Catégories
Podcast vivre le moment présent

Devenir un(e) Guerrier(e) : Apprendre à agir tout en lâchant prise

« Chaque fois que le dialogue cesse, le monde s’évanouit et des facettes extraordinaires de notre personnalité font surface, comme si elles avaient été profondément gardées par nos paroles. »

L’action dans le lâcher-prise est un concept qui résume bien la double nécessité à laquelle la femme et l’homme moderne doivent faire face: celle d’agir avec entrain et conviction tout en gardant un certain recul.

Écouter Apprendre à Agir Toute En Lâchant Prise

Dans la cadre de la pratique de la méditation, j’avais déjà dans un précédent article parlé du subtil équilibre entre persistance et lâcher-prise. Découvrons ici, comment apprendre à agir sans se perdre dans l’attente des résultats, est essentiel dans tous les aspects de la vie. Découvrons comment devenir un guerrier ou une guerrière.

Le guerrier de l’action juste

La première fois que j’ai été exposé à la notion de guerrier en tant que voie de développant c’est en découvrant le travail de Carlos Castaneda (voir profil plus bas). Cette notion de guerrier est associée au chamanisme – tradition issue de sociétés proches de la nature comme les habitants de la Sibérie, les Amérindiens d’Amérique, les peuples d’extrême Asie ou encore les aborigènes d’Australie – qui considère l’acte de vivre en présence comme étant une finalité en soi. Le guerrier est celui qui agit du mieux qu’il peut sans s’inquiéter du fruit de ces actes.  

Ce guerrier-là n’est pas en guerre contre les autres, mais en lutte contre la complaisance qu’il porte en lui. Ce sentiment qui nous fait désirer le résultat avant l’acte et qui nous fait souffrir lorsque nos désirs ne sont pas satisfaits.

Dans son parcours initiatique Carlos Castaneda a appris, auprès du chaman Yaqui Don Juan, ce que veut dire être un guerrier, un « homme de connaissance ».

carlos castanedaCarlos Castaneda (1925-1998), originaire du Pérou, est un jeune ethnologue et anthropologue de l’Université de Californie qui voulait consacrer sa thèse aux plantes hallucinogènes du Mexique. Il rencontre un vieux sorcier yaqui qui entreprend de lui faire comprendre les raisons de sa curiosité. C’est le début d’une longue initiation destinée à faire de l’apprenti un « homme de connaissance ». Castaneda interrompt son expérience au bout de quatre ans et en tire la matière de son premier livre, L’herbe du Diable et la petite fumée. Puis, persuadé de l’importance décisive de l’enseignement du sorcier, Castaneda revient près de lui. Castaneda publiera les années suivantes plusieurs ouvrages (par certains considérés comme romanesques) relatant ses prises de conscience au cours de son parcours.

Dans son parcours auprès de son enseignant yaqui appelé Don Juan, Carlos est à maintes reprises exposé à ce qu’est un guerrier.

Pour Don Juan « ce qui importe pour un guerrier c’est de parvenir à la totalité de soi-même. » Il faut travailler sur soi pour développer du « pouvoir personnel » pour parvenir à vivre en pleine lucidité.

Don Juan fait souvent la distinction entre l’homme « moyen », celui qui n’a pas encore développé suffisamment de pouvoir personnel et de discernement, et le guerrier.

L’homme moyen cherche la certitude dans les yeux d’un spectateur et nomme cela confiance en soi. Le guerrier cherche à être impeccable à ses propres yeux et appelle cela humilité. L’homme moyen est suspendu à son semblable, tandis que le guerrier n’est suspendu qu’à lui-même.

Développer le pouvoir personnel c’est développer la capacité de vivre en conscience en se libérant des préjugés et des peurs inconscientes. La personne qui augmente son pouvoir personnel est celle qui peut appréhender le monde avec un regard neuf libéré des attentes.

Tout ce que nous faisons, tout ce que nous sommes, repose sur notre pouvoir personnel. Si nous en avons suffisamment, il suffira peut-être d’un simple mot pour que le cours de notre vie change. Mais si nous n’avons pas assez de pouvoir personnel, on aura beau nous révéler la sagesse la plus magnifique, cette révélation ne fera pas une sacrée différence.

