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Bienfaits de la méditation Podcast

10 Bonnes Raisons de Méditer

Si vous venez de découvrir la méditation, mais n’êtes pas sûr qu’elle soit faite pour vous ou si vous souhaitez méditer plus régulièrement, voilà 10 bonnes raisons de méditer.

Stephan Bodian, psychothérapeute, auteur et enseignant en méditation, partage 10 bienfaits de la méditation.

Écouter 10 Bonnes Raisons de Méditer

La méditation vous permet de :

1. Prendre conscience du moment présent

La méditation vous apprend à ralentir et à rencontrer chaque moment tel qu’il se présente.

2. Faire de vous-même un ami

Lorsque vous méditez, vous découvrez comment accueillir chaque expérience et chaque facette de votre être sans jugement ni rejet.

3. Approfondir vos rapports avec les autres

Tandis que vous prenez conscience du moment et que vous ouvrez votre coeur et votre esprit à votre propre expérience, vous faites naturellement profiter les membres de votre famille et vos amis de cette qualité de conscience et de présence.

4. Détendre votre corps et calmer votre esprit

Tandis que l’esprit se calme et se détend durant la méditation, le corps fait de même. Et plus vous méditerez régulièrement, plus cette paix et cette relaxation se propageront pour atteindre d’autres domaines de votre vie.

5. Faire l’expérience de la concentration et d’être plongé dans l’instant

Par la méditation, vous pouvez découvrir comment donner à chaque activité la même attention concentrée agréable que vous n’accordez encore actuellement qu’à certains moments particuliers, tels que pratiquer votre sport préféré ou faire l’amour.

6. Vous sentir plus centré, avoir davantage les pieds sur terre et être plus équilibré

Pour contrecarrer les peurs et les inquiétudes de la vie, la méditation donne un sens de stabilité et d’équilibre intérieurs que les circonstances extérieures ne peuvent détruire.

7. Améliorer vos performances au travail et dans vos loisirs

Des études on pouvait qu’une pratique simple de la méditation peut améliorer la perception, la créativité, l’expression de soi, et de nombreux autres facteurs qui contribuent à la réalisation des performances supérieures.

8. Intensifier vos sentiments de reconnaissance, de gratitude et d’amour

Tandis que vous découvrez comment accueillir votre expérience sans jugement ni aversion, votre coeur s’ouvre progressivement lui aussi à vous-même et aux autres.

9. Trouver un sens profond à la vie

Alors que vous accueillez votre expérience dans la méditation, vous vous trouverez peut-être relié à un courant plus profond de sens et d’appartenance.

10. Prendre conscience de la dimension spirituelle de l’existence

Tandis que votre méditation vous ouvre à la richesse de chaque moment éphémère, vous commencez naturellement à voir derrière le voile des perceptions et des croyances déformées.

Découvrez aussi les bienfaits de la méditation au travers du regard de la science.

Source: Stephan Bodian, Meditation for Dummies.

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Article invité Bienfaits de la méditation

Dépasser ces schémas qui vous limitent, à l’aide de la méditation – Témoignage de Sabine Cointe.

Méditer non seulement fait du bien au corps et au mental, cela permet de mieux comprendre comment nous fonctionnons. J’entends régulièrement des personnes débutant la méditation me dirent que méditer leur a permis de découvrir des mécanismes jusque là inconscients qui les limitaient dans leur quotidien.

Prendre conscience de l’existence de ces mécanismes – souvent des réactions émotionnelles à certaines situations, ou pensées – ouvre déjà de nouvelles perspectives. Au lieu de subir ses conditionnements, la personne peut désormais choisir d’agir avec lucidité. On ne réagit plus par automatisme, mais on prend le temps de ressentir, d’intégrer et d’agir en conséquence. Et c’est cela qui va nous permettre d’avoir une vie en accord avec nos profondes valeurs plutôt que d’avoir l’impression de subir son quotidien.

Sabine Cointe offre un bel exemple de cela. Son parcours de vie, et notamment sa découverte de la méditation, lui ont fait prendre conscience de certains schémas de vie qui l’empêchaient de vivre heureuse. 

Je vais laisser la parole à Sabine qui a bien voulu répondre à ma question sur « sa plus importante prise de conscience ».

Moutassem

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Bonjour,

Et merci Moutassem de m’accueillir sur ton blog, où la méditation est reine, je suis ravie que tu m’accordes de la place.

Quelle a été ma plus importante prise de conscience dans mon cheminement de vie ?

C’est une grande question ! J’ai eu beaucoup de prises de conscience. Et je constate maintenant que les prises de conscience ne sont que le prolongement naturel de quelque chose que l’on sait au fond de soi, et qui d’un coup vient à la surface pour être enfin entendu et libéré.

Ce quelque chose, peut revêtir différentes formes. Et pour moi, ce quelque chose, et du moins celui qui m’a mené sur le chemin du développement personnel, a été la découverte et la compréhension d’un schéma qui me suivait depuis mon adolescence. Ce schéma a donc été révélateur extraordinaire et surtout libérateur à de nombreux points de vue.

Concrètement, lorsque j’étais enfant puis adolescente, certaines de mes réactions étaient tellement vives, qu’elles m’ont values des étiquettes, que j’ai moi-même cataloguées pour en faire une marque de fabrique et des grands traits de ma personnalité.  Cependant, j’ai réalisé il y a quelques années, que ces réactions n’étaient pas moi ! Et qu’elles ne faisaient même pas partie de ma personnalité. J’ai donc compris pourquoi je ressentais cette souffrance et ce malaise depuis toutes ces années.

Je venais de faire l’expérience de la méditation. Et quelle expérience ! Laisser être le calme en moi, était finalement très agréable et tellement ressourçant, proche de ce que j’attendais depuis toujours.

J’ai constaté au fil de la pratique, que les étiquettes que l’on m’avait collées, n’avaient plus de raison d’être, et je reprenais contact avec ma vraie personnalité et avec mon être intérieur, authentique.

La fille « rebelle » « agressive » n’était autre qu’une personne dynamique. Et cela change tout.

J’ai compris que cette agressivité que je déployais, venait en réponse à des événements et des situations qui n’étaient pas supportables pour moi, mais que je ne savais pas exprimer autrement. Et le fait de vouloir calmer cette avalanche d’émotions et de bouleversements intérieurs, n’a fait que la faire monter sous pression.

