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Pourquoi On Se Sent Coupable d’Avoir Mal?

On se fait mal, une entorse, une déchirure, un hématome, et fout de suite après on culpabilise de s’être fait mal. « Pourquoi j’ai repris le sport? Pourquoi je n’ai pas fias davantage attention? Cela va m’empêcher de travailler. Je n’aurais pas dû! »

Cette expérience vous est familière? Cet épisode est pour vous.

Écouter l’épisode « Pourquoi On Se Sent Coupable d’Avoir Mal? »

Retranscription de l’épisode

Lorsque l’on se fait mal physiquement, il y a généralement 2 réactions: certaines personnes se sentent victimes « pourquoi ça m’arrive maintenant? Je n’ai pas de chance! » et d’autres personnes se sentent coupables.

Je fais partie du second groupe. Lorsque je me fais bien mal, ma première réaction, c’est que cela est ma faute. Je me dis ensuite je dois avoir quelque chose à corriger ou à changer.

Dans ma résidence il y a un demi-terrain de basketball. À chaque fois le soir, lorsque je rentre du travail, je passe devant le terrain et je peux sentir une agréable brise. Et à chaque fois je me dis il faut que je m’achète un ballon de basket!

Finalement, après comme même 4 mois de vie dans cette résidence, je m’achète un ballon le matin de mon jour de congé. J’attends impatiemment la fin de la journée (en journée à Bangkok il fait 35° et le terrain est en plein soleil) pour que la chaleur diminue.

À 18h00, je suis face au panier et prêt à tester mes talents de tireur. Ce que je constate très rapidement c’est que c’est plus dur que dans mes souvenirs de jeunesse. Je dois mettre un panier pour chaque 5 tirs.

Mais après une bonne demi-heure, cela se passe mieux. J’arrive à plus régulièrement les rentrer tant que je tire d’une position immobile. Et puis, je commence à devenir plus ambitieux: je cours, je saute et j’essaie des lancées dans tous les sens. À un moment je tire avec force le ballon qui tape sur le cerceau du panier et revient directement sur ma main gauche et tape sur mon index encore tendu.

Je l’entends craquer sous l’impact. Ma première pensée c’est « pouf, quel maladroit! Tout seul, je me débrouille pour me faire mal. »

Sur le coup la douleur n’a pas été importante, mais j’ai tout de même arrêté, car je sentais que je m’étais fait mal.

Je n’avais pas tort. 2 heures plus tard, mon index gauche faisait 2 fois la taille du droit et je ne pouvais pas le fléchir sans ressentir une forte douleur. Je m’étais fait une entorse légère, mais suffisamment handicapante pour affecter mon travail de chiro.

Et le timinig n’était pas bon. Car 2 jours plus tard, je devais travailler avec le directeur qui m’emploie et qui est à la tête des 9 cliniques chiropratiques. Et en plus, c’est un peu tendu entre nous, car mon approche des patients est différente de la sienne, et il me pousse à travailler davantage comme lui. Je me dis que ma blessure au doigt va me limiter dans ce que je peux faire.

En ayant toute cette réflexion, je culpabilise de m’être fait mal. Alors que ce n’est qu’un simple accident, je me dis c’est arrivé pour m’alerter d’un problème.

Il y a quelques années de cela, je m’étais intéressé de près au sens symbolique des douleurs, et depuis à chaque fois que j’ai mal quelque part, je me pose la question: qu’est ce que cela veut me dire?

Mais l’orientation de cette question est « Qu’est ce que j’ai fait de mal? Qu’est ce que je dois arrêter?»

Le problème avec ce type de question c’est que cela crée le sentiment de s’être trompé quelque part et avec ce sentiment une certaine inquiétude par rapport au futur.

En gros, je culpabilise de m’être fait mal, car cet accident est le résultat d’une erreur que j’ai faite ou que je suis en train de faire. C’est comme une punition pour avoir dévié du droit chemin.

En réalisant, le doigt pulsant de douleur, que mon langage interne nourrissait une certaine négativité en moi, je me suis dit pourquoi ne pas changer l’interprétation de cet accident.

Si au lieu de ressentir de la culpabilité d’avoir joué au basket, je me demandais plutôt en quoi cet accident va m’aider à persévérer dans ce qui est important pour moi.

C’est un simple changement de perspective. Au lieu de se dire « qu’est ce que j’ai fait de mal pour m’attirer cela? », on va se demander « en quoi cette situation va m’aider à persévérer dans ce qui m’est cher? »

Ce qui est fascinant avec le cerveau c’est qu’une fois qu’on pose une question, le cerveau va chercher et trouver une réponse.

Pour ma part j’ai pu trouver 2 bonnes raisons à cette blessure du doigt. Une au niveau professionnel et une au niveau personnel. J’ai pu voir comment cela va m’aider à clarifier mes priorités et à adresser certains sujets.

Au lieu de percevoir cette entorse comme un accident de parcours ou un douloureux rappel à l’ordre, j’ai choisi de voir cela comme un évènement constructif.

L’avantage, c’est que cela aide à mieux supporter les conséquences de l’accident. En orientant l’attention sur ce qui marche, sur ce qui nous réussit, plutôt que sur ce qui ne va pas, on se sent plus confiant.

Comme je le note régulièrement, lorsque l’on réfléchit à la qualité de notre vie on a tendance à surestimer les éléments extérieurs et à sous-estimer notre lecture de ces éléments.

Apprendre à s’observer, permet de découvrir des réflexes inconscients, comme celui de culpabiliser lorsque l’on a un accident, et de les transformer. Notre interprétation d’un évènement peut soit renforcer notre vitalité et notre confiance en soi, soit nous vider et nous faire douter.

Lorsque l’on identifie des habitudes de pensées néfastes, on peut alors en conscience les remplacer pour une lecture plus constructive des évènements.

Sur ce même sujet, je vous invite à écouter l’épisode du podcast « Ces 3 Questions Qui Sabotent la Confiance en Soi » où je parle des 3 questions que l’on se pose souvent inconsciemment et qui minent la confiance en soi. Vous pouvez retrouver cet épisode en allant sur le blog PLM, rubrique podcast du menu.

Pour revenir à l’épisode d’aujourd’hui…

La prochaine fois que vous vous ferez mal, au lieu de vous énerver contre vous même et de culpabiliser, essayez de vous demander en quoi cela va vous aider à persévérer dans ce qui est réellement important pour vous.

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Podcast Reprendre Confiance en Soi

Ces 3 Questions Qui Sabotent la Confiance en Soi

Il n’y a pas de secret. On sait désormais que notre langage interne affecte grandement notre état d’être. Nos pensées modèlent notre perception du monde et peuvent nous rendre insatisfaits et malheureux ou encore pleins d’appréciation et de joie de vivre.

Lorsque l’on regarde de plus près notre langage interne, il y a 3 types de questions que l’on se pose sans arrêt et qui nous dérobent de notre énergie et érodent la confiance en soi.

Comme on va le voir, ces 3 questions ont pour effet de miner notre confiance en soi.

Écouter « Ces 3 Questions Qui Sabotent la Confiance en Soi »

Regarder « Ces 3 Questions Qui Sabotent la Confiance en Soi »

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Retranscription de l’épisode

Cet épisode va vous aider à reconnaître ces questions, et à les remplacer par des questions plus constructives.

On va découvrir ces 3 questions et les variantes qu’elles peuvent avoir, mais avant cela un petit mot sur ce qu’on appelle le langage interne.

Qu’est ce que la langage interne?

Le langage interne c’est les pensées qui se succèdent plus ou moins consciemment dans notre mental.

Ce langage est comme un bruit de fond auquel on ne fait plus attention, mais qui pourtant est constamment là affectant notre état d’être. Et beaucoup de personnes, d’ailleurs, sont tellement bercées par ce bruit de fond qu’elles ne réalisent pas qu’il est possible d’observer de près ses pensées ou de leur permettre de s’arrêter.

Il y a une bonne dizaine d’années de cela, je sortais de mon cabinet plus tôt qu’à l’habitude, et je croise mon voisin de palier qui est aussi mon comptable.

« Ah tu finis tôt aujourd’hui. Tu vas pouvoir rentrer, te poser devant la télé et relaxer » me dit-il.

« Oui, je vais me rentrer, me poser, mais ne surtout rien ne faire et ne penser à rien. »

« Ne penser à rien?  Ce n’est pas possible! »

Pour Denis mon comptable, et pour beaucoup de personne, le bruit de fond du mental, ce n’est pas quelque chose dont on peut se séparer.

Si aujourd’hui vous pratiquez la méditation, vous savez qu’il est possible de mettre clairement en lumière nos pensées, notre langage interne.

Et lorsque l’on développe cette aptitude, on peut commencer à découvrir des tendances: certains types de pensées, qui génèrent toute une discussion interne qui créent ensuite des émotions qui finissent par affecter notre état d’être ou notre état de vitalité.

Le bienfait de pouvoir observer ce mécanisme c’est qu’on va pouvoir arrêter et transformer certaines de ses discussions internes, car on finit par réaliser qu’elles créent du mal-être et nous aident en rien dans notre cheminement personnel.

Donc les 3 questions que l’on va découvrir font partie de ce langage interne qui nous autosabotent. Ce sont des questions toxiques.

Et apprendre à les reconnaître vous aidera à ne plus vous enfoncer dans des pensées qui rongent l’estime de soi et qui nous privent de votre vitalité. On verra aussi comment remplacer ces « mauvaises » questions par des questions plus constructives.

La première que l’on se pose plus ou moins consciemment, c’est:

I. Pourquoi j’en suis encore là?

« Pourquoi à 30 ans, je n’ai pas encore de carrière stable? »

« Pourquoi je suis encore célibataire? »

Cette première question survient lorsque l’on compare notre situation actuelle, du moins telle qu’on la perçoit, et un résultat espéré.

Cela arrive généralement lorsque l’on se compare à quelqu’un qui semble avoir réussi.

Lorsque l’on voit sur Facebook cette photo qu’a mise notre amie de fac de son troisième enfant, on se dit « houla je ne suis plus toute jeune et je n’ai toujours pas trouvé de partenaire de vie pour fonder une famille avec. Pourquoi j’en suis encore là, mais aussi je veux être maman. »

Cette question « pourquoi j’en suis encore là » ou « pourquoi je n’ai pas encore ce que je désire » nous fait entretenir l’idée qu’il y a eu un problème en chemin, que la vie ne s’est pas déroulée comme prévu. On se dit il y a eu un hic quelque part parce qu’à mon âge je devrais maintenant avoir réussi professionnellement, avoir des enfants, une maison, etc., etc.

Et la discussion interne continue:

« Pourquoi moi je n’ai pas réussi alors alors que cette copine sur FB elle tout s’est passé comme prévu.

Si c’est possible de réussir et que je n’ai pas réussi, c’est qu’il doit y avoir un problème avec moi»

Lorsque le cerveau pose une question, il cherche à trouver une réponse.

