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Reprendre Confiance en Soi

Enfin Reprendre Confiance en Soi

La semaine dernière, j’ai publié ce qui se cache derrière le manque de confiance en soi. Article que je vous recommande de lire, si vous ne l’avez pas fait, pour pouvoir pleinement profiter de celui-ci.

L’article ci-dessous est long. C’est peut-être l’article le plus long que j’ai publié jusqu’à ce jour sur le blog. Mais j’ai voulu adresser la solution au manque de confiance sous différents angles pour vous aider à bénéficier au mieux du matériel proposé. Je vous invite à lire cet article dans son intégralité, même en plusieurs fois, car il vous permettra de bien comprendre le mécanisme de manque de confiance et surtout comment s’en libérer. De plus, cet article introduit la suite de la série confiance en soi, qui j’espère, vous intéressera tout autant.

Dans l’article précédent sur le thème de la confiance en soi, on a découvert que le manque de confiance n’est pas un problème psychologique que l’on pourrait résoudre à travers le raisonnement. C’est une réponse de défense que l’on a héritée de nos ancêtres pour pouvoir survivre. Manquer de confiance, c’est inconsciemment se mettre en retrait pour éviter d’être exposé à un potentiel danger.

Dans ce nouvel article, on va découvrir comment transformer notre état pour retrouver une solide confiance en soi. Mais avant d’aborder la solution, j’aimerais vous parler de ce qui « ne marche pas », mais qui pourtant continue à être perçu comme la solution au manque de confiance en soi. On va découvrir comment cette «fausse » solution risque de contribuer à maintenir une faible confiance en soi.

Améliorer sa confiance en soi en se raisonnant?

Vous avez peut-être eu ce langage interne: « Fais un effort; prends sur toi; tu es assez intelligent(e); tu mérites cela; d’autres y arrivent, pourquoi pas toi?; il suffit de se lancer; … » Dans ce type de langage, vous relativisez intellectuellement votre manque de confiance. Vous savez que votre manque de confiance n’est pas vraiment justifié, et vous essayez de vous raisonner et de vous motiver à agir.

Mais voilà, une fois dans le coeur de l’action, toute votre motivation semble se faire submerger par l’océan de doute qui s’installe en vous. Vous perdez vos moyens, et vos affirmations se dissolvent dans la confusion de votre esprit. Vous n’avez alors envie que d’une chose, c’est de vous sortir de cette situation inconfortable.

Pourquoi perdez-vous vos moyens dans certaines situations?

Pourquoi une personne intelligente perd-elle ses moyens lorsqu’elle doit par exemple parler à un groupe ? Cette même personne sait qu’elle ne risque pas grand-chose, mais pourtant tout son être la paralyse, comme si prendre la parole la mettrait dans un grand danger.

Dans l’article précédent, on a découvert que le manque de confiance est dû à la physiologie de défense qui est une réaction instinctive profondément ancrée en soi. Lorsque cette physiologie s’enclenche, la partie du cerveau (cortex préfrontal) qui permet de relativiser n’a plus le contrôle. C’est le système de protection du cerveau (système limbique) qui tient les rênes, et qui va vous immobiliser malgré toute votre volonté.

LA PHYSIOLOGIE DE DEFENSE

La physiologie de défense c’est le fonctionnement de votre cerveau/corps qui change lorsque vous percevez consciemment ou inconsciemment un danger. Aussi appelée réponse de stress, ou réponse combat/fuite, la physiologie de défense modifie vos niveaux hormonaux (augmentation du cortisol), votre tonus musculaire, votre rythme cardiaque et respiratoire, et augmente le sentiment d’anxiété pour vous garder vigilant. Tous ses ressentis sont souvent perçus comme un manque de confiance par la personne qui les vit lors de certaines situations.

Peur irraisonnée face à une petite araignée

Pour comprendre le puissant effet de la physiologie de défense, regardons la manifestation de cette réponse chez les personnes qui souffrent d’une phobie. Une phobie est une réaction de protection excessive face à un petit danger. Prenons une personne qui a une phobie des araignées. Le risque de se faire piquer est petit, et même les conséquences d’une piqure ne sont pas dramatiques (à moins d’habiter dans une forêt tropicale). La personne qui a une peur phobique des araignées comprend parfaitement cela au niveau intellectuel. Elle sait qu’elle ne risque pas grand-chose en se trouvant en la présence d’une petite araignée. Pourtant la réponse de son corps est diamétralement opposée.

Si vous demandez à cette personne de rentrer dans une pièce où il y a une araignée, au niveau inconscient elle va percevoir cela comme un danger mortel. Son corps va l’empêcher de s’exposer à ce danger. Plus elle va essayer de dépasser sa peur et plus la réponse du corps va se faire forte. Elle va transpirer, avoir les jambes qui flageolent,  ressentir une forte angoisse et peut-être même perdre conscience. Sa physiologie va l’empêcher par tous les moyens possibles de s’exposer à ce « danger ».

Phobie, manque de confiance: juste une différence d’intensité

Le raisonnement est impuissant face à ce puissant instinct de survie. Similairement, lorsque l’on ressent un manque de confiance, c’est la physiologie de défense qui s’enclenche. Et si la réponse n’est pas aussi excessive que lors d’une réaction phobique, elle reste suffisamment importante pour nous priver de nos moyens, et nous empêcher par exemple d’exprimer clairement nos idées.

Se raisonner ne suffit pas. Et il est donc important de ne pas se culpabiliser face à son manque de confiance. Ne soyez pas trop dur avec vous même en croyant que vous devez faire plus d’effort ou être plus courageux.

On va maintenant découvrir comment il est possible de reprendre confiance en soi

Vous l’avez deviné, la clef pour reprendre une solide confiance en soi – garder l’accès à ses ressources (réflexion, capacité d’expression, humour…) en toutes situations – est de diminuer l’emprise de la physiologie de défense. C’est de faire en sorte que le corps ne se mette pas immédiatement en mode de défense dès que vous êtes dans un cadre nouveau ou inconfortable.

La Dre Isabelle Filliozat que j’ai citée dans l’article précédent écrit:

Un enfant ne naît pas avec un manque de confiance. Si les réactions de soumission et de peur sont génétiquement programmées, elles ne deviennent une habitude que lorsque l’enfant a appris à avoir peur de certaines situations. Son cerveau déclenche alors les phénomènes physiologiques et psychologiques appropriés à ce qu’il interprète comme ressemblants à la situation traumatique du passé. Selon les expériences que l’enfant sera amené à vivre, il va intégrer ou non une bonne dose de confiance en lui, c’est-à-dire qu’il va savoir ne déclencher ses réactions de retrait que dans les circonstances qui le nécessitent vraiment.

Retrouver une réponse adéquate face aux situations inconfortables

La dernière phrase aborde un point essentiel. Il ne s’agit pas de plus avoir de réaction de retrait (physiologie de défense): cela est non seulement impossible, cela nous mettrait en réel danger, car le retrait est parfois nécessaire. Il s’agit plutôt de permettre une utilisation adéquate de cette réaction de défense qui comme on l’a vu est excessive chez les personnes manquant de confiance.

On veut faire en sorte que la réaction de défense ne s’enclenche que lorsque nécessaire. On veut diminuer cette extra réactivité qui s’est développée sur les années. Pour cela, il faut arrêter de nourrir sans cesse cette physiologie de défense, en comprenant le rôle de nos pensées dans ce phénomène.

Les pensées alimentent la physiologie de défense et par extension le manque de confiance en soi

Nos pensées et notre perception du monde sont les principales sources de la physiologie de défense. Ils alimentent l’impression de stress et de danger. On peut être dans un état constant de stress (vigilance accrue) et cela pendant des années sans pour autant avoir été exposé à un réel danger. Si cette aptitude qu’a le mental à s’inquiéter est plus prononcée chez les personnes qui manquent de confiance, elle concerne néanmoins tout le monde.

Le danger est toujours là

Votre cerveau scanne sans cesse l’environnement pour un potentiel danger. Cela peut s’accompagner d’un certain degré d’anxiété pour vous garder vigilant surtout lorsque vous vous trouvez dans un cadre non familier. Cette tendance naturelle est héritée de nos ancêtres. À la fois prédateur et proie, l’être humain a longtemps eu besoin d’une grande vigilance. À cela, s’ajoute le fait que les groupes sociaux ont été le théâtre de beaucoup de violence et d’agression constituant une cause de décès importante chez les hommes. Si l’être humain est devenu de nature anxieuse, c’est pour une bonne raison: il a vécu avec beaucoup de peur.

