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Identifier & Surmonter Ses Peurs En 5 Questions

L’épisode d’aujourd’hui est en réponse à la question de Marie-Lise qui après avoir écouté un précédent épisode du podcast intitulé Comment Prendre Une Décision Importante m’a écrit:

Ces quelques lignes ont provoqué chez moi plusieurs heures de réflexion, et de réflexion en réflexion j’en suis arrivée à une question… Comment guérir une peur lorsque la prise de conscience de cette peur ne suffit pas, ou plutôt comment mettre en conscience l’avantage inconscient de ne pas « lâcher » cette peur?

J’ai trouvé cette question fort intéressante, car beaucoup de personnes veulent découvrir comment identifier et surmonter leurs peurs.

Comment dépasser ces peurs qui nous bloquent et qui nous empêchent de nous épanouir (être bien, être plus confiant, s’exprimer davantage, être moins stressé..)?

Écouter Surmonter Ses Peurs à l’Aide de ces 5 Questions

Regarder Surmonter Ses Peurs

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Documents et lien mentionnés

Support pdf pour cet exercice, cliquez ici >>

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RETRANSCRIPTION DE L’ÉPISODE

D’abord il faut identifier ce que l’on entend par peur.

En général, lorsque l’on parle de peur qui nous bloque, cette peur a deux attributs:

1. Elle est un obstacle à un résultat souhaité

2. Elle a une part inconsciente

Obstacle à un résultat souhaité

Vous avez certainement peur de sauter dans le vide. Mais cette peur n’est pas un problème. Car vous n’avez pas envie de le faire à moins peut-être que vous vouliez faire du parachutisme. Certaines peurs ont une utilité claire et vous ne voulez pas les dépasser.

La peur dont on parle ici, celle que l’on souhaite dépasser, est perçue comme un obstacle à l’obtention d’un résultat désiré.

Voilà quelques exemples:

  • Je souhaite m’exprimer plus librement en public, mais j’ai une peur qui m’empêche de le faire.
  • Je souhaite m’investir dans une relation, mais j’ai quelque chose qui me bloque.

Le premier attribut de cette peur c’est qu’elle constitue un blocage.

Part d’inconnu

Le second c’est qu’elle a une part de mystère. On n’arrive pas trop à identifier spécifiquement cette peur.

À l’opposé d’une peur dont on connait clairement l’origine. Lorsque je pratiquais en cabinet dans le sud de la France l’une des assistantes avec que j’ai travaillé m’a expliqué qu’à l’âge de 12 ans, elle avait font tomber une marmite d’eau bouillante sur son bras et son torse causant de sévères brûlures. Elle m’expliquait que 20 plus tard elle avait toujours de l’appréhension lorsqu’elle devait porter une casserole d’eau bouillante. Elle gardait dans sa chaire la mémoire de la douleur. Sa peur avait une origine clairement définie.

Mais dans le cas d’une peur ou d’une croyance qui nous bloque, cette peur n’est pas aussi clairement connue:

  • On peut avoir peur du succès, mais sans vraiment savoir pourquoi.
  • On peut avoir peur de s’investir dans une relation de couple, mais sans comprendre d’où vient notre blocage.
  • On peut avoir peur de s’exprimer alors que rationnellement on se dit que l’on ne risque rien.

Parfois on attribut cela au terme générique de manque de confiance, d’une faible estime de soi, on met une partie du blâme sur notre enfance, et l’on finit par considérer que ces peurs, ces blocages font partie de notre personnalité sans plus chercher à découvrir leur raison d’être.

La peur dont parle Marie-Lise possède donc ses deux attributs. Elle l’empêche de s’épanouir et elle nécessite d’être mieux comprise.

Mettre en lumière sa peur

Prendre conscience d’une peur c’est la mettre en lumière. C’est la passer d’un ressenti, d’une impression, à une compréhension plus tangible sur laquelle on va pouvoir agir.

Dans la question elle demande que faire lorsque prendre conscience ne suffit pas.

Avant d’essayer de répondre à cette question. Comment déjà prendre conscience d’une peur en partie inconsciente?

L’un des exercices qui est proposé dans le stage en ligne Méditer Aujourd’hui dans le module Trouver ma Voie consiste à aller au plus prés de soi pour découvrir le noyau de la peur.

Voilà un exemple de comment cet exercice fonctionne.