J’ai pris conscience également que j’avais installé un critique intérieur particulièrement loquace, qui était terriblement néfaste à mon bien-être. Comment courir après le bonheur sans jamais l’attraper ? En installant nombre d’artifices qui ne font que le repousser ! Ce bonheur tellement cher à mon cœur, était à portée de main, et je ne pouvais pas le ressentir sans reprendre contact avec moi-même.

La méditation a donc été bénéfique pour me retrouver, retrouver mon être intérieur et mon « vrai » moi, celui qui élève l’esprit et le cœur. La méditation a été bénéfique pour trouver le calme, la tranquillité, l’apaisement. Et dans cet état de calme, j’ai pris conscience que l’esprit apaisé est plus alerte, et beaucoup de choses circulent : des solutions émergent plus facilement, des idées se présentent, des dénouements s’envisagent, l’inspiration et l’intuition se développe.

La méditation m’a donc amenée sur le chemin du développement personnel, et les résultats ont été plus qu’à la hauteur de mes attentes. L’idée d’écrire un livre « 9 étapes pour oser le bonheur » est venue naturellement, et il a été édité chez Jouvence. Mon envie d’aider les autres à trouver le bonheur et le bien-être est un prérequis, et tout aussi naturellement j’ai sorti un album de relaxation et méditation guidées, dont Damien Dubois a signé la musique.

Bio et références:

sabine cointeSabine Cointe est relaxologue et thérapeute émotionnelle.

Son but est « d’aider les âmes sensibles et les esprits artistiques à maîtriser leurs émotions et leur sensibilité pour mieux vivre dans leur peau ».

Photo de Graur Razvan Ionut.

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Bienfaits de la méditation

S’asseoir Immobile Est le Plus Grand Voyage

« Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même. » – Gandhi

Pico Iyer est un amoureux du voyage. À l’âge de 18 ans, il trouve un travail de serveur qui lui permet de voyager à travers les 5 continents. Puis, il est devenu chroniqueur touristique: il écrit pour des revues de voyage et il a publié plusieurs livres sur ses péripéties à travers le monde.

À travers ses nombreux voyages, Pico a ressenti qu’il avait besoin de trouver de l’espace en lui pour pouvoir réellement apprécier la beauté alentours. Comme il le note « Emmenez un homme en colère dans l’Himalaya, il se plaindra de la nourriture. »

C’est ainsi qu’il a découvert que « la meilleure façon de développer un sens de l’attention, de l’appréciation, était, bizarrement, de n’aller nulle part, de juste rester immobile. »

L’essayiste britannique, d’origine indienne, continue aujourd’hui à voyager à travers le monde et surtout à prendre le temps de s’asseoir immobile et en silence pour pouvoir réellement apprécier la vie du quotidien ainsi que ses voyages.

Dans cette vidéo, Pico parle de son amour pour le voyage et de son expérience avec la méditation.

Note: Les sous-titres en français sont activés. Si vous regardez la vidéo sur un smartphone, il se peut que cela ne montre pas les sous-titres. Dans ce cas, vous trouverez sous la vidéo la retranscription, dans son intégralité, de la présentation.

Retranscription en français

0:11 – J’ai toujours été un voyageur. Même tout jeune, j’avais calculé qu’il serait moins cher d’aller dans un internat en Angleterre que dans la meilleure école près de mon domicile en Californie. Donc, dès l’âge de neuf ans, je survolais, seul, plusieurs fois par an le Pôle Nord, juste pour aller à l’école. Et bien sûr, plus je voyageais, plus j’aimais ça. Et donc, dès la semaine qui a suivi l’obtention de mon baccalauréat, j’ai trouvé un travail de serveur afin de pouvoir passer chaque saison de ma 18e année dans un continent différent. Et ainsi, presqu’inévitablement, je suis devenu chroniqueur touristique, ma passion et mon métier étaient réunis. J’ai commencé à penser que, si j’étais assez chanceux pour visiter les temples du Tibet illuminés par des bougies ou pour me promener le long du front de mer à La Havane, avec toute cette musique autour de moi, je pourrais rapporter ces sons, ces immenses ciels d’un bleu cobalt et le scintillement des océans à mes amis au pays, rapporter cette magie et cette clarté dans ma propre vie. Sauf que, comme vous le savez tous, une des premières choses que vous apprenez en voyageant est que la magie n’est nulle part sauf si vous la cherchez. Emmenez un homme en colère dans l’Himalaya, il se plaindra de la nourriture. Et j’ai découvert que la meilleure façon de développer un sens de l’attention, de l’appréciation, était, bizarrement, de n’aller nulle part, de juste rester immobile. Bien sûr, rester immobile est la manière dont nombre d’entre nous agissent quand nous avons besoin d’une coupure dans nos vies trépidantes. Mais c’était aussi la seule façon que j’ai trouvée pour examiner le diaporama de mes expériences et donner un sens au futur et au passé. Et, à ma grande surprise, j’ai découvert que n’aller nulle part était aussi excitant que d’aller au Tibet ou à Cuba. En n’allant nulle part, je ne veux dire rien d’autre que prendre quelques minutes chaque jour, ou quelques jours chaque saison, ou même, comme certains font, quelques années dans une vie, pour rester immobile assez longtemps pour découvrir ce qui vous touche le plus, pour vous rappeler où se trouve le vrai bonheur, pour vous rappeler que, quelquefois, on peut perdre sa vie à la gagner.