« Oui c’est normal que je n’ai pas encore …… car je ne suis pas assez …… ou  car je suis trop …… »

Tout ce langage finit par créer un sentiment du type « je ne mérite pas d’avoir ce que je souhaite, car je ne suis pas assez bien, et maintenant je me sens mal. »

Cette question nous amène à nous focaliser sur ce que l’on perçoit comme nos manques et comme nos faiblesses, et amène une certaine résignation.

Cela nous aide en rien. Ni à nous sentir bien, ni à poursuivre ce qui est important pour nous.

La prochaine fois que vous ressentez un coup de blues, demandez-vous si vous vous êtes posé cette question, si vous vous êtres comparé à quelqu’un.

Puis remplacez cette question et ce train de pensées qui l’accompagne par celle-ci:

Est-ce que je voudrais être quelqu’un d’autre?

Cette personne que vous êtes aujourd’hui, celle qui aime ses proches, celle qui en recherche, qui essaie, qui se bat, qui souffre, qui ressent de la joie, de la tristesse, qui pleure, qui rit…  est-ce que vous seriez prêt à l’abandonner pour vous mettre dans la peau d’un autre, car il semble avoir mieux réussi?

Votre parcours de vie est ce qui vous a modelé et ce qui a fait de vous la personne que vous êtes en ce moment dans toute sa richesse, sa complexité..

Vos échecs et vos déceptions ont joué un rôle essentiel pour créer la personne que vous êtes aujourd’hui.

Est-ce que je voudrais être quelqu’un d’autre?

Si l’on médite sur cette question, on finit par ressentir de la bienveillance pour cette personne qui n’est pas parfaite, mais qui continue vaillamment à avancer dans sa vie.

J’ai un pote sur Facebook qui à chaque fois qu’il poste une image ou une info, je me dis « pouff, ce gars en fait trop… c’est que du paraître! » Toutes ses photos sont dans de beaux endroits, entouré de belles personnes, dans tous ces textes il est excessivement positifs du genre « Merci la vie! J’ai de la chance d’avoir une si belle femme qui m’accompagne » Il ne met que ce genre de posts.

Après le premier pincement d’agacement, je rigole intérieurement, car je sais c’est de la jalousie que je ressens. Je me compare à lui « pourquoi j’en suis encore là alors que lui a tout cela » et après je fais un pas de recul (intérieurement :) et je ressens que je ne changerais pas ma vie pour avoir la sienne.

Parce que je ressens de la bienveillance envers moi même. J’ai une façon unique de percevoir la vie et je ne voudrais pas changer cela, car sinon je ne serais plus moi.

C’est pareil pour nous tous.

Essayez de régulièrement remplacer cette impression de « je ne suis pas là où je devrais être » par de la tendresse et de la bienveillance envers vous même.

2eme question que l’on se pose et qui nous autosabote.

II. Pourquoi je n’ai pas chance?

Pourquoi ce n’est pas plus facile?

Pourquoi pour une fois ça ne pas se passerais pas bien?

Pourquoi les problèmes s’accumulent?

Pourquoi l’extérieur ne me comprend pas?

Ce genre de questions supposent que le monde est contre nous, ou que du moins, il ne fait rien pour nous aider.

Cela génère un sentiment de fatalisme. On se perçoit comme une victime de nos circonstances de vie.

Encore un exemple:

« Ah non, alors que c’est déjà très tendu ce mois au niveau financier, j’ai la voiture qui tombe en panne. Ça fait des mois qu’on se prive et maintenant le peu d’argent mis de côté je dois le lâcher pour réparer cette m…. de voiture. Pourquoi c’est aussi dur, pourquoi je n’ai pas un peu plus de chance. »

Cette question nous positionne en tant que victime de la vie. Cela nourrit le ressentiment, parfois la colère, et là aussi cela nous dérobe de notre enthousiasme et de notre envie d’apprendre et d’aller de l’avant.

Cette question on va la remplacer par:

Quel soutien est-ce que j’ai autour de moi?

Quel soutien la vie m’offre?

Il s’agit là d’élargir notre point de vue, et de sortir la tête de ce que l’on perçoit comme des problèmes.

Quel soutien m’a permis d’en arriver là?

Ma famille, mes parents, certains enseignants, certains amis,…

Si vous croyez que personne ne vous a soutenu en cours de vie (quand vous étiez petit, vous changiez vous même vos couches) élargissez encore plus votre point de vue.

  • Vous mangez probablement à votre faim
  • Vous vivez probablement dans un pays qui vous offre stabilité et sécurité,
  • Vous avez accès à des soins de santé modernes,
  • Vous savez lire et écrire grâce à l’accès à l’éducation que vous avez eu.

Plus on élargit notre point de vue (en regardant au-delà de nos frontières et la condition dans laquelle certain de nos congénères vivent)  plus on découvre qu’on a eu et qu’on a encore beaucoup de soutien et de la chance d’avoir ce soutien.

Il s’agit de remplacer la question « Pourquoi je n’ai pas de chance » qui crée le sentiment d’être une victime et du ressentiment pour la vie par un sentiment d’appréciation.

Vous allez peut-être penser que cela ne résoudra pas le fait que « je dois payer pour la réparation de la voiture avec l’argent des vacances ».

Si c’est vrai que les circonstances extérieures ne vont pas immédiatement changer, ce qui va changer c’est votre état interne, votre niveau de vitalité et de disponibilité.

Si vous nourrissez le sentiment de ne pas avoir de chance, d’être une victime de la vie, cela créera  un malaise en vous, vous rendra malheureux et votre entourage le ressentira aussi. Si par contre vous prenez l’habitude de voir les bonnes choses autour de vous, cela développera votre capacité à ressentir de la gratitude.

Il y a maintenant plusieurs études qui ont été faites qui montre que l’état d’appréciation améliore la qualité de vie. Selon ces études* la gratitude améliore la qualité du sommeil, la concentration et le sentiment de bien-être. Cela naturellement permettra à la personne vivant une difficulté à mieux la gérer, car cette personne aura plus d’énergie, plus de disponibilité.

Donc pour la seconde question, « pourquoi je n’ai pas de chance? » on va remplacer cela par « où est-ce que j’ai de la chance » pour nourrir le sentiment de gratitude.

On a vu que la première question « Pourquoi je suis encore là » crée le sentiment « je ne suis pas assez bien » et qu’on va remplacer cela par le sentiment de bienveillance envers soi-même.

Ce que l’on cherche à faire c’est apprendre à être plus attentif à notre état intérieur, en commençant par observer notre dialogue interne.

Lorsque l’on réfléchit à la qualité de notre vie, on surestime les circonstances extérieures, et l’on sous-estime notre capacité à être mieux en transformant notre langage interne.

On vient de voir les 2 questions qui nous font du mal et par quoi les remplacer. Découvrons maintenant la 3e question.

III. À quoi bon essayer?

Cette question peut prendre plusieurs formes:

Je n’ai jamais réussi, pourquoi je réussirais maintenant?

Je n’ai pas de chance en amour( en affaire …), ce n’est peut-être pas pour moi?

J’ai toujours été gros (maigre), pourquoi c’est maintenant que ça va changer?

Lorsque l’on se pose cette question, on trouve de nombreux souvenir et explications qui viennent renforcer le sentiment « à quoi bon essayer, Il est trop tard, j’ai passé ma chance ». On repense à nos échecs passés, à nos déceptions.

Cette question amène un sentiment de triste découragement.

Imaginez que vous dites un enfant à qui vous avez promis de passer une super journée avec que cela n’aura pas lieu et que vous ne pouvez rien y faire. Je n’aimerais pas devoir ressentir la déception et l’incompréhension de cet enfant.

Pourtant c’est ce que l’on fait avec soi même en entretenant cette question et les pensées qui la suivent. On attaque l’estime de soi. On finit par dire qu’on ne mérite pas de réussir.

On va remplacer « A quoi bon essayer » par « où est ce que j’ai réussi? »

Si lorsque je pense à un projet qui me tient à coeur j’ai cette croyance qui fait surface « A quoi bon essayer? » je la remplace par « où est ce que j’ai réussi? »

Si je me compare à un autre (question 1) – vous remarquerez que ces 3 questions souvent s’accompagnent les unes et les autres – donc, si je me compare à un autre, que je ressens qu’il a plus de chance que moi (question 2), et que je n’aurais jamais ce qu’il a (question 3), je vais remplacer cela par où est ce que j’ai réussi?

Peut-être que cette personne avec qui je me compare a une belle réussite professionnelle, mais une mauvaise santé physique, alors que ma santé est excellente. Ou bien cette personne a des enfants, mais n’a plus le temps de s’éduquer et de voyager, alors que vous oui.

Ce que l’on veut c’est se concentrer sur ces réussites (petites et grandes)

Par exemple:

« J’ai cultivé de belles et profondes amitiés qui durent depuis des années »

« Pendant que j’étais sans emploi, j’ai lu des dizaines de livres passionnants »

Ou une autre façon de voir cela, c’est de se demander en quoi le fait de ne pas réussir dans ce domaine que je désire m’a aidé à réussir dans d’autres domaines.

« Je n’ai pas construit de famille, mais cela m’a permis de …. »

« Je n’ai pas favorisé ma carrière professionnelle, mais cela m’a permis de …. »

Le fait de se focaliser sur nos réussites renforce l’estime de soi, et nous redonne confiance dans notre capacité d’obtenir ce que l’on souhaite.

Cela crée aussi un sentiment d’appréciation pour qui nous sommes.

Dans la partie 2, on développe de l’appréciation pour le soutien extérieur, dans cette partie on développe de l’appréciation pour qui l’on est.

Ces 3 questions qui font du mal, qui diminue la confiance en soi et le niveau d’énergie et je ne parle de l’énergie d’un point de vue symbolique, car lorsque l’on se morfond sur ses manques cela est un gouffre où nos pensées se perdent et les pensées sont très gourmandes en énergie. Malgré sa petite taille, le cerveau qui représente en moyenne 2% du poids humain nécessite 20% de notre métabolisme.

Ces 3 questions nous épuisent mentalement et émotionnellement.

Elles renforcent une perception de manque: je n’ai pas la vie que je veux, et je ne suis pas assez bien.

Et on a vu qu’en transformant ces questions en questions plus constructives, on va favoriser un état d’appréciation: Appréciation pour qui nous sommes et appréciation pour la vie que nous avons.

Cela ne veut pas dire qu’ignorer ces questions c’est se cacher la vérité. Car ces questions sont biaisées dès le départ, elle force le cerveau à voir les choses d’une manière négatif.

D’où l’importance d’équilibrer cela avec des questions positives.

