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Réfléchir, oui, mais avec modération !
Ce vendredi, en fin de journée j’ai ressenti un certain mal-être. Ce n’était pas un sentiment précis et je ne savais pas pourquoi ces émotions inconfortables s’installaient en moi. Surtout que cela faisait quelque temps que je me sentais bien et plein d’énergie. Pourquoi alors ce coup de blues ?
En y réfléchissant un peu, j’observais que cela avait commencé après la lecture d’un carnet datant d’un an sur lequel j’avais écrit mes pensées du moment. Cela m’avait replongé dans le passé et je ne pouvais m’empêcher de repenser aux choix que j’avais faits ces 12 derniers mois. J’ai également cogité sur le futur et sur ce que j’en espérais.
Le lendemain, par moment, je reprenais mes pensées. Je me suis senti agité avec le besoin de trouver une solution, de mieux planifier les 6 mois à venir. Alors que j’avais prévu d’aller faire une rando, je préférais y renoncer, car je ne me sentais pas assez en forme. Finalement, dimanche en fin de journée, je me suis retrouvé seul. Je décidais d’utiliser ce précieux temps pour faire le point et organiser mon futur. Mais alors que je m’apprêtais à allumer l’ordi, je pris clairement conscience que je n’en avais pas envie, que là n’était pas la solution. Je sortis le tapis de yoga pour faire quelques postures suivies d’une séance de 15 minutes de méditation. Je fis ensuite une vingtaine de minutes de posture de yoga de récupération, puis à nouveau je m’installais sur mon coussin de méditation pendant 25 minutes.
J’ai très bien dormi cette nuit, et ce matin je me suis réveillé ressourcé et de très bonne humeur. Cet épisode du week-end fut pour moi un rappel de ce que je savais déjà : les pensées ont le pouvoir d’affecter nos émotions. On peut se rendre malheureux alors que globalement tout va bien.
Le pouvoir des pensées sur nos sentiments
Nos pensées affectent nos émotions. Si une personne pense à une situation difficile – par exemple à une personne avec laquelle elle est en conflit – son corps va physiologiquement réagir. Le rythme respiratoire se modifie, les battements cardiaques s’accélèrent, les glandes surrénales sécrètent du cortisol, et la personne va être submergée par les émotions. Elle pourra ressentir de la colère, de la frustration, de la peur ou encore de la tristesse. Toutes ces modifications surgissent à cause des pensées. Il suffit de modifier ou d’arrêter nos pensées pour transformer notre état d’être.
Avec vous remarqué cet intéressant phénomène ?
Une réflexion interne (par ex : « il faut que je gère ce problème ») génère une certaine inquiétude en vous. Puis, votre attention est accaparée par autre chose, et vous oubliez la raison de votre inquiétude. Vous avez le souvenir du malaise, mais il n’est plus là, et vous essayez de vous remémorer la source de votre inquiétude. Lorsque vous la retrouvez, «ah oui, il faut que j’appelle cette personne.. », les sentiments d’inconforts reviennent. Les pensées (notre dialogue interne) affectent nos sentiments et nos émotions. Faut-il alors ne plus penser ?
Bien entendu, nos capacités à réfléchir, à analyser, à anticiper constituent une part fondamentale de notre humanité. Le problème n’est pas l’outil, mais comment on l’utilise. J’ai souvent lu (et écrit) que l’homme et la femme occidentaux sont surtout dans leur tête et pas assez dans leur corps. Ils sont dans la réflexion plutôt que dans le ressenti. En d’autres termes, on réfléchit trop ! Et cela a un effet cumulant.
Le poids des pensées
Une personne réfléchit à sa situation et cela résulte dans un sentiment de mal-être et d’inquiétude. En espérant apaiser son inconfort, elle va chercher des solutions… en pensant davantage. Ce qui va avoir pour résultat de générer encore plus de doutes et de questionnements. Je connais certaines personnes qui ne peuvent pas s’arrêter de s’inquiéter. Elles pensent sans cesse à leur situation, aux choix qu’elles doivent faire. On a vraiment l’impression qu’elles portent le monde sur leurs épaules. Tristement, cela se traduit par tous ces symptômes que l’on associe au stress : problème cardiaque, surpoids, mal de dos, et dépression pour n’en citer que quelques-uns.