02:53 – Bien sûr, c’est que les sages nous ont appris, à travers les siècles et dans chaque culture. C’est une idée ancienne. Il y a plus de 2 000 ans, les Stoïciens nous rappelaient que ce n’était pas l’expérience qui faisait nos vies, c’est ce que nous en faisions. Imaginez un ouragan balayant tout d’un coup votre ville et détruisant tout sur son passage. Quelqu’un peut en être traumatisé à vie. Mais quelqu’un d’autre, peut-être même son frère, peut se sentir libéré, et décider que c’est l’opportunité de commencer une nouvelle vie. C’est le même événement, mais des réponses radicalement différentes. Rien n’est bon ou mauvais en soi, comme Shakespeare nous l’a dit dans Hamlet, tout dépend de ce que l’on en pense. C’est à coup sûr mon expérience de voyageur. Il y a 24 ans, j’ai fait mon voyage le plus compliqué à travers la Corée du Nord. Mais le voyage a duré quelques jours. J’ai essayé de le laisser là, dans ma tête, en y revenant, en essayant de le comprendre, de lui trouver une place dans ma pensée. Cela dure déjà depuis 24 ans et durera probablement toute ma vie. En d’autres mots, ce voyage m’a offert des images magnifiques, mais ce n’est qu’en restant immobile que ça a permis de les transformer en souvenirs durables. Je pense parfois qu’une telle part de notre vie se passe dans notre tête, souvenir, imagination, interprétation ou spéculation, que si je voulais changer ma vie, je ferais mieux de commencer par changer mon esprit. Encore une fois, rien de tout ça n’est nouveau. C’est ce que Shakespeare et les Stoïciens nous ont dit il y a des siècles, mais Shakespeare n’avait pas 200 courriels à traiter par jour. (Rires) Les Stoïciens, à ma connaissance, n’étaient pas sur Facebook. Nous savons tous que, dans nos vies « à la demande », une des choses les plus sollicitées est nous-mêmes. Où que nous soyons, à toute heure du jour et de la nuit, nos patrons, les spammers, nos parents peuvent nous joindre. Les sociologues ont découvert que, dans les dernières années, les Américains travaillaient quelques heures de moins qu’il y a 50 ans, mais avaient l’impression de travailler plus. Nous avons de plus en plus d’outils pour gagner du temps, mais parfois, on dirait qu’on a de moins en moins de temps. Nous pouvons entrer en contact de plus en plus facilement, depuis les endroits les plus perdus, mais parfois, dans ce mouvement, nous perdons contact avec nous-mêmes. Une de mes plus grandes surprises de voyageur a été de découvrir que les plus à même de voyager avaient l’intention de rester chez eux. En d’autres termes, ce sont précisément ceux qui ont créé les technologies qui dépassent tellement de limites des anciens temps, qui sont les plus enclins à avoir besoin de limites, même en matière de technologies. Je suis allé une fois au siège de Google et j’ai vu toutes les choses dont vous avez entendu parler, les serres intérieures, les trampolines, les salariés dont 20% du temps de travail était libre afin de laisser leur imagination divaguer. Mais ce qui m’a encore plus impressionné, c’est au moment où j’attendais mon badge électronique, un Googler me parlait du programme qu’il était sur le point de lancer pour apprendre aux très nombreux Googlers qui pratiquaient le yoga, à en devenir professeurs, un autre me parlait du livre qu’il allait écrire sur le moteur de recherche interne, et la manière dont la science avait montré empiriquement que rester immobile, ou méditer, pouvait entraîner non seulement une santé meilleure ou une pensée plus limpide, mais aussi une intelligence émotionnelle. J’ai un autre ami dans la Silicon Valley qui est vraiment l’un des orateurs les plus éloquents sur les dernières technologies, c’est l’un des fondateurs du magazine Wired, Kevin Kelly. Kevin a écrit son dernier livre sur les nouvelles technologies sans smartphone, ni ordinateur portable, ni télévision chez lui. Et, comme beaucoup dans la Silicon Valley, il essaye d’observer vraiment sérieusement ce qu’il appelle un « Sabbath d’Internet », où pendant 24 ou 48 heures par semaine, il se déconnecte complètement afin de concentrer son sens de l’orientation et de la proportion dont il a besoin quand il se reconnecte. S’il y a peut-être une chose que la technologie ne nous a pas donnée, c’est un sens pour utiliser sagement la technologie. Quand on parle de « sabbath », regardez les Dix Commandements – il n’y a qu’un seul mot associé à l’adjectif « divin », et c’est « sabbath ». J’ai pris la Torah — son plus long chapitre est celui sur le sabbath. Nous savons que c’est vraiment un de nos plus grands luxes, l’espace vide. Dans beaucoup de morceaux de musique, c’est la pause ou la respiration qui lui donne sa beauté et sa structure. Moi-même, en tant qu’écrivain, ça m’arrive souvent de laisser beaucoup d’espace sur la page pour que le lecteur puisse compléter mes pensées, mes phrases, et que son imagination ait la place de respirer.

08:24 – Bien sûr, sur le plan physique, de nombreuses personnes, si elles le peuvent, vont chercher une maison secondaire à la campagne. Je n’en ai jamais eu les moyens, mais je me rappelle parfois que, quand je le décide, je peux avoir une résidence secondaire dans le temps, à défaut de l’espace, rien qu’en prenant une journée de congé. Bien sûr, ça n’est jamais simple, puisqu’à chaque fois, je passe la plupart du temps à m’inquiéter de tout ce travail que j’aurais à traiter à mon retour. Je me dis parfois que je préférerais arrêter la viande, le sexe ou le vin plutôt que la lecture de mes courriels. (Rires) A chaque saison, j’essaie de prendre trois jours de retraite mais une part de moi se sent coupable de laisser ma pauvre femme seule, d’ignorer tous ces courriels apparemment urgents de mes patrons, de peut-être rater l’anniversaire d’un ami. Mais dès que j’arrive à un endroit vraiment tranquille, je réalise que ce n’est qu’en étant là que j’aurai quelque chose de nouveau, de créatif ou de joyeux à partager avec ma femme, mes patrons ou mes amis. Autrement, à coup sûr, je leur imposerai ma fatigue ou ma distraction, ce qui n’est pas du tout une bénédiction.

09:37 – Quand j’ai eu 29 ans, j’ai décidé de refaire ma vie, sous cet éclairage de l’immobilité. Un soir, je rentrais du bureau, il était plus de minuit, j’étais dans un taxi, à Times Square, et j’ai soudain réalisé que j’allais tellement vite que je ne pourrais jamais rattraper ma vie. Ma vie, à cette époque, est plutôt celle dont j’aurais pu rêver quand j’étais enfant. J’avais des amis et des collègues vraiment intéressants, j’avais un bel appartement à l’angle de Park Avenue et de la 20e. A mes yeux, j’avais le travail fascinant d’écrire sur les affaires du monde, mais je n’arrivais pas à me séparer suffisamment d’eux pour m’entendre penser — ou plutôt, pour déterminer si j’étais vraiment heureux. J’ai donc abandonné ma vie de rêve pour une petite chambre dans les bas-fonds de Kyoto, endroit qui avait depuis longtemps exercé une forte attirance, vraiment mystérieuse, sur moi. Même enfant, juste en regardant un tableau de Kyoto, j’avais l’impression de le reconnaître, je le connaissais avant de l’avoir vu. Mais comme vous le savez tous, c’est une belle ville entourée de collines, avec plus de 2 000 temples et tombeaux, où les gens habitent depuis plus de 800 ans. Dès que j’ai emménagé là, je me suis retrouvé là où je suis toujours avec ma femme, autrefois mes enfants, dans un deux-pièces au milieu de nulle part où nous n’avons ni vélo, ni voiture, ni de chaîne télé que je comprenne, mais je dois toujours subvenir aux besoins de mes proches, comme chroniqueur et journaliste. Donc clairement, ce n’est pas l’endroit idéal pour booster ma carrière ni pour m’enrichir culturellement, ni pour m’épanouir socialement. Mais j’ai réalisé que cela me donnait ce à quoi j’attribue la plus grand valeur : les journées et les heures. Je n’ai jamais eu à me servir d’un téléphone portable là-bas. Je n’ai presque jamais besoin de regarder l’heure, et chaque matin au réveil, la journée s’étire littéralement devant moi comme un champ sans limite. Et quand la vie produit une de ses mauvaises surprises, ou en produira, plus d’une fois, quand un médecin vient me voir, le visage grave, quand une voiture me fait une queue de poisson sur l’autoroute, je sais, au fond de moi, que c’est le temps que j’ai passé immobile qui me fortifiera, beaucoup plus que celui que j’ai passé à courir au Bhoutan ou sur l’Île de Pâques.