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Podcast Question/Réponse

Identifier & Surmonter Ses Peurs En 5 Questions

L’épisode d’aujourd’hui est en réponse à la question de Marie-Lise qui après avoir écouté un précédent épisode du podcast intitulé Comment Prendre Une Décision Importante m’a écrit:

Ces quelques lignes ont provoqué chez moi plusieurs heures de réflexion, et de réflexion en réflexion j’en suis arrivée à une question… Comment guérir une peur lorsque la prise de conscience de cette peur ne suffit pas, ou plutôt comment mettre en conscience l’avantage inconscient de ne pas « lâcher » cette peur?

J’ai trouvé cette question fort intéressante, car beaucoup de personnes veulent découvrir comment identifier et surmonter leurs peurs.

Comment dépasser ces peurs qui nous bloquent et qui nous empêchent de nous épanouir (être bien, être plus confiant, s’exprimer davantage, être moins stressé..)?

Écouter Surmonter Ses Peurs à l’Aide de ces 5 Questions

Regarder Surmonter Ses Peurs

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Documents et lien mentionnés

Support pdf pour cet exercice, cliquez ici >>

Participer aux prochaines sessions live: Facebook Groupe Méditation & Confiance en soi

RETRANSCRIPTION DE L’ÉPISODE

D’abord il faut identifier ce que l’on entend par peur.

En général, lorsque l’on parle de peur qui nous bloque, cette peur a deux attributs:

1. Elle est un obstacle à un résultat souhaité

2. Elle a une part inconsciente

Obstacle à un résultat souhaité

Vous avez certainement peur de sauter dans le vide. Mais cette peur n’est pas un problème. Car vous n’avez pas envie de le faire à moins peut-être que vous vouliez faire du parachutisme. Certaines peurs ont une utilité claire et vous ne voulez pas les dépasser.

La peur dont on parle ici, celle que l’on souhaite dépasser, est perçue comme un obstacle à l’obtention d’un résultat désiré.

Voilà quelques exemples:

  • Je souhaite m’exprimer plus librement en public, mais j’ai une peur qui m’empêche de le faire.
  • Je souhaite m’investir dans une relation, mais j’ai quelque chose qui me bloque.

Le premier attribut de cette peur c’est qu’elle constitue un blocage.

Part d’inconnu

Le second c’est qu’elle a une part de mystère. On n’arrive pas trop à identifier spécifiquement cette peur.

À l’opposé d’une peur dont on connait clairement l’origine. Lorsque je pratiquais en cabinet dans le sud de la France l’une des assistantes avec que j’ai travaillé m’a expliqué qu’à l’âge de 12 ans, elle avait font tomber une marmite d’eau bouillante sur son bras et son torse causant de sévères brûlures. Elle m’expliquait que 20 plus tard elle avait toujours de l’appréhension lorsqu’elle devait porter une casserole d’eau bouillante. Elle gardait dans sa chaire la mémoire de la douleur. Sa peur avait une origine clairement définie.

Mais dans le cas d’une peur ou d’une croyance qui nous bloque, cette peur n’est pas aussi clairement connue:

  • On peut avoir peur du succès, mais sans vraiment savoir pourquoi.
  • On peut avoir peur de s’investir dans une relation de couple, mais sans comprendre d’où vient notre blocage.
  • On peut avoir peur de s’exprimer alors que rationnellement on se dit que l’on ne risque rien.

Parfois on attribut cela au terme générique de manque de confiance, d’une faible estime de soi, on met une partie du blâme sur notre enfance, et l’on finit par considérer que ces peurs, ces blocages font partie de notre personnalité sans plus chercher à découvrir leur raison d’être.

La peur dont parle Marie-Lise possède donc ses deux attributs. Elle l’empêche de s’épanouir et elle nécessite d’être mieux comprise.

Mettre en lumière sa peur

Prendre conscience d’une peur c’est la mettre en lumière. C’est la passer d’un ressenti, d’une impression, à une compréhension plus tangible sur laquelle on va pouvoir agir.

Dans la question elle demande que faire lorsque prendre conscience ne suffit pas.

Avant d’essayer de répondre à cette question. Comment déjà prendre conscience d’une peur en partie inconsciente?

L’un des exercices qui est proposé dans le stage en ligne Méditer Aujourd’hui dans le module Trouver ma Voie consiste à aller au plus prés de soi pour découvrir le noyau de la peur.

Voilà un exemple de comment cet exercice fonctionne.

Surmonter ses peurs en 5 questions

1) Identifier le résultat souhaité. Si cette peur n’était pas là qu’est ce que cela vous permettrait d’atteindre, de faire, de vivre, de partager…?

Je vais prendre mon cas. L’un des objectifs que j’aspire à atteindre c’est de devenir plus indépendant au niveau financier.

Je me suis toujours débrouillé pour ne pas accumuler de la richesse. Même lorsque je gagnais plusieurs milliers d’euros par mois, je dépensais la plus grande part de mon argent dans des formations, des stages, des voyages. Je me disais que ce qui est important c’est de suivre ma « mission » et mettre de l’argent de côté ce n’était pas la priorité. La plupart des projets que j’ai entrepris, que ce soit la publication d’un magazine papier à l’ouverture de cabinet chiros, j’ai toujours fini par un résultat nul: pas de perte ni de gains.

Pourtant, maintenant je réalise que plus de flexibilité au niveau des finances serait un grand plus sur de nombreux aspects. J’ai en quelque sorte mis de côté la mentalité de l’artiste, du créateur seulement soucieux de partager.

Mais malgré cela, je vois que je continue à avoir du mal à mettre de l’argent de côté. J’en suis venu à la conclusion que j’ai une peur ou du moins une croyance qui m’empêche d’accumuler du capital.

Donc le point de départ de l’exercice, le résultat souhaité c’est: Je gagne désormais suffisamment d’argent pour vivre, mais aussi pour m’enrichir.

2) La question qui suit alors, c’est « Qu’est-ce qui est selon moi nécessaire pour avoir ce résultat? »

Je devrais rendre un service utile à des personnes prêtes à payer pour le résultat. Ça peut être de soigner les personnes en chiropratique, de proposer de consultation… et de le faire avec régularité et sur la durée.

3) La question qui suit: « En quoi cela peut me poser un problème? Quelles seraient les conséquences négatives de cette situation?»

Je n’aurais plus de temps pour autre chose. J’ai toujours eu une attitude de recherche, de curiosité. Passer mon temps à travailler pour gagner c’est risquer de passer à côté d’une expérience plus enrichissante.

Une autre remarque que je me suis faite lorsqu’à ce stade de l’exercice, c’est que gagner en stabilité financière me poussera peut-être à m’installer en couple puis à fonder une famille. Je sais que l’on n’a pas besoin de s’enrichir pour fonder une famille, mais une partie de moi nourrit la croyance que cela facilitera grandement ce processus.

En plus de passer du temps à travailler, il y aura le temps consacrer à la vie de famille, donc encore moins de temps pour mes recherches de sens.

Donc là je commence déjà à mieux comprendre pourquoi j’ai une résistance à m’enrichir. J’associe cela à une perte de liberté, au risque de ne plus pouvoir me consacrer à ce que j’aime: j’aime avoir l’espace et le temps pour réfléchir, contempler, et pour essayer de comprendre le monde autour de moi.

Ce dernier point répond à la quatrième question

4) Qu’ai je peur de perdre, qu’est-ce qui est réellement important pour moi?

Comme je viens de le noter ce qui est important pour moi c’est d’avoir l’espace et le temps pour réfléchir, contempler, et pour essayer de comprendre le monde autour de moi.

À ce stade de l’exercice on commence à mieux discerner la peur, qui est généralement la peur de perdre quelque chose et cela répond aussi à la seconde partie de la question de Marie.

Dans mon exemple, on voit clairement le bénéfice d’entretenir cette situation.

Mais mettre en lumière nos croyances et nos mécanismes ne suffit pas toujours.

Il faut creuser un peu plus profondément jusqu’à arriver au moment présent.

Et on va le faire en posant la question numéro 5:

5) En quoi la situation décrite à la question 2 est bénéfique pour ce qui est réellement important pour soi (réponse à la question 4)

Pour revenir à mon cas, en quoi le fait d’être très occupé peut-il être bénéfique à ma recherche de sens. Si j’ai réfléchi un peu, je remarque que plus j’ai des journées bien remplies plus je dois augmenter ma qualité de présence et mon intentionnalité. Lorsque je n’ai que 45 minutes le matin pour écrire, je dois pouvoir rapidement et efficacement focaliser et maintenir mon attention sur l’écriture. L’intention est claire « je suis là pour écrire » et la mise en oeuvre efficace. Je ne me laisse pas distraire par mon téléphone, par mon environnement ou par des pensées hors sujet.

Plus je suis occupé et plus je dois rester vigilant par rapport à où je vais poser mes pensées. Si je me laisse aller à stresser, je sais que je n’aurais plus le jus pour créer, pour faire un peu de sport, pour faire ce qui est important pour moi.

Le fait de travailler 6 jours par semaines en cabinet, de passer 1h30 à 2h00 dans les transports chaque jour, de travailler aussi sur la communication des professionnels du bien-être (j’accompagne 5 coaches dans la création de leur communication), et de travailler sur le blog et sur le cours Méditer Aujourd’hui, tout cela m’oblige à intensifier ma présence sinon je sature et j’ai des excès de colère.

Paradoxalement, moins j’ai de temps pour réfléchir et plus j’arrive à le faire efficacement et en profondeur.

Prendre conscience de cela m’aide à bien mieux accepter ma situation (réponse n°2 et 3), car d’une part elle soutien mon désir de m’enrichir (réponse n°1) et d’autre part, et cela est le plus important elle soutien ce qui est important pour moi (réponse n°4)

J’espère que je ne vous ai pas perdu, avec toutes ces réponses. J’ai créé un document avec les questions que vous pouvez télécharger sur la page de cet épisode. Cela vous sera utile lors de la prochaine session live du groupe Méditation et Confiance en Soi sur Facebook. Car l’on fera ensemble cet exercice.

L’avantage de cet exercice c’est que cela permet de voir que ce qui est important pour vous. C’est déjà là et disponible.

Donc cet exercice permet de mettre en lumière que ce qui est important est déjà disponible et que ce que l’on appelle une peur inconsciente est en réalité notre incapacité à voir une situation d’une manière équilibrée.

Ce que l’on le désire on le perçoit uniquement d’une manière positive, on le désire et on croit ne pas être complet (épanouis, heureux,…) tant qu’on ne l’a pas.

Dans mon cas, j’ai entretenu cette idée que m’enrichir est nécessaire pour m’épanouir et être.

Au niveau conscient je perçois « gagner de l’argent » comme purement positif.

Mais un niveau inconscient, je perçois cela comme un négatif: « gagner plus c’est travailler plus, et travailler plus c’est moins de temps pour ce qui est réellement important pour moi. »

Il y a souvent cette paire positive/négative. Notre conscient perçoit une situation (un résultat, se marier, gagner plus, perdre du poids ..) comme une nécessité à un autre bien-être et notre inconscient viennent en quelque sorte équilibrer cette perception, et nous faisant ressentir que ce que l’on souhaite est négatif (on a besoin de s’en débarrasser pour être bien).