La négativité triomphe

Selon les professeurs Rick Hanson et Richard Mendius, coauteurs du livre Buddha’s brain (éd. New Harbinger) le cerveau a appris à se focaliser sur les évènements négatifs pour nous protéger. Lorsqu’une situation est perçue comme négative, l’hippocampe (partie du cerveau responsable de la mémoire) s’assure de bien stocker l’information au cas où la personne ferait face à une situation similaire. Cela se fait au risque d’oublier les évènements positifs. De plus,

– Après quelques échecs, on a tendance à se focaliser sur le négatif dans sa vie, mais il est difficile de se sortir de cette négativité malgré de nombreux succès suivants (source: Seligman 2006).

– Une information négative à propos d’une personne a plus de poids qu’une information positive (Peeters and Czapinski 1990).

– Et, dans une relation de couple, il faut en moyenne 5 interactions positives pour contrecarrer les effets d’une seule interaction négative (Gottman 1995).

Tout cela illustre bien la tendance qu’a le mental à se focaliser sur ce qui ne va pas, et à renforcer de la sorte la physiologie de défense.

Le cercle vicieux de la négativité et du manque de confiance

F. travaille à Paris depuis 4 ans. Graphiste de formation, il a été employé dans une boite de communication. Il a trouvé un appartement, dans son budget, dans un quartier animé de la capitale. Malgré ses quelques années passées à Paris, F. sort très peu et n’a pas de vie sociale. Il passe ses soirées à regarder la télé et à jouer à des jeux vidéos. Le week-end, il dort.

F. m’explique qu’il n’est pas à l’aise dans les endroits publics, et qu’il n’aime pas parler à des personnes qu’il ne connait pas. F. se trouve en surpoids, peu intéressant, et il n’est plus sûr de vouloir ou pouvoir rencontrer une partenaire de vie. Il se focalise sur ce qui ne va pas. Tout son langage interne est à propos de ses faiblesses et de ses manques.

F. a pourtant beaucoup d’aspects positifs dans sa vie. Il a un bon salaire, il fait un travail qu’il aime et dans lequel il est doué. Il est apprécié par ses collègues. F. est intelligent et plein humour lorsqu’il se détend. Mais F. ne semble plus voir ou ressentir les bonnes choses autour de lui.

Cette négativité nourrit sa physiologie de défense, et à 32 ans, il semble avoir le corps d’une personne bien plus âgée, car il se tient vouté, les épaules rentrées, et la tête baissée. Son manque de confiance alimente son langage négatif qui à son tour renforce sa perte de confiance.

Pour F. comme pour toutes les personnes manquant de confiance, il va falloir arrêter ce cycle néfaste: physiologie de défense > perception de manque de confiance > langage interne négative > physiologie de défense.

manque de confiance cycle

Récapitulons

Jusqu’ici, nous avons vu dans cet article, que

– La physiologie de défense nous prive de nos moyens (sentiment de manque de confiance)

– Le mental a tendance à se focaliser sur le négatif ce qui va renforcer la physiologie de défense

– Nous ne pouvons pas directement agir sur la physiologie de défense, car c’est un réflexe

– Nous pouvons par contre arrêter d’alimenter et de renforcer la physiologie de défense en nous concentrons sur notre langage interne (nos pensées)

Ne plus nourrir le manque de confiance en soi

Il y a trois étapes à suivre pour transformer votre degré de sensibilité face au monde extérieur,

1. Apprendre à observer votre état

2. Réaligner vos actions avec vos ressentis

3. Trouver votre moyen d’expression

Nous allons aujourd’hui juste aborder le premier point qui constitue la fondation de la reprise de confiance en soi. Dans le prochain article de cette série « confiance en soi » (note: pensez à vous inscrire en fin d’article, si vous ne l’avez pas encore fait, pour être informé de la publication des prochains articles), je vous parlerais des deux autres étapes.

Apprendre à observer son état

Notre état est le résultat de nos pensées, nos émotions et nos actions. Apprendre à observer notre état, c’est découvrir le lien qui existe entre pensées et émotions, émotions et actions, actions et pensées. On va s’intéresser à la dynamique entre pensée et émotions (pour plus de détail, lire comment les pensées affectent nos émotions), car observer cette interaction va permettre de désamorcer l’effet négatif des pensées.

Pour mieux comprendre cela, faisons le parallèle avec les ressentis du corps. Il vous ai certainement arrivé un jour d’être dans une mauvaise position en train de lire, de travailler sur l’ordinateur, ou de pianoter sur votre téléphone, lorsque soudainement vous ressentez à quel point vous êtes inconfortable: La nuque vous fait mal ou le bas du dos tire. Cela vous amènera à automatiquement changer de position, vous étirer, bouger… pour diminuer la tension ou la douleur. Il arrive également qu’une personne ait les épaules remontées, la mâchoire crispée ou même le souffle retenu pendant quelques instants avant qu’elle ne s’en rende compte. Mais dès qu’elle en prend conscience, elle va relâcher.

De même, lorsque vous observez comment un type de pensée génère des émotions désagréables qui à leur tour créent un sentiment d’anxiété, vous allez pouvoir arrêter ce cycle.

Transformer son langage interne pour ne plus nourrir la physiologie de défense

Imaginez: le soir dans le lit, vous commencez à réfléchir à votre travail (ou à ce qui vous dérange en ce moment) et à quel point vous avez l’impression d’être abusé, car vous avez du mal à vous affirmer. Ces pensées sont rapidement suivies par un sentiment de malaise, puis vous ressentez une oppression au niveau de la poitrine. Vous avez du mal à trouver le sommeil, et vous plongez plus profondément dans vos pensées négatives et vos inquiétudes. Vous repensez à votre ancien travail, et à quel point c’était similaire, idem pour l’école, et à vos souffrances passées. Le résultat? Une mauvaise nuit et un renforcement du manque de confiance.

Toute cette dynamique se déroule d’une manière automatique, par habitude. Maintenant, le fait d’activement observer ce mécanisme (pensée > émotions > état général) va permettre de stopper ce cycle. Vous allez intégrer que pensées négatives = souffrance. Et comme pour la douleur physique, vous allez arrêter la cause de cette souffrance.

Vous avez peut-être entendu ou lu un jour, que connaître son problème c’est le résoudre à 50%. J’ajouterais que RESSENTIR son problème c’est le résoudre à 80%.

Ressentir comment votre langage interne créé de la souffrance en vous vous fera arrêter

Personne n’aime souffrir, et tout comme vous évitez la souffrance physique, vous allez éviter la souffrance mentale une fois que vous connaissez sa source. Bien entendu, c’est un processus qui nécessite du temps et surtout cela nécessite de le faire dans le bon cadre: dans un relatif calme mental et émotionnel. Il serait en effet difficile d’observer avec lucidité ce qui se passe en vous si vous êtes en plein conflit avec votre conjoint ou si vous venez de recevoir une mauvaise nouvelle. Vous risquez alors d’être submergé par vos pensées et vos émotions.

Créer l’espace nécessaire pour pouvoir observer ce qui se passe en soi

C’est pourquoi, pour réussir à développer la capacité à observer ce qui se passe en soi, il va falloir créer un cadre propice à cela. Prendre une demi-heure dans sa journée, pour faire le calme en soi, est une bonne idée. Vous pourrez noter sur un carnet ce qui vous vient à l’esprit, faire une courte méditation, vous étirer en respirant pleinement. On n’apprend pas à faire du vélo sur un terrain cabossé. De même, vous ne pourrez pas apprendre à observer et à ressentir ce qui se passe en vous, si vous ne créez pas un espace propice à cela.

L’important va être donc de se sortir de son cycle habituel (travail, famille, amis, télé, dodo) quelques minutes chaque jour, pour réapprendre à observer ce qui se passe en soi. Cela va graduellement vous permettre d’arrêter de nourrir la négativité et la physiologie de défense, et vous aider à ressentir à nouveau un sentiment de calme et de paix.