12:17 – Je serai toujours un voyageur — c’est mon gagne-pain — mais l’une des beautés du voyage est qu’il vous permet d’apporter de l’immobilité au milieu du mouvement perpétuel du monde. Une fois, à bord d’un avion, à Francfort, une jeune femme allemande s’est assise à côté de moi et a démarré une conversation très amicale, qui a duré presque 30 minutes, puis elle s’est retournée et n’a plus bougé pendant 12 heures. Elle n’a jamais allumé son écran, elle n’a pas sorti de livre, elle ne s’est même pas endormie, elle est juste restée immobile, et un peu de sa clarté et de son calme s’est vraiment transmis en moi. J’ai remarqué que, de nos jours, de plus en plus de gens agissent volontairement pour ouvrir un espace dans leurs vies. Des gens vont dans des résidences « trous noirs », où ils payent des centaines de dollars la chambre, après avoir confié leurs téléphones et leurs ordinateurs portables à la réception à leur arrivée. Je connais des gens qui, juste avant d’aller se coucher, au lieu de relever leurs messages ou de regarder YouTube, éteignent les lumières et écoutent un peu de musique. Elles ont remarqué qu’elles dormaient beaucoup mieux, et se réveillaient plus dispos. J’ai eu la chance une fois de rouler dans les hautes et sombres montagnes derrière Los Angeles, où le grand poète et chanteur, et idole internationale, Leonard Cohen a habité et travaillé pendant tant d’années, comme un moine à temps plein, au Mt. Baldy Zen Center. Je n’ai pas été complètement surpris quand le disque qu’il a sorti à l’âge de 77 ans, auquel il avait délibérément donné le titre peu accrocheur de « Vieilles Idées », est devenu n°1 dans les charts de 17 pays dans le monde, et est entré dans le Top 5 dans 9 autres. Je pense qu’il y a quelque chose en nous qui en appelle à ce sens d’intimité et de profondeur que nous trouvons chez des gens comme lui, qui prennent le temps et le soin de rester immobile. Je pense que beaucoup ont la sensation, en tout cas, c’est mon cas, de se trouver à 2 centimètres d’un écran géant, bruyant, surpeuplé, changeant à chaque seconde, et que cet écran est notre vie. Ce n’est qu’en reculant, et en reculant encore plus, et en restant immobile, que nous commençons à voir ce que ce motif signifie, à comprendre la vue globale. Quelques personnes le font pour nous en n’allant nulle part.

14:52 – Dans une époque d’accélération, rien n’est plus excitant que d’aller lentement. Dans une époque de distractions, rien n’est plus précieux que de prêter attention. Dans une époque de perpétuel mouvement, rien n’est plus urgent que de rester immobile. Si vous passez vos prochaines vacances à Paris, Hawaï ou la Nouvelle-Orléans, je suis sûr que vous passerez de très bons moments. Mais si vous voulez revenir vivant et plein d’espoirs nouveaux, amoureux du monde, je pense que vous devriez essayer de penser à n’aller nulle part. Merci (Applaudissements)

Voilà quelques morceaux choisis de la présentation de Pico Iyer

Une des premières choses que vous apprenez en voyageant est que la magie n’est nulle part sauf si vous la cherchez. Emmenez un homme en colère dans l’Himalaya, il se plaindra de la nourriture. Et j’ai découvert que la meilleure façon de développer un sens de l’attention, de l’appréciation, était, bizarrement, de n’aller nulle part, de juste rester immobile.

Il y a plus de 2 000 ans, les Stoïciens nous rappelaient que ce n’était pas l’expérience qui faisait nos vies, c’est ce que nous en faisions.

Je pense parfois qu’une telle part de notre vie se passe dans notre tête, souvenir, imagination, interprétation ou spéculation, que si je voulais changer ma vie, je ferais mieux de commencer par changer mon esprit.

Nous avons de plus en plus d’outils pour gagner du temps, mais parfois, on dirait qu’on a de moins en moins de temps. Nous pouvons entrer en contact de plus en plus facilement, depuis les endroits les plus perdus, mais parfois, dans ce mouvement, nous perdons contact avec nous-mêmes.

Nous savons que c’est vraiment un de nos plus grands luxes, l’espace vide. Dans beaucoup de morceaux de musique, c’est la pause ou la respiration qui lui donne sa beauté et sa structure.

dès que j’arrive à un endroit vraiment tranquille, je réalise que ce n’est qu’en étant là que j’aurai quelque chose de nouveau, de créatif ou de joyeux à partager avec ma femme, mes patrons ou mes amis. Autrement, à coup sûr, je leur imposerai ma fatigue ou ma distraction, ce qui n’est pas du tout une bénédiction.

Un soir, je rentrais du bureau, il était plus de minuit, j’étais dans un taxi, à Times Square, et j’ai soudain réalisé que j’allais tellement vite que je ne pourrais jamais rattraper ma vie. Ma vie, à cette époque, est plutôt celle dont j’aurais pu rêver quand j’étais enfant. J’avais des amis et des collègues vraiment intéressants, j’avais un bel appartement à l’angle de Park Avenue et de la 20e. A mes yeux, j’avais le travail fascinant d’écrire sur les affaires du monde, mais je n’arrivais pas à me séparer suffisamment d’eux pour m’entendre penser — ou plutôt, pour déterminer si j’étais vraiment heureux.