Mais pour qu’une personne décide de développer son pourvoir personnel, encore faut-il qu’elle soit consciente qu’un changement est nécessaire.

Un guerrier débute avec la certitude que son esprit n’est pas équilibré; puis, à force de vivre avec une maîtrise de soi et une lucidité totales, mais sans hâte ni contrainte, il fait vraiment de son mieux pour acquérir cet équilibre.

Pour acquérir cet équilibre, l’apprenti guerrier doit faire taire le dialogue interne et se libérer ainsi de ses conditionnements et de ses habitudes qui le limitent.

Chaque fois que le dialogue cesse, le monde s’évanouit et des facettes extraordinaires de notre personnalité font surface, comme si elles avaient été profondément gardées par nos paroles. Tu es comme tu es parce que tu te dis à toi-même que tu es ainsi.

Prendre conscience de son dialogue interne c’est également prendre conscience que notre perception de la réalité est limitée par ce dialogue. Pour pouvoir voir, et l’on pourrait remplacer voir par développer la pleine conscience, il faut regarder au-delà des idées préconçues et vivre l’expérience à travers notre être.

Le dialogue intérieur est ce qui te donne une base. Le monde est comme ceci ou comme cela parce que nous nous disons à nous-mêmes qu’il est comme ceci ou comme cela.

Voir n’apparait que lorsque le guerrier est capable d’interrompre le dialogue intérieur.

Comme l’explique, Don Juan, la personne en quête de sens doit adopter les bons comportements jusqu’à ce qu’ils portent leurs fruits. Selon le sorcier Yaqui les hommes sont tous victimes de leurs complaisances et de leurs croyances, et seul un comportement exemplaire pourra les libérer.

Nous sommes tous victimes des mêmes mystifications. La seule façon de les surmonter est de persévérer dans le comportement du guerrier. Le reste vient tout seul.

Qu’est-ce que le reste? lui demanda Carlos.

La connaissance  et le pouvoir. Les hommes de connaissances possèdent les deux. Cependant aucun d’eux ne peut dire comment il les a acquis. La seule chose qu’ils savent c’est qu’ils ont continué à agir comme des guerriers et qu’à un moment donné tout a changé.

Le but pour Don Juan est de vivre pleinement la vie. Dans d’autres traditions, on parlerait de vivre au moment présent. Mais l’objectif reste le même: faire pleinement l’expérience de la vie qui nous est donnée.

L’expérience véritable est d’être un homme, et ce qui compte c’est d’être en vie; le petit détour que nous sommes en train de prendre maintenant, c’est la vie. La vie en soi est suffisante, elle s’explique de soi-même et elle forme un tout. Un guerrier comprend tout ça et vit en conséquence.

Le guerrier agit en étant pleinement présent sans se laisser distraire par ses désirs et ses attentes. Il est dans une action portée par l’attention. Il agit avec entrain alors même qu’il a lâché prise.

Que l’on soit parent, artisan, employé, ou artiste … on peut agir tel un guerrier en s’impliquant pleinement dans chaque action. Peu importe le résultat, l’important est de donner le meilleur de soi-même: être totalement présent dans chacun de nos actes.

Pour an savoir plus sur le parcours de Carlos Castaneda, je vous recommande de lire Histoires de pouvoir dont sont tirés les extraits cités dans cet article.

Sources: Photo haut de page de Arman Zhenikeyev / Histoire de pouvoir de Carlos Castenada (ed. folio) 

Note: Article initialement publié en juin 2015, enrichit d’une version audio en septembre 2017.

Voilà un article qui pourrait aussi vous intéresser: Comment allier persévérance et lâcher prise.

Catégories
Gérer le stress Podcast

Nos Pensées Entretiennent Nos Émotions

« Une émotion c’est de l’énergie en mouvement qui devrait circuler librement. Les pensées négatives bloquent l’émotion en soi. »

Écouter « Nos Pensées Entretiennent Nos Émotions »

  • Est-ce que lâcher prise et se libérer de ses désirs veut dire avoir une vie plate et sans couleurs?
  • Quelle est la relation entre pensées et émotions?
  • Quelle est la recette de la soupe miso?