L’état de calme prendra une place de plus en plus importante

Apprendre à observer la dynamique entre pensées et émotions va donc vous permettre de graduellement arrêter de renforcer la physiologie de défense. Et cela constituera déjà une importante étape pour retrouver confiance en soi. Car l’état de calme prendra une place de plus en plus importante dans votre vie, et vous pourrez interagir à partir de cet état qui est naturellement plus confiant.

Les étapes suivantes pour renforcer la confiance en soi

Les deux étapes suivantes vont permettre de consolider l’état de confiance et de le renforcer. On va découvrir dans le prochain article l’importance d’aligner nos actions avec nos ressentis. Car une fois que l’on a appris à retrouver la calme en soi (plus grande tolérance au stress), on va pouvoir voir avec plus de clarté ce qui nous convient et ce qui au contraire nous empêche d’avancer dans notre vie. Je vous parlerais aussi de la nécessité de trouver son moyen d’expression: ce que vous avez d’unique à partager avec le monde autour de vous.

Pensez à vous inscrire ci-dessous pour être informé de la publication du prochain article et pour être informé de la disponibilité de l’album « Confiance en soi ».

En conclusion

La confiance en soi est un état dynamique. Cela implique de ne plus nourrir la physiologie de défense en devenant vigilant face à l’effet de vos pensées. Le mental a cette tendance naturelle à se focaliser sur ce qui ne va pas et c’est pour cela qu’il faut lui apprendre à décrocher et à voir les évènements d’une manière plus équilibrés. Vous avez besoin de créer l’espace et le temps nécessaire pour réapprendre à observer et à ressentir ce qui se passe en vous. En faisant cela, vous commencerez à transformer le fonctionnement de votre corps/cerveau et vous manifesterez une confiance saine et sereine face aux multiples opportunités que la vie vous présente continuellement.

Pour terminer, j’aimerais vous demander deux choses

– Si vous avez aimé cet article et vous pensez qu’il peut être bénéfique pour d’autres personnes, merci de le partager autour de vous

– Laissez un commentaire ci-dessous en notant le point principal que vous avez retenu de cet article. Vos questions sont également les bienvenues.

Merci d’avoir lu ce (long!) article jusqu’au bout, et je vous dis à dans quelques jours pour recevoir la suite! (inscrivez-vous ci-dessous pour recevoir la suite de la série confiance en soi)

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Reprendre Confiance en Soi

Ce Qui se Cache Derrière le Manque de Confiance en Soi

Nous avons tous ressenti un jour un manque de confiance en soi. Ce sentiment apparait lorsque 2 forces opposées se font face. D’une part, il y a l’envie ou la nécessité d’entreprendre une action et, d’autre part, il y a une résistance intérieure qui freine ou bloque l’action. Cette dynamique peut se manifester dans tous les domaines de la vie: amoureux, familial, travail, ou social.

Si ressentir un manque de confiance de temps à autre est tout à fait naturel, vivre ce manque de confiance au quotidien peut rapidement devenir problématique. Pour pouvoir se libérer de nos résistances et blocages intérieurs, il va être essentiel de découvrir ce qui se cache derrière le manque de confiance en soi.

Cou douloureux et manque de confiance en soi

N. est venue me consulter au cabinet, car elle souffrait de douleurs chroniques à la nuque. La quarantaine tout juste passée, un physique menu, blonde avec les yeux bleus, N. était toute en retenue. Elle parlait à voix basse et son corps, assis sur la chaise, semblait vouloir utiliser le moins d’espace possible. N. nota qu’elle souffrait au quotidien de sa nuque – selon les jours, allant de la simple raideur au torticolis handicapant – depuis plusieurs années.

J’expliquais à N. que les douleurs chroniques à la nuque sont souvent dues à une crispation musculaire quasi continue en réponse au stress. N. me confirma être de nature stressée, et elle attribua cela à son manque de confiance. Enseignante de formation, elle s’est arrêtée de travailler peu de temps après son mariage. Elle m’expliqua qu’elle manquait de confiance dans son rapport à son conjoint qu’elle estimait comme étant sûr de lui et entreprenant, dans ses rencontres sociales (qu’elle a tendance à diminuer), et dans sa vie en générale. Et surtout, N. a la conviction que son manque de confiance fait parti de qui elle est, de son caractère, et que cela est principalement dû à ses parents.

Une faiblesse acquise?

Comme N., beaucoup de personnes croient que leur manque de confiance serait une faiblesse qu’ils auraient acquise et qui aujourd’hui leur collerait à la peau. C’est peut-être votre cas. Vous avez essayé de vous motiver, de vous raisonner, et de relativiser, mais sans succès. Le manque de confiance semble s’être installé profondément en vous, et vous avez l’impression que cette façon d’être est le résultat d’un fonctionnement psychologique complexe. Devant cet obstacle de taille, vous préférez vous occuper du quotidien en restant, tant que possible, dans votre zone de confort.

Et si le manque de confiance était un mécanisme bien plus simple que cela, comme une réponse instinctive que l’on pourrait désapprendre une fois que l’on a compris son origine. Pour répondre à cette question, plongeons plus profondément dans le fonctionnement de l’être humain.

Survivre avant tout

Il y a aujourd’hui plus de 7 milliards d’habitants sur terre. Pour pouvoir en arriver là, l’être humain a dû faire preuve d’une grande capacité de survie surtout à l’aube de son existence. Notre corps et notre physiologie reflètent cette capacité de survie. Notre cerveau est organisé en plusieurs parties dont une conséquente (le cerveau limbique, primitif et profond) dédiée à la survie.

système limbique

Comment cela fonctionne? Imaginez, quelques milliers d’années en arrière, une personne marchant dans la forêt. Soudainement, elle entend un bruit suspect, puis aperçoit un groupe d’hommes d’une tribu hostile (ou une bête sauvage). Son cerveau va immédiatement passer en mode de défense et tout le fonctionnement du corps va s’en trouver changé.

Immobilisation

La personne va commencer par s’immobiliser entièrement: le souffle est retenu, les muscles tendus, l’ouïe alerte, et les pupilles dilatées. Cette personne va, de tout son être, chercher à éviter le danger.

Fuite ou attaque

Mais, si elle est découverte par l’agresseur, elle va soit fuir, soit se battre. Dans les deux cas, son corps va avoir besoin d’une grande quantité d’énergie. Le coeur s’accélère pour amener aux muscles le sang chargé d’oxygène, la respiration se fait plus rapide pour évacuer le CO2 et amener plus d’oxygène aux poumons. La digestion s’arrête (et avec elle la sécrétion des sucs… la bouche devient sèche) pour garder toute l’énergie disponible pour l’effort. Le tonus des muscles augmente, pour les maintenir prêt à être utiliser dès que nécessaire. La personne pourra ainsi utiliser toute la force de sa musculature.

Danger physique ou danger psychologique, même réaction

Ces réactions du cerveau et du corps constituent la physiologie de défense et ont permis à beaucoup de nos ancêtres de survivre un danger mortel. Si aujourd’hui, notre intégrité physique n’est que très rarement mise en danger, nous continuons néanmoins à utiliser la physiologie de défense à chaque fois que nous nous sentons en danger socialement, professionnellement, financièrement …

danger psychologique

Repensez à la dernière fois que vous avez été mal à l’aise: Visage qui rougit (afflue du sang, car les artères se dilatent), bouche sèche (voir plus haut), coeur qui s’accélère, envie très forte de fuir. Tous ces ressentis sont associés à la physiologie de défense.

Si la physiologie du corps n’a que très peu changé depuis l’époque de nos ancêtres, notre cadre de vie a lui immensément évolué. Les relations humaines se sont complexifiées, et la fuite ou l’attaque ne sont que très rarement une option.

À une réunion de travail, votre supérieur hiérarchique vous stresse. Vous n’allez pas lui sauter dessus pour le ruer de coups ou partir du bureau en courant. Par contre, vous allez probablement adopter une posture d’évitement (l’immobilité) pour éviter d’être sollicité et de risquer une prise de parole en public.

La soumission, une forme élaborée d’immobilité

Éviter le danger est une partie intégrante de la survie, et on l’a vu, est inscrit dans notre patrimoine génétique. Dans le cadre social, cet évitement prend la forme d’une soumission face à une personne qui risque de nous mettre en danger (même si ce danger « n’est que » social ou professionnel).

C’est une réponse instinctive que l’on retrouve chez tous les animaux qui vivent en groupe.