Et quand la vie produit une de ses mauvaises surprises, ou en produira, plus d’une fois, je sais, au fond de moi, que c’est le temps que j’ai passé immobile qui me fortifiera.

Dans une époque d’accélération, rien n’est plus excitant que d’aller lentement. Dans une époque de distractions, rien n’est plus précieux que de prêter attention. Dans une époque de perpétuel mouvement, rien n’est plus urgent que de rester immobile.

Lire aussi du même auteur une mâtinée avec le Dalai Lama.

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Bienfaits de la méditation

Est-ce Que Méditer En Vaut Vraiment la Peine?

Est-ce que méditer vaut vraiment la peine? C’est la question que l’on a posée à Markham Heid. Markham est journaliste scientifique d’investigation et également cycliste et triathlonien. Il a publié sa réponse dans Time magazine.

Sa réponse?

« Absolument! »

Markham note tout d’abord que la « méditation » est un terme généraliste pour de nombreuses techniques. Il est rejoint par le Dr Andrew Newberg (qu’il a interviewé), chercheur en neurologie au Thomas Jefferson University Hospital et auteur du livre Words Can Change Your Brain (les mots peuvent changer votre cerveau), qui note qu’il y a des centaines de différentes approches à la méditation.

Selon le Dr Andrew Newberg, toutes les pratiques de méditation, aussi variées soient-elles, ont au moins un point en commun: elles nécessitent de focaliser votre attention.

Le Dr Newberg note:

La focalisation de l’attention peut se faire sur un mot ou sur un objet (la flamme d’une bougie) ou sur un mouvement (la respiration). Mais peu importe l’objet de l’attention, cela active le lobe frontal du cerveau qui est impliqué dans la concentration, la planification, la communication et d’autres fonctions comme la résolution de problèmes.

Markham précise que des études scientifiques ont montré que la pratique de la méditation pouvait améliorer toutes ces fonctions mentales. Mais, il ajoute:

Le plus grand bienfait semble venir de l’interaction entre le lobe frontal du cerveau et sa partie plus instinctive, le système limbique qui gère les émotions et régule la sécrétion des hormones de stress et de relaxation.

La méditation semble en effet réduire l’état d’extrême vigilance du corps ainsi que le flot d’hormones favorisant le stress. « La réponse émotionnelle est également adoucie » explique le Dr Newberg.

Tout comme la musculation permet à vos muscles de porter des charges plus lourdes, travailler votre attention avec la méditation semble fortifier la capacité du cerveau à porter la charge émotionnelle du quotidien.

Du fait que la méditation réduit les effets du stress, elle contribue à améliorer le moral et à diminuer les problèmes de coeur, d’insomnie et de dépression.

Le Dr Newberg ajoute qu’il y a également des preuves suggérant que la méditation calme la partie du cerveau gérant la notion de soi et des autres.

Il note:

Cela peut sembler comme une mauvaise chose, mais cet apaisement peut vous aider à vous sentir plus connecté avec les autres et moins isolé dans votre bulle.

En conclusion Markham réitère les grands bienfaits de la méditation, et nous invite à trouver une méthode qui nous convient, car comme il le précise, l’important est d’apprécier le processus pour que vous puissiez persévérer et récolter les bienfaits.

Sources: Time.com, illustration: Stuart Miles

MarkhamHeidMarkham Heid est un journaliste et sportif. Il écrit sur les sujets de santé, nutrition et hygiène de vie. Il publie ses articles principalement dans Time magazine et Prevention magazine.

dr.NewbergjpgAndrew Newberg, M.D. est un chercheur en neurologie, directeur de recherche au Myrna Brind Center for Integrative Medecine (Thomas Jefferson University Hospital). Ses recherches se sont surtout concentrées sur le fonctionnement du cerveau. Il est aussi l’auteur de 6 livres.

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Bienfaits de la méditation Bouddhisme Définitions et Lexique

Qu’est Ce Que la Méditation? – Vidéo de Matthieu Ricard

« Méditer sur l’amour altruiste est la meilleure façon de se transformer soi-même pour ensuite mieux se mettre au service des autres. » 

J’apprécie beaucoup le travail que fait Matthieu Ricard, car il explique d’une façon simple et concrète les bienfaits de la méditation. Dans cette courte vidéo (6:30 min), il répond aux questions de Radio-Canada.

Voilà quelques-uns des thèmes qu’il adresse

  • Pourquoi, malgré le fait que l’on sache que la méditation peut transformer notre vie, ne prenons-nous pas le temps de méditer?
  • Est-ce que tout le monde peut apprendre à méditer?
  • Combien de temps faut-il pour commencer à ressentir des résultats? (Note: lire aussi Combien de Temps Pour Apprendre à Méditer?)
  • Comment commencer à méditer?

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Bienfaits de la méditation Recherches scientifiques

Les Bienfaits de la Méditation

Dans cet article j’aimerais vous parler des bienfaits de la méditation d’un point de vue scientifique. Car si très longtemps, la méditation a surtout été associée à une dimension spirituelle, depuis quelques décennies – depuis que sa pratique à commencer à s’étendre en occident – la méditation et ses bienfaits ont été scrutés par le regard de la science.

Les bienfaits de la méditation sous le regard de la science

S’il y a une personne qui a beaucoup contribué à la recherche autour de la méditation, c’est bien le professeur Jon Kabat-Zinn qui dès 1979 fonde le Mindfulness-Based Stress Reduction (MBSR) ou « Réduction du stress basée sur la pleine conscience »

Le MBSR est un programme qui combine le Hatha Yoga et la méditation. Il se déroule sur 8 semaines durant lesquelles les personnes apprennent à méditer. Ce programme a été initialement mis en place pour aider les patients des hôpitaux à mieux faire face à la douleur et au stress.

La particularité de ce programme est qu’il a été structuré d’une manière méthodologique pour en étudier l’efficacité. Le MBSR a offert à la méditation un cadre clinique qui a pu facilement être étudié.

Les bienfaits de la méditation sur le stress mais pas seulement

Si initialement la recherche s’est concentrée sur les bienfaits de la méditation sur le stress, les chercheurs ont rapidement constaté que cette pratique améliorait de nombreux domaines de notre santé.