Positif, on a besoin d’ajouter quelque chose pour être bien, négatif, on a besoin d’éliminer ou d’éviter quelque chose pour être bien.

L’exercice nous aide à voir que le positif (réponse n1) porte du négatif (réponse n3) et que le négatif porte du positif (réponse n5)

La réalité c’est qu’être bien ne nécessite pas d’ajouter ou d’éliminer des expériences dans notre vie. L’exercice nous montre que ce qui nous nourrit réellement est déjà disponible.

Ce que l’on croit être des peurs est en une incapacité à prendre du recul et à voir clairement ce qui est important.

Lorsque l’on fait cela on devient moins l’objet de nos désirs et du coup on a beaucoup plus de disponibilité. Et on pourra alors choisir de s’investir ou pas dans un nouveau projet.

Peut-être qu’après cet exercice, vous vous direz qu’après tout, ce que j’ai longtemps désirer n’est pas si important. Ou bien, vous pouvez vous dire pourquoi ne pas essayer. Vous ne le faite pas car vous en avez besoin, ce qui est important vous l’avez déjà, mais pour expérimenter, pour essayer.

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Apprendre à Relativiser Podcast

Je M’En Fous (et pourquoi c’est une bonne chose)

Plus j’apprends, plus je médite et plus je m’en fous.

Désolé pour le langage, mais cette expression illustre bien, le ressenti que j’aimerais partager avec vous aujourd’hui dans cet épisode.

Écouter « Je M’En Fous »

Retranscription de l’épisode « Je m’en fous »

Plus j’apprends, plus je médite et plus je m’en fous.

Désolé pour le langage, mais cette expression illustre bien, le ressenti que j’aimerais partagé avec vous aujourd’hui dans cet épisode.

En effet, plus j’avance dans mon cheminement de vie et moins je me sens impliqué dans le quotidien.

Je croyais qu’en avançant, qu’en méditant régulièrement sur des années, la vie prendrait un sens de plus en plus clair, que je serais de plus en plus impliqué, que je ressentirais plus de compassion, mais, la réalité c’est que je semble de moins en moins concerné.

Il y a environ 2 mois, 3 copains sont venus en Thaïlande pour passer leurs vacances. Ils ont surtout passé du temps dans les îles du sud où je les retrouvais pour quelques jours lors de la fête du nouvel an bouddhiste, Songkran (voir vidéo). Et je les ai vus aussi à Bangkok où ils étaient de passage pour 2, 3 jours.

Se faire rattraper par les exigences du quotidien

L’une de ces 3 personnes est un proche ami, un ami de longue date. On se connait depuis plus de 20 ans, et on se taquine volontiers. Mais cette fois-ci j’ai remarqué qu’il n’avait pas beaucoup la forme. Il était taciturne et il faisait souvent la tête.

Dès qu’on parlait d’un sujet qui sortait un peu des thèmes légers auquel on peut s’attendre lorsque 4 gars vont boire un verre, il répondait par un « je m’en bats les ….. »

Pas très élégant, mais une expression qui là aussi révèle bien l’état d’esprit.

Tout ce qui ne porte pas sur son confort ou sur sa satisfaction immédiate ne semble pas l’intéresser.

Il y a encore quelques années, ils s’intéressaient à de nombreux domaines. Il avait l’aspiration de faire une activité qu’il lui plaisait vraiment et il voulait contribuer du positif au monde.

Et puis, il s’est laissé rattraper par un travail exigeant, des investissements immobiliers les mensualités qui vont avec …

Il est devenu plus sarcastique, plus rigide sur ses idées, et globalement moins marrant. Il est plus focalisé sur son confort, et il semble moins disposé à faire des efforts pour les autres à part peut-être pour sa famille.

Vous allez me dire, oh, Moutassem, pourquoi tu critiques comme ça ce garçon?

Ça ressemble à une critique, mais cela n’en est pas une.

D’ailleurs dès que le podcast sera publié je lui enverrais un email avec le lien pour qu’il puisse l’écouter avec un mot du type:

« Sawadee (hello en Thaïlandais), j’espère que tu as la forme. Je viens de publier un nouvel épisode du podcast et je parle de toi! Mais tu es le méchant dans l’histoire! Tu peux l’écouter ici: …. Take care, Bises.»

Ce n’est pas une critique, car je suis dans une dynamique très similaire à la sienne. J’ai reconnu chez lui un comportement identique au mien.

Comme lui, je semble être principalement intéressé par mon confort de vie.

Le moine dans son temple

Cela contraste avec un Matthieu Ricard. Ce moine bouddhiste, scientifique de formation, qui est devenu traducteur pour le Dalaï-Lama lors de ses visites en France. Lors d’un entretien avec un JJ Bourdin sur RMC (radio populaire en France) il a expliqué que lorsqu’il s’isolait dans son temple dans les montagnes du Népal ce n’est pas un acte solitaire et nombriliste. Bien au contraire, il médite pour la libération de la souffrance des êtres sensibles, humains comme animaux. Il a d’ailleurs écrit des ouvrages sur la bienveillance et sur la protection des animaux.

Je ne prétends pas être proche d’un Matthieu Ricard. Sa longue pratique de la méditation, son expérience, son investissement dans son cheminement spirituel sont différents des miens.

Mais néanmoins, je croyais qu’avec une pratique de plusieurs années je tendrais naturellement vers une ouverture envers les autres, un détachement de mes désirs de confort, et plus de compassion envers les autres.

La réalité c’est que mes priorités du moment sont de m’acheter une télé avec un plus grand écran, me faire plus souvent des week-ends à la plage, agrandir mon compte épargne, faire de plus beaux cadeaux à mes proches, etc.

On est bien loin d’oeuvrer pour la libération de la souffrance de tous les êtres sensibles!

Regardons comment j’en suis arrivé à ce point. Mais ne vous inquiétez pas, comme vous pouvez vous en doutez, ce podcast aura une fin positive avec un zeste de sagesse.

LA DÉSILLUSION EN 3 ÉTAPES

La première étape: L’effondrement des certitudes

Plus je lis sur un sujet, plus je l’approfondis et plus je développe une approche nuancée à ce dernier.

Que ce soit des sujets concernant la santé physique, la politique, la morale et l’éthique, les religions, la famille, les relations de couple, etc.

Ce qui auparavant pouvait sembler comme une évidence, lorsque scruté de plus près, se révèle être une croyance subjective partagée par un certain nombre de personnes à une époque donnée.

Avez-vous entendu parler de Drapetomania?

C’est une maladie mentale découverte par un médecin américain Samuel Cartwright. Elle fût acceptée et adoptée par ses confrères dans une bonne partie des États-Unis.

Quelle était la manifestation de cette maladie?

Cette maladie mentale causait chez les esclaves africains une puissante et irrationnelle envie de retrouver leur liberté.

Drapetomania du latin Drapete « un esclave en fuite » et Mania « folie »

Ce diagnostic créé en 1851 a bien entendu été depuis rebuté par la communauté médicale.

Et encore moins loin de nous, il y a seulement quelques décennies l’homosexualité était considérée comme une maladie psychologique, et la castration chimique était l’un des traitements utilisés.

Aujourd’hui ces 2 notions peuvent sembler ridicules, mais à leur époque cela était considéré comme la norme, étant moralement et « scientifiquement » approuvé.

Encore aujourd’hui nous suivons parfois aveuglément des habitudes, des règles, des conventions sans réaliser qu’elles ne sont pas immuables, qu’elles ne sont pas porteuses d’une vérité absolue.

Que ce soit l’idée que l’on se fait de la famille, du couple, de la société, de la politique… cette idée n’est souvent qu’un aspect de la réalité.

Et lorsque l’on creuse un peu un sujet, une norme, une tradition, on réalise que ce qui semblait être un socle solide sur lequel on pouvait prendre appui, finit par s’effriter et avec lui nos certitudes.

La première étape de la désillusion, de la perte d’intérêt pour un idéal, c’est lorsque les certitudes s’effondrent et avec elle le chemin que l’on pensait devoir prendre.

Cet effondrement des certitudes peut avoir lieu lorsqu’on lit beaucoup et qu’on reste curieux face à la vie, ou bien cela arrive simplement avec l’expérience, avec l’âge. Plus on vit, si on garde un minimum d’attention sur le monde dans lequel on évolue, on ressent que nos certitudes de jeunesse se sont assouplies.

Ou bien encore, la vie vient secouer violemment nos certitudes. Imaginez cette jeune femme qui grandit dans une famille croyante (l’église le dimanche) où les parents semblent former un couple épanoui. Elle aspire à créer sa propre famille, à avoir 3 enfants, à vivre dans le même quartier que ses parents, mais pas trop proche comme même. Elle rencontre un homme dont elle tombe follement amoureuse. Ils se marient. Et lorsqu’elle est enceinte de son premier enfant, son mari lui apprend qui la quitte pour une autre personne … et cette autre personne est un homme. Il lui dit qu’il est gay et qu’il ne peut plus se mentir, et lui propose de rester de bons amis.

Toutes les certitudes de cette jeune femme s’effondrent comme un château de cartes pris dans un courant d’air. L’idée qu’elle s’était faite de la relation de couple, de la famille, de sa vie se heurte à une réalité totalement différente. Le chemin tracé s’est effacé devant elle comme s’il n’avait jamais existé.

La perte des certitudes, qui encore une fois peuvent concerner tous les domaines de notre vie, peut donc survenir en douceur grâce à la curiosité et à l’honnêteté intellectuelle ou plus violemment lorsque la réalité décide de jouer en dehors des règles que l’on connait.

C’est vrai qu’il se peut que vous connaissiez autour de vous des personnes qui maintiennent de fortes certitudes sur la vie. Mais si vous les observez de plus près, vous devinerez la fragilité de leur système de croyance.

Lorsque je rencontre une personne qui manifeste de grandes certitudes sur un sujet, qu’il soit politique, social, culturel, ou spirituel, je ressens derrière l’enthousiasme l’effort nécessaire pour maintenir active leur croyance.

Les 3 stratégies pour éviter la réalité

Les personnes qui entretiennent des certitudes doivent souvent faire appel à ces 3 stratégies pour éviter de se laisser rattraper par la réalité:

1. Ces personnes ne cherchent pas à découvrir des points de vue différents, et se nourrissent uniquement d’informations confirmant et renforçant leur croyance.

