Alexandre, auteur du blog C’éclair! m’a invité à participer à une croisée des blogs (plusieurs auteurs écrivent sur le même sujet) sur le thème ralentir pour réussir.
Ralentir pour réussir? Cela peut sembler contre-intuitif. En effet, réussir – que ce soit mettre en place un changement de vie ou concrétiser un projet – implique d’aller de l’avant. Pour réussir, il faut se libérer de son immobilisme puis agir avec entrain et constance. Il faut créer suffisamment de momentum, pour « décoller » et passer au palier suivant. Pourquoi alors voudrait-on ralentir alors que l’on commence à peine à bouger?
Voilà la nuance: il ne s’agit pas de ralentir ses actions, mais de ralentir ses pensées.
Le rôle des pensées dans tout changement
La réussite nécessite un changement qui va permettre de transformer un aspect de notre vie. Et pour pouvoir mettre en place un changement (hygiène de vie, habitude, persévérance…), la réflexion va jouer un rôle important. Elle va nous permettre de nous projeter, de nous motiver, ainsi que de planifier et d’anticiper. Les pensées vont nourrir l’envie d’entreprendre un projet et elles vont établir la feuille de route pour y parvenir. Mais la réflexion et les pensées qui l’accompagnent peuvent également devenir un obstacle ou un frein lorsqu’elles deviennent hors de contrôle.
Voilà un exemple.
Max veut écrire un livre
Max a très envie d’écrire un livre. Il sait qu’il est capable d’écrire. Il écrit régulièrement des articles pour des magazines à diffusion internationale. Il a en lui un livre depuis plusieurs années et il se sent désormais prêt à le matérialiser. Max a bien planifié son projet. Cela fait plusieurs mois qu’il travaille sur la structure du livre et ses rubriques. Les recherches sont faites, et il a toutes les informations nécessaires. Il faut maintenant passer au stade de l’écriture.
Pour cela Max a prévu de passer 3 mois loin de tout et au calme. Il a loué un appartement dans les Alpes de hautes Provence. Il a organisé en amont son activité professionnelle pour pouvoir se permettre d’avoir le temps et la disponibilité pour travailler sur son livre.
Une fois installé dans son appartement de montagne, Max a commencé à écrire avec entrain et efficacité. Il était heureux d’avoir pu mettre en place cette parenthèse dans sa vie et de pouvoir enfin travailler sur son livre.
Il s’imaginait maintenant le plaisir que cela serait d’avoir cet ouvrage enfin fini, de pouvoir le partager avec le plus grand nombre. Il se demandait s’il approcherait lui-même les médias ou s’il ferait appel à un agent.
Mais une fois sorti de ses belles pensées, Max se retrouvait face à son écran. Il n’avait que 30 pages d’écrites et le plus gros restait à faire. Reprendre l’écriture devenait plus difficile. Il ressentait le besoin de faire de plus en plus de breaks. « C’est bon pour aujourd’hui, je vais aller me promener! »
Durant ses coupures il retrouvait son enthousiasme à l’idée de finir ce livre. Après tout, il lui restait 2 mois et demi, et s’il écrivait 2 pages par jour, le livre serait bouclé et prêt à être partagé avec le monde!
Mais ses sessions d’écriture continuaient à être perturbées par ses pensées. En addition à ses projections dans le futur, s’immisçaient maintenant des doutes sur le bien-fondé de son livre: est-ce le bon sujet? Son livre sera-t-il publié?
Max se sentait comme paralysé et vidé de sa créativité, et plus vite tournaient ses pensées plus il se sentait incapable d’avancer sur son projet. Ces mêmes pensées qui l’avaient porté et motivé à écrire l’empêchaient maintenant d’aller de l’avant.
Lorsque le mental nous paralyse
Lorsque les pensées courent après le succès, elles accaparent notre attention et nous dérobent de notre créativité et de notre capacité à agir.
Pour pouvoir persévérer, il va falloir apprendre à ralentir le flot de ces pensées compulsives. Il faut réussir à s’extirper de ce monde imaginaire qui est si gourmand en attention et en émotions.
Ralentir le flot des pensées
Apprendre à méditer est une bonne idée. Cela permet de mieux canaliser l’attention et de moins se laisser prendre par l’anticipation du succès ou la crainte de sa perte. Faire du sport peut également aider à ralentir temporairement le flot des pensées. Les pratiques qui combinent mouvement et respirations sont également recommandées: yoga, tai chi, qi gong.
L’important est d’apprendre à prendre conscience de ces pensées qui nous dispersent, à les ralentir et à les apaiser. Sans cela, le succès ne sera qu’un mirage qu’on ne pourra jamais atteindre.
Et qu’est-il arrivé à Max?
Après ses 3 mois à la montagne Max est revenu … sans livre. Il n’a pas réussi à l’écrire. Mais Max ne regrette pas son séjour. Il a redécouvert la joie de vivre auprès de la nature, et il a fait de très belles rencontres. Max en a aussi profité pour faire le point sur sa vie. Il a réalisé que l’important était de ressentir la joie et la paix en soi, puis de créer à partir de cet état. Il pense même que cela ferait un bon sujet pour un futur livre. Le moment venu d’écrire à nouveau, il sait désormais qu’il devra faire le nécessaire pour ralentir et apaiser ses pensées.
Avez-vous vous aussi eu des périodes où le flot des pensées vous paralysait et vous empêchait d’avancer dans vos projets? Vous pouvez utiliser la zone commentaire ci-dessous pour partager votre expérience.
Cet article est ma contribution à l’événement, À la croisée des blogs, initié par Alexandre du blog C’éclair!
3 réponses sur « Ralentir Pour Réussir? Max Veut Écrire un Livre »
Bonsoir,
Ma maigre expérience de vie m’a amené à cette réflexion : Ce qui est le plus difficile dans la vie est de « faire rien ». Je précise « faire rien » et non ne « rien faire ».
« Faire rien » demande un travail, celui actif de ne pas être dans la production, la réaction, mais bien de se laisser aller à ces actes dont l’image donnée est celle de l’inactivité : regarder, sentir ce qui se passe autour sans interférer…vivre en fait ce que l’on nomme la pleine conscience (dur travail ;-)
Le problème, c’est qu’il est difficile de ne pas réagir. La leçon, c’est de m’apercevoir que très souvent ma réaction ne changera pas ce qui se passe pour une meilleure vie, alors que mon esprit se rebelle contre ces ressentis : pourquoi réagir alors ? Prendre le temps de laisser décanter ce qui s’est passé et qui est déjà mort.
Le problème, c’est le jugement que je porte de manière instantanées aux évènements, sans tenir compte de toutes les interactions en cours..
Le problème, c’est que je décide d’écrire un livre à tel endroit, à tel moment, en déniant complètement l’essence de ce livre et l’essence de ce que je suis à ce moment et en ce lieu.
Ce qui me fonde n’apparait pas sur commande, mais seulement lorsque je décide de ne pas faire.
Seulement a ce moment là, il convient de prendre la plume et de laisser la trace de cet instant de vie, quitte à l’effacer à la relecture. Mais si j’ai pris le temps de ne « faire rien » avant, il me sera certainement inutile d’utiliser la gomme par la suite.
C est la différence entre écrire pour les autres et donc pour soi, et s’écrire simplement ce que d’autres auront plaisir à lire.
Voili !!!
Merci pour ce beau partage Philippe.
[…] Ralentir Pour Réussir ? Max Veut Écrire un Livre par Moutassem Hammour […]