Et c’est ainsi que sur ces dernières années, des études de plus en plus variées ont pu observer l’effet de la méditation sur les nombreuses facettes de notre vie. 477 études scientifiques ont été effectuées sur la méditation (jusqu’à 2013.) Voilà la conclusion des bienfaits de la méditation de quelques-unes de ces études.

Une meilleure capacité de concentration

Lorsque l’on exerce la concentration à travers la méditation, il s’opère un travail de sélectivité : on tend à être réceptif à une seule chose, au détriment d’autres stimuli qui pourraient venir à la surface, y compris les pensées parasites. (1)

Moins de consommation d’énergie

Un corps qui a besoin de moins d’énergie pour fonctionner au quotidien est un corps plus efficace. Tout comme un moteur de voiture en bon état va faire plus de kilomètres (avec la même quantité d’essence) qu’une voiture usée, un corps sain va efficacement gérer les activités du quotidien avec une moindre consommation d’oxygène.

Plusieurs dizaines d’études ont constaté que la méditation diminuait la consommation d’oxygène et la combustion d’énergie par l’organisme. En effet, la fréquence respiratoire, lorsqu’elle diminue, indique que le corps utilise moins d’énergie. Les personnes entraînées en méditation respirent en général à 4 ou 6 cycles par minutes. Ce qui est considérablement moins que les de 12 à 20 cycles par minute généralement observés chez l’adulte. Chez les méditants zen la consommation d’oxygène peut diminuer de plus de 50 %. Cette diminution de la respiration résulte d’un allongement de la période d’expiration.

Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que ce ralentissement prend place même en dehors des séances de méditation. La respiration calme et ample devient une habitude. En plus de diminuer notre besoin en énergie, une faible fréquence de respiration diminue l’activation du stress. Lorsque le souffle est calme, le cœur se calme. (2)

Prévient les maladies cardiovasculaires

La recherche nous a montré que la fréquence du cœur d’un méditant baisse, au maximum de 15 battements par minute en moins. Et cette fréquence diminue d’autant plus que la personne est avancée dans sa pratique. Comme pour un sportif entraîné, un pratiquant régulier finit par obtenir un ralentissement permanent du rythme. Cela va se répercuter positivement sur la pression artérielle.

Depuis plus de quarante ans, de nombreuses études ont observé l’effet de la méditation sur la tension artérielle. Voilà les conclusions auxquels ils sont arrivés : méditer diminue la tension. À noter cependant que les résultats varient selon la technique (qi gong, yoga, MBSR…). Dans tous les cas, une pratique régulière permet d’avoir une baisse qui s’inscrit dans la durée. Il faut noter que pour les personnes souffrant de très hautes tensions, il ne faut pas arrêter son traitement médical. De plus, une alimentation saine tout comme l’exercice physique doivent s’intégrer dans un mode de vie pour prévenir l’hypertension. (3)

Bienfaits de la méditation conclusion

Ces études nous montrent à quel point le simple acte de ramener notre attention sur le moment présent peut modifier notre physiologie et renforcer notre santé.

Pratiquer la méditation peut donc nous permettre de diminuer et de prévenir les problèmes de santé, de dissiper l’anxiété, de renforcer notre vitalité et nous permettre de vieillir dans les meilleures conditions.

Dans cette infographie d’Anne du site La fabrique à remèdes, découvrez 8 raisons scientifiquement prouvées de commencer la méditation Aujourd’hui.

Découvrir aussi l’article d’Anne sur la méditation transcendantale.

Note: Si vous avez aimé cet article, vous aimerez aussi Méditation Cerveau 

Sources:  1) Delmonte M., « Buddhism and ehaviours modification », Psychological Record, 1981, 3, 331-342 ; 2) Austin J., Zen and the brain, p. 94, The MIT Press, 1998 ; 3) Murphy M., Donovan S. ; « The physical and psychological effects of meditation », Institue of Noetic Sciences, 1996.

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Méditer C’est Se Soigner

S’il devient de plus en plus admis que la réduction du stress prévient de nombreuses maladies, l’ouvrage du docteur  Frédéric Rosenfeld, médecin psychiatre, nous explique comment et pourquoi la méditation améliore notre santé physique et mentale. Ce livre bien documenté nous montre les bénéfices de cette pratique sur les maladies cardiovasculaires, les douleurs chroniques, et les maladies psychosomatiques. Il donne ensuite des clés pour une méditation adaptée à chacun. Pour tous ceux qui ont ressenti le besoin ou l’envie de se recentrer sur soi à travers la médiation, ce livre est un précieux outil.

Voici un extrait de Méditer C’est Se Soigner

L’une des qualités que développe la méditant est l’équanimité. Ce mot rarement utilisé dans la langue française désigne la qualité non moins rare d’accueillir les épisodes de l’existence avec une âme tranquille. Loin du mépris, de l’indifférence ou de la passivité, l’équanimité représente une attitude à la fois calme et agissante face aux évènements. Elle préserve celui qui les affronte d’en être troublé, et lui offre par conséquent d’agir, mais non de réagir. De nombreuses traditions considèrent l’équanimité comme un acquis presque inévitable de toute pratique méditative et aussi comme un passage nécessaire vers l’épanouissement spirituel. […] Les psychologues contemporains constatent que plus la pratique de l’équanimité est ancienne, plus cette faculté se développe. Egalement, de trés nombreuses études soulignent que l’équanimité favorise la souplesse d’adaptation aux expériences et aux changements, et une plus grande stabilité dans la gestion de nos comportements et des émotions au quotidien.

méditer c'est se soignerMéditer, c’est se soigner, Dr Frédéric Rosenfeld, Pocket, 477 p.

Frédéric Rosenfeld est médecin psychiatre, ancien assistant des hôpitaux de Lyon. Il exerce dans une clinique lyonnaise. Diplômé en neurosciences et en thérapies comportementales et cognitives, il allie ses compétences de chercheur à son expérience auprès de ses patients. Il pratique depuis plusieurs années la méditation vipassana, une technique indo-birmane, le zen et le taï chi.

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15 Caractéristiques De La Réalisation de Soi

La notion de réalisation de soi parfois appelée éveil spirituel nous vient du bouddhisme et de l’hindouisme, et elle désigne un état libéré de l’égo où la personne développe une conscience qui comprend l’interdépendance des évènements (tout est lié).

Le chemin vers la réalisation de soi

Si cette définition vous semble trop « spirituelle » ou inatteignable, le chemin vers la réalisation de soi  vous sera quant à lui plus familier. Pas besoin d’être « éveillé » pour se reconnaître dans ces caractéristiques. Ces points que l’on va découvrir indiquent que la personne accumule les qualités nécessaires pour une vivre une vie épanouie et en paix avec le monde autour d’elle.