Surmonter ses peurs en 5 questions

1) Identifier le résultat souhaité. Si cette peur n’était pas là qu’est ce que cela vous permettrait d’atteindre, de faire, de vivre, de partager…?

Je vais prendre mon cas. L’un des objectifs que j’aspire à atteindre c’est de devenir plus indépendant au niveau financier.

Je me suis toujours débrouillé pour ne pas accumuler de la richesse. Même lorsque je gagnais plusieurs milliers d’euros par mois, je dépensais la plus grande part de mon argent dans des formations, des stages, des voyages. Je me disais que ce qui est important c’est de suivre ma « mission » et mettre de l’argent de côté ce n’était pas la priorité. La plupart des projets que j’ai entrepris, que ce soit la publication d’un magazine papier à l’ouverture de cabinet chiros, j’ai toujours fini par un résultat nul: pas de perte ni de gains.

Pourtant, maintenant je réalise que plus de flexibilité au niveau des finances serait un grand plus sur de nombreux aspects. J’ai en quelque sorte mis de côté la mentalité de l’artiste, du créateur seulement soucieux de partager.

Mais malgré cela, je vois que je continue à avoir du mal à mettre de l’argent de côté. J’en suis venu à la conclusion que j’ai une peur ou du moins une croyance qui m’empêche d’accumuler du capital.

Donc le point de départ de l’exercice, le résultat souhaité c’est: Je gagne désormais suffisamment d’argent pour vivre, mais aussi pour m’enrichir.

2) La question qui suit alors, c’est « Qu’est-ce qui est selon moi nécessaire pour avoir ce résultat? »

Je devrais rendre un service utile à des personnes prêtes à payer pour le résultat. Ça peut être de soigner les personnes en chiropratique, de proposer de consultation… et de le faire avec régularité et sur la durée.

3) La question qui suit: « En quoi cela peut me poser un problème? Quelles seraient les conséquences négatives de cette situation?»

Je n’aurais plus de temps pour autre chose. J’ai toujours eu une attitude de recherche, de curiosité. Passer mon temps à travailler pour gagner c’est risquer de passer à côté d’une expérience plus enrichissante.

Une autre remarque que je me suis faite lorsqu’à ce stade de l’exercice, c’est que gagner en stabilité financière me poussera peut-être à m’installer en couple puis à fonder une famille. Je sais que l’on n’a pas besoin de s’enrichir pour fonder une famille, mais une partie de moi nourrit la croyance que cela facilitera grandement ce processus.

En plus de passer du temps à travailler, il y aura le temps consacrer à la vie de famille, donc encore moins de temps pour mes recherches de sens.

Donc là je commence déjà à mieux comprendre pourquoi j’ai une résistance à m’enrichir. J’associe cela à une perte de liberté, au risque de ne plus pouvoir me consacrer à ce que j’aime: j’aime avoir l’espace et le temps pour réfléchir, contempler, et pour essayer de comprendre le monde autour de moi.

Ce dernier point répond à la quatrième question

4) Qu’ai je peur de perdre, qu’est-ce qui est réellement important pour moi?

Comme je viens de le noter ce qui est important pour moi c’est d’avoir l’espace et le temps pour réfléchir, contempler, et pour essayer de comprendre le monde autour de moi.

À ce stade de l’exercice on commence à mieux discerner la peur, qui est généralement la peur de perdre quelque chose et cela répond aussi à la seconde partie de la question de Marie.

Dans mon exemple, on voit clairement le bénéfice d’entretenir cette situation.

Mais mettre en lumière nos croyances et nos mécanismes ne suffit pas toujours.

Il faut creuser un peu plus profondément jusqu’à arriver au moment présent.

Et on va le faire en posant la question numéro 5:

5) En quoi la situation décrite à la question 2 est bénéfique pour ce qui est réellement important pour soi (réponse à la question 4)

Pour revenir à mon cas, en quoi le fait d’être très occupé peut-il être bénéfique à ma recherche de sens. Si j’ai réfléchi un peu, je remarque que plus j’ai des journées bien remplies plus je dois augmenter ma qualité de présence et mon intentionnalité. Lorsque je n’ai que 45 minutes le matin pour écrire, je dois pouvoir rapidement et efficacement focaliser et maintenir mon attention sur l’écriture. L’intention est claire « je suis là pour écrire » et la mise en oeuvre efficace. Je ne me laisse pas distraire par mon téléphone, par mon environnement ou par des pensées hors sujet.