Vous aurez toutes les réponses dans cet épisode!

Musique de fin Fat Freddy’s Drop « Hope for a Generation »

Catégories
Méditation et Yoga pour Enfant Podcast

Respirer Avec Doudou, Méditation Enfant

On va voir dans cet épisode une méthode aussi simple que bénéfique pour permettre à l’enfant de ramener l’attention vers son corps et son intériorité.

Écouter Respiration Avec Doudou, Méditation Enfant

J’ai découvert cet exercice à travers le travail de Dominique Butet.

Dominique Butet est enseignante et pratiquante de méditation. Elle a découvert la méditation à travers le monde bouddhiste en visitant plusieurs communautés autour de Dharamsala, en Inde du Nord.

Depuis elle incorpore la méditation à son travail d’enseignante et elle a coécrit le livre La méditation pour les enfants, une initiation avec Yupsi le petit dragon (éd. Marabout).

Dominique suggère de mettre l’enfant au centre de son évolution, en lui confiant des outils qui le rendent acteur de son présent et responsable de son avenir.

La méditation permet selon elle de mieux canaliser son attention et de développer sa concentration afin d’être pleinement présent lors des apprentissages, notamment ceux dispensés à l’école.

Dominique note que l’on peut introduire la méditation même à un très jeune âge vers 3 ou 4 ans. Il faut profiter dit-elle de la plasticité du cerveau à cet âge qui est qui bien plus importante que celle d’un adulte.

Les enfants qui découvrent tôt cette expérience progressent rapidement et ils y prennent gout, car ils en ressentent les effets bénéfiques et ils s’amusent.

Dominique recommande un exercice simple.

Respirer avec Doudou

L’enfant est allongé sur le dos. Il pose son doudou sur le bas de son ventre et porte toute son attention sur le va-et-vient de celui-ci. Il ressent le doudou qui avance ou recule, monte ou descend, avec les respirations.

L’adulte pourra au début guider l’exercice, en rappelant à l’enfant de ressentir les mouvements de son doudou et cela pendant 3 respirations.

Cet exercice simple va introduire une notion fondamentale. Il est possible de volontairement tourner l’attention vers soi, vers ses ressentis.

En grandissant, l’enfant sera de plus en plus sollicité par les demandes extérieures, son attention sera accaparée par le monde autour de lui. S’il apprend très jeune à volontairement et régulièrement retourner l’attention vers son corps, vers ses émotions, et vers ses pensées cela sera une aptitude précieuse pour son bien-être.

Source: Ultreïa #10

Catégories
Bouddhisme Podcast

Siddharta Gautama, le Bouddha Historique

Découvrez dans cet épisode le parcours du personnage central du bouddhisme, le prince Siddharta Gautama.

Écouter Siddharta Gautama, le Bouddha Historique

Vous allez découvrir:

  • Pourquoi il a quitté son royaume pour entamer sa quête
  • Son parcours et sa recherche sur la source de toutes souffrances
  • Ses découvertes et son éveil

Réf. et recommandations: Sapiens de Yuval Hariri, Sur les Traces de Siddharta de Thich Nhat Hanh

Catégories
Podcast Psychologie

Pourquoi le Manque de Volonté?

« La volonté est une ressource limitée, mais renouvelable. »

Écouter Pourquoi le Manque de Volonté

Dans cet épisode du podcast, on va découvrir:

  • Pourquoi on surestime notre volonté
  • Le rapport entre volonté et gratification immédiate
  • Pourquoi il faut éviter le soir les grandes discussions de couple
  • Le machiavélique test du marshmallow!

Références: The One Thing de Gary Keller, Walter Mischel étude.

Catégories
Paroles de Sagesse Podcast

La Sincérité – Proverbe Soufi

« La sincérité est la perle qui se forme dans la coquille du coeur. »

– Proverbe Soufi

La Sincérité – Proverbe Soufi

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=RuZr4gmHOtM[/embedyt]

Pour aller plus dans la discussion écouter le podcast

Agir selon son coeur, c’est vivre avec cour-age (coeur-agir).