Si vous reconnaissez dans plusieurs de ces 15 caractéristiques (suggérés en partie par Josh Richardson, blogueur et thérapeute), merci de partager votre expérience dans la section commentaire en fin d’article.

1. Besoin de se retrouver seul pour se ressourcer

Être dans un endroit public peut s’avérer éprouvant. Le mur entre soi et les autres disparait peu à peu, et l’on a pas encore l’habitude de ressentir de si près l’état des autres. Si l’ambiance générale du lieu est négative et tendue, on va le ressentir en soi, et on aura rapidement le besoin de se retirer pour recharger les batteries. La méditation, passer du temps dans la nature, ou juste s’asseoir dans une silencieuse contemplation va nous permettre de nous ressourcer, et l’on sera prêt à se retrouver à nouveau au milieu de la foule.

2. Une perspective plus large de la vie

On peut voir la vision d’ensemble et apprécier l’équilibre du monde. On voit aussi comment le manque de conscience de certains peut créer de la confusion et de la souffrance. On ne considère plus un choix comme étant bon ou mauvais. On sait qu’il apportera son équilibre d’expériences agréables comme désagréable.

3. Plus de confiance dans son intuition

On entrevoit des dynamiques de la vie sans forcément les comprendre intellectuellement. Cela est souvent appelé « conscience intuitive », et nous permet de comprendre à un niveau plus profond les mécanismes de la vie. Plus l’on fait confiance à notre intuition et plus elle devient forte. On décide tout autant avec son coeur qu’avec la tête.

4. On accepte son imperfection

On a conscience de notre imperfection et l’on devient bien plus bienveillant envers soi-même. On a envie d’évoluer et de progresser, mais non pas parce que l’on se compare aux autres ou par esprit de compétition. On aime s’améliorer, mais pas au détriment des autres.

5. On ne résonne plus avec les médias de masse

Les journaux télévisés et les médias en général ne résonnent plus avec notre sensibilité. Tout semble excessif, superficiel et pauvre en sens.

6. On ne s’attache plus aux objets

On n’a plus besoin de ceci ou de cela pour se sentir bien. On n’est pas jaloux ou envieux lorsqu’une autre personne possède plus que l’on a. On préfère s’alléger et on évite l’accumulation d’objets.

7. On devine lorsque quelqu’un nous ment ou cache quelque chose

On développe une plus grande sensibilité face aux incohérences de la personne en face de soi. On va deviner son malaise ou son mal-être. On va ressentir si cette personne cherche à nous impressionner ou à nous manipuler ou si elle cherche simplement à se protéger. On se connait suffisamment bien pour reconnaître les mêmes fonctionnements chez l’autre. En se connaissant soi-même, on connait bien mieux les autres.

8. On devient plus sensible à la souffrance des plus faibles

On s’ouvre suffisamment aux autres pour reconnaître leur souffrance. Au lieu d’être mise de côté, elle nous touche surtout lorsqu’on réalise la vulnérabilité de l’autre. On réalise que l’on peut, à notre propre niveau, contribuer à réduire la souffrance d’autrui.

9. On ne prêche pas la bonne parole à tout va

On ne ressent pas le besoin « d’éveiller » toutes les personnes que l’on rencontre. Après quelques phrases, on peut établir le niveau de confort que notre interlocuteur a face au thème de la réalisation de soi. On partage quelques mots, et s’ils doivent faire leur chemin dans le coeur de cette personne, cela se fera naturellement.

10. On met des limites saines entre soi et les autres

On apprend à se protéger des « vampires en énergie » qui à travers leurs lamentations excessives dérobe l’autre de sa vitalité. On sait comment, sans la brusquer, établir une limite saine avec ce type de personne. En faisant cela, on respecte notre propre sensibilité et on évite de les encourager à continuer dans une voie de victimisation qui n’est pas saine pour leur évolution personnelle.

11. On s’intéresse au corps et à la santé

On développe un plus grand respect envers notre corps. On cherche à manger sainement et on s’intéresse aux méthodes naturelles qui améliorent la vitalité tels le yoga, les massages, le Qi Qong, etc. On évite les traitements médicamenteux génériques lorsque c’est possible.

12. On aime la créativité

On s’intéresse au chant, à la danse, à la peinture, à l’écriture… à tout ce qui peut permettre d’exprimer sa créativité. On a de l’imagination et l’envie de partager avec les autres.

13. On réalise la force des croyances

On comprend qu’on ne peut attirer à soi que ce que l’on peut concevoir. On prend conscience de nos croyances limitantes (« je ne suis pas à la hauteur », « je n’y arriverais pas ») et on les apprivoise l’une après l’autre.

14. On s’occupe facilement

Si certaines situations nous ennuient, on sait généralement comment bien s’occuper et on y prend plaisir. On aime lire, apprendre, créer, et travailler sur nos projets.

15. On vit avec de moins en moins de peur et d‘inquiétudes

Malgré que l’on a conscience des difficultés qui peuvent survenir dans la vie, on vit sans peur. On a confiance dans nos ressources et on a foi dans la bonté de la vie. On développe un sentiment d’appréciation au quotidien et l’on réalise l’incroyable expérience qu’est celle d’être un être humain.

Vous êtes-vous reconnu dans un ou plusieurs points? Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive, mais elle donne un aperçu de ce que de plus en plus de personnes sont en train de vivre. Selon certains sages, le nombre de personnes que s’éveille à une vie plus consciente est de plus en plus important, et le taux de croissance est phénoménal. Cela peut indiquer que l’humanité tout entière est en train d’évoluer.

Si la violence omniprésente dans les médias semble contredire cela, Eckhart Tolle, l’auteur du Pouvoir du Moment Présent, note qu’il y a une accélération parallèle entre la folie des hommes et leur éveil. Nul ne sait où le monde va, mais je reste optimiste et je crois que chacun de nous peut contribuer au bien d’autrui en se concentrant sur sa propre réalisation.

La méditation est un outil extrêmement efficace pour mieux se connaitre et pour avancer à grands pas sur son chemin personnel. Pensez à vous inscrire à la newsletter ci-dessous pour faire vos premiers pas en méditation.

Source: le blog de Josh richardson ; The Mind Unleashed.

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La Méditation Pour les Gens Heureux?

Faut-il être mal pour commencer à méditer ou bien peut-on méditer lorsque l’on se sent bien?

