Les gens ont souvent une idée erronée à propos de ce que signifie « être en paix avec soi-même ». Quand vous êtes en paix avec vous-mêmes tel que vous êtes, cela ne veut pas dire que votre vie est constamment paisible. Cela veut dire que, même au beau milieu de vos défis les plus importants, vous pouvez toujours revenir à votre cœur, votre plus grand refuge.
Si vous pressentez qu’il existe au cœur de vous-même un lieu de liberté et de paix, où votre quotidien pleinement vécu prendra des allures extraordinaires, si vous voulez voir les choses sous un angle différent, alors prenez le risque de rejoindre l’autre rivage de vous-même
Dans cette lecture méditative d’un extrait du livre Le pouvoir du moment présent, Eckhart Tolle répond à la question d’un participant qui note:
J’ai l’impression qu’un lourd fardeau vient de m’être retiré des épaules. J’ai une sensation de légèreté. Je me sens l’esprit clair… mais mes problèmes m’attendent toujours, n’est-ce pas? Ils n’ont pas été résolus. Est-ce que je ne suis pas temporairement en train de les fuir?
Découvrez la réponse d’Eckhart Tolle dans cet épisode.
Pas de Problèmes, Dans le Moment Présent – Eckhart Tolle
Lorsque l’on recherche à donner du sens à sa vie, à y voir plus clair, on a tendance à rechercher la solution à l’extérieuret dans le futur. On essaie de trouver le scénario idéal, celui qui nous rendra plus épanouies. On se demande ce que l’on a besoin de changer en soi ou autour de soi pour être plus épanouie.
En essence, on se demande: « Qu’est-ce qui doit changer dans ma vie pour me permettre d’être plus heureux? » On espère avoir une image de la solution à poursuivre. On cherche à être rassuré que la voie que l’on suit aujourd’hui nous permettra d’être bien demain.
Cependant, cette démarche va à l’encontre de ce que nous dit Jung: « La clarté ne naît pas de ce qu’on imagine le clair. »
La solution ne vient pas de l’imaginaire
En d’autres termes, la solution à nos recherches ne vient pas d’une projection mentale, d’une voie dessinée par l’imagination.
Comment alors obtenir la clarté? Comment mettre en lumière le chemin qu’il faut suivre?
Jung nous invite à prendre conscience de l’obscur.
Pour mieux comprendre ce qu’il entend par cela, commençons par regarder de plus près ce que l’on recherche.
Qu’est ce que je veux vraiment?
La plupart des êtres humains aspirent à être en paix avec eux même, à se trouver dans un moment dans leur vie où il se sente satisfait avec qui ils sont et avec ce qu’ils vivent.
Ce que l’on souhaite du futur (du succès au travail, une rencontre amoureuse, une vie de famille épanouie, un corps en bonne santé) a fondamentalement pour but de nous permettre de nous sentir heureux et en paix.
Généralement, personne ne recherche à se sentir plus stressé, moins confiant, moins aimée et moins aimant. On souhaite pour la plupart d’entre nous un état de joie et de paix et une vie remplie d’amour.
Cet état que l’on poursuit tous, plus ou moins consciemment, ne peut se vivre que dans le moment présent. C’est un état qui ne peut pas se vivre dans le futur.
On risque une quête sans fin du bonheur
Le futur attendu est en effet une image idéalisée de la réalité. Et dans ce futur, même si l’on obtient ce que l’on souhaite, on pourra toujours trouver des raisons pour être insatisfait. Il y aura toujours quelque chose qui manque et l’on risque de continuer une quête sans fin du bonheur.
Arrêtons d’attendre que demain s’améliore pour être bien aujourd’hui. Vous avez déjà la capacité de ressentir un sentiment de paix et de satisfaction. Mais pour cela, il faut arrêter de fuir la réalité en ressassant le passé et en espérant la délivrance dans le futur.
« La clarté ne naît pas de ce qu’on imagine le clair, mais de ce qu’on prend conscience de l’obscur. »
Être bien aujourd’hui
Prendre conscience de l’obscur, c’est mettre en lumière l’agitation du mental qui nourrit l’idée que la vie doit prendre telle forme pour nous permettre d’être heureux et satisfaits.
Arrêtons de croire que l’on doit changer, que le monde doit changer, pour nous permettre d’être bien. Ce qui doit s’arrêter c’est le besoin de contrôler et de prévoir.
Ces besoins créent une agitation en soi qui lèvent émotions et confusion, obscurcissant le simple bonheur d’être soi, ici et maintenant.
Tout comme l’agitation des flots remuant le sable rend l’eau plus sombre, l’agitation du mental obscurcit l’expérience du moment.
Prendre conscience de l’obscur, c’est réaliser que notre recherche du bonheur est ce qui obscurcit le chemin. La clarté apparait lorsque l’on accueille l’expérience du moment présent.
Carl Gustav Jung est un médecin psychiatre suisse (1875-1961)
Jung est le fondateur de la psychologie analytique. Son œuvre est liée à la psychanalyse de Sigmund Freud, dont il a été l’un des premiers défenseurs et dont il se sépara par la suite en raison de divergences théoriques et personnelles.
Jung a consacré sa vie à la pratique clinique ainsi qu’à l’élaboration de théories psychologiques, mais a aussi exploré d’autres domaines des humanités : telles l’étude comparative des religions, la philosophie et la sociologie.