Pour exemple, l’autre soir je dîner avec un chercheur allemand avant son retour en Allemagne. Il travaille sur une thèse portant sur ses compatriotes expatriés en Thaïlande. Il m’a parlé d’une des personnes qu’il venait d’intervewier pour ses recherches. L’homme, 55 ans, ancien travailleur dans le bâtiment lui a expliqué qu’il ne voulait pas rentrer vivre en Allemagne à cause de l’islamisation du pays. À chaque fois, qu’il y retournait en vacance à Munich, il voyait de plus en plus de barbus. Lors de ces dernières vacances, il a été dans sa terrasse de café préférée pour boire un verre, et sur la table à côté il y avait 4 Arabes qui parlaient leur langue et qui ne buvaient même pas d’alcool. Cela l’a mis très mal à l’aise. Il a déclaré qu’il y avait de plus en plus d’insécurité et que des amis à lui avaient des voisins qui connaissaient une personne s’étant fait agresser.

Cet homme avait une idée arrêtée et intrangisante sur la situation.

À l’opposé de cela poursuivi mon pote chercheur il a rencontré une jeune Allemande de passage à Bangkok. Habituée du bénévolat, elle lui expliquait que les familles de réfugiés qu’elle avait rencontrées avaient le coeur sur la main. C’était des personnes décentes, respectueuses et travailleuses. Ces réfugiés avaient pour beaucoup un savoir-faire et étaient prêts à participer dans l’économie du pays. Cette jeune femme ne comprenait pas pourquoi l’Europe n’accueillait pas plus de réfugiés et concernant l’insécurité notait que c’était une fausse perception du au politique d’extrême droite qui se nourrissait sur la peur de l’autre.

Ces deux personnes, le retraité du bâtiment et la jeune bénévole, l’un dans la nostalgie et l’autre dans l’idéalisme, n’acceptaient de voir qu’un aspect de la réalité.

2. Il justifie leurs idées par une figure d’autorité, que ce soit les résultats d’une recherche scientifique  ou un livre sacré. Il voit avec suspicion toute autres étude ou explication venant confronter leur réalité.

On a vu que les Américains du sud justifiaient l’esclavagisme par la psychologie, comme plus tard les Aryens justifieront leur théorie de race supérieure par la médecine. Ce qui est perçu comme autorité (porteur de la vérité) vient appuyer une croyance.

La religion a aussi longtemps servi de figure d’autorité.

Les riches propriétaires, de plantation de coton, pour reprendre l’exemple de l’esclavage, n’avaient aucun scrupule, car en plus de la science, la bible aussi justifiait l’esclavage:

De nos jours encore, les textes religieux servent à justifier des comportements extrêmes. Le radicalisme musulman justifie le meurtre par l’interprétation d’un livre écrit au moyen âge.

Le second point est d’une part reposer ses croyances sur une autorité perçue comme absolue (que soit la science ou la parole de dieu) et d’autre part voir avec suspicion ou même hostilité tout autre point de vue.

C’est d’ailleurs ce que l’on appelle un Dogme.

Définition de Dogme (wikipedia)

Dogme est défini comme une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible par une autorité politique, philosophique ou religieuse.

3. Et enfin troisièmement, les personnes qui s’accrochent à leurs certitudes défendent durement leur point de vue et prennent le sujet très personnellement.

Ce troisième point est révélateur de l’effet stabilisant que peut avoir une croyance. Suivre des règles clairement établies donne un semblant de stabilité et de sécurité. Cela entretient l’idée que si l’on agit de la sorte on aura ce résultat. Et lorsque la certitude est remise en question, c’est notre sentiment de sécurité qui est bousculé et en défendant une croyance la personne défend sa propre personne.

On vient de voir qu’il faut faire un certain effort pour maintenir des certitudes, que ce soit ne pas vouloir voir un autre point de vue, faire totalement confiance à une figure d’autorité ou croire que défendre nos certitudes c’est défendre notre propre personne.

On a vu aussi que les gens font cela, entretenir leurs certitudes, car cela leur donne un semblant de sécurité et de stabilité. Je dis un semblant de stabilité, car on a vu avec l’exemple de la jeune qui voulait 3 enfants: tout son système, externe et interne, s’est effondré lorsque son mari l’a quitté.

La vie généralement s’occupe de démonter nos certitudes. Que ce soit par une impulsion de curiosité et d’ouverture, ou que ce soit à travers les imprévus la vie s’arrange pour assouplir notre point de vue.

D’ailleurs si vous écoutez ce podcast, c’est que vous être suffisamment curieux, curieuse, pour découvrir la perspective d’une autre personne.

Si perdre ces certitudes peut sembler être une bonne chose, lorsque ce processus continue cela fait aussi perdre ses idéaux et l’envie d’agir pour les matérialiser.

Généralement la première certitude à s’effondrer c’est la sécurité garantie par ses parents. Enfant, notre sécurité repose totalement sur nos parents. Puis en grandissant, on prend conscience de leur propre vulnérabilité et par extension de la nôtre. Premier socle à s’effondrer.

Ensuite, les croyances/certitudes concernant le modèle du couple, la structure familiale, la liberté, la réussite au travail, la religion, les traditions, les coutumes, la spiritualité s’effritent eux aussi peu à peu.

Et l’on finit par arriver à un point où les modèles extérieurs ne peuvent plus nous aider.

Pour revenir à mon histoire, s’il y a encore quelques années j’entretenais certains idéaux – sur les soins de santé par exemple, sur le cheminement spirituel – cela n’a aussi pas résisté à l’expérience de la vie.

Oeuvrer au bien-être des autres m’a longtemps semblait comme une cause méritant de s’y investir totalement, comme une garantie de se sentir bien, car l’on fait du bien autour de soi.

Mais là aussi, si l’on creuse un peu. Soutenir l’être humain, c’est soutenir une espèce qui a causé ou contribuer à causer la disparition de 50% des gros mammifères en l’espace de 30,000 ans et qui détruit peu à peu la planète que l’accueille (et cette tendance à la destruction est loin de s’inverser).

Cela peut sembler comme un tableau bien sombre. Mais cette analyse ne vient pas d’un état défaitiste, d’un sentiment de résignation.

Tous les idéaux si on les creuse un peu ne résistent pas. On peut toujours trouver une bonne raison de ne pas les suivre.

Et j’en viens au point que je veux faire. Si rien à l’extérieur ne semble mériter notre totale implication, autant alors investir notre énergie et nos ressources à l’amélioration de notre confort de vie et celui de nos proches.

Mon ami, dont j’ai parlé au début de ce podcast, qui ne semble plus penser qu’à son confort en est certainement arriver à la même conclusion.

Mais au lieu de passer 20 minutes à le justifier comme je viens de le faire, il dit simplement: « je m’en bas les … »

Je rigole, car nous vivons tous la même chose, mais certains d’entre nous aiment mettre en mots ce qu’ils observent et d’autres vivent simplement cette expérience.

Toujours est-il que nous sommes nombreux à ne plus reposer sur des certitudes, sur des idéaux, préférant nous soucier de notre environnement immédiat et de notre confort.

C’est ce que j’appelle la première étape de la désillusion.

La seconde étape : c’est lorsque l’on réalise que notre confort n’est pas aussi important que ça

C’est vrai que cela me ferait plaisir de profiter des séries de Netflix sur un écran Total HD 4k incurvé de grande taille. Mais je sais aussi au fond que ce n’est pas important ou nécessaire. Les petits suppléments de confort, comme une télé neuve, ne jouent en définitive pas un grand rôle dans notre perception du bien-être.

Je me souviens d’une observation qui m’avait amusé il y a une quinzaine d’années de cela. Je commençais à travailler et la voiture que j’avais achetée était une Clio Renault, 1.6, avec quelques options. J’aimais bien cette voiture. Un jour j’ai été retrouvé un ami qui passait 2 mois de l’année en France et le reste au Nigéria. Sa famille avait fait fortune en Afrique, et il avait une grande maison secondaire, une villa plus exactement, dans le sud de la France. Il venait d’acheter lui aussi une nouvelle voiture, une porche 911 GTS toute neuve qui devait coûter 9 fois le prix de ma Clio.

Il m’a proposé de faire un tour. On a pris l’autoroute et en sortant du premier péage il a fait une accélération qui m’a collé au siège. Un vrai monstre cette voiture. Et puis il m’a proposé de prendre le volant. Dans l’aire de repos de l’autoroute, je m’installe donc dans la place conducteur. Le volant, le siège, le tableau de bord, tout ce qui était à porter de mes doigts ou de mes yeux révélaient des matières riches qui s’enchevêtraient parfaitement et esthétiquement présentant un tout harmonieux et luxueux. Les sièges baqués et la position ajustable du volant rendaient la position de conduite agréable et efficace. Broum, broum …. sous mon pied je sens avec un peu d’appréhension la mécanique prête à se déchainer. Je démarre tranquillement soucieux de ne pas faire une égratignure à la carrosserie au risque d’engloutir un mois de revenu.

Après un tour intéressant, je lui rends les commandes de son bolide. On revient chez lui pour garer à l’abri le précieux engin, et on prend ma voiture pour aller manger un bout au centre-ville de Nice.

Tout en conduisant, je discutais avec lui, et je ne sais pour quelle raison, en arrière-plan dans mon cerveau, je me croyais encore dans la porche et je me disais qu’au final ce n’est pas si différent de ma voiture.

Puis soudainement j’ai percuté que je conduisais ma Clio et cela m’a fait sourire.

C’était 2 voitures totalement différentes, mais au fond l’expérience d’être dans la voiture n’était pas si différente. Dans tous les cas, ce n’était pas 9x plus agréable.

Les ajouts au confort matériel n’ont en fait que peu d’effet sur la perception de bien-être. Plusieurs études ont montré qu’au-delà d’un certain minimum, avoir plus d’argent par exemple n’augmentait pas tant que ça la qualité de vie. Bien sûr si une famille n’arrive pas à se chauffer correctement l’hiver, si elle est limitée dans ses choix alimentaires, si elle ne fait aucune sorti sorti resto ou ciné, tout à cause à cause d’un budget très serré, avoir plus d’argent améliorera considérablement leur qualité de vie. Mais au-delà d’une certaine somme, gagner plus n’affecte que très peu la qualité de vie. Une personne qui gagne 30,000 euros par mois n’est pas 4 fois plus heureuse qu’une personne qui gagne 7,000 euros par mois. Selon une étude conduite à la Princeton University en 2010, la perception de qualité de vie est quasiment la même pour ces 2 groupes de personnes.

De plus, souvent le prix à payer pour s’offrir plus de confort ne résulte pas dans un net positif de bien-être. Si vous devez faire plus d’heures de travail, stresser davantage, ou vous endetter pour le supplément de confort, l’inconfort ressenti viendra effacer les gains de plaisir.

En d’autres termes, améliorer mon confort de vie, ce n’est pas si urgent que cela.

D’une part je n’ai plus d’idéal à suivre et d’autre part, m’acharner à travailler plus pour augmenter mon confort de vie n’est pas non plus ma priorité.

Que reste-t-il comme motivation?