Plus l’on dépasse nos peurs moins l’on a besoin de se protéger derrière un masque.

Nos mensonges, internes et externes, sont un mécanisme de protection. Ils sont comme un masque que l’on porte depuis tant d’années qu’il devient attaché à notre sens d’identité.

Lorsque l’on se reconnecte à soi et au coeur, que l’on trouve un appui en soi, on se libère peu à peu du besoin de se protéger et donc du besoin de paraître.

On va alors pouvoir agir avec de plus en plus de sincérité et d’authenticité. Agir à partir du coeur c’est cultiver la sincérité.

Catégories
Podcast Reprendre Confiance en Soi

Qui Ne Demande Pas, Ne Reçoit Pas

« Lorsque l’on fait une demande, il y a la possibilité d’avoir un « non ». Mais si l’on ne demande pas, le non est certain. »
J’ai enfin réussi à obtenir un jour de congé en plus par semaine. Pendant ces derniers mois, je travaillais 6 jours par semaine dans 4 cliniques chiropratique éparpillées à travers Bangkok.
Ce jour de congé en plus fait une grande différence. Plus de temps pour souffler et pour profiter de la Thaïlande, mais aussiplus temps pour écrire et partager sur le blog.
Écrire est un « travail » que je peux facilement concilier avec mon jour de repos que ce soit dans un café ou dans un parc.
Cette nouvelle situation m’a rappelé un concept simple « si l’on ne demande pas, on ne risque pas de recevoir. »

Écouter « Qui Ne Demande Pas, Ne Reçoit Pas

Catégories
Apprendre à Relativiser Podcast

Transformer la Résignation en Espoir

On va voir dans cet épisode que c’est en faisant la paix avec le sentiment de résignation que l’on pourra agir avec espoir.

Écouter « Transformer la Résignation en Espoir »

Retranscription du podcast

On va voir dans cet épisode que c’est en faisant la paix avec le sentiment de résignation que l’on pourra agir avec espoir.

Résignation

C’est ce sentiment que quoique l’on fasse on ne va pas y arriver. On n’a pas réussi jusque là, pourquoi est-ce que maintenant, cela va marcher? Que cela concerne la réussite dans une relation de couple, la réussite au travail ou au niveau financier, ou encore la capacité à s’exprimer librement en public ou devant des inconnus.

Se résigner c’est ressentir que l’on porte un blocage, qui peut être propre à notre nature ou dû à notre éducation, un blocage qui est profondément ancré en nous, nous empêchant d’obtenir ce que l’on désire.

L’espoir

L’espoir c’est ressentir que le but est à portée de mains. C’est de voir notre passé comme une série d’expérimentations, comme un apprentissage qui nous a préparés à atteindre ce que l’on souhaite.

Ressentir de l’espoir c’est voir cette série d’expériences, agréables comme désagréables, comme un capital accumulé que l’on pourra bientôt transformer en ce que l’on désire: une transformation personnelle, une percée professionnelle, ou encore une voie artistique.

L’espoir permet de garder une approche optimiste, de persévérer, d’avoir confiance en soi et en la vie. Alors que le sentiment de résignation nous fait percevoir notre vie comme un échec, comme une déception sans issue.

Au vu de cela, le sentiment d’espoir semble être plus souhaitable que celui de résignation. Pourtant il est important de réaliser que ces 2 sentiments sont inséparables. On peut chercher à se focaliser sur l’espoir, l’optimisme et être positive, mais en arrière-plan, au niveau inconscient, les sentiments d’inquiétude et d’incertitude resteront bien présents.

En effet, lorsque l’on introduit au cerveau la notion de gain, ce que l’on espère atteindre, cela automatiquement crée la possibilité de perte.

Le meilleur moyen d’agir pour obtenir ce que l’on souhaite, c’est en acceptant la possibilité de ne pas y parvenir. En faisant la paix avec le sentiment de résignation, on va pouvoir libérer de la disponibilité et de l’énergie pour pouvoir agir pleinement sur ce que l’on souhaite obtenir.