Comme le note la Dre Isabelle Filliozat, dans son livre Fais-toi confiance (ed.Marabout):

Dès leur première rencontre, les animaux se positionnent les uns par rapport aux autres. La hiérarchie se met en place très vite et reste gravée en mémoire. Un cheval, un singe ou un chien peut rencontrer des mois, voire des années plus tard un de ses congénères, il respectera la hiérarchie établie lors de leur première rencontre. Le respect de la hiérarchie a une fonction de régulation sociale. Quand les dominés acceptent leur soumission, il y a moins de révoltes, d’agressions et de même de conflits. Les dominants choisissent les premiers, les autres suivent et se contentent des restes.

soumission

D’une façon similaire, la société humaine adopte ce même mode de fonctionnement. Le manque de confiance est souvent le résultat d’une attitude de soumission/défense que l’on prend inconsciemment. Selon le Dr James Lynch, lorsque nous nous adressons à une personne que nous considérons d’un statut social supérieur, notre tension artérielle s’élève, et cela se fait sous le radar de notre conscience. Notre cerveau se met en mode de défense, et nous pousse à montrer des attitudes de pacification et de soumission.

De plus, ce que l’on observe chez les animaux –  le maintien de l’ordre hiérarchique sur le temps – nous aide à mieux comprendre le mécanisme de perte de confiance qui souvent commence lors de l’enfance et s’étale sur les années.

Un réflexe de soumission acquit

Un enfant est à table avec ses parents et les amis de ses parents. S’il prend la parole, il se fait vertement réprimander: « on n’interrompt pas les adultes! » L’enfant risque d’être puni, et va préférer adopter une posture de soumission et ne plus prendre le risque de s’exprimer.

Cet enfant est devenu un adulte évoluant dans le monde de l’entreprise. Lorsqu’il est face à une figure d’autorité, son patron, cela va trouver écho dans son rapport à ses parents. Il y a une continuité dans son comportement inconscient: « lorsque je suis face à une figure d’autorité, je suis potentiellement en danger, surtout si je m’exprime, mieux vaut alors que je m’efface ». Et cette réaction se fait inconsciemment.

Imaginez cette personne à une réunion avec des collègues, et son patron. Elle ne peut pas s’exprimer, car son cerveau la bloque! La physiologie de défense s’enclenche (transpiration, battement du coeur, bouche sèche) et prive cette personne de la capacité de s’exprimer normalement. Elle va alors se dire : « je manque de confiance en moi. C’est plus fort que moi. C’est certainement dû à mon éducation, à l’époque mes parents ne savaient pas, et maintenant, c’est devenu un problème psychologique ».

Le grand malentendu de ce qu’est le manque de confiance en soi

Le Dr Filliozat note que « la confiance en soi n’est pas un « problème psychologique », même s’il en cause parfois. C’est une adaptation physiologique à une situation sociale en vue de maintenir la vie. »

manque de confiance

Ce que vous percevez comme un manque de confiance – lorsque vous devez parler à une personne qui vous trouver attirante, demander une augmentation, ou vous exprimer en public – est en réalité une réponse inconsciente du corps, héritée de vos ancêtres, pour vous aider à survivre.

Cette réponse de défense (d’immobilité, de soumission) est un réflexe inconscient, profondément programmé dans votre cerveau. Le raisonnement est impuissant face à cela. On a beau vous dire « fais-toi confiance », cela ne vous aidera pas, car pas définition, les réflexes ne sont pas sous le contrôle de la raison.

La bonne nouvelle c’est qu’il est possible de désapprendre ces réactions de défenses – qui sont souvent excessives, car le danger est presque toujours surestimé -, et pouvoir ainsi retrouver ses pleins moyens dans les situations où l’on pense manquer de confiance. Mais pour cela, il va falloir passer à travers le corps et les ressentis (en addition du mental).

Et c’est ce que je vous présenterais en détail dans l’article de la semaine prochaine. Soyez-sûr de vous inscrire ci-dessous pour recevoir l’info dès que le prochain article est publié. En attendant la semaine prochaine, je vous invite à participer à la discussion en laissant un commentaire: dans quel domaine manquez-vous le plus de confiance et comment ce manque de confiance se manifeste-t-il ? Merci!

L’article suivant est désormais disponible: Enfin reprendre confiance en soi

Sources:  Fais-toi confiance, Isabelle Filliozat, éd. Marabout ; James Lynch, Le Coeur et son langage, éd. interEditions. Illustrations: photo haut de page: wdstock (istockphoto) ; photo réunion: Topaz topaz

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Bienfaits de la méditation Psychologie Reprendre Confiance en Soi

L’Effet Pygmalion

L’effet Pygmalion à l’école, à la maison et au travail

PygmalionL’effet Pygmalion est cette tendance à se conformer à l’image que l’autre a de nous. Cela se fait inconsciemment et commence dès le plus jeune âge. À l’école, l’instituteur vous croit intelligente? Vous avez tendance à vous améliorer. Il vous considère comme un « bon à rien »? Vous aurez du mal à réussir vos leçons. Et cela même, s’il n’exprime pas ses pensées à votre égard.

Le regard des parents est encore plus puissant. Sans qu’aucun mot ne soit échangé, l’enfant sent le jugement de ses parents, qu’il soit positif ou négatif. Selon Isabelle Filliozat, psychologue et auteur, « il est plus facile de réussir et d’avoir confiance en soi quand vos parents croient en vous. »

Au travail, le regard du patron et des autres employés a aussi ce pouvoir. Selon l’environnement dans lequel elle se retrouve, la personne ne se comporte pas de manière identique. Si on vous fait confiance vous réussirez plus facilement qui si on doute de vous, même si personne ne vous dit rien ouvertement. Comme le note Isabelle Filliozat « Nous sommes inconsciemment influencés par le regard que les autres posent sur nous, le regard direct de votre entourage, mais aussi le regard ‘social’, celui que nous avons intériorisé. »

Cette intériorisation du regard de l’autre se manifeste par un dialogue interne qui est souvent inconscient: « je ne vais pas y arriver », « je n’ai jamais été bon dans ce domaine », « je me sens mal », « je ne veux pas être là », etc.

Le rôle de la méditation pour dépasser l’effet Pygmalion

La méditation aide à se libérer de l’influence du regard des autres en nous permettant de prendre conscience de notre dialogue interne. Selon le Dr Melanie Fennel, Professeur de psychiatrie à l’université d’Oxford, un dialogue interne où une personne se déprécie contribue à une faible estime de soi et favorise les épisodes de dépression. La psychiatre observe que la pratique de la méditation améliore la confiance en soi en agissant directement sur ce langage interne. Elle note que la méditation nous permet de comprendre que notre dialogue interne, nos pensées, et nos croyances sont des processus mentaux plutôt que des vérités objectives.

En d’autres termes, méditer met la lumière sur ces croyances et ces peurs que l’on a inconsciemment accumulé dû aux regards des autres. Lorsque je prends conscience que mon dialogue interne me bloque et me fait du mal, je peux désormais choisir de l’arrêter.

Si l’effet Pygmalion est bien réel, vous pouvez à l’aide de la méditation le limiter considérablement en évitant d’absorber comme une éponge le jugement des autres. Vous pourrez alors redécouvrir qui vous êtes et ce qui est vraiment important pour vous.

Avez-vous déjà expérimenté l’effet Pygmalion? Laissez un commentaire ci-dessous!

Plus d’articles sur l’effet du regard des autres:

Comment ne plus subir le regard de ses proches

Le stress, est-il contagieux?

Une vidéo sur la confiance en soi:

Comment sortir de sa zone de confort

Sources: Fait-toi confiance (ed. Marabout) de Isabelle Filliozat ; Depression, low self-esteem and mindfulness, Melanie J.V. Fennell, publié dans Behaviour Research and Therapy, V42, issue9. ; wikepedia pour la définition de Pygmalion.

Illustration: photo d’une sculpture du studio cnbmstone (Chine)

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Reprendre Confiance en Soi

Qu’est Ce Que le Bonheur?

Qu’est-ce que le bonheur?