Il y a le rapport aux autres vous allez me dire. Et effectivement lorsque l’on met de côté ses certitudes, lorsque l’on ne s’attache plus uniquement au confort matériel, on réalise que ce qui semble important, ce qui semble le plus déterminer notre état d’être c’est le rapport aux autres.

Mais est-ce que cette réalisation va nous aider à donner une direction à notre vie, je ne crois pas non plus. Et c’est la troisième étape de la désillusion.

Oui je ressens de l’amour pour mes proches, de la tendresse pour les enfants en général, de la sympathie pour les gens autour de moi. Mais ces sentiments ne m’aident pas à déterminer une direction, à me motiver à agir dans un sens ou dans l’autre.

Oeuvrer pour le bien des enfants? On retombe dans l’idéalisme.

Améliorer la qualité de vie de mes proches? On a vu que plus de confort n’offre qu’un petit plus.

Me voilà donc sans idéal, sans réelle motivation d’acquérir plus, et sans savoir que faire des sentiments que je ressens envers mes proches et les autres.

En d’autres termes je m’en fous un peu. Le matin lorsque je me lève, je n’ai pas une destination à poursuivre.

Et pourtant je n’ai jamais été autant productif et autant ouvert aux autres. Je ressens un bon niveau de vitalité, j’ai un bon flot de créativité, et je connecte facilement avec les autres. Et globalement, je ressens au quotidien un sentiment d’appréciation.

Cela peut sembler paradoxal, mais le fait de ne pas s’attacher à des certitudes, de savoir que plus de confort serait bien, mais que cela peut attendre, et de ressentir des émotions pour les gens autour de soi sans chercher à les contrôler, et bien tout cela permet d’avoir une bien plus grande disponibilité à ce que l’on ressent.

Lorsqu’on ne cherche plus à créer un quotidien à l’image d’un idéal qu’il soit philosophique, qu’il représente un certain cadre de vie, ou un type de relation personnelle ou familiale, et bien, on devient bien plus libre d’être et d’agir dans le présent. On finit par faire ce que l’on aime vraiment, pour ma part c’est lire, écrire et interagir avec les autres.

Je vous invite maintenant à tourner le miroir vers vous. Si vous mettez de côté vos idéaux, votre envie d’améliorer votre niveau de vie, ou vos aspirations pour un certain type de relation, que se passe-t-il?

Est-ce que vous pouvez ressentir qu’au final ce qui a de l’importance c’est ce moment de pause où l’on s’arrête de vouloir et l’on est présent à soi.

Puis agir à partir de cet état d’attention c’est vraiment agir. On ne s’attache plus aux résultats de nos actions, car on ne peut pas les connaître à l’avance. On ne vit plus pour créer une vie imaginée et prédéterminée.

Lorsque l’on parle de sortir des sentiers battus, de suivre sa voie, d’écouter sa petite voix intérieure, ce n’est pas de suivre un idéal de vie comme par exemple: « j’aimerais devenir guérisseur, ouvrir une maison d’hôte et y proposer mes soins ainsi que des cours de yoga et un buffet bio. » ; « suivre ma voie c’est pouvoir vivre de mon art et toucher le coeur des gens »

Non, suivre sa voie ce n’est pas de poursuivre un fantasme ou un futur idéal, c’est simplement vivre chaque instant pleinement et s’autoriser à ne pas savoir où l’on va.

Si je vous repose la question. Si vous mettez de côté tous vos désirs et vos envies pour le futur, qu’avez-vous envie de faire maintenant?

Peut-être est-ce de vous lever et vous étirer, ou mettre vos écouteurs et aller faire une balade en musique, ou bien passer du temps avec votre enfant, ou bien encore griffonner un dessin ou quelques notes sur un carnet.

Suivre ces petites inspirations intérieures est bien plus important que suivre de grands idéaux. Car cela vous rapproche de votre nature, cela vous apprend à être attentif à vos aspirations, et cela vous aidera aussi à être attentif aux aspirations des autres.

Les idéaux, la morale, l’étique, tout cela s’effiloche lorsque l’on intensifie notre état de présence. Arrêtons de vouloir modeler notre vie à un idéal qui n’a aucune réalité concrète.

Et laissons nous être surpris par la vie. On s’acharne à ajouter des expériences à la vie, et si plutôt on s’occupait d’ajouter de la vie aux expériences.

Merci d’avoir suivi ma réflexion de la semaine.

Dans les prochains épisodes je vais continuer à adresser les sujets sur comment développer plus de clarté en soi, comment dépasser les conditionnements et les peurs que l’on peut entretenir, et le rôle de la méditation.

Ref. et sources: Musique de fin de Bruce BecVar, Extrait RMC radio, Extrait « Je marche seul » Goldman.

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Suivre Sa Voix Intérieure & Autres Q/R

Je me trouve actuellement au bicocafe, un café qui se trouve à 2 pas de la clinique chiro où je travaille. Cet endroit est le fruit d’un amateur de vélo et de bon café. L’ambiance y est détendue et la musique jazzy en fond ne gâche rien.

En ce mois de mai, il pleut de plus en plus souvent à Bangkok, les routes s’encombrent et les patients annulent leurs rendez-vous. Tout cela rend possible cette bienvenue pause café.

Suite à la publication du podcast de la semaine passée (après une pause de 3 semaines) « Comment Prendre Une Décision Importante », j’ai été agréablement surpris de recevoir autant de réponses et de réactions à cet épisode.

J’ai décidé de réagir à vos messages à travers l’épisode de cette semaine. Vous me direz si le format vous plait.

Écouter Suivre Sa Voix Intérieure & Autres Q/R

Je n’ai pu adresser qu’une partie de vos emails, mais dans les épisodes prochains je prendrais le temps de répondre à quelques messages chaque semaine.

Dans l’épisode de cette semaine il sera question de:

  • Suivre sa petite voix intérieure
  • Développer la confiance en soi à l’aide de la méditation
  • Pourquoi j’ai désinstallé Facebook de mon smartphone.
  • Sky bar
  • Courage selon John Welwood
  • Et bien d’autres sujets encore.

Mentionnés dans cet épisode

Le podcast Comment Prendre Une Décision Importante

Entretien avec Marc Vachon sur méditation et confiance en soi

Mandala Citations 

Projet d’Arnaud: École des Soleils

Extraits musicaux de B.T. Express, Ayo, Aretha Franklin, Galliano et Bugge Wesseltoft.

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Comment Prendre Une Décision Importante

Écouter l’épisode

Le jour de mon retour à Bangkok – après un cours voyage en France – j’ai croisé Mike dans le jardin de ma résidence.

« Ah tu es de retour! Content d’être à nouveau à Bangkok? »

L’enthousiasme de Mike semblait sincère. La soixantaine passée, une tête de plus que moi, et une barbe sel poivre, Mike pourrait passer pour le sosie de Sean Connery (le « vrai » James Bond, vous vous en souvenez?).

« Oui, content d’être là. Fatigué, mais content d’être là. »

15 heures de voyage entre Nice et Bangkok en passant par Dubai ça fatigue. Malgré une rangée de sièges rien que pour moi, je n’ai pas réussi à dormir plus d’une heure.

En quittant Mike pour remonter à mon appartement, je constate qu’avec la joie d’être à nouveau à Bangkok qui est une sorte de nouvelle aventure de vie, il y avait aussi de la tristesse: la tristesse d’être loin de ma famille et surtout de mes nièces et neveux.

Comme un contre poids à la joie et l’enthousiasme face à la nouveauté, cette tristesse me ramène les pieds sur terre. Et je ressens au fond de moi que c’était une bonne chose.

Prendre la direction qui pèse la plus à l’âme

Traces de lumières de Faouzy Skali est l’un de mes livres de chevet. Écrit dans le langage poétique du soufisme, ce livre est une invitation à dévoiler couche par couche notre compréhension du monde. Chaque fois que je relis Traces de Lumière, ses lignes me font entrevoir avec plus de subtilité mon monde intérieur.

Et à chaque fois aussi, je bute sur la même partie. Là où il est dit que lorsque l’on se retrouve face à une décision, il faut choisir celle qui pèse la plus à l’âme.

J’ai eu longtemps du mal à comprendre cela. Pour moi il me semblait plus juste de choisir ce qui nous inspire, ce qui nous rend heureux, et non pas ce qui nous pèse!

Mais avec ma décision de vivre en Thaïlande, je commence à mieux comprendre ce que l’auteur suggère. Ce qui pèse à l’âme est ce qui a de la consistance, c’est ce qui est fondé dans la réalité.

Trop souvent, lorsque l’on est face à un choix important à faire, on recherche ce qui va nous rendre plus heureux. On s’imagine qu’en ajoutant ou qu’en supprimant quelque chose ou personne dans notre vie, on sera alors bien mieux.

Mais ce que l’expérience nous apprend – et il suffit de regarder en arrière vos choix passés – c’est que toute nouvelle direction amène avec elle son lot de bienfaits et son lot de difficultés;

Attendre d’un changement qu’il nous rende heureux, c’est se préparer à la déception, c’est ne voir qu’un aspect de la réalité. Prenez pour exemple, l’exaltation accompagnant une nouvelle rencontre amoureuse ou un nouveau projet professionnel, elle finit toujours par retomber lorsque la réalité nous rattrape.

Le changement n’est pas là pour améliorer nos circonstances de vie, mais plutôt pour nous permettre de plonger plus profondément en soi-même.

Il est plus sage d’aller vers le changement en sachant que de l’autre côté il y aura du support, mais aussi des difficultés.

« Une fois que ma décision est prise, j’hésite longtemps. »

– Jules Renard

On peut alors se demander pourquoi changer, pourquoi prendre un risque en allant vers l’inconnu, pourquoi faire des efforts si le résultat est toujours un mix de plaisirs et de souffrances?

Parce que, et c’est là mon opinion que je partage avec vous, la direction que l’on décide de donner à sa vie est dictée par notre monde intérieur plutôt que pas nos circonstances extérieures.

On va vers le changement pour approfondir l’expérience d’être soi et non pas pour trouver un bonheur imaginaire.

Faire un choix qui pèse à l’âme c’est décider de prendre une direction non pas pour améliorer notre confort de vie ou pour augmenter notre plaisir, mais parce que c’est un appel qui vient de l’intérieur et qui nous invite à vivre plus pleinement.

C’est un choix qui pèse par sa consistance dans la réalité. On n’est plus dans l’exaltation, dans l’espoir romantique, ou dans le fantasme de réussite et de puissance. C’est un choix lucide qui émerge avec clarté et force.

Si vous êtes face à un choix difficile: avoir des enfants ou pas, s’installer avec une personne, ou quitter son partenaire de vie, changer de travail, acheter ou pas une maison…, je pense qu’il est utile de réaliser que le résultat de ce choix n’est pas là pour vous rendre plus heureuse – on a vu que les circonstances de vie, quelles qu’elles soient viennent toujours avec leur lot de joies et de tristesses -, mais plutôt pour vous permettre de dévoiler de nouvelles facettes de qui vous êtes.