Je connais une femme, la trentaine passée, dont le plus cher espoir est d’avoir des enfants. Elle vit une relation de couple épanouie qui dure depuis 10 ans et elle veut fonder une famille avec cet homme. Mais elle n’arrive pas à être enceinte. Après de multiples années d’essais, et après deux tentatives d’insémination artificielle, elle n’a toujours pas réussi à porter un enfant en elle.

Elle ne perd pas espoir, loin de là. Lorsque j’ai discuté avec elle, elle semblait certaine de pouvoir y arriver. Elle m’a parlé du pouvoir de visualisation, de la loi d’attraction. Elle y croit de tout son être et n’accepte pas la possibilité d’un échec.

Lorsque j’ai essayé de lui faire entrevoir le fait qu’elle ne puisse pas avoir d’enfants – car c’est une vraie possibilité -, elle n’a pas voulu en entendre parler.

Je pouvais ressentir chez elle, l’énergie qu’elle utilisait pour garder son optimisme et sa confiance, mais aussi la grande énergie qu’elle utilisait pour repousser, pour réprimer le sentiment que peut-être elle ne pourra jamais avoir d’enfants.

Le double mécanisme de devoir sans cesse nourrir l’optimisme et de réprimer la possibilité d’un échec, est épuisant. Cela crée un état de tension continu.

À l’opposé de cela, faire la paix avec la possibilité de ne pas pouvoir obtenir ce que l’on souhaite, c’est libérer de l’énergie et de la disponibilité.

Accepter cette possibilité, cela ne veut pas dire que l’on renonce. C’est simplement faire davantage confiance en la vie. C’est lâcher prise par rapport au résultat.

On pourra alors poursuivre notre objectif en portant plus d’importance sur le chemin que sur le résultat souhaité. En conclusion, permettre au sentiment de résignation d’exister en soi et faire la paix avec, c’est pouvoir se focaliser pleinement sur son objectif.

Catégories
Podcast Société

La Quête Du Bonheur, Bientôt Terminée?

La fin du XX° et le début du XXI° ont marqué le début de l’ère du bonheur, ou du moins, de sa quête. Si aujourd’hui, cela semble naturel de vouloir améliorer son bien-être mental et émotionnel, cela n’a pas toujours était le cas, loin de là.

Comme on va le découvrir, cette quête du bonheur est très récente. Elle a été précédée par d’autres quêtes qui ont longtemps préoccupé l’humanité, mais qui ne sont plus aujourd’hui d’actualités. De même, comme on va le voir, il se peut que l’on trouve, dans un futur proche, le bonheur au niveau individuel. Quelle sera alors la prochaine quête de l’humanité?

C’est que l’on va explorer ensemble dans cet épisode du podcast Pratiquer la Méditation.

Vos commentaires sont toujours les bienvenues. Bonne écoute!

Écouter « La Quête du Bonheur, Bientôt Terminée? »

Catégories
Communiquer Podcast Reprendre Confiance en Soi

Affirmation de Soi, Pourquoi C’Est Difficile?

J’entends souvent « Je manque de confiance en soi » ou « j’aimerais avoir davantage confiance en moi. » De nombreuses personnes que je rencontre au cabinet ou à travers le blog souhaiteraient avoir plus de confiance. Elles en parlent à leurs amis, lisent des livres, ou font des stages afin d’acquérir plus de confiance.

Mais comment savoir si ces efforts portent leurs fruits? Quelles sont les manifestations d’une plus grande confiance en soi ?

Il y en a plusieurs: une plus grande clarté dans la prise de décision, moins de réactivité face au regard des autres, plus de tolérance et de bienveillance envers les autres, et surtout la capacité à mieux s’exprimer.

Et c’est ce dernier point que j’aimerais commencer à explorer dans cet épisode. L’affirmation de soi est la manifestation la plus aboutie de la confiance en soi.

On va commencer par découvrir pourquoi autant de personnes ont du mal à s’exprimer. On va voir comment la société moderne à contribuer à brider l’expression de soi.

Écouter « Affirmation de Soi, Pourquoi C’Est Difficile? »

J’entends souvent « Je manque de confiance en soi » ou « j’aimerais avoir davantage confiance en moi. » De nombreuses personnes que je rencontre au cabinet ou à travers le blog souhaiteraient avoir plus de confiance. Elles en parlent à leurs amis, lisent des livres, ou font des stages afin d’acquérir plus de confiance.

