les promesses, l’espoir et la sécurité.
Dans cet extrait Watts pointe du doigt un dysfonctionnement profond de nos sociétés modernes: On veut s’assurer que demain sera heureux pour se permettre d’être heureux aujourd’hui. Cette quête de la sécurité et de l’assurance d’un meilleur lendemain est la source même de notre insatisfaction.
Le monde est sans cesse changeant et rien n’est garanti. Remettre sa capacité à être heureux aujourd’hui sur un futur hypothétique va être source de frustration et de déception. Attendre d’avoir plus de temps, plus d’argent, ou plus d’amour pour être heureux, c’est s’assurer de vivre dans un état continu d’insatisfaction et de stress.
Plus l’on recherche la sécurité, plus l’on veut s’assurer que « tout va bien se passer », et plus l’on va se crisper et se fermer au présent.
Comme Watts l’illustre bien dans cette phrase: « Si l’on cherche à retenir sa respiration, on perd sa respiration ».
À trop vouloir améliorer notre présent, on risque de le perdre. À trop être dans sa tête, dans son mental et ses projections, on se déconnecte du corps, de nos sens, et de notre capacité à éprouver de la joie.
La véritable joie ne peut se vivre que dans le présent. Demain ne pourra être heureux que si aujourd’hui l’est.
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Alan Wilson Watts, (1915-1973), est l’un des pères de la contre-culture aux États-Unis. Philosophe, écrivain, conférencier et expert en religion comparée, il est l’auteur de vingt-cinq livres et de nombreux articles traitant de sujets comme l’identité individuelle, la véritable nature des choses, la conscience et la recherche du bonheur. Dans ses ouvrages, il s’appuie sur la connaissance scientifique et sur l’enseignement des religions et des philosophies d’Orient et d’Occident (bouddhisme Zen, taoïsme, christianisme, hindouisme). Par ailleurs, il était intéressé par les nouvelles tendances apparaissant en Occident à son époque, et se fit l’apôtre d’un certain changement des mentalités quant à la société, la nature, les styles de vie et l’esthétique. (Wikipedia)
Sources et ref: Maria Popova (Brainpickings); L’éloge de l’insécurité (ed. payot)
Il n’y a pas longtemps, je travaillais dans un café et j’ai commencé à discuter avec ma voisine de table qui avait lu le livre que j’étais en train de lire. D’un sujet à l’autre, elle m’a demandé quels étaient mes projets professionnels.
Je lui ai répondu que je n’étais pas sûr de mes objectifs, mais ce que je savais c’est que je voulais continuer à écrire et à créer. J’avais découvert que la création m’aider à vivre dans le présent et qu’elle structurait mon quotidien.
Quelques jours plus tard, je découvrais que j’étais arrivé à la même conclusion qu’un certain Marcel Proust.
Marcel Proust est l’auteur du plus long roman. «À la recherche du temps perdu» se compose de 7 tomes et compte plus de 1,250,000 mots.
Comme le titre l’indique, ce roman est nait de la quête de Marcel Proust qui voulait comprendre comment arrêter de gaspiller le temps et comment apprécier son existence.
Marcel Proust voulait que son oeuvre soit utile. Son père était un médecin qui contribua grandement au traitement du choléra en France. Et Marcel Proust voulait lui aussi, à travers son écriture, contribuer à améliorer la vie des hommes et des femmes.
Le protagoniste d’ «À la recherche du temps perdu» qui est aussi le narrateur du roman est un le reflet romanesque de Marcel Proust. Le personnage va chercher à donner sens à sa vie à travers 3 directions: la réussite sociale, l’amour romantique et l’art.
I. Réussite sociale
Proust était issu de la bourgeoisie qui considérait l’ascension sociale comme gage d’une vie plus riche et plus épanouie. Le personnage de Proust, à l’aide de son habileté, de son intelligence et de son charme,va alors gravir les échelons de la société.
Il va finir par devenir un proche d’un duc et d’une duchesse. Mais il réalise rapidement que le duc est ennuyeux et grossier et que sa femme est superficielle et sans discussion. Le personnage comprend alors que les vertus et les vices sont répartis à travers les strates sociales et que ce n’est pas en grimpant au haut de la société qu’il sera plus heureux et comblé.
II. L’amour romantique
Lorsqu’il est jeune, le personnage du roman va sur le bord de mer avec sa grand-mère dans la station balnéaire de Gabourg qui à l’époque était le Saint-Tropez d’aujourd’hui. Là-bas, il tombe amoureux d’Albertine, une jeune fille, belle, avec les cheveux courts et à la parole libre.
Son amour lui fait espérer d’avoir enfin trouvé la réponse à sa quête. Il espère que grâce à sa partenaire, il sera compris, soutenu et accompagné à travers toutes les expériences de la vie. Mais il finit par réaliser que l’être aimé ne peut totalement nous comprendre. Nous avons nous même parfois du mal à comprendre nos pensées, nos émotions et nos humeurs. Comment alors attendre de l’autre de parfaitement nous comprendre. Proust comprend alors qu’ultimement nous restons seuls et que l’amour n’a pas pour rôle de combler notre quête de sens.