Je ne pense pas que l’on soit là pour avoir plus de confort, de sécurité, de pouvoir, de plaisir, mais plutôt pour élargir la palette de nos ressentis, pour sortir de nos automatismes et découvrir de nouvelles ressources en soi.

Beaucoup de personnes s’emprisonnent dans un mode de vie et souffrent de cela, car elles ressentent la tension entre l’élan vers le changement qui vient de l’intérieur et la peur du changement.

Note: Cette tension peut même créer des douleurs au niveau du plexus solaire. Ça veut « sortir », mais on résiste. Voir Douleur Plexus Solaire.

Elles ont peur du changement, car elles s’inquiètent de faire le mauvais choix. Elles attendent d’être sûr que ce soit le bon choix, celui qui apaisera leur souffrance, leurs manques, leurs peurs, mais, comme on l’a vu, il n’y a pas de « bon » choix ou de direction idéale. Où que l’on aille, l’expérience humaine vient avec son lot de positifs et de négatifs.

Si vous ressentez cette tension, le problème n’est pas votre situation actuelle, ou la nécessité de changer, mais plutôt votre éloignement de votre nature profonde.

J’entend souvent « je ne sais plus ce que je veux, je ne sais plus ce que j’aime, je suis perdu… »

Lorsque l’on vit uniquement tourné vers l’extérieur, lorsque la vie consiste à « gérer » le quotidien, on devient déconnecté du ressenti d’être soi, de l’appréciation d’être en vie et d’interagir avec le monde. Ce qui nous apparait comme un choix difficile à faire est surtout une indication que l’on s’est éloigné de notre nature profonde. Plus le choix semble difficile plus l’on s’est déconnecté de soi.

Les signes d’une déconnexion de soi

– On est aussi déconnecté du corps, on ne l’écoute plus, et à cause de cela, on accumule, tensions, douleurs et symptômes divers. (Voir aussi conscience du corps)

– On ne sait plus ce que l’on veut.

– On s’accroche à ce que l’on connait, on va moins vers les inconnus, on apprécie la routine.

– On ressent un sentiment d’insatisfaction sans savoir ce qui pourrait l’apaiser. (Voir aussi Insatisfait Chronique?)

Le changement est là pour nous aider à revenir vers soi. Et parfois il n’est pas nécessaire de tout chambouler, un simple changement de perspective sur sa relation de couple ou sur son travail par exemple peut suffire à cela.

Je m’engage sur le petit pont qui me sépare du restaurant que j’ai en tête et à mi-chemin je m’arrête. Il vient de pleuvoir et la température a agréablement baissé. La rivière charrie de gros morceaux de bois, et en levant un peu la tête j’aperçois le toit d’un temple derrière les arbres en bordure. Plus loin encore se dessine une autre forêt, celle composée par les nombreux immeubles du centre-ville. Je suis excité d’être là et de pouvoir profiter de cette culture traditionnelle et urbaine à la fois.

Mais je ressens aussi un pincement au coeur lorsque je repense à mon neveu se cachant le visage dans ses bras pour que je ne le voie pas pleurer le moment de mon départ à l’aéroport.

Cette combinaison de joie et de tristesse, d’excitation et de nostalgie, de confiance et de doute, ma rassure.

Cela m’indique que je suis bien ancré dans la réalité et attentif à mes ressentis.

Cela fait aussi naturellement émerger un sentiment d’appréciation. L’appréciation de pouvoir expérimenter une riche palette de ressentis. Lorsque l’on n’attend plus de nos circonstances de vie, de notre environnement, qu’ils répondent à nos besoins et à nos envies, on peut alors suivre la petite voix intérieure.

Je réalise que certaines personnes, et cela est peut-être votre cas, se trouvent face à une décision qui peut avoir des conséquences profondes sur leur vie. Ou bien vous êtes peut-être dans une situation très difficile et changer votre environnement vous semble indispensable pour être mieux.

Même sans ces 2 cas, je pense qu’il est utile de méditer sur ces 2 points que l’on vient de voir.

1) Le premier c’est que derrière le changement, vous retrouverez un équilibre de support et de challenges, de plaisir et de frustrations, de liberté et de contraintes.

Nous vivons une expérience sensorielle et duelle. Comme sans le froid il n’y a pas de chaleur, sans tristesse il n’y a pas de joie. Vouloir ne vivre qu’un aspect de l’expérience humaine, c’est illusoire, et c’est se vouer à la déception et à un sentiment d’insatisfaction chronique.

2) Le deuxième point c’est que le changement est avant tout là pour nous permettre d’approfondir la connaissance de soi et d’élargir la palette de nos ressentis.

Pour fermer cette réflexion, j’ajouterais que l’environnement finit par naturellement s’améliorer lorsque l’on adopte cette approche.

C’est en développant de l’appréciation pour les plus et les moins de la vie, c’est lorsque l’on s’arrête d’attendre de l’extérieur qu’il réponde à notre sentiment d’insatisfaction, que l’on pourra alors suivre la petite voix intérieure.

Et alors, on re retrouvera petit à petit dans un environnement qui nous correspond de plus en plus et cela ne sera pas forcément le cadre de vie que l’on pensait vouloir.

C’est en gros l’opposé de ce que la société nous propose: changer votre de vie (rencontrez la bonne personne, achetez une nouvelle voiture, une maison…) pour pouvoir ressentir de la satisfaction et de l’appréciation.

C’est le contraire. C’est en commençant par ressentir de l’appréciation pour la richesse de la vie – encore une fois en ce qu’elle a de challenges et de réconforts – qu’ on va pouvoir se libérer des désirs imaginés et créer une réalité qui nous reflète.

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Podcast Société

Prendre Du Recul Sur la Politique

Écouter Prendre du Recul sur la Politique

Retranscription du podcast

Alors que les élections se préparent en France, j’ai pensé qu’il serait intéressant de prendre du recul par rapport à notre système politique, beaucoup de recul: 100,000 ans. On va y découvrir les graines de notre société moderne et cela, je crois, aidera à avoir une perspective bien plus large et sage des élections à venir.

Revenons donc 100,000 ans en arrière. Il y a sur la terre 6 espèces humaines qui se partagent un espace immense. 30,000 plus tard, il n’en reste q’une, homo sapiens, nous!

Pourquoi?

Ce n’est pas que l’homo sapiens était plus intelligent ou plus habile que les autres espèces humaines. L’homme de Néandertal avait un cerveau aussi gros et il avait plus de dextérité dans ses mains. Non, ce qui nous a permis de dominer les autres humains et les animaux était un trait unique à notre espèce.

On a été capable de travailler en groupe de plus en plus grand. Alors que les tribus des autres espèces humaines et des singes actuelles ne dépassent généralement pas 100 individus, car tous les membres devaient se connaître personnellement et se faire confiance pour vivre ensemble, les homo sapiens ont été capables de créer des groupes bien plus grands.

En effet, l’homo sapiens a créé des communautés de plusieurs milliers, puis de dizaines de milliers, d’individus capables de travailler sur des  buts communs: chasser, combattre, cultiver, bâtir des cités…

Comment autant d’individus ont réussi à travailler sur des projets communs alors qu’ils ne se connaissaient pas et faisaient partie de tribus différentes? Quel a été le facteur liant?

L’homo sapiens a inventé ses propres histoires

Ce qui a permis cette coopération à grande échelle ce fût les mythes et les croyances, les religions et les systèmes politiques. Dès lors que suffisamment d’individus adoptaient et acceptaient une croyance commune, ils pouvaient alors travailler sur un but commun sans avoir besoin de se connaître tant que tout le monde suivait les mêmes règles.

C’est cette grande aptitude de coopération qui a permis à l’homo sapiens de dominer les autres espèces humaines, les animaux, la nature à travers l’agriculture, de construire des cités de plus en plus grandes, des nations, des royaumes et comme on peut le voir aujourd’hui, un monde entièrement connecté.

Ce que personnellement je trouve fascinant c’est que les croyances communes qui ont permis tout cela sont complètement subjectives et nullement fondées sur une réalité objective. De plus ces croyances liantes n’ont cessé de changer et d’évoluer.

Liberté et égalité, une nouveauté de l’histoire

Si aujourd’hui nos sociétés fonctionnent sur les prémices que tous les êtres humains sont égaux et libres, cela n’a pas toujours été la croyance commune.

L’une des premières civilisations a se construire autour d’un système de croyance et de lois communes fût Babylone en 1776 ans avant notre ère.

Le système Hammurabi (du nom du roi de Babylone) était fondé sur un modèle de hiérarchie où tous les humains n’étaient pas égaux, loin de là. Les femmes, les esclaves, les différentes ethnies, n’avaient pas les mêmes droits et traitements. La loi était entièrement codifiée sur ce système d’inégalité et la majorité devait trouver cela normal, car la société fonctionnait et fleurissait grâce à ces règles communes.

On retrouve d’ailleurs un vestige de cette croyance dans le système de castes indiennes (le gouvernement indien lutte depuis des années pour changer ces croyances bien ancrées dans la société indienne).

Les systèmes de croyances sur lesquelles les sociétés humaines se construisent ont continué à changer et aujourd’hui les notions de liberté et d’égalité de l’être humain sont admises comme étant la norme.

On considère ces systémes comme normaux, comme justes et naturels. Mais le sont-ils réellement? Ont-ils une fondation objective dans la réalités.

Les lois des hommes restent avant tout des fictions sans fondations objectives

Tous les hommes sont égaux. Cela fait partie des droits de l’homme? Cette notion est héritée des religions monothéistes qui considèrent que toutes les âmes sont égales devant dieu.

Mais y a-t-il une réalité objective à cette égalité ? D’un point de vue biologique, cela ne peut être plus loin de la vérité. On nait tous différents. Et les répercussions de cette différence peuvent être très manifestes dans la vie quotidienne. On nait avec une certaine intelligence, une aptitude sociale, une beauté physique unique qui vont affecter notre expérience du monde.

D’un point de vue biologique, on ne nait pas égaux. Et nous ne sommes pas traité tous de la même façon par la société, le monde du travail ou même la justice.

La notion d’égalité est une croyance acceptée par beaucoup, mais avec une manifestation beaucoup plus nuancée dans le monde réel.

Trop de liberté tue l’égalité

L’autre jambe des sociétés moderne est la notion de liberté. Selon les constitutions américaines, canadiennes, ou les droits de l’homme en France, pour ne mentionner que trois exemples, les hommes naissent égaux et libres.

Mais lorsque l’on regarde de plus près la notion de liberté, elle est la force opposée à celle de l’égalité.

En effet, si l’on était chacun totalement libre de faire ce que l’on veut, de dépenser notre argent là où l’on veut, il n’y aurait pas de système social favorisant l’égalité des traitements et des chances.