Mais comment savoir si ces efforts portent leurs fruits? Quelles sont les manifestations d’une plus grande confiance en soi ?

Il y en a plusieurs: une plus grande clarté dans la prise de décision, moins de réactivité face au regard des autres, plus de tolérance et de bienveillance envers les autres, et surtout la capacité à mieux s’exprimer.

Et c’est ce dernier point que j’aimerais commencer à explorer dans cet épisode.

L’affirmation de soi est la manifestation la plus aboutie de la confiance en soi

Si l’on compare cela avec une pièce de théâtre. Tout le travail que l’on fait sur soi correspond aux préparatifs de la pièce (l’écriture de la pièce, la répétition des textes, la mise en scène, le décor…) qui peuvent prendre des mois, et le spectacle d’une heure correspond à l’expression de soi.

S’exprimer librement va faire appel à la capacité à être clair dans ce que l’on veut exprimer, et à l’aptitude à le faire avec efficacité.

Pouvoir s’affirmer efficacement est la plus nette expression d’une bonne confiance en soi.

Et d’ailleurs, ce n’est pas étonnant que les personnes qui se plaignent d’avoir un manque de confiance le fassent, car ce manque de confiance les empêche de s’affirmer pleinement.

Ces personnes, et cela vous concerne peut-être, veulent pouvoir

  • s’exprimer en public
  • parler facilement à des inconnus
  • exprimer leurs émotions sans retenu
  • exprimer leur désaccord
  • s’affirmer davantage

Améliorer sa confiance en soi c’est transformer sa capacité à s’exprimer

Dans cet épisode et ceux qui vont suivre, on va creuser le sujet de l’affirmation de soi.

On va commencer par découvrir pourquoi autant de personnes ont du mal à s’exprimer. On va voir comment la société moderne à contribuer à brider l’expression de soi.

Cela a commencé par ce que l’on appelle la révolution scientifique. À partir du 17° Siècle l’Europe a remis en question toutes les croyances admises depuis des siècles sur le fonctionnement du monde. Les hommes de science ont cherché à comprendre comment le monde fonctionnait: de la composition de nos cellules au mouvement des planètes.

Cette révolution a permis de se libérer des superstitions. Au 14° Siècles on attribuait les grandes épidémies de peste à des forces maléfiques. On n’avait pas idée que cela provenait d’organismes si petits qu’ils étaient invisibles à l’oeil nu, et encore moins d’idée sur comment arrêter l’épidémie.

La révolution scientifique a permis de créer un environnement plus sûr et plus de prospérité.

Les recherches scientifiques qui coutent cher ont été financées par les états nations, car l’on voyait dans les découvertes scientifiques un moyen de rendre plus riche et plus fort un pays.

Le rôle de la science s’est fait de plus en plus ressentir dans la société

Les scientifiques avaient même leurs idées sur comment améliorer l’être humain et ses interactions au vu de renforcer la nation.

L’approche scientifique est une approche réductrice par définition: on réduit les mécanismes complexes en des mécanismes plus simples que l’on peut observer et mesurer.

Par exemple le fonctionnement d’une personne peut être réduit à des sécrétions d’hormones qui à leur tour peuvent être réduites à des interactions chimiques qu’on peut ensuite comprendre par les lois de la physique pour finalement déduire des équations mathématiques.

Au début du XXe, le monde médical a considéré que l’expression de l’amour n’était qu’une manifestation biologique pour obtenir de la nourriture. Et que si les parents nourrissaient bien leur enfant, il n’y avait alors plus besoin d’exprimer excessivement son amour.

Dans les années 20, John Watson, une autorité dans le soin des enfants, écrivait: « Jamais n’embrassez ou ne serrez dans vos bras vos enfants. Ne leur permettez jamais de s’asseoir sur vos genoux. Si vous le devez, embrassez-les une fois sur le front lorsqu’ils disent bonne nuit. Serrez leur main dans la matinée. »

Cela peut sembler ridicule aujourd’hui, mais la société dans laquelle ont vécu nos grands-parents et pour certains nos parents aussi, a été structuré pour être une société forte au détriment parfois de l’individu et de son besoin d’expression.