III. L’art
Pour Marcel Proust, les artistes nous montrent le monde d’une manière neuve et vibrante. L’opposé de l’art est l’habitude. Pour Proust, la familiarité s’installe entre soi et la beauté du monde. Elle anesthésie nos sens et nous empêche d’apprécier les choses simples.
Proust observe que les enfants de souffrent pas de l’habitude. C’est pourquoi l s’amuse d’un rien: sauter dans une flaque de boue, jouer sur le lit, être dans le sable. Mais nous adultes sommes tellement blasés que nous avons besoin de stimulations plus fortes comme la réussite sociale, le pouvoir, la conquête amoureuse, etc.
La solution selon Proust c’est de retrouver l’appréciation en arrachant le voile de l’habitude et en redécouvrant le quotidien avec une nouvelle sensibilité.
Et pour Proust, les artistes ont tendance à faire cela naturellement. Ils savent comment voir au-delà du familier.
Il n’est pas nécessaire de faire de l’art, mais simplement de voir son monde avec la même sensibilité et générosité d’un artiste.
Le narrateur réalise que ce n’est pas la vie qui est médiocre et ennuyeuse, mais plutôt l’image qu’il s’en fait. Proust s’installe dans le présent et trouve un sens à sa vie en relatant dans son roman les expériences simples du quotidien. Il a su lever le voile de la familiarité pour redonner à sa vie la gloire naturelle que toute vie porte en elle.
Hugh Jackman, 1m90 de muscles, s’apprête à bondir et à planter ses griffes dans ses ennemis. Si vous êtes un amateur ou amatrice des X-men (dernier volet sorti il y a quelques jours au cinéma), vous connaissez le personnage de Wolverine, un sanguin au grand coeur, qui est jouait par le célèbre acteur australien. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que Hugh Jackman est avant tout un père de famille et un assidu pratiquant de la méditation. Il parle volontiers de son cheminement personnel. Sa vision est aussi rafraichissante qu’inspirante.
Hugh a été invité par Oprah Winfrey (célèbre animatrice de Télé aux US) pour discuter avec elle de son cheminement de vie.
Il lui explique comment il a découvert la méditation.
Vivre le moment présent en tant qu’acteur, mari et père
Hugh: « À mon école d’acteur, mon professeur – qui est une légende dans le métier – nous a dit un jour: « Je vais vous recommander de faire quelque chose, mais très peu d’entres vous le feront. Pourtant c’est le point le plus important que je puisse vous enseigner pour être un bon acteur. La seule chose qui compte c’est d’être dans le moment présent. C’est la seule chose qui permettra à l’audience de connecter avec vous. Il n’y a qu’un moyen d’être dans le moment présent… d’être connecté à vos sens. Deux fois par jour, asseyez-vous et faites le silence en vous. » Ce fut pour moi une confirmation de l’importance de vivre le moment présent pour être un bon acteur. Puis rapidement, j’ai compris que vivre le moment présent était essentiel pour tous les domaines de ma vie.
Aujourd’hui, je médite deux fois 30 minutes par jour. Lorsque je médite, je laisse tout aller. Je ne suis pas Hugh Jackman. Je ne suis pas un père. Je ne suis pas un mari. Je plonge juste dans la source d’où tout émane. Mon fils Oscar me demande « Qu’est-ce que la méditation? ». Je lui réponds que « je vais juste m’asseoir avec Dieu et faire une pause. » Occasionnellement, mon fils s’assoit avec moi.
Oprah: C’est super que tu aies réussi à installer cette habitude de méditer
Hugh: On se douche tous les jours, sans se poser de questions. On le fait par habitude et par discipline. Il y aura toujours des excuses pour ne pas méditer. Dans la tradition hindoue, il y a ce que l’on appelle ahankara, ou l’égo. L’égo nous dit « T’as pas besoin de méditer! T’es très occupé. Et tes enfants? » Mais est-ce que je me dis, « je n’ai pas le temps de me doucher parce que je dois trouver du temps pour mes enfants? » Non.
Oprah: Quel a été un moment fort d’une de tes méditations?
Hugh: Il y a une séance où j’ai ressenti mon corps s’estomper. J’ai commencé avec un mantra; puis le mantra passa en arrière-plan. La méditation permet d’être dans le non faire. C’est comme le repos ultime. C’est plus récupérateur que le meilleur sommeil que l’on peut avoir. L’esprit se calme. Cela rend toute chose plus claire, surtout votre appréciation de la vie. Cela maintien la vie vibrante.
Parfois durant une séance je ressens un profond calme et une paix totale. Cela arrive quelques fois, mais pas toujours. La méditation c’est comme une fête: vous devez y aller pour découvrir que c’est super. Plus vous pratiquez, et plus profonde devient l’expérience. »
Si vous ne méditez pas encore, faites le premier pas, et commencez par une courte séance. En quelques semaines, vous pourrez installer l’habitude de méditer régulièrement (Lire aussi combien de temps pour apprendre à méditer.)
J’ai une question pour vous: Quel est pour vous aujourd’hui le principal obstacle à la méditation (pas le temps, je ne sais pas comment faire, je n’arrive pas à persévérer,…). Merci d’utiliser la zone commentaire ci-dessous pour y répondre.