C’est la question que m’a posé Jean-Pascal Guillon du blog « Les livres du bien-être. »

Le bonheur prend plusieurs formes. Je pourrais parler de l’importance pour moi de ressentir de la vitalité dans mon corps, d’être de bonne humeur, d’apprécier les choses simples du quotidien. Je pourrais également mentionner le bien-être associé à l’ouverture aux autres: être disponible et heureux d’interagir avec autrui. Mais je vais plutôt vous parler d’un aspect que l’on n’associe pas toujours avec le bonheur, mais qui je crois, reste le fil conducteur d’une vie épanouie. Ma définition du bonheur est de pouvoir contribuer au bien-être d’autrui en utilisant nos talents, de faire ce que l’on aime en faisant profiter les autres.

La découverte de nos talents

Toutes nos expériences passées, douloureuses comme agréables semblent nous pousser, si l’on y prête attention, vers la découverte de qui nous sommes réellement. On apprend petit à petit ce qui importe vraiment pour nous. On découvre les valeurs qui nous sont chères, et l’on se libère des croyances (peurs, dogmes) qui nous sont désormais inutiles. Cette maturation de l’être nous permet de découvrir peu à peu notre individualité au-delà des conditionnements de notre culture et de notre environnement. On se familiarise de plus en plus avec notre sensibilité qui va alors se transformer en atout plutôt qu’une faiblesse.

Cette découverte de soi nous permet de mieux connaître ce que nous aimons vraiment faire, ce que l’on a envie de créer. Cela peut être de transmettre, de construire, de communiquer, de créer de l’art, d’éduquer, etc. C’est à chacun de nous de découvrir son outil d’expression. Et puis, plus on investit du temps et de l’énergie à faire et à développer cette activité que l’on aime, et plus on va ressentir un sentiment de satisfaction. C’est comme si les leçons du monde extérieur et nos aspirations profondes se rencontraient enfin, et donnaient du sens à notre vie. Mais faire ce que l’on aime ne prend tout son sens que lorsqu’on le fait au service des autres.

Contribuer au bien-être d’autrui

L’énergie de création a besoin d’être partagée pour continuer à circuler. On peut écrire pour soi, peindre des tableaux que personnes ne voient, avoir des idées pour améliorier le monde, mais si on ne partage pas le fruit de son travail, on va finir par perdre l’envie de créer. Lorsque l’on se libère du besoin de plaire et d’acquérir, et que l’on agit avec le bien-être des autres comme principal objectif, notre créativité et nos talents peuvent s’exprimer pleinement.

Identifier ce que l’on aime et le partager au quotidien offre une source continue de bonheur. Cela donne une bonne raison de se lever le matin et stimule notre vitalité. Cela fait plus de 13 ans, que je cherche et que j’affine ce que je peux contribuer au monde. C’est un processus long avec des périodes de doutes et de frustration, mais qui néanmoins me rapproche de plus en plus vers une vie épanouie remplie de joie et de sens au quotidien. Plus ça va, et plus j’ai le sentiment profond que mon bonheur est le reflet de ma capacité à stimuler le bonheur chez autrui.

Et vous, comment définirez-vous le bonheur? Profitez de la zone commentaire pour partager votre définition.

Cet article est ma contribution à l’événement À la croisée des blogs, organisé ce mois-ci par Jean-Pascal Guillon du blog « Les livres du bien-être » sur le thème de  Le bonheur , tout le monde est à sa recherche mais qu’est-ce que c’est?

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Reprendre Confiance en Soi

Sortir de Sa Zone de Confort

Découvrez dans cette vidéo, l’histoire de Brian Little et comment il a fait pour sortir de sa zone de confort.

Vous allez y découvrir les facteurs qui nous poussent à élargir notre zone de confort et ceux qui la limitent..

Zone de Confort

Zone de Confort sur YouTube

J’aimerais vous demander maintenant si vous le voulez bien de partager dans la zone commentaire quelle est la dernière fois que vous avez dépassé votre zone de confort car vous aviez une bonne raison de le faire, et qu’est ce que vous avez ressenti après l’avoir fait.

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Méditation Introspective Reprendre Confiance en Soi

Le Pouvoir Caché des Introvertis (Vidéo)

Comment briller en société lorsque l’on est introverti ?

Dans cette vidéo nous allons

– Explorer le trait de caractère introverti.

– Parler extraversion et introversion.

– Parler des comportements qui sabotent l’introverti.

– Découvrir ce qu’un(e) introverti(e) doit absolument faire pour avoir une vie sociale plus facile et plus épanouie.

Lien youtube:  vidéo introverti.

Question : qu’avez-vous surtout retenu de cette vidéo ? Merci de participer en postant un commentaire.

Complément: questionnaire introverti

Blog sur les introvertis: Un Monde Pour Les Introvertis

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Reprendre Confiance en Soi

Faire un Choix

Une prise de décision ne se fait pas toujours au niveau intellectuel. Contrairement aux pratiques courantes, il ne s’agit pas de seulement peser le pour et le contre de tel ou tel choix, car cela ne suffit pas. Pour prendre une décision importante, il est nécessaire de poser la question puis de laisser émerger la réponse en soi.

Je suis trop indécise

À travers les emails et les commentaires que je reçois sur le blog, un souci semble souvent revenir, la difficulté de prendre une décision : « Je suis trop indécise », «  j’ai des choix importants à faire et je n’ai pas trouvé de technique pour m’aider à faire le meilleur choix pour moi » , « Je suis télescopé par pleins de choses en ce moment et il est nécessaire de retrouver la sérénité pour faire les bons choix. »

Dos au mur

Devoir faire un choix peut en effet s’avérer difficile et source de stress, surtout lorsque les conséquences de notre décision peuvent profondément affecter notre vie. Face à un dilemme, beaucoup de personnes vont préférer le statu quo, en d’autres termes ne pas prendre de décision.  S’il est possible d’éviter un certain temps de devoir faire un choix, la vie finit éventuellement par nous mettre dos au mur, et un choix doit être pris. Que faisons-nous alors?

Comment prend-on une décision et pourquoi ça ne marche pas ?

Lorsque confronté à la nécessité de faire un choix (est-ce que je quitte mon conjoint ? Est ce que je change de carrière ? est-ce que je prends cet appartement ?), on a tendance à analyser la situation, à peser le pour et le contre, et à se projeter dans le futur pour déterminer si ce choix nous rendra plus heureux ou plus malheureux. Mais voilà, cette approche ne marche pas et elle génère encore plus de stress. Pourquoi?

La peur de perdre ce que l’on n’a pas encore

Car notre capacité de projection est très limitée. On peut s’imaginer aller de A à B puis vers C en espérant que C soit un résultat bénéfique. Mais une personne sait au fond d’elle-même qu’il y a de multiples facteurs en jeux, et elle n’est pas sûre de pouvoir atteindre C ou même si C la rendra réellement plus heureuse (ou moins malheureuse). Elle va alors refaire le scénario dans sa tête, et cela va créer un sentiment d’espoir et de motivation rapidement suivie par celui d’anxiété (« et si ça ne marche pas ? »). Il est dit que le sentiment d’anxiété vient principalement de la peur de perdre ce que l’on n’a pas encore.

Pour résumer, utiliser la réflexion pour faire un choix est difficile, car à chaque fois que l’on va repenser à la décision que l’on doit prendre cela va créer des hauts et des bas émotionnels qui vont accentuer le sentiment de confusion et d’indécision.

Faire le point, mais pas décider

Le but du mental n’est pas de décider. Il est de mettre sur la table tous les éléments de notre quotidien puis de poser les questions. Par exemple une personne va observer sa situation actuelle au travail et dans ses relations sociales et affectives, puis elle va se poser la question « qu’est-ce j’aimerais transformer dans ma vie? »

Neurosciences et historien de l’art

Ensuite, il suffit de faire le calme en soi (ne plus réfléchir sans cesse à votre situation), puis laisser venir la réponse. Car plus d’informations n’aident pas à faire un choix. Cela peut sembler contre-intuitif, mais pourtant les neurosciences confirment ce fait. Vous avez déjà maintenant tous les éléments nécessaires pour faire votre choix.

Un passionnant ouvrage ‘Blink’ conduit par Malcolm Gladwell illustre scientifiquement le fait que les décisions importantes sont prises non pas intellectuellement, mais intuitivement. L’un des personnages étudiés fut Bernard Berenson, un célèbre historien de l’art. Spécialiste de la Renaissance italienne, il était connu pour sa capacité à identifier un faux tableau. Lorsqu’il se trouvait face à une fausse œuvre, il avait très rapidement un ressenti viscéral qui lui disait « attention, il y a quelque chose qui ne va pas ». Berenson était incapable d’expliquer objectivement pourquoi. Certes, il possédait de grandes connaissances dans son domaine, mais sa décision d’identifier une peinture comme étant une usurpation ne venait pas de l’observation précise des coups de pinceau, des pigments utilisés ou autres signes révélateurs. Elle surgissait naturellement en lui au bout de quelques courts instants. Et son intuition s’avérait être juste dans l’immense majorité des cas lorsqu’une analyse plus poussée était opérée.