Lorsqu’il est temps de décrocher
Oui, il est bien de réfléchir à sa situation et de faire le point, mais faisons-le d’une manière équilibrée et intelligente. Voilà plusieurs signes qui indiquent qu’on abuse de cet outil que sont nos pensées :
– Plus on réfléchit plus le sentiment de mal-être et d’inquiétude augmente. Si cela arrive, il est temps de décrocher. Passer à une autre activité et ne revenez à votre réflexion que lorsque vous vous sentirez mieux émotionnellement.
– On tourne en rond, et les réponses ne viennent pas. Parfois on se pose 1000 fois la même question et au lieu d’une réponse claire, c’est une confusion grandissante qui prend place. Stop. Reposer une mille et unième fois cette même question ne servira à rien. Fermez le dossier et laissez mûrir. Il est connu que la réponse vient souvent lorsqu’on s’arrête de chercher.
-On ressasse le passé. Si vous rejouez sans cesse dans votre tête la scène de la veille en vous disant j’aurais dû dire ou faire ça, ou si vous analysez chaque parole échangée pour comprendre pourquoi la personne a agi ainsi, c’est un voyant rouge. Surtout lorsque vous commencez à ressentir un sentiment d’injustice ou de la culpabilité, vous savez qu’il est temps de décrocher.
J’ai bien conscience que ce n’est pas facile d’arrêter le train de ses pensées, surtout lorsque ce dernier a pris beaucoup d’élan. Mais comprendre que nos pensées sont souvent à l’origine de notre mal-être devrait nous motiver à chercher à régulièrement lâcher prise. Le sport, la création (musique, bricolage, ..), le yoga et la méditation offrent d’excellents moyens d’arrêter le flot incessant de nos pensés. Cela fera du bien au corps, apaisera nos sentiments, et cela permettra également de reprendre nos pensées avec une perspective nouvelle et bien plus fraîche.
Plus on persévère dans cette démarche plus cela devient naturel de calmer le mental pour se ressourcer. Durant ce week-end, j’ai pu constater l’effet des pensées sur mon ressenti. Mais j’ai surtout apprécié qu’une partie de moi ait su intuitivement qu’il était temps d’arrêter le dialogue interne. Cela s’est fait facilement et relativement rapidement. Dans le passé, je pouvais vivre plusieurs semaines de stress avant de réaliser qu’il était temps de lâcher prise. C’est avec gratitude que je constate aujourd’hui la présence d’une plus grande vigilance (envers les pensés sources de stress) qui est, je pense, le résultat d’une pratique régulière de la méditation. En espérant que mon expérience de ce week-end vous soit utile.
8 réponses sur « Comment les Pensées Affectent Nos Émotions ? »
Très vrai!! j’essaie de m’imposer une pause chaque jour et peu à peu cela deviendra naturel
bonjour,
il y a deux jours en me levant j ai eu une crise d angoisse ,chose qui m arrive rarement,
j ai donc mediter dix minutes mais cela n allait pas mieux.J ai acceuilli cette angoisse
avec bienveillance,mais je n ai pas arrosé les graines de cette peur en moi.Il est vrai qu avec
l aide de la meditation,nous reconnaissons nos émotions et pouvons travailler dessus
Merci Thierry pour ce partage d’expérience
Un GRAND MERCI pour le partage de votre expérience et la diffusion de vos précieux conseils à travers des supports écrits, audios ou vidéos que je trouve excellents, qui me parlent bcp et qui m’apportent énormément… Vos séances sont une reelle source de bien être. Et votre voix très apaisante est vraiment un plus, c’est très agréable. Je vous souhaite le meilleur :)
Avec grand plaisir Julia!! :)
Bonsoir Moutassem, je vais un tout petit mieux. Ce podcast me parle beaucoup et m aide à ne plus nourrir mes pensées. Parfois le poids de mes pensées influencent mes sentiments, mes émotions. Grâce à vos précieuses explications bien claires et précises je prends conscience de mes pensées qui nourrissent qui agissent sur mes émotions et comme j en prends conscience je prends du recul et j arrête de nourrir mes pensées qui parfois me donnaient de l anxiété des angoisses; maintenant je sais comment faire pr protéger mes émotions, j en prends conscience je lâche prise je ne suis plus inquiète et je me sens bien. je vous remercie pour ce podcast bien analysé clair complet et vs m aidez beaucoup à voir plus clair ds mes pensées et sentiments et émotions. Bravo pour votre travail et merci ! à très bientôt !
Merci pour ce podcast, je suis beaucoup dans mes pensées. Vos méditations m’apaise et je commence à ressentir ma respiration, qu’avant je n’y faisais même pas attention. Merci à vous.
Avec grand plaisir Catherine :)