« Le courage vient du mot coeur. L’essence du courage, c’est accepter de ressentir son coeur, y compris dans les situations difficiles ou douloureuses. »– John Welwood
John Welwood, psychologue et auteur, a noté que « l’essence du courage, c’est accepter de ressentir son coeur, y compris dans les situations difficiles ou douloureuses. »
Le courage c’est d’accepter notre vulnérabilité. C’est de continuer à agir, à s’exprimer, malgré la peur d’être rejeté.
Marwan, 33 ans, a grandi au Canada, mais il vit désormais au Liban. Enfant, il se décrit, comme étant timide et en retrait.
« En classe, je m’asseyais toujours près de la fenêtre. Je m’évadais dans mes pensées dès que je le pouvais. »
Malgré son inconfort initial à l’école, Marwan a poursuivi de longues études. Il s’est spécialisé dans la biologie pour devenir technicien de laboratoire.
À Beyrouth dans la capitale libanaise, il travaille désormais pour l’un des plus importants laboratoires d’analyse médicale.
Marwan est talentueux dans son métier, et il s’intéresse à de nombreux autres domaines lui donnant une bonne culture générale. Mais ce dont Marwan est le plus satisfait est le travail qu’il a fait sur lui même.
En paix en lui même mais de la difficulté à s’exprimer en public
Il note bien mieux se connaître et se sent généralement en paix avec lui même. Mais ce qui continue à travailler Marwan, c’est sa difficulté à s’exprimer clairement lorsqu’il se retrouve en public.
Durant les rencontres professionnelles et sociales, Marwan a du mal à s’affirmer. C’est comme si l’enfant timide resurgissait en lui même l’amenant à battre en retrait et à étouffer son envie de s’exprimer et d’être entendu.
Combien de fois, Marwan est revenu chez lui agacé de ne pas avoir dit tout haut ce qu’il pensait. « Mais pourquoi je ne m’affirme pas plus!? » Il ressassait alors les détails de la rencontre se disant qu’il devait s’améliorer (étudier plus, avoir plus de succès au travail, améliorer son apparence physique) pour enfin pouvoir être vu et entendu.
Cette attitude ne changeait pas grand-chose. Et Marwan vivait cela comme une déception, comme un sentiment d’échec.
Puis un changement subtil de sa perspective des évènements allait tout changer.
Accepter sa vulnérabilité
Après un séminaire de 3 jours à Dubai, Marwan est rentré chez lui dans son appartement en fin de soirée. Il était fatigué de son long week-end professionnel, mais comme à son habitude il repensait à ses quelques jours et se blâmait de son manque d’assurance.
Cependant, le sommeil et la lassitude ne lui permirent pas de se plonger dans ses pensées habituelles. Il se dit alors que peut être qu’il n’est simplement pas un bon orateur, qu’il n’a pas autant de réparti et d’humour que certains de ses collègues…et que cela était ok. Il fut surpris par le calme qu’il ressentit alors. Le fait d’avoir accepté de ressentir ses faiblesses, d’accueillir sa vulnérabilité sans vouloir la changer ou la fuir avait amené un sentiment d’apaisement.
Cette perspective nouvelle allait tout changer.
Durant la sortie sociale qui suivit, Marwan n’attendit pas de revenir chez lui pour refaire le point, il ressentit durant la soirée ce manque d’assurance. C’était une sensation corporelle d’inconfort, mélanges de désirs et de retenues. Alors que Marwan expérimentait sa difficulté à s’exprimer, il ne cherchait pas à fuir la sensation inconfortable. Il ne se disait pas « je suis nul, je dois m’améliorer. » Marwan acceptait simplement de ressentir cet inconfort en lui, et cela était libérateur.
Durant les semaines et les mois qui suivirent, Marwan embrassa ses limites. Au lieu de lutter contre son manque d’assurance, il le ressentait pleinement. Et surtout, il commença à s’exprimer malgré sa gêne.
Il pouvait se sentir rougir, chercher ses mots, mais cela ne l’empêchait plus d’exprimer ce qu’il ressentait et ce qu’il pensait.
Marwan avait compris que nier ses faiblesses, en cherchant à les fuir ou à les transformer, ne faisait en réalité que les entretenir. Marwan a accepté d’être vulnérable: « Je ne suis pas un grand orateur, mais c’est ok. Je choisis de m’exprimer même si je risque d’ennuyer les autres. Je choisis de m’exprimer même si je risque d’être jugé. »
C’est alors qu’il a commencé à agir avec courage. Le courage et la confiance en soi, ce n’est pas avoir toutes les armes pour réussir. C’est au contraire, aller au contact de la vie, des autres, en sachant que l’on peut être vulnérable.
Suivre son coeur
C’est accepter de suivre son coeur même si la voie est incertaine et inconfortable.
Comme l’a bien dit Welwood:
» Le courage vient du mot coeur. L’essence du courage, c’est accepter de ressentir son coeur, y compris dans les situations difficiles ou douloureuses. »
Le Dr Jonh Welwood a un PhD en psychologie clinique. Il est thérapeute et auteur. Welwood, aujourd’hui 75 ans, fut l’un des pionniers de l’intégration de la psychologie occidentale avec la sagesse orientale. Il a écrit 8 livre dont Perfect love, imperfections relationships a gagné le prix du meilleur livre en développement personnel (Books for a Better Life Awards) en 2007.