Vous avez en ce moment même tous les éléments pour faire votre choix. Malgré votre indécision et vos doutes, une partie de vous sait avec certitude et sérénité ce qui vous attire en ce moment. Il s’agit maintenant de l’écouter.

Julie et le Sage

Imaginer une jeune femme partie en randonnée. Arrivé à un village, on lui parle d’un personnage étonnant, «un sage», qui donne, à qui veut l’entendre, de précieux conseils. Intriguée, la jeune femme qu’on va appeler Julie, décide d’aller à sa rencontre pour lui exposer sa situation. Arrivée au lieu indiqué, Julie y est accueillie par le sourire d’un homme dont elle a du mal à deviner l’âge. Encouragée par cet accueil bienveillant, Julie s’installe près de notre homme. Elle lui parle alors de sa vie, de ses difficultés et de ses dilemmes. L’écoute attentive du sage la pousse à continuer. Au bout d’un moment Julie marque une pause attendant un commentaire ou une question, mais l’homme installé en tailleur ne semble rien n’avoir à dire. Julie reprend alors son monologue, pensant que son compagnon a besoin d’en connaître davantage pour pouvoir s’exprimer. Quelques minutes plus tard, elle lui demande ce qu’il pense de sa situation. Le sage ne s’exprimant toujours pas, Julie décide de lui préciser quelques points supplémentaires.

Cela fait maintenant plus d’une heure et demie que Julie parle, et devant l’absence de conseils du sage, elle finit, un peu déçue, par reprendre son chemin. La compagnie de cet homme est certes agréable pensa-t-elle, mais il ne pourra pas l’aider à résoudre ses problèmes de femme citadine.

Le sage quant à lui attendait simplement que Julie soit prête à l’écouter. Il attendait qu’elle fasse le calme en elle pour qu’elle puisse l’entendre. Mais à chaque fois qu’il s’apprêtait à parler, la jeune femme repartait dans son analyse de la situation.

On pose les questions, mais on n’écoute pas les réponses

Tout comme Julie, on ne s’arrête pas de parler… mais avec nous-mêmes. Nous reposons les mêmes questions encore et encore, nous ressassons les données jusqu’à épuisement. Pourtant, nous avons un sage – notre intuition – à portée de main, toujours prêt à nous conseiller, il suffit juste de l’écouter.

Écouter ne veut pas dire attendre impatiemment une réponse. Pour entendre la réponse, il faut faire le silence en soi suffisamment longtemps. Il faut se réajuster à notre écoute interne pour pouvoir entendre la petite voix en nous. Mais si l’on repart sans cesse dans notre dialogue mental, il est très difficile de percevoir la juste réponse.

Faire le calme en soi n’est pas chose facile surtout dans une société où l’on a développé et renforcé le besoin de contrôler et de se protéger. Comment faire alors ?

 Méditer sur notre point de rencontre

La méditation est un moyen efficace pour retrouver notre capacité à écouter notre intuition. Si vous êtes face à une décision à prendre, posez la question puis concentrez-vous sur une partie de votre corps, celle qui semble le plus attirer votre attention. Amenez toute votre attention dessus et ressentez les mouvements d’expansion et de rétraction avec chaque respiration. Faites 10-15 respirations conscientes, puis écouter ce qui se passe en vous. Il se peut que vous repensiez à votre situation et que les questions ressurgissent, c’est normal. À nouveau, faites une série de respirations conscientes. Puis à nouveau, soyez attentif à vos ressentis. Il se peut alors que vous ressentiez que vous penchez vers une direction (vers un choix) plus qu’un autre.

Comme pour tout, la pratique régulière va être essentielle pour améliorer votre capacité à « ressentir » le bon choix. J’aimerais également noter que les réponses qui « surgissent » consistent rarement à tout chambouler (quitter son travail du jour au lendemain, partir à l’étranger..). Ce sont plutôt des petites actions que vous devez prendre – vous le saviez déjà au fond de vous —, mais que vous remettiez sans cesse à plus tard.

Perspectives nouvelles

Si vous faites correctement cet exercice, vous allez vous sentir apaisé. Car vous saurez que vous n’avez pas besoin de tout comprendre ou de tout prévoir. Qu’il suffit de se concentrer sur une action à la fois. Parfois lorsque l’on va de A à B, de nouvelles perspectives se présentent. Des perspectives que l’on n’aurait pas pu prévoir ou imaginer.

Derniers mots

Je pratique régulièrement cet exercice et je suis parfois surpris par les réponses. Mais à chaque fois que j’accepte de ne pas chercher à contrôler et que je me concentre sur une action à la fois, je me sens bien mieux, plus productif, et ma vie me correspond de plus en plus.

J’ai également constaté que les personnes qui vivent de leur passion utilisent une forme ou une autre de cet exercice.  Dr John Demartini, auteur à succès et psychologue, note qu’avant chaque conférence qu’il donne, il s’isole, s’allonge sur le dos, et pose la question « Qu’est-ce qui est important pour moi de communiquer aujourd’hui ? » et il laisse venir la réponse. Ces conférences qui font souvent plus de deux heures semblent durer 30 minutes tellement elles sont passionnantes et inspirées. James Altucher, homme d’affaire et auteur, note dans son dernier livre Choose Yourself « Lorsque je me réveille, dans la pénombre, je demande « qui dois-je aider aujourd’hui ?”

Ne sous-estimez pas cette simple, mais fondamentale notion : une fois la question posée, rien à ne sert d’y repenser sans cesse, laissez venir la réponse. Vous la connaissez déjà, il faut juste faire le silence pour pouvoir l’entendre.

J’espère que cet article vous donnera envie d’essayer de lâcher prise la prochaine fois que vous aurez un choix à faire.

J’aimerais vous demander maintenant de participer à la discussion en notant dans la zone commentaire ci-dessous, comment réagissez-vous habituellement lorsque vous êtes face à une décision difficile ?

Ecoutez aussi le podcast #33: Comment Développer Son Intuition

Note et référence

Image de Jose Cuellar

Malcolm Gladwell’s Blink

John Demartini

James Altucher’s Choose Yourself

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Apprendre à Relativiser Reprendre Confiance en Soi

Sois le Changement Que Tu Veux Voir Dans Le Monde

Que pouvez-vous réellement changer dans votre vie ?

Vous avez peut-être des domaines que vous aimeriez voir changer. Cela peut être votre situation de travail, votre rapport aux autres, peut-être que vous aimeriez que le monde soit moins dur, qu’il y ait plus de justice, moins de souffrance.

Nous avons tous certains aspects de notre vie que l’aimerait voir changer pour le meilleur, mais avons-nous vraiment le pouvoir de changer les choses. Sur quoi peut-on vraiment agir ?

Cette question mérite d’être posée, car comme vous allez le découvrir, la plupart des personnes gaspillent leur énergie et leur temps sur des aspects de leurs vies qu’ils ne peuvent absolument pas changer.

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1. Attention éparpillée = pas de changement

Pour comprendre ce concept, découvrons ce qu’on appelle la sphère d’influence. La notion de sphère d’influence est surtout utilisée en géopolitique et vous avez un bon article sur Wikipedia pour ceux d’entre vous qui veulent en savoir plus.

La notion de sphère d’influence peut être également appliquée au niveau individuel.

Me voilà avec mes sphères d’influence.

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Plus le cercle s’éloigne et moins je vais pouvoir agir dessus. Évidement mas actes e mes choix vont avoir un certain impact sur ma famille alors qu’ils vont avoir un effet extrêmement négligeable sur l’économie mondiale.

Nous avons tous nos propres sphères d’influence, et certaines personnes vont avoir  une portée beaucoup plus importante.

Vous prenez par exemple, cook, qui est le CEO actuel d’Apple qui est aujourd’hui la plus cotée des entreprises mondiales et qui emploi aux États-Unis seuls, 600 000 personnes. Ces choix vont affecter l’économie des US et des dizaines de millions de personnes.