Plus je suis occupé et plus je dois rester vigilant par rapport à où je vais poser mes pensées. Si je me laisse aller à stresser, je sais que je n’aurais plus le jus pour créer, pour faire un peu de sport, pour faire ce qui est important pour moi.

Le fait de travailler 6 jours par semaines en cabinet, de passer 1h30 à 2h00 dans les transports chaque jour, de travailler aussi sur la communication des professionnels du bien-être (j’accompagne 5 coaches dans la création de leur communication), et de travailler sur le blog et sur le cours Méditer Aujourd’hui, tout cela m’oblige à intensifier ma présence sinon je sature et j’ai des excès de colère.

Paradoxalement, moins j’ai de temps pour réfléchir et plus j’arrive à le faire efficacement et en profondeur.

Prendre conscience de cela m’aide à bien mieux accepter ma situation (réponse n°2 et 3), car d’une part elle soutien mon désir de m’enrichir (réponse n°1) et d’autre part, et cela est le plus important elle soutien ce qui est important pour moi (réponse n°4)

J’espère que je ne vous ai pas perdu, avec toutes ces réponses. J’ai créé un document avec les questions que vous pouvez télécharger sur la page de cet épisode. Cela vous sera utile lors de la prochaine session live du groupe Méditation et Confiance en Soi sur Facebook. Car l’on fera ensemble cet exercice.

L’avantage de cet exercice c’est que cela permet de voir que ce qui est important pour vous. C’est déjà là et disponible.

Donc cet exercice permet de mettre en lumière que ce qui est important est déjà disponible et que ce que l’on appelle une peur inconsciente est en réalité notre incapacité à voir une situation d’une manière équilibrée.

Ce que l’on le désire on le perçoit uniquement d’une manière positive, on le désire et on croit ne pas être complet (épanouis, heureux,…) tant qu’on ne l’a pas.

Dans mon cas, j’ai entretenu cette idée que m’enrichir est nécessaire pour m’épanouir et être.

Au niveau conscient je perçois « gagner de l’argent » comme purement positif.

Mais un niveau inconscient, je perçois cela comme un négatif: « gagner plus c’est travailler plus, et travailler plus c’est moins de temps pour ce qui est réellement important pour moi. »

Il y a souvent cette paire positive/négative. Notre conscient perçoit une situation (un résultat, se marier, gagner plus, perdre du poids ..) comme une nécessité à un autre bien-être et notre inconscient viennent en quelque sorte équilibrer cette perception, et nous faisant ressentir que ce que l’on souhaite est négatif (on a besoin de s’en débarrasser pour être bien).

Positif, on a besoin d’ajouter quelque chose pour être bien, négatif, on a besoin d’éliminer ou d’éviter quelque chose pour être bien.

L’exercice nous aide à voir que le positif (réponse n1) porte du négatif (réponse n3) et que le négatif porte du positif (réponse n5)

La réalité c’est qu’être bien ne nécessite pas d’ajouter ou d’éliminer des expériences dans notre vie. L’exercice nous montre que ce qui nous nourrit réellement est déjà disponible.

Ce que l’on croit être des peurs est en une incapacité à prendre du recul et à voir clairement ce qui est important.

Lorsque l’on fait cela on devient moins l’objet de nos désirs et du coup on a beaucoup plus de disponibilité. Et on pourra alors choisir de s’investir ou pas dans un nouveau projet.

Peut-être qu’après cet exercice, vous vous direz qu’après tout, ce que j’ai longtemps désirer n’est pas si important. Ou bien, vous pouvez vous dire pourquoi ne pas essayer. Vous ne le faite pas car vous en avez besoin, ce qui est important vous l’avez déjà, mais pour expérimenter, pour essayer.

Par Moutassem

Depuis 2012, j'enseigne la méditation et j'anime le podcast Pratiquer la Méditation. Mon premier métier est celui de chiropraticien où j'ai appris l'importance d'être connecté au corps. La méditation est venue naturellement après. Cela a changé ma vie : plus de stabilité émotionnelle, plus de confiance dans mon rapport aux autres et plus de joie au quotidien. Partager les bienfaits de cette pratique est ce que j'aime le plus faire. Durant ces 10 dernières années, j'ai publié plus de 550 épisodes en libre accès (vus ou téléchargé +3millions de fois). J'enseigne la méditation dans les écoles d'études supérieures, en entreprises et auprès du public. Je propose également des accompagnements individuels. Au plaisir de vous accompagner dans votre exploration de la méditation !