Une société où tout le monde serait libre de faire ce qu’il veut serait une société anarchique incapable de fonctionner.

Les plus forts, riches et puissants domineront sans contrôle les autres réduisant à néant la notion d’égalité.

Et vice versa

Pareillement, une société uniquement fondée sur l’égalité réduirait considérablement les libertés. Le communisme a essayé de créer une telle société au prix de la liberté de s’exprimer, de voyager, de s’enrichir.

Notre société est fondée sur l’acceptation de ces 2 forces, liberté et égalité, qui s’opposent et s’équilibrent.

Si l’on revient aux élections politiques, la gauche veut renforcer la jambe égalité alors que la droite veut renforcer la droite veut renforcer la jambe liberté.

Les politiciens semblent pleins de contradictions, mais c’est la nature du système imparfait que nous avons tous adopté qui crée cela.

Comme on l’a vu, l’être humain, homo sapiens, a été incroyablement créatif inventant des mythes, des religions, des systèmes politiques, économiques, basés essentiellement sur des histoires … des histoires qui ont été acceptés et suivi pas suffisamment d’individus.

Ces croyances ont sans cesse évolué s’adaptant à l’accroissement et la complexification des sociétés humaines. Ces croyances continueront à changer, car il n’y a pas un système parfait et immuable (croire en un système parfait et immuable cela donne l’intégrisme religieux, le totalitarisme politique).

De même, la croyance en une société libre et égalitaire va probablement aussi évoluer.

Pourquoi je pense que c’est important de voir la nature non absolue d’un système de croyances politique ou autre?

Ne pas s’attacher à un aspect de l’histoire

Parce que cela aide à prendre du recul et ne pas s’attacher uniquement à un aspect du mythe, liberté ou égalité.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’impliquer et suivre ses convictions. Vous comptez peut-être voter, vous êtes peut-être très investi dans un parti ou un candidat. C’est très bien, mais prendre un peu de recul aide à voir qu’il n’y a pas UNE solution et que cela est avant tout une expérimentation d’une société qui va continuer à évoluer.

J’espère que vous avez apprécié cet épisode du podcast et si vous souhaitez approfondir le sujet de ces mythes sur lesquels le monde s’est construit et continue à le faire, je ne peux que vous recommander de lire l’excellent livre Sapiens, dont une partie du contenu m’a inspiré à adresser ce sujet.

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Gérer le stress Podcast Question/Réponse

Comment Gérer les Problèmes d’Argent

« Comment gérer les problèmes d’argent? »

Vous avez souvent du mal à boucler les fins de mois, vous n’arrivez pas à mettre de l’argent de côté, ou vous n’arrivez pas à gagner plus malgré vos efforts?

Il est peut-être temps pour un changement de perspective sur l’argent.

Découvrez dans cette vidéo les 5 étapes que je vous propose de suivre pour modifier votre approche de votre situation financière.

Écouter « Comment gérer les problèmes d’argent? »

Regarder « Comment gérer les problèmes d’argent? »

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Gérer le stress Podcast Thaïlande

Le Stress Vient de la Déconnexion de Notre Corps

Retranscription du podcast

Avant hier, une patiente a amené avec elle deux belles mangues prêtes à être mangées. Cela fait maintenant 3 semaines que je vois des patients à Bangkok. Et l’un des aspects qui m’a surpris dans le fait de pratiquer la chiropratique en Thaïlande, c’est que le sujet du stress n’est que très rarement évoqué.

Les personnes qui viennent au cabinet parlent volontiers de leurs douleurs physiques, de leur mauvaise posture au travail, de leur surmenage, de leurs chutes ou accidents passés, mais elles ne mentionnent pas le fait d’être stressées.

Lorsque je demande, à travers l’assistante, si elles sont en ce moment inquiètes, dépassées par les évènements, soucieuses… en un mot stressées, l’assistante me regarde avec de gros yeux et elle est gênée de faire la traduction.

Le stress à toutes les sauces

La culture du stress ne semble pas avoir pris en Thaïlande. Cela me change de l’occident où l’on met le stress à toutes les sauces: il y a le stress au travail, le stress d’élever une famille, le stress par rapport aux finances, le stress de savoir ce que l’on veut faire de sa vie. Sans oublier que les informations télé sont anxiogènes, les bouchons en voiture aussi. Et même partir vacances peut s’avérer stressant.

Cela contraste donc avec mes patients Thaïlandais qui ne mentionnent pas le stress, et qui lorsque je leur pose la question, me répondent par le négatif.

Et pourtant lorsque j’examine leur corps, ils présentent les mêmes signes qu’une personne en France faisant face à beaucoup de stress.

Leur respiration est superficielle, les muscles des mâchoires sont tendus et sensibles au toucher, et la posture est fermée. Leur corps présente les signes d’une physiologie de stress.

De plus, ils notent avoir mal un peu partout, à la nuque, aux épaules et au bas du dos. Ils ont du mal à dormir et se réveillent tendus. Là aussi cela correspond à une personne sujette au trio commun au monde moderne: stress, mauvaise posture, sédentarité.

Après plusieurs échecs de communication sur le stress avec mes patients thaïlandais, j’ai essayé une autre approche.

« Non, je ne suis pas stressée »

La patiente aux mangues a la cinquantaine passée et ses principales préoccupations sont son mal au cou et le fait qu’elle n’arrive pas à trouver le sommeil. Elle note travailler dans un bureau « depuis toujours » et s’occuper de sa famille. Je remarque qu’elle a un regard doux et triste.

Lors de la première séance, sa nuque et son dos étaient tendus. Sa respiration était faible et lorsque je lui ai demandé de respirer plus profondément elle a dû forcer et solliciter les épaules pour pouvoir le faire.

Allongée avec ses yeux fermés, je pouvais voir le rapide mouvement de ses yeux. Elle notait se sentir en confiance avec moi, mais je voyais qu’elle avait du mal à se détendre, à laisser aller.

Après la séance, je lui ai demandé si elle avait tendance à beaucoup réfléchir surtout le soir avant de dormir, si elle avait du stress en ce moment.

C’était une supposition de ma part, mais je ne prenais pas trop de risque, car elle présentait tous les signes d’une personne anxieuse.

Elle me répondit avec un sincère sourire: « non ».

Je me suis demandé si l’assistante avait bien fait la traduction, mais je n’ai pas insisté.

J’ai alors décidé d’approcher cela sous un autre angle. À sa seconde visite, je lui ai expliqué qu’elle n’était pas suffisamment à l’écoute de son corps, qu’elle devait réapprendre à être attentive à ses sensations pour éviter d’accumuler à nouveau les tensions, et que j’étais là pour l’aider à faire cela.

Cette explication semble avoir mieux été comprise. La visite d’après elle a noté avoir bien fait les exercices que je lui avais montré, qu’elle dormait mieux et se sentait moins endolorie … et elle m’a offert deux belles mangues.

En y réfléchissant, ce que l’on appelle le stress en occident n’est pas autre chose qu’une déconnexion de nos ressentis.

Le stress: tension entre nos ressentis et nos choix

Le stress indique la tension qui se crée entre nos ressentis et la demande extérieure. Si vous ressentez le besoin de dormir, mais par obligation vous vous forcez à vous lever tôt cela est source de stress. Si votre corps a besoin de bouger et vous lui imposez 4 heures de suite en position assise, c’est du stress. Si vous ressentez le besoin de vous isoler, mais vous êtes contraint de participer à un meeting, c’est aussi du stress.

À chaque fois qu’il y a 2 forces opposées – ce que l’on ressent et ce que l’on doit faire -, on éprouve du stress. Et plus l’opposition est grande, plus le stress est durement vécu.

Nous vivons à une époque où les ressentis du corps sont mis de côté, car nous nous imposons d’agir selon ce que la société attend de nous (ou plutôt ce que l’on croit que la société attend de nous).

Cela est tellement devenu la norme, que notre capacité à ressentir les messages subtils du corps ne fonctionne plus comme elle le devrait. On néglige nos ressentis et on agrandit le gouffre entre nos besoins et nos actions. Et ce n’est que lorsque le corps arrive à bout et qu’il se manifeste à travers ses signaux d’alarme (tensions, douleurs, symptômes) que l’on est forcé d’y prêter à nouveau attention.

L’expérience du stress est avant tout interne

En occident, en associant le stress à toutes les activités du quotidien, on risque de croire que la cause est extérieure. Pourtant le ressenti du stress reste avant tout dû à une incapacité à ressentir notre corps (et nos émotions, notre intuition) et à agir en accord avec nos ressentis.

Réapprendre à tourner l’attention vers soi sera le meilleur moyen de gérer le stress. On saura alors quels changements sont nécessaires pour diminuer la tension entre nos besoins et nos actes du quotidien.

À noter que cela ne voudra pas forcément dire tout changer, mais faire des adaptations simples qui feront une grande différence sur la santé et le niveau de vitalité. Par exemple se lever régulièrement pour marcher et s’étirer lorsque l’on passe sa journée en position assise. Cela peut sembler évident, mais trop peu de personnes le font, car elles sont si peu attentives à leur corps.

En conclusion

La tension que l’on ressent en soi, et qu’en occident on appelle stress, est avant tout le résultat d’un désaccord entre nos besoins et nos choix du quotidien. Pour connaitre nos besoins et pour savoir ce qui nous fait bien, il faut pour cela réapprendre à être attentif à nos ressentis. Seulement alors pourra-t-on nous adapter intelligemment (sans sacrifier notre bien-être) à un environnement changeant et plein de challenges.

Si le sujet de la conscience du corps vous intéresse:

Réapprendre à écouter le corps

Se réaligner avec le corps et ses ressentis (vidéo) 

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Podcast Thaïlande vivre le moment présent

Insatisfait(e) Chronique? Source et Solution

D’où vient le sentiment d’insatisfaction chronique?
Il vient de la croyance que ce n’est qu’en améliorant le quotidien (relations personnelles, amour, travail, finance…) que l’on pourra améliorer sa vie.
Dans cet épisode vous allez découvrir pourquoi cette croyance nourrit et entretient le sentiment d’insatisfaction.

Écouter Insatisfait(e) Chronique?

Regarder Insatisfait(e) Chronique?

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Ressentir de la satisfaction est une aptitude qui se développe en pratiquant. Et l’on ne peut développer cette capacité que dans le moment présentOn ne peut pas être heureux dans le futur, car le futur (et ces changements que l’on désire) est une construction du mental.
 
Le sentiment de satisfaction émerge lorsque l’on ressent de l’appréciation pour ce que l’on a aujourd’hui, lorsque l’on se sent bien dans son corps. Plus l’on est attentif à cela plus l’on ‘muscle’ notre capacité à être bien.
Si l’on ne développe pas aujourd’hui notre capacité à nous sentir bien, quoi qu’il advienne dans le futur (même si l’on gagne au loto!), on restera un maladroit du bonheur.