Une autre personne avec une influence encore plus importante c’est Barack Obama dont les choix peuvent affecter l’économie mondiale et des centaines de millions d’individus.

Ce sont des exemples extrêmes, mais vous comprenez maintenant la notion de sphères d’influence.

Beaucoup de personnes vont avoir leur attention éparpillée sur les différentes sphères. Je suis souvent surpris de voir à quel point certaines personnes prennent à cœur de regarder le journal télévisé. Il s’y investissent même émotionnellement, il s’agace devant tel décision politique, s’inquiète des évolutions de la bourse, ils ont des opinions arrêtées par rapport … En d’autres termes ils investissent du temps et d’eux même sans pourtant pouvoir agir ou même avoir l’intention d’agir sur ces domaines qui sans hors de leur porté.

Une personne peut s’inquiéter de la politique nationale de son pays, elle va s’agacer qu’il y a un nouveau feu rouge dans son quartier, et elle va se plaindre du règlement intérieur de son entreprise.

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Vous pouvez télécharger cette illustration « sphères d’influence » en bas de l’article

Elle va éparpiller son énergie, et par énergie j’entends son temps, ses pensées, ses émotions, dans des domaines dans lesquels elle a souvent peu d’influence et dans lesquels elle ne va pas agir.

2. Pas d’action = sentiment de frustration ou de renoncement

Vous connaissez peut-être une personne qui est malheureuse à son travail, mais ne fait rien pour changer sa situation. Cela va créer un sentiment d’impuissance et de frustration.

Il arrive également que l’on se renonce face à notre impuissance. « Le monde ne tourne pas rond et je ne peux rien y faire. Pourquoi alors devrais-je faire un effort? »

Nous venons de voir qu’éparpiller notre attention sur des aspects de la vie sur lesquels on va pas agir, cela va créer un sentiment de frustration ou de renoncement et avoir pour résultat de ne pas pouvoir changer les choses que l’on aimerait voir changer.

Cette dynamique d’éparpillement et d’inaction résulte d’un fait simple : la majorité d’entre vous n’a pas commencé par les fondations. Cela nous amène à notre troisième point,

3. commencer par les fondations : attention sur le moment présent = transformation

Commençons par agir sur ce qui est le plus proche de nous, notre corps, notre santé, notre esprit. Il est essentiel de d’abord apprendre à canaliser notre attention sur notre ressenti et sur le présent, de s’occuper de son corps.

On me dit souvent. « Oui, mais je n’ai pas le temps de m’occuper de moi » ; « J’attends que mes enfants grandissent pour pouvoir le faire » ; Ou « j’ai trop de travail, je le ferais lorsque je serais mieux établi. »

Mais si vous n’investissez pas du temps en vous même, vous ne serez jamais satisfait de l’éducation que vous donnez à vos enfants, vous ne serez pas non plus heureux des résultats de votre travail.

Vous ne pouvez pas soutenir les personnes avant d’avoir appris à vous occuper de vous même.

En ce qui concerne le désir de changer les choses, la fondation ou la première étape c’est d’apprendre à focaliser son attention sur le moment présent. Il est d’apprendre à ressentir la réalité autour de soi sans chercher à la changer ou à la fuir. Il est d’être simplement là présent à ce que l’on ressent dans l’instant.

Car apprendre à ressentir le moment présent va avoir plusieurs effets.

Il va permettre de prendre du recul et d’avoir une perspective plus équilibrée de notre vie, et il va permettre de mieux savoir ce qui est important pour soi.

apprendre à mettre notre attention sur le présent est la fondation de toute transformation personnelle. Car si vous ne faites pas ça, vous aurez plus de difficulté à savoir ce qui est vraiment important pour vous.

Et ce qui est fascinant c’est que lorsque l’on commence par apprendre à tourner l’attention vers son ressenti, et que l’on agit à partir de cet état, la sphère d’influence va naturellement s’élargir.

Sois le changement que tu veux voir dans le monde

J’ai toujours aimé lire les biographies de personnes célèbres : les auteurs, des artistes,  des entrepreneurs, des personnages politiques, etc. Ces personnes qui ont impacté la vie de millions de personnes. Presque toute ont commencé par écouter leur voie intérieure, à suivre leur ressenti, à faire confiance en leur intuition. Ils ont agit à partir de ce noyau de leur individualité et ont ensuite touché non seulement leurs proches, mais également leur communauté et pour certains le monde entier.

Gandhi fut certainement l’un de ces personnages et dans cette phrase qui lui est attribuée il résume bien ce que l’on vient de voir « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ».

Pour reprendre la question que j’ai posée au tout début de cette vidéo : Que pouvez-vous réellement changer dans vote vie ?

La seule chose que l’on puisse changer c’est là où l’on met dans notre attention. Si l’attention est éparpillée et non suivie d’action, on risque d’aller de frustration en renoncement.

Si par contre vous apprenez à ramener votre attention sur le moment présent pour construire des fondations saines, vous pourrez alors avoir une vie épanouie et toucher positivement la vie des autres.

J’aimerais vous demander de faire deux choses.

– Premièrement, dessiner vos sphères d’influence et réfléchissez à où vous mettez votre attention,

– Et ensuite posez-vous la question qu’est ce que je peux changer cette semaine pour ramener mon attention plus proche de moi. Je vous donne quelques suggestions : prendre le temps de s’étirer le soir avant de se coucher, faire une promenade dans un parc, méditer, ..

Télécharger le graphique les sphères d’influence

– Découvrez également les autres article sur la confiance en soi. 

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Reprendre Confiance en Soi

Les 3 Mythes de la Confiance en Soi

Marie, bientôt la quarantaine, a conscience qu’elle manque de confiance en elle. Ce manque de confiance en soi se répercute principalement sur sa vie sociale (et par extension amoureuse). Elle a longtemps cherché à travailler sur elle-même, mais sans vraiment pouvoir se libérer de cette impression de malaise qu’elle ressentait si souvent.

Jusqu’au jour où Marie a arrêté de vouloir reprendre confiance en elle, et qu’elle s’est plutôt concentrée sur un projet qui lui tenait à cœur : publier une série de livres sur les médecines douces. Elle a amené son projet à bout et dans le processus, elle a gagné en confiance et en joie de vivre. Marie a, sans chercher à le faire, dépassé les mythes que nous sommes nombreux à avoir sur la confiance en soi. Découvrons quels sont ces mythes qui nous freinent, au lieu de nous aider, dans notre accomplissement personnel.

Mythe 1 – La confiance en soi est une attitude mentale

Que ce soit sur le web ou dans les rangées des librairies, on trouve de nombreux articles et ouvrages qui parlent de l’importance d’avoir une attitude positive, une attitude de gagnant. Si positiver a parfois son utilité, cela ne constitue pas une fondation pour la confiance en soi.

En effet, on peut se booster mentalement et se sentir bien, mais face au premier obstacle on risque de se dégonfler. Vous avez peut expérimenter cela : on se sent plutôt bien et d’attaque, mais dès que l’on sort de sa zone de confort ou que l’on se retrouve face à certaines personnes, on retombe dans une attitude de défense. On rétrécit malgré nous et tout notre conditionnement mental semble impuissant face à ce phénomène.

Un sentiment viscéral

Aussi désagréable que ce dégonflement puisse paraître, il reste courant et normal, car la confiance en soi ne vient pas du mental. C’est un sentiment viscéral. Si l’on devait localiser la confiance en soi au niveau du corps, cela viendrait du ventre. C’est une force qui nous permet de rester ancrés en soi et de ne pas subir avec autant de vulnérabilité l’influence des autres. Dans les futurs articles sur le thème de la confiance en soi, on découvrira comment la méditation couplée à certains exercices va permettre de développer cette force en nous.

Mythe 2 – L’estime de soi est déterminée par notre passé

De nombreuses personnes entretiennent la croyance que leur manque d’estime est dû à leur passé. Elles ont l’impression de ne pas avoir été assez soutenues ou au contraire d’avoir été trop protégées. Au risque de surprendre, ce n’est pas notre passé, mais plutôt la perception que l’on a du passé, qui va affecter notre confiance en nous. À chaque fois que vous repensez à votre passé, que vous vous percevez en tant que victime, vous allez alors renforcer la croyance que c’est normal que vous manquiez de confiance.