Cette question peut vous surprendre et pourtant elle revient souvent. Beaucoup de personnes croient qu’il faut être mal dans sa vie pour commencer à méditer. Et s’ils avaient en partie raison.

Sur la balcon d’un ami

Cet été sur le balcon de chez un ami, j’ai croisé le regard de sa voisine. Sur une table couverte d’un drap en plastique, elle travaillait l’argile pour donner forme à une silhouette assise de côté. On a parlé de sa sculpture, de la peinture et de son amour pour les arts. Puis, au cours de la discussion, le sujet de mon activité est arrivé. Je lui expliquais que j’étais chiropraticien et que j’enseignais la méditation. Mon invocation de la méditation l’a presque surprise. Et ce qu’elle a dit ensuite m’a interpellé: « Vous devez voir beaucoup de gens désespérés et de sacrés cas! », « Pas tant que ça » m’est venu naturellement. Je lui ai proposé d’aller faire un tour sur mon blog pour qu’elle puisse en apprendre davantage sur la méditation et avant que je puisse lui donner l’adresse du site, elle m’a répondu qu’elle allait très bien et qu’elle n’en avait pas besoin.

Cette discussion sur le balcon m’a rappelé deux points.

1) Tout d’abord, certaines personnes ont leur propre perception de ce qu’est la méditation et cela ne concorde pas toujours avec la réalité.

2) Ensuite, la méditation est souvent perçue comme un moyen de réduire une souffrance psychologique et émotionnelle.

Ce second point, je l’avais presque oublié. Car pour moi méditer, c’est comme manger sainement et faire du sport. Cela améliore notre vitalité et notre bien-être. Et l’on n’a pas besoin de se sentir mal pour le faire. La méditation fait partie d’une hygiène de vie qui nous permet de vivre plus heureux et plus pleinement.

Mais en creusant plus loin la réflexion, je ne pouvais que constater que la grande majorité des personnes qui venaient à moi pour découvrir la méditation (sur le blog ou en personne) le faisaient pour réduire une souffrance. Cette souffrance n’avait pas besoin d’être extrême comme pouvait le penser cette artiste. Mais il y avait presque toujours un mal-être à soulager, un manque à combler, ou un doute à apaiser.

Et même, dans mon cas, c’est durant une période difficile que j’ai commencé à méditer régulièrement. Et si aujourd’hui, je constate que la méditation m’aide à être plus productif, plus créatif et plus confiant, elle continue aussi à m’aider à passer à travers les moments de doutes et de tristesse.

La méditation pour tous: les malheureux et les gens heureux

Est-ce que la méditation est indiquée pour les bien portants et les gens heureux? Bien sûr! Car tout bien portant passe par des périodes de mal-être. C’est notre condition humaine qui veut cela, et cela nous permet de grandir et d’évoluer. C’est rassurant de savoir que, durant les périodes difficiles comme durant les périodes douces de la vie, la méditation – cette capacité à faire profondément le calme en soi – est toujours là pour nous accompagner.

Article à découvrir: Pourquoi Méditer

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L’Effet Pygmalion

L’effet Pygmalion à l’école, à la maison et au travail

PygmalionL’effet Pygmalion est cette tendance à se conformer à l’image que l’autre a de nous. Cela se fait inconsciemment et commence dès le plus jeune âge. À l’école, l’instituteur vous croit intelligente? Vous avez tendance à vous améliorer. Il vous considère comme un « bon à rien »? Vous aurez du mal à réussir vos leçons. Et cela même, s’il n’exprime pas ses pensées à votre égard.

Le regard des parents est encore plus puissant. Sans qu’aucun mot ne soit échangé, l’enfant sent le jugement de ses parents, qu’il soit positif ou négatif. Selon Isabelle Filliozat, psychologue et auteur, « il est plus facile de réussir et d’avoir confiance en soi quand vos parents croient en vous. »

Au travail, le regard du patron et des autres employés a aussi ce pouvoir. Selon l’environnement dans lequel elle se retrouve, la personne ne se comporte pas de manière identique. Si on vous fait confiance vous réussirez plus facilement qui si on doute de vous, même si personne ne vous dit rien ouvertement. Comme le note Isabelle Filliozat « Nous sommes inconsciemment influencés par le regard que les autres posent sur nous, le regard direct de votre entourage, mais aussi le regard ‘social’, celui que nous avons intériorisé. »

Cette intériorisation du regard de l’autre se manifeste par un dialogue interne qui est souvent inconscient: « je ne vais pas y arriver », « je n’ai jamais été bon dans ce domaine », « je me sens mal », « je ne veux pas être là », etc.

Le rôle de la méditation pour dépasser l’effet Pygmalion

La méditation aide à se libérer de l’influence du regard des autres en nous permettant de prendre conscience de notre dialogue interne. Selon le Dr Melanie Fennel, Professeur de psychiatrie à l’université d’Oxford, un dialogue interne où une personne se déprécie contribue à une faible estime de soi et favorise les épisodes de dépression. La psychiatre observe que la pratique de la méditation améliore la confiance en soi en agissant directement sur ce langage interne. Elle note que la méditation nous permet de comprendre que notre dialogue interne, nos pensées, et nos croyances sont des processus mentaux plutôt que des vérités objectives.

En d’autres termes, méditer met la lumière sur ces croyances et ces peurs que l’on a inconsciemment accumulé dû aux regards des autres. Lorsque je prends conscience que mon dialogue interne me bloque et me fait du mal, je peux désormais choisir de l’arrêter.

Si l’effet Pygmalion est bien réel, vous pouvez à l’aide de la méditation le limiter considérablement en évitant d’absorber comme une éponge le jugement des autres. Vous pourrez alors redécouvrir qui vous êtes et ce qui est vraiment important pour vous.

Avez-vous déjà expérimenté l’effet Pygmalion? Laissez un commentaire ci-dessous!

Plus d’articles sur l’effet du regard des autres:

Comment ne plus subir le regard de ses proches

Le stress, est-il contagieux?

Une vidéo sur la confiance en soi:

Comment sortir de sa zone de confort

Sources: Fait-toi confiance (ed. Marabout) de Isabelle Filliozat ; Depression, low self-esteem and mindfulness, Melanie J.V. Fennell, publié dans Behaviour Research and Therapy, V42, issue9. ; wikepedia pour la définition de Pygmalion.

Illustration: photo d’une sculpture du studio cnbmstone (Chine)