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Confinement, Jour 1

Je partage dans cet épisode mon ressenti par rapport à la crise du coronavirus.

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Podcast Confinement, Jour 1

En France, premier jour de confinement.

Le malaise que vous pouvez ressentir en ce moment est tout à fait normal. L’être humain est une machine à stresser. C’est ce qui nous a permis de survivre à travers les millénaires. Homo Sapiens (nous) est apparu il y a environ 500,000 ans. Comme tous les autres mammifères, il a développé une attention vigilante à son environnement pour éviter les dangers et optimiser sa survie. Il subsistait à ses besoins à l’aide de la cueillette, de la pêche et de la chasse, en évitant au mieux ses prédateurs et les autres groupes d’humain pouvant être hostiles.

Puis, l’être humain a découvert l’agriculture, il y a 10,000 ans de ça. Cela lui a permis de se sédentariser et de vivre dans des groupes de plus en plus grands.

Ce nouveau fonctionnement a amené un grand avantage de survie et a permis l’expansion de l’humanité. Mais cela a également créé de nouvelles sources de peurs : les épidémies, les années de mauvaises récoltes, et les conflits pour des ressources limitées.

L’être humain n’avait quasiment plus de prédateurs, mais devait alors faire face à ces nouveaux dangers.

UNE PEUR JUSTIFIÉE

Une épidémie pouvait tuer la moitié des habitants. Une année de mauvaise récolte créait des famines avec de nombreux morts et des conflits sanguinaires entre tribus voisines. 

Pendant des millénaires, la propagation des maladies (crises sanitaires) et les mauvaises récoltes (crises économiques) résultaient en un grand nombre de morts.

Cette peur de la maladie et de manquer de nourriture est profondément inscrite dans nos gènes.

La crise sanitaire et économique que nous vivons actuellement fait remonter à la surface nos veilles peurs. 

PEUR INCONSCIENTE VS ESPRIT RATIONNEL

Vous ressentez peut-être une vigilance accrue. Vous engrangez les informations essayant de déterminer si vous et vos proches êtes potentiellement en danger. C’est un phénomène principalement inconscient. L’être humain est, on l’a vu, programmé pour avoir peur de ce genre de crise.

Il se peut que vous ressentiez aussi en vous une incohérence. D’une part, il y a ce malaise de fond, qui stresse et peut saper le moral. Mais d’autre part, il y a votre esprit rationnel qui comprend que c’est une crise passagère et que la probabilité de mourir de la maladie ou de faim est infime. 

Le monde n’est plus ce qu’il était, il y a ne serait-ce que 100 ans. La crise actuelle n’est en rien similaire à la crise de la grippe espagnole (50 à 100 millions de morts) de 1918. L’évolution de la science et de l’équipement médical, le partage de données entre états, les mesures de confinement mises en place, et le maintien de l’ordre dans les états de droit, tout cela va grandement limiter l’impact de la crise que nous traversons en ce moment. L’épidémie a grandement ralenti en Chine suite aux mêmes mesures.

Mais même si rationnellement on comprend que l’on n’est pas en danger de mort, notre inconscient est lui, fortement inquiet. 

Si cette inquiétude que vous ressentez est naturelle, il est important de comprendre qu’elle ne reflète pas la réalité. 

LÂCHER-PRISE

Vous pouvez vous autoriser à vous détendre. Respirez en ressentant le mouvement d’inspiration suivi de l’expiration. Encore une fois. 

Cette parenthèse imposée à nos vies peut même devenir une opportunité pour se reconnecter à soi et à ses proches.

Avant cette crise, on passait le plus clair de notre temps à penser notre vie plutôt qu’à vivre notre vie. On peut continuer à faire cela et passer cette période de confinement à nourrir les pensées anxiogènes OU en profiter pour :

  • se reconnecter à notre corps (pourquoi ne pas essayer le yoga… pleins de vidéo Yoga débutant sur YouTube),  
  • redécouvrir le plaisir de créer (écrire, dessiner, peindre, ou dépoussiérer sa vieille guitare)
  • ouvrir son attention à de nouveaux domaines (les livres sont supers pour ça, les podcasts aussi, ou encore Ted …)
  • se redécouvrir : qu’est ce que l’on veut réellement ? Qu’est ce qui m’inspire ? (la méditation introspective permet ce retour vers soi).

J’aimerais conclure en notant que je ne connais, bien entendu, pas les circonstances de chacun d’entre vous. Je réalise que certaines et certains seront plus fortement touchés par cette crise. Mais je sais également que permettre à notre peur primitive de colorer toutes nos pensées (= ruminer les pensées négatives) ne vous sera en rien bénéfique, ni durant cette période de confinement ni en préparation à l’après-crise.

On va passer, ensemble, à travers cette période d’incertitude. 

Je continuerai  durant cette période de confinement à vous proposer des billets et des épisodes du podcast, ainsi que des ateliers en direct à suivre en ligne. Si cela peut vous aider à vous sentir soutenu et moins seul, j’en serais heureux. Vous pouvez vous inscrire ici pour recevoir toutes les infos : tameditation.com

« On ne se libère pas d’une chose en l’évitant, mais en la traversant. » – Cesare Pavese (poète Italien, 1908-1950)