Lorsqu’une personne manifeste une plus grande confiance dans la vie et en elle même, sa lecture de son propre passé change. Elle développe une vision plus nuancée de ce qu’elle a pu vivre. On ne peut pas transformer le passé. On peut juste se libérer des histoires et croyances qu’on continue à entretenir par rapport à ce dernier.

La confiance en soi émane d’un état de présence, et dans cet état nos croyances par rapport à notre passé n’ont pas d’utilité. Le plus tôt vous réalisez que l’estime de soi se vit ici et maintenant, le plus vite vous abandonnerez le besoin de comprendre votre passé.

Une vision plus équilibrée du passé

J’aimerais tout de même ajouter ici que lorsque l’on développe une plus grande confiance en nous et que l’on s’installe dans le présent, on va naturellement mieux comprendre notre passé, et cela sans chercher à le faire. Par comprendre, j’entends qu’on va développer une vision plus équilibrée des évènements vécus, et qu’on va mieux saisir les liens entre nos expériences douloureuses et agréables. L’un des signes qui nous indiquent que l’on a fait la paix avec notre passé, c’est le sentiment de gratitude que l’on ressent lorsque l’on repense à tout ce que l’on a put vivre.

 Mythe 3 – Le regard des autres n’est pas important

On entend souvent dire qu’il suffit d’être soi, et que l’on ne doit pas se soucier du regard des autres. Certaines personnes affirment haut et fort qu’elles ne prêtent aucune attention à ce que l’on peut penser d’elle. Si effectivement, il est sage de ne pas excessivement réagir aux critiques, tout comme aux compliments, il est un fait que l’on ne peut pas ignorer : l’être humain est un animal social.

Nos bébés naissent avec un cerveau très malléable pour pouvoir intégrer toutes les nuances culturelles de leur environnement. Les rapports humains sont complexes et ils affectent profondément notre perception du monde. Donc, à moins de vivre isolé dans la nature, notre rapport aux autres va affecter la confiance en soi. Ignorer ce fait, c’est non seulement se mentir à soi-même, c’est également passer à côté de nombreuses opportunités d’accomplissement personnel.  La perception que l’on a des autres (comment on les voit, comment on pense qu’ils nous perçoivent) va en effet beaucoup nous apprendre sur nous même. Dans Ce Que Nous Apprennent les Conseils que l’on Donne à nos Proches, j’aborde ce sujet.

Comprendre qu’on ne peut pas se séparer du monde dans lequel on vit est le seul moyen de devenir autonome et confiant. Car essayer de se persuader que l’on a besoin de personnes pour être soi-même, c’est faire un effort inutile et contre nature. Nous voulons tous avoir des relations saines et riches avec notre entourage. La confiance en soi vient donc aussi de notre capacité à nous adapter aux autres, et à mieux comprendre nos réactions face à certaines personnes.

Un sentiment qui émerge naturellement en soi

Ces 3 mythes (La confiance en soi est une attitude mentale ;  L’estime de soi est déterminée par notre passé ; Le regard des autres n’est pas important) contribuent à créer un sentiment de frustration et d’impuissance. Dans les prochains articles, vous allez découvrir que la confiance n’est pas un état qui se force, ou se conquiert. C’est un sentiment qui émerge naturellement en soi lorsque l’on arrête d’y résister. Je vous parlerais notamment de comment la méditation suivie de certaines questions va aider à mieux comprendre pourquoi on persiste à s’éloigner de qui nous sommes réellement.

En attendant, j’aimerais savoir si vous avez entretenu l’un de ces 3 mythes ? Merci d’utiliser la zone commentaire pour partager votre expérience.

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Préparer le Mental Reprendre Confiance en Soi

Ce Que Nous Apprennent les Conseils Que l’on Donne à Nos Proches

Il nous est tous arrivé un jour de donner un conseil inspiré à un proche ou à une connaissance. Par ‘inspiré’, j’entends un conseil sincère et percutant à la fois. Un conseil qui vient du cœur et qui semble toucher la source du problème. Et si, ces paroles étaient d’abord pour nous ?  Et si ce conseil que l’on a partagé s’adresse fondamentalement à nous ? Découvrons dans cet article comment notre perception de la situation des autres peut nous aider à mieux comprendre notre vie.

Voyage à Fès et conseil sincère

Il y a quelques années de ça, j’ai été à Fès, au Maroc, pour le festival de musique sacrée. J’ai eu l’opportunité de rencontrer de nombreuses personnes, notamment des chanteurs. Et parmi ces nouvelles rencontres, il y avait une jeune femme avec qui j’ai sympathisé. Lors d’une discussion, elle m’a demandé mon avis sur un problème qui l’a préoccupé. La réponse que je lui ai donnée n’était pas celle qu’elle voulait entendre. Elle se trouvait en effet dans une situation professionnelle difficile, et elle devait faire un choix qui impliquerait des sacrifices. Cela me paraissait évident, et tout en essayant d’être aussi bienveillant que possible je lui donné mon point de vue sur son dilemme.

Une grande claque !

2 semaines plus tard, de retour en France, j’ai repensé à cette discussion. J’ai eu l’impression de me prendre une claque sur le visage ! Le conseil que je lui avais donné s’adressait tout autant à moi, et cela avec grande force.

Je m’éloignais de ce qui m’importait le plus

J’étais, à cette époque, dans une dynamique inconfortable au niveau du travail, et je laissais trainer cette situation depuis plusieurs mois. Mon cabinet s’était agrandi, ainsi que le nombre d’employés, et j’avais des frais de fonctionnement mensuels qui devenaient de plus en plus lourds, et beaucoup de ces frais étaient superflus. Faire fonctionner le cabinet était devenu source de stress. J’avais continué dans ma logique de croissance sans réaliser que je m’éloignais de ce qui m’importait réellement : un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, entre donner et recevoir.

Effet miroir

Les conseils que j’avais donnés à cette jeune femme s’appliquaient parfaitement à mon problème. J’avais un choix à faire et ce choix impliquait d’abandonner des choses auxquels j’étais attaché, mais qui étaient devenues sources de stress. Cela me paraissait désormais si évident que je ne pouvais plus ignorer ma situation. Si bien que dans les 2 mois qui ont suivi, j’ai pris des décisions importantes qui ont réajusté la direction de ma vie professionnelle. Pourquoi n’avais-je pas pris plus tôt conscience de ma condition ? Pourquoi est-il plus facile de voir là où ça bloque dans la vie d’une personne, alors qu’on a souvent du mal à avoir de la visibilité sur notre propre vie ?

Difficile de voir en soi

On traverse parfois des périodes dans notre vie où l’on subit un mal-être sous-jacent sans en comprendre l’origine. Lorsqu’on essaie de creuser, cela fait émerger des doutes, des questionnements et des émotions, et tout cela est souvent désagréable. On va alors préférer remettre ces questions à plus tard, car on ne se sent pas suffisamment d’attaque pour y faire face. Pourtant, il suffirait d’un peu de présence, d’un peu de lucidité pour se dégager de notre enlisement. C’est là que notre rapport aux autres peut être d’une grande aide.

Mettre en lumière notre propre situation en observant celle des autres

Lorsque l’on est face à la vie d’une personne, il est plus facile de mettre le doigt sur la source de son problème. Pourquoi ? Car on n’a pas à gérer la charge émotionnelle que l’on va avoir lorsque l’on va réfléchir à notre propre vie. On pourra voir avec plus d’objectivité les choix qui se présentent à cette personne. De plus, lorsqu’un comportement particulier chez quelqu’un nous saute aux yeux, c’est qu’on porte en soi une dynamique similaire.

On voit chez l’autre ce que l’on porte en soi

On dit souvent que les autres sont notre miroir. En effet, ils vont faire résonner en nous des attitudes que l’on partage avec eux. Une personne en colère va ‘s’accrocher’ avec une autre personne en colère. Une personne triste va être touchée par la tristesse d’une autre. On voit chez l’autre ce que l’on porte en soi.

En conclusion

Lorsqu’on donne un conseil avec compassion, il s’adresse à l’autre, mais aussi à soi même. On s’adresse à la partie en nous qui souffre et qui ne veut pas entendre. La prochaine fois que vous apportez votre soutien à un proche, tourner ses mêmes paroles vers votre vie. Vous serez surpris à quel point, elles seront pertinentes.

Source photo: Redshorts/Corbis