En plus de s’immiscer dans l’éducation des plus petits, les états ont créé l’école moderne pour atteindre le plus grand nombre d’enfants.

À l’ère industrielle, l’école a initialement été structurée pour préparer les enfants à devenir de bons citoyens: travailleurs à l’usine, mère au foyer, ou soldats.

Il s’agissait d’apprendre à suivre les règles, à pouvoir lire et écrire, pour suivre les manuels et les directions.

Là aussi l’expression de soi a été fortement bridée. Si vous avez dans votre entourage des enfants, il n’est pas difficile de voir que l’expression naturelle d’un enfant n’est pas de s’asseoir pendant des heures sur une chaise en bois et de se faire gaver d’informations.

On ne le réalise plus trop aujourd’hui, mais depuis le début de l’ère moderne et à bien des égards encore aujourd’hui, l’état donne de la sécurité et de la stabilité, mais demande en échange que ces citoyens soient de parfaits travailleurs et soldats.

Pendant longtemps les critères de réussite d’un pays étaient son PIB, la réduction du taux de mortalité infantile ou encore la force de son armée.

Puis la société s’est posé la question: est-ce qu’un pays avec un haut PIB, mais aussi un haut taux de dépression et de suicides est un pays qui réussit?

Est-ce que Singapour qui a un haut PIB réussit mieux que le Costa Rica qui a un PIB bien plus bas, mais dont la perception de qualité de vie de ces habitants est bien plus élevée que les Singapouriens?

À la nécessité de croissance d’un pays s’est donc peu à peu ajoutée l’importance du bien-être de ces concitoyens. Le bonheur qui longtemps n’a pas été considéré dans l’équation de la gestion d’un état prend une place de plus en plus importante en ce début du XXIe.

Grâce à une longue période de paix – l’interdépendance économique/scientifique des plus grandes nations a favorisé une période de paix sans précédent -, le souci de protéger son groupe (sa communauté, sa nation) est passé au second plan, et le bien-être individuel est passé au premier plan.

Mais on l’a vu, nous sommes les enfants de générations qui ont eu l’expression bridée et limitée

Pour beaucoup on a du mal à s’exprimer librement, car l’on a appris qu’il était plus important de se conformer aux demandes extérieures que sont celles de la famille, de l’école, du monde du travail ou de l’état.

Les concepts de s’épanouir personnellement, de faire un métier que l’on aime, de suivre sa voie, de vivre en accord avec son coeur, étaient des concepts inconnus il y a seulement deux générations en arrière.

Mais cela change rapidement.

Avec la montée de l’individualisme, une expression débridée a pris de plus en plus de momentum. Cela a été exacerbé par l’avènement d’internet. On exprime avec force et conviction nos opinions, nos idées, notre colère.

La nécessité de transparence semble être devenue un dû. Que ce soit dans la politique ou dans la relation de couple, il ne faut rien cacher et tout exprimer.

Nous sommes passés d’un extrême à l’autre. En surcompensant des années de retenues, on a grand ouvert les vannes de l’expression.

En 2 générations nous sommes passés d’une culture qui bride l’expression de soi à une société où tout le monde s’exprime, mais personne n’écoute!

L’expression qui nait d’une saine confiance en soi n’est pas une expression étouffée ni une expression compulsive.

Pour pouvoir trouver le juste milieu, celui qui nous permettra d’exprimer nos valeurs en respectant les valeurs des autres, il va falloir faire un travail de connaissance de soi.

Une meilleure connaissance de soi pour dépasser la peur inconsciente de s’exprimer que l’on a hérité de nos aïeuls, mais aussi pour apprendre à être attentif à l’autre lorsque l’on s’exprime.

Nous vivons dans une période où il enfin possible de s’exprimer librement, maintenant il s’agit de le faire avec authenticité et bienveillance.

C’est là où le développement de la confiance en soi nous aidera à trouver le juste ton.

Dans les futurs épisodes, on verra pourquoi méditer renforce la confiance en soi et favorise une expression